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sur 835 notes
Je retrouve cet auteur, dont j'ai bien aimé » La confrérie des moines volants », avec un immense plaisir.

J'ai beaucoup aimé ce roman, car il s'agit bien d'un roman, bien que Metin Arditi nous propose une note au lecteur concernant un portrait attribué à Titien : « L'homme au gant » où il semblerait que la signature Ticianus soit peinte de deux couleurs différentes. de là, naît la légende du Turquetto.

Cette histoire est passionnante, tout d'abord, elle est écrite d'une façon tellement prenante que le premier réflexe est d'aller vérifier si le Turquetto a vraiment existé (cf. les nombreuses recherches en ce sens sur Google).

D'autre part, cet enfant Elie, de confession juive, la famille ayant fui l'Espagne pour émigrer en Turquie (musulmane) et le père vit dans un quartier où se retrouvent aussi des chrétiens orthodoxes, des Arméniens et travaille pour un marchand d'esclaves, notamment des jeunes filles destinées aux harems.

Elie a honte de son père qui est malade et n'a qu'une seule envie : dessiner, peindre. Or la religion juive interdit la reproduction qui sous-entendrait oser se comparer à Dieu. Il va apprendre la calligraphie chez un musulman Djelal, mais c'est considéré par son père comme une transgression.

A la mort de son père, il fuit à Venise pour apprendre la peinture auprès de Titien en prenant un nom grec et se faisant passer pour un chrétien car à Venise les juifs sont des parias et doivent porter le bonnet jaune et vivre dans un ghetto.

Un très beau roman sur la quête de l'identité, sur la transgression, sur la religion catholique à cette période et son intransigeance, son intolérance, avec deux personnages à l'opposé l'un de l'autre : le cardinal Gandolfi chrétien tolérant et le juge Scanziani, véritable inquisiteur, rusé, manipulateur.

Metin Arditi nous livre un portrait sans concession de Venise au XVIe siècle, avec les arrivistes de tout poil qui veulent se faire un nom, tel Cuneo, mais aussi sur la peinture, la représentation des scènes bibliques.

Ce Turquetto m'a beaucoup plu avec sa quête spirituelle, sa recherche de l'identité, qui tente d'allier des dogmes de chaque religion de les faire coexister, une quête bien d'actualité par ces temps où l'on tue au nom de Dieu, où certains parlent de reconstruire El Andalous. La religion, n'est-ce pas ce qui nous relient ?

L'atmosphère m'a rappelé un roman que j'ai beaucoup aimé de Amin Maalouf : « Léon l'Africain » obligé de quitter l'Andalousie? Reconquista oblige pour s'exiler à plusieurs reprises.

J'aime beaucoup ce genre de récits, c'est une époque et des thèmes qui m'intéressent, donc je continuerai à lire l'oeuvre de cet auteur dont l'écriture est pleine de magie.

Un lien intéressant: https://www.littera05.com/rencontres/metinarditi.html
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Voici un très beau livre, à l'écriture sensible et poétique. L'idée de départ est très bonne : partir d'un tableau du Titien représentant "l'homme au gant". Qui est cet homme ? Metin Arditi va lui inventer un nom, une origine... et nous raconter son histoire, celle d'un jeune juif né à Constantinople, fou de peinture, et qui rêve de rencontrer les grands maîtres italiens de son époque. Il réalisera une partie de ses rêves mais devra en payer le prix.
Bien évidemment, les couleurs sont à l'honneur dans ce roman qui parle de peinture mais aussi du problème de l'identité et des rapports entre art et pouvoir.
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Ce roman de Metin Arditi s'inspire d'un tableau du Titien exposé au Louvre, "L'homme au gant" (voir ci-dessous). L'auteur ouvre son histoire avec un pseudo rapport confidentiel qui met en doute l'auteur de l'oeivre. A partir de là, Metin Arditi déroule son intrigue entre Constantinople et Venise au cours du 16e siècle.

Le Turquetto ne se limite pas au monde de la peinture, au final assez peu décrit d'ailleurs, mais nous entraîne dans les secrets d'alcôves des harems, l'apprentissage de la sensualité, les plaisirs saphiques, et leurs pendants dans les cellules monacales. On se promène dans les rues des deux villes dans lesquelles les religions autorisent ou interdisent certaines activités. Si les juifs sont cantonnés au commerce d'esclaves à Constantinople, ils sont parqués dans un ghetto à Venise et doivent porter un bonnet jaune quand il en sortent... On dirait bien que le 20e siècle n'a rien inventé !

Ces religions ont une place centrale dans l'hitoire du Turquetto. Elle ont leurs dogmes, leurs règles, qui interdisent pour certaines la représentation de scènes sacrées. Seule la religion catholique la permet, et elle est le fond de commerce de bien des peintres vénitiens... de là à se faire passer pour catholique pour échapper à son destin tout tracé de vendeur d'esclaves, il y a qu'un pas que le jeune Elis osera franchir, un pas qui le conduira certes à la gloire, mais aussi à la déchéance.

