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Comme un exorcisme, Nelly Arcan s'amuse avec l'idée du suicide et avec les relations mère-fille. Un jeu qui semble, à postériori, bien macabre.

Antoinette veut mourir, elle s'adresse alors à une société secrète qui propose des suicides clef en main.

Une fiction un peu convenue (qui pourrait faire penser à Amélie Nothomb) et bien en deçà de A ciel ouvert et de ses ouvrages autobiographiques Putain, Folle ou Burqa de chair.

Peut-être pas la meilleure porte d'entrée pour cette autrice remarquable qu'il faut absolument lire ! Il faut lire Nelly Arcan !
Lien : https://www.noid.ch/paradis-..
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Dans ma période de lecture approfondie de Nelly Arcan, je pensais que son roman posthume que voici, paru quelques mois après son suicide à l'âge de 36 ans, abordait le thème de l'euthanasie ou plus exactement du suicide assisté. J'ai longtemps attendu avant de le prendre en main et j'ai mal fait.
En le refermant, et malgré une probable incomplétude stylistique – s'il n'avait été terminé dans l'urgence, sans doute certains passages auraient-ils été peaufinés, conformément à la méticulosité lexicale qui caractérisait l'auteure – j'ai le sentiment d'avoir néanmoins lu un véritable testament spirituel, qui dépasse la simple thématique isolée, en non seulement par l'innervation fertile du vécu personnel.
Certains éléments de la réflexion de cette grande philosophe, dont elle avait fait le tour, n'apparaissent plus dans ce roman : la marchandisation du corps, la psychopathologie du désir et celle du sentiment amoureux.
La narration revient à la première personne, comme dans ses deux premières oeuvres (Putain et Folle), mais à l'évidence l'autobiographisme est dépassé dans la trame qui possède au contraire l'ouverture sur un Zeitgeist à peine caricaturé que l'on trouvait déjà dans A ciel ouvert. Pourtant, contrairement à ce roman-là, aucune critique sociale explicite n'est émise, notamment sur l'organisation opaque et obscure qui préside aux suicides assistés, Paradis, clef en main.
Au contraire, l'on peut supposer que ce qui relève de l'autobiographique, et qui marque d'une trace plus intime encore que celles des premiers ouvrages ayant trait pourtant à son intimité sexuelle, c'est une analyse extrêmement pénétrante de la pulsion de mort de la narratrice. Par une mise en parallèle de l'absence congénitale et supposée génétique de l'élan vital chez le personnage féminin (Antoinette, la narratrice) et chez son oncle Léon, c'est une véritable théorie de l'inadéquation à vivre qui est échafaudée. Peu importe si le roman se construit dès le début sur une conclusion optimiste – la narratrice perd son désir de mourir et « se rachète » même de sa conflictualité fondatrice avec sa mère – contrairement à la fin de vie de l'auteure. La trame, qui parfois présente des éléments presque humoristiques – ce qui constitue aussi une nouveauté unique dans la prose d'Arcan – en particulier dans l'absurdité de la pensée retorse de Monsieur Paradis, n'en demeure pas moins ancillaire à l'analyse. Au moins dans ma lecture.
J'en veux pour preuve la force stylistique tout à fait particulière du premier chapitre, intitulé significativement « C'est ma vie », qui s'estompe dans les suivants, où commence le récit de l'aventure avec Paradis, clef en main. Je peux très bien comprendre qu'un lecteur n'ayant pas les nerfs solides soit heurté, bouleversé voire repoussé par cette entrée en matière, qui pourrait constituer une nouvelle autonome.

