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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Difficile de ne pas sauter des pages ou de lire en diagonale tant tout est pareil même si c'est très bon. L'auteur nous livre des vérités lucides sur l'existence mais pourquoi plus de 600 pages. Il aurait pu continuer ou abréger, ce qui n'aurait sans doute pas été plus mal.
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Après la lecture du formidable Patria, consacré aux séquelles de la lutte armée au pays basque espagnol, voici les 600 pages d'Oiseaux de passage, la biographie d'un cinquantenaire décidé à consigner jour après jour les détails de sa vie jusqu'au moment où il se suicidera, puisqu'il s'accorde le délai d'un an pour mettre en ordre les morceaux épars de son existence.
Toni est habité par le sentiment de ses échecs et ravagé par un quotidien qui ne lui accorde plus grand plaisir, mais frustrations et humiliations. Son mariage avec la talentueuse Amalia, présentatrice à la radio, s'est achevé quand elle a décidé de vivre au grand jour son homosexualité et divorcé. Leur fils Nikita a été confié à la garde de sa mère, mais son éducation – ou absence d'éducation – en a fait un adolescent, puis un jeune adulte sans repères. Quant à son métier de professeur de philosophie, Toni le vit comme une contrainte essentiellement alimentaire. Pourquoi tenir à la vie quand elle vous envoie sans cesse dans des impasses ? Seuls réconforts sur ce chemin de solitude, l'affectueuse Pepa, sa chienne, et Pattarsouille, le copain d'enfance estropié par les attentats de la gare d'Atocha, à Madrid, en 2004.
Ce gros, gros roman a l'ambition de faire le portrait d'une Espagne au bord de la crise de nerfs, pour paraphraser le film jubilatoire de Pedro Almodóvar. Déliquescence du système éducatif, familles éclatées, dangers du séparatisme, franquisme, misère sexuelle, démence sénile, EHPAD, attentats terroristes, complaisance des médias, féminisme post-♯MeeToo, vous trouverez tout sur l'époque. Hélas, tout finit par devenir trop. Toni tient beaucoup d'un atrabilaire qui ne voit le monde que par le petit côté de la lorgnette. Il ronchonne, critique, rouspète, soupire, déplore sans jamais sortir de sa condition de mâle blessé. le récit se transforme en une longue plainte qui devient presque dérisoire face à l'apathie du protagoniste principal. le lecteur est saisi de l'envie irrépressible de saisir notre homme par les revers de sa veste et de le secouer un bon coup.
Là où un Eshkol Nevo réussissait à nous embarquer dans La dernière interview avec humour et dérision de soi, Fernando Aramburu nous tire sans cesse par le paletot et on finit par y aller un peu à reculons. Dommage, le roman aurait gagné à être allégé pour nous emmener avec les oiseaux de passage – les martinets qui veillent sur Toni – dans les cieux enfin dégagés de sa crise existentielle.
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Ce pavé de 618 pages m'est tombé des mains plusieurs fois. J'ai pensé à en abandonner la lecture assez souvent. Assurément, ce n'est pas un roman qui fait voyager, sauf dans la tête du narrateur-héros, un professeur de philosophie de Madrid. Sur douze mois, il raconte son histoire, son enfance entre un père alcoolique, une mère très peu maternelle et un frère cadet qu'il hait.
Il a cinquante quatre ans et décide de mettre fin à ses jours, un an plus tard. Son ami, qu'il surnomme secrètement Patarsouille est dans la confidence et propose un double suicide. le narrateur est séparé de sa femme, Amalia, qu'il déteste profondément. Elle a obtenu la garde de leur fils, un adolescent un peu attardé. Il vit dans un appartement avec le chien de son fils, Amalia refusant de le garder.
Donc, pendant douze mois, nous découvrons l'environnement de ce narrateur, ses pensées, ses relations personnelles et professionnelles, son rapport au monde, ses valeurs, son passé familial. le lecteur apprend que Patarsouille a été une victime des attentats de Madrid où il a perdu un pied. Nous apprenons aussi que le narrateur néglige son apparence, que pour triompher de sa solitude intime, il s'amourache de Tina, une poupée gonflable que lui offre son ami. Il est un esthète suicidaire. D'ailleurs pour s'alléger avant le grand départ, il se déleste de sa bibliothèque, de ses bibelots, de sa télévision et de ses meubles. Durant cette dernière année, il est recontacté par une ancienne amie, Agueda par l'intermédiaire de Patarsouille. Nous apprenons aussi, qu'il reçoit dans sa bopite aux lettres des billets anonymes pas très flatteurs.
Les personnages dont j'ai été proche son Agueda et Pepa, le chien. Ils sont les plus équilibrés du roman. Je n'ai pas très bien compris l'intérêt des martinets, sauf pour leur rôle dans la décision du suicide. le projet est entériné si ces oiseaux reviennent à Madrid.
Nous assistons ici, à une tranche de vie de monsieur tout le monde, dans une société contemporaine où l'individualisme est accentuée par une consommation effrénée. Et c'est dans ce monde que nous vivons.
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