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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Désenchanté et lucide face à ses échecs,un prof de philo madrilène décide de quitter le monde.Il consigne durant une année les étapes et souvenirs de son parcours et fixe la date de sa mort volontaire. Dit comme ça,cela incite peu à ouvrir ce pavé de 600 pages.Mais, dès les premières lignes,l'écriture de Fernando Aramburu s'impose avec maestria.Le personnage principal,pas attachant,est quelquefois agaçant dans ses convictions.On déroule pourtant avec lui la pelote de sa vie : son petit monde dans le grand monde,son regard lucide et désabusé sur ses contemporains et son projet funeste.Mince, il en faut du talent pour en parler si justement !
Faussement triste ou désespérément gai,ce livre est un miroir déformant,une boule à facettes,les reflets changeants de la condition humaine qu'il décrit avec un humour noir réjouissant.
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Dès la lecture du premier des 12 chapitres que compte le nouveau roman de Fernando Aramburu ( connu pour "Patria" en 2018), l'impression de lire le grand livre d'un grand écrivain est immédiate et cette impression ne nous quitte jamais durant plus de 600 pages ( oui, c'est gros, c'est lourd car un grand format de chez Actes-Sud, c'est dense mais, c'est tellement prenant que l'on oublie tout de suite ce qui peut apparaître comme un frein à lecture).
Là où l'on reconnaît le talent d'un grand écrivain, c'est comment avec un sujet peu vendeur ( les derniers mois d'un cinquantenaire madrilène, divorcé et vivant seul avec son chien), en quelques lignes, il attrape son lecteur pour ne jamais le lâcher. Toni, le personnage principal et narrateur, a beau être misogyne, pas réellement sympathique, râleur, un peu vieux con, sexuellement insatisfait, perdu dans un monde moderne qui le dépasse, jamais on n'a envie de l'abandonner, ni même de lui tordre le cou. La plume d'Aramburu sait le rendre profondément humain et lui donner un vrai regard, une intensité réelle, un savant mélange d'humour grinçant, de cynisme, de désarroi. Nous sommes, pour situer l'esprit du roman, avec une sorte de personnage à la Houellebecq ( mais de ses débuts, du temps où il était encore fréquentable) qui va nous faire observer avec encore beaucoup plus d'aisance et d'intelligence décapante que l'auteur français, une réalité contemporaine à la multiplicité désarçonnante. Sans beaucoup de péripéties, mais avec un sens du détail, de la construction dramatique formidable et l'ajout de quelques personnages secondaires particulièrement bien vus ( une ex-femme détestée, un ami tout aussi perdu que lui, un fils pas tout à fait fini, une ancienne fiancée collante et une poupée en silicone), "Oiseaux de passage" passionne, divertit, surprend comme peu de romans actuels arrivent à le faire et surtout jamais vouloir être moralisateur ou donneur de leçon. Comme tous les très bons livres, on en ressort heureux parce que l'on a été bousculé, dérangé, ému, étonné, amusé mais aussi et surtout, on a une vision du monde un poil enrichie. Un grand roman vous dis-je !
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À Madrid, de nos jours. le personnage principal de "Oiseaux de passage", professeur de philosophie désabusé, prend la décision de se suicider un an plus tard. Il lui reste 365 jours pour coucher sur le papier, au quotidien, le bilan de son existence.

Son journal intime tresse ainsi, à la première personne, le passé et le présent de notre homme : des parents peu aimants, une ex-femme décrite comme une vipère, un fils peu dégourdi, sa douce chienne Pepa, un frère cadet dont il a toujours été violemment jaloux, son meilleur ami Pattarsouille, ses flirts ou encore Tina, une poupée érotique en latex made in Japan qu'il oublie parfois de planquer dans son armoire quand il a de la visite. Fil rouge de ses aventures : des messages anonymes – tantôt cocasses, tantôt inquiétants – régulièrement déposés dans sa boîte aux lettres 🤨

Tour à tour féroce, poignant et drôle, ce récit-confessionnal très païen d'un fétichiste des pieds féminins nous amène au plus près de la vérité intime d'un quinquagénaire un peu perdu, nihiliste et (très) attendrissant.

À travers ce portrait formidablement construit, Fernando Aramburu ne propose rien de moins qu'une fresque de notre société contemporaine et une réflexion sur la condition humaine. Il s'agit aussi, en filigrane, d'un hommage poignant à la littérature et, à mon avis, d'un très beau roman sur l'amitié.

Nous ne sommes qu'en avril mais je sais déjà que "Oiseaux de passage" fait partie de mes plus réjouissantes lectures 2023 !
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