Tout au plus, en suivant cet optimisme relatif du roman par rapport à la biographie réelle, c'est-à-dire cette idée improbable de la réversibilité du suicide sur laquelle se fonde le récit, peut-on se surprendre à se demander si, au cours de la rédaction de l'ouvrage, la tragédie que l'écrivaine se réservait était encore évitable...
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J'ai trouvé ce roman de Nelly Arcan vraiment très ennuyeux: redondant, avec beaucoup de longueur, sans rien de nouveau pour ce qui est du discours. J'ai apprécié ses autres romans, mais je trouve que celui-ci n'apporte absolument rien de neuf ni d'intéressant. Je crois malheureusement que l'auteure était rendue trop malade pour être en état d'écrire quelque chose de qualité et que le lancement de ce roman posthume après que l'auteure se soit suicidée était davantage un coup de marketing qu'un apport important à la littérature.
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Ce roman, c'est les philosophies du suicide et de l'espoir harmonieusement amalgamées et exprimées en mots que je n'aurais su trouver. L'auteure, par certaines teintes explicites, nous fait deviner son opinion sur les valeurs traitées qui, après une lecture complète du roman, nous semble variable et confuse, par moments, quoique très personnelle. Avant de lire ce roman, attardez vous à la courte biographie de l'auteure qui se trouve sur son site internet (http://nellyarcan.com/pages/biographie.php). Votre vision de son oeuvre changera alors probablement à tout jamais... Malgré quelques longueurs qui passent finalement assez rapidement, j'ai adoré cette histoire de son début à sa fin.
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Relecture pour mon Cercle de lecture. J'avais lu une première fois en 2013. Ce livre m'a encore une fois touchée profondément. D'autant plus percutant puisque l'autrice s'est suicidée quelques mois avant la parution du roman. Ça donne une toute autre perspective à la lecture. J'ai ressenti une immense tristesse mais aussi du respect pour le choix des gens qui souffrent tant.

Écriture superbe, on ressent intensément le mal de vivre d'Antoinette et sa quête de la mort. La fin est un peu surprenante mais certains disent que ce n'est pas Nelly Arcan qui l'aurait écrite. Elle aurait laissé le roman inachevé.... comme sa vie.
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Une entreprise offre des suicides clé en main, organisés selon la personnalité des clients, succès assuré. Mais parfois la vie, et la mort, jouent des tours. Publié deux mois après la mort de l'auteure, qui s'est enlevé la vie à 36 ans, ce roman prend une signification particulière pour les lecteurs de Nelly Arcan.













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Après la marchandisation du corps de la femme (Putain, A ciel ouvert) et des relations amoureuses (Folle), Nelly Arcan s'attaque dans ce livre magnifique au pire tabou de nos sociétés modernes dites très évoluées: la marchandisation du suicide, car la mort comme telle l'est déjà par les maisons funéraires, les cimetières, les compagnies d'assurance, les banques,etc. Cette marchandisation, encore hypothétique, est une prédiction de Nelly Arcan quant à sa matérialisation dans notre monde où l'argent et les profits sont les seules valeurs qui ont un sens pour toute action humaine: Nelly Arcan nous montre comment cela va se passer, c'est à dire avec un service tout aussi impersonnel et dictatorial que la majorité des produits et services offerts par les grandes compagnies d'aujourd'hui. Ainsi s'expliquent l'absence de visages des employés ou le refus des "femmes enceintes" comme clientes...De plus, Nelly Arcan nous dit pourquoi il y a des suicidaires dans nos sociétés, l'origine de leur mal de vivre et elle dissèque avec une main de maître, sans ambages ni détours, les relations d'une jeune femme avec ses parents, sa mère et son oncle. Enfin, le ton de ce livre nous fait penser à Kafka ou encore à Dostoievsky: un grand livre qu'il faut lire absolument!!
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J'ai commencé à lire ce roman récemment, mais lire ceci quand on est fatiguée et face à des problèmes, ce n'est pas une bonne idée !
J'avoue avoir abandonné au premier chapitre. Ce qui ne veut pas dire que le roman est mauvais, juste que ce n'était pas le bon moment. Je réssaierai une autre fois.
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Une écriture alerte qui nous entraîne trop facilement dans le délire d'une aventure coupable. Je dis cela car comment ne pas penser au sort de cette auteure que s'est enlevé la vie. Comment ne pas penser qu'elle a dans se livre posé et répondu à des questions qui la tourmentaient et, par là, vraies.
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