Grâce à un excellent travail descriptif, Metin Arditi nous livre un roman passionnant, totalement fictif mais ancré dans la réalité. Une fiction dont on aimerait qu'elle ait un brin de vérité, et que ce peintre talentueux ait réellement existé !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Un très bon roman d'évasion.
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Elie est né au début du 16ème siècle à Constantinople, de parents juifs. Son père ne sait que faire de ce fils qui ne pense qu'à dessiner, alors que ceci est interdit dans sa religion. Quand le père décède, Elie s'enfuit et part pour Venise, où les peintres sont reconnus. La ville va le reconnaître à son tour comme un grand artiste. Mais quand on découvrira la Cène qu'on lui avait commanditée, on va découvrir en même temps qui il est vraiment : le Judas, le Juif, le menteur qui a toujours caché ses origines. le verdict est alors sans retour : pendaison et autodafé de son oeuvre. Ce n'est pourtant pas la fin de cette histoire, pleine de rebondissements...
Les techniques picturales de l'époque sont bien expliquées et on n'a aucun mal à imaginer les oeuvres décrites. Une ouverture donc sur la peinture mais aussi sur les religions.
Et encore une fois, on prend conscience que les hommes savent vivre en paix malgré leurs croyances diverses. Seuls quelques hommes, souvent les plus aisés, engendrent la haine et se servent de la foi pour instaurer leur pouvoir.
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Dès le début du livre, dans une note au lecteur, Metin Arditi évoque un tableau présent au Louvre, L'Homme au gant attribué à le Titien et dont la signature « TICIANUS » pose des interrogations, en effet le T initiale et les autres lettres n'ont pas tout à fait la même couleur, il semblerait que la signature a été faite en deux temps et par deux mains différentes...
Et l'histoire commence en 1531 à Constantinople, Elie est un jeune juif de douze ans, sa mère est morte en le mettant au monde. Elie a un vrai don pour le dessin mais sa religion lui interdit de « représenter Dieu et ses oeuvres ». Il apprend auprès d'un musulman Djebal la calligraphie et à fabriquer des encres. Dans cette ville cosmopolite, Elie rencontre Efhymios grec et pope dans l'église Saint-Sauveur qui lui parle de Venise la patrie des peintres. A la mort de son père, Elie décide de quitter Constantinople et d'embarquer pour Venise. Quarante-trois ans plus tard, nous retrouvons Elie, en cachant ses origines, il a été l'élève de le Titien, il est devenu le Turquetto « le petit Turc », l'un des peintres à la mode de Venise...
Ce livre est passionnant, le destin du Turquetto imaginé par Metin Arditi est incroyable. Il est également question de religions, d'art, de Venise et d'histoire. Les descriptions détaillées des tableaux du Turquetto sont si magnifiques que j'avais l'impression de les voir vraiment.
Ce livre est une très belle découverte que je regrette de n'avoir pas lu plus tôt !
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Roman historique bien construit et documenté, il s'agit de l'anabase et catabase d'un peintre dans des sociétés qui ne peuvent accepter son altérité. Né Juif ottoman, il évolue en pleine Renaissance - et son esprit en possède toutes les caractéristiques, y compris le rapport au religieux - entre Constantinople où il ne pourrait peindre sinon comme moine orthodoxe, et Venise d'où il sera rejeté, au faîte de sa gloire, pour des raisons proprement identitaires qui dépassent le prétexte de la religion. Il s'agit en outre d'un roman sur la peinture, sur la politique, sur la philosophie du XVIe siècle.
La langue est simple mais précise, méticuleuse même lorsqu'il s'agit de rendre l'altérité des lieux et des personnages, au point que parfois, dans certaines descriptions et dialogues conçus sans doute en turc et en italien, j'ai presque eu la sensation lointaine d'une traduction. Mais d'une exquise traduction, de celle dont Walter Benjamin aurait pu dire :
"[...] elle appelle l'original en cet unique lieu où, à chaque fois, l'écho dans sa propre langue peut rendre la résonance d'une oeuvre de la langue étrangère."
Or il ne s'agit pas de traduction. Mais d'empathie. de cette sorte d'empathie qui ne peut surgir que dans la meilleure littérature migrante... (mais là, je confesse que je verse dans mes propres projections et obsessions...)
La conclusion, une abdication à l'orgueil qui lui offre la pacification ultime avec son passé, est un peu surprenante - pas du tout Renaissance, elle ; enfin : à peine, car nous sommes des post-modernes, nous, un peu, quand même...
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Une belle fiction artistico-historique que ce Turquetto. Pas spécialiste de Titien, la note au lecteur a ancré assez facilement l'idée d'une part de vérité dans la trame de ce roman, au point que, la dernière page tournée, j'ai cherché à démêler ce qui appartenait à l'imagination de l'auteur de ce que les vestiges du passé confirmaient. La double imposture est très réussie, cette découverte augmenta le jugement positif sur cette oeuvre. La lecture glisse sur les mots et le rythme entraîne à belle allure vers un dénouement en terre ottomane, là où commence le récit, à Constantinople. J'ai aimé à plus d'un titre. Ce livre m'a projeté à une période que j'ai moi-même exploré dans « La malédiction de Nostradamus », en utilisant un procédé assez similaire, notamment dans la narration des mémoires de l'astrologue personnel de Catherine de Médicis, totalement inventées. Toutefois, j'avais pris le parti de coller à la réalité historique, mais en détricotant les faits pour les réarranger de manière à servir mon roman et en employant, un français ancien. le résultat n'a pas rencontré le succès de METIN ARDITI. Longue est la route...
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Ce roman est un roman réaliste, il parle de religions dans le monde au XVIe siècle, nous fait réfléchir sur la question : pourquoi la religion pourrait-elle nous empêcher de faire ce que l'on veut ?

Le personnage principal, Elie, est obligé de se créer une nouvelle identité tout ça parce qu'il est Juif et qu'il veut peindre à Venise, dans une ville de chrétiens.

Ce livre m'a beaucoup interpellé et parle de sujets actuels tel que la discrimination entre religions qui est encore trop présente
dans le monde à mes yeux.

Je conseille ce livre aux personnes qui aiment lire et en apprendre plus sur la vie au XVIe siècle.
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auteur inconnu pour moi.très belle histoire.très belle écriture. ce lire vous tient jusqu'au bout
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