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« Moi, j'aurais été plus heureuse si j'étais née garçon, comme Cosimino, mais quand on m'a faite, personne ne m'a demandé mon avis. »

J'ai écouté ce roman dans sa version audio Audiolib et c'est un véritable coup de coeur ! J'ai tout aimé dans ce roman, les protagonistes, l'histoire, le décor, la narratrice Marie du Bled.

Le récit d'Oliva, c'est un peu celui d'une multitude d'autres femmes. Un récit qui nous emmène en Sicile, dans les années 60, à une époque où les femmes ont une place bien définie dans la société. Une vie faite de règles imposées par des hommes, qui nuisent à leur liberté, qui brisent leurs rêves, enchaînent leur destin. Des femmes qui élèvent leurs filles selon ces même diktats, génération après génération. Mais un jour, des voix s'élèvent, sortent de l'ombre pour changer les mentalités.

J'ai tellement aimé les protagonistes, Liliana, Calò, le père d'Oliva, « tout en silence », et le courage de cette dernière, elle qui pourtant, durant toute son enfance, a été marquée par les injonctions maternelles sur ce qui convient de faire ou non pour une femme.

J'ai ressenti une foule d'émotions lors de ma lecture, j'avais envie de marcher aux côtés des personnages, j'ai été emportée par leur ardeur autant que par leur peur. Un coup de coeur !
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On découvre dans ce roman l'histoire d'Olivia qui se déroule entre les années 60 et 80 dans un petit village de Sicile.

On y aborde les conditions de la femme, les contraintes qui pèsent sur elles dans cette société patriarcale, les lois ancestrales qui sont encore de mise.

Le fait d'avoir la narration à la première personne nous plonge directement dans les pensées d'Olivia, qui rêve de liberté, d'apprendre et de poursuivre ses études pour pouvoir être indépendante . Elle y décrit sa famille, les habitants du village qui gravitent autour d'elle.

Je l'ai trouvé très courageuse lorsqu'elle décide de faire le choix pour pouvoir changer cette tradition complètement dépassée malgré le quand dira t'on des gens du village.

Sur la dernière partie elle partage la narration avec son père, qui est comme une forme de dialogue entre eux et c'est très touchant.

L'auteure a su décrire l'Italie dans les années 60 de manière émouvante.
Une histoire bouleversante, réaliste et touchante .
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Viola Ardone nous transporte en Sicile dans les années 60 dans le petit village de Martorana. Une Sicile d'un autre temps, à l'époque où la femme, la fille n'avait pas son mot à dire et était mariée dès l'âge de 16 ans suite à un accord entre les deux familles.
« Si j'étais née garçon, comme cosimino,, j'aurais pu rester avec moi-même, sans devoir appartenir à un homme. Mais je suis née fille, et le féminin singulier n'existe pas. »
Oliva est une adolescente curieuse, amoureuse du savoir et qui prend plaisir à étudier le latin et toutes les autres matières. Elle s'ouvre au monde et le découvre à travers ses lectures. Elle rêve de liberté et d'indépendance, tout l'inverse de sa soeur Fortunata, mariée et prisonnière chez elle a regardé le monde à travers des volets entrouverts. Elle aime avant tout profiter de la vie, des choses simples comme ramasser des escargots avec son père qui est un taiseux mais dans la dernière partie du livre Viola Ardone donne la parole à Salvo le père d'Oliva, et tous ses silences prennent corps. Oliva est avant tout une enfant qui refuse de se soumettre aux lois ancestrales mème si sa mère lui donne une éducation stricte jusqu'au jour où sa vie bascule. Un jeune homme de bonne famille va lui tourner autour et jeter son dévolu sur elle. Afin de l'obliger à l'épouser, il va commettre l'irréparable et comme dit la mère d'Oliva « une fille, c'est comme une carafe : qui la casse, la ramasse ».
Oliva n'aura que deux possibilités : épouser cet homme et tirer un trait sur tout ses rêves ou être la première femme à se révolter et à porter plainte.
Grâce à l'aide de sa meilleure amie Liliana dont le père est communiste et souhaite faire évoluer les moeurs et les mentalités, grâce à Maddalena une féministe qui lui propose son aide et grâce à l'amour des siens, Oliva va réussir à se reconstruire et apprendre à dire non.
« À la place des tables de multiplication et des verbes irréguliers, on aurait dû nous apprendre à dire non, parce que dire oui, les filles l'apprennent dès leur naissance. »
J'ai adoré ce livre et tous les personnages prennent place au fil des pages. Chacun évolue en même temps que les mentalités. Dire non à cette époque pour une femme était interdit, la femme appartenait à l'homme et était soumise comme c'est encore le cas aujourd'hui malheureusement dans certains pays. Ce livre est encore d'actualité et le combat toujours le même.
« Un non isolé peut changer une vie, un grand nombre de non rassemblés peut changer le monde. »
Viola Adone a su trouver les mots justes pour décrire le désarroi d'Oliva et porter la parole de toutes ses femmes opprimées.
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Je partage avec vous cette belle découverte littéraire.
Ce roman de @violardone m'a beaucoup plu.

Dans les années 60, en Sicile, Oliva grandit entre une mère malheureuse et un père bienveillant mais mutique.
Cette adolescente de 15 ans rêve de liberté, alors que la condition féminine de cette époque rime davantage avec dépendance, tradition. Armée de courage, la jeune Oliva va s'opposer à ces coutumes où être femme c'est se soumettre aux règles, aux volontés de l'homme.

Entre fiction et histoire, l'auteure peint le portrait des femmes siciliennes et la volonté de s'affranchir des traditions où la femme est dependante du joug masculin.
C'est avec une jolie prose que Viola Ardone nous transporte dans un passé encore présent dans certains pays...

Merci à l'inconnu d'avoir déposé ce livre dans une cabane à livres .
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Avoir le choix est un privilège parfois… mais parfois, le choix s'impose…
Nous sommes en Italie. Plus précisément dans un petit village en Sicile, dans les années 1960. On suit la vie d'Oliva. Une jeune fille qui est curieuse et intelligente. Mais voilà, à 16 ans sa vie bascule soudainement…
Ce livre est un peu un roman documentaire. Il relate la vie de la première femme à avoir dit « non ».  « Non » à une loi ancestrale.
C'est très intéressant et bouleversant. Malgré quelques longueurs l'histoire est passionnante. Un roman d'une grande puissance ! Quel courage, quelle détermination !!! Un livre qui nous rappelle qu'avec force et combativité parfois nous pouvons réussir à avoir le choix
A lire évidemment…
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L'idée de mariage réparateur, ça vous dit quelque chose?
Réparateur de quoi, je n'ai pas compris le concept. L'idée était que la victime d'un viol pouvait épouser son violeur afin d'obtenir réparation ... Ce genre de loi fut en vigueur en Italie jusqu'en 1981 ... Oui oui oui ...
C'est ce que nous raconte l'autrice Viola Ardone, qui mêle brillamment fiction et Histoire.
Elle fait ici référence à une période entre les années 1960 et 1980. Nous sommes dans un petit village de Sicile, et nous faisons connaissance avec Oliva cette jeune fille de quinze ans, qui aime courir, aller à la chasse aux escargots avec son père ou jouer avec son ami Saro. Elle aide sa mère à broder les trousseaux d'autres filles et est également une élève studieuse. Elle demande à poursuivre ses études afin de devenir institutrice et gagner son propre argent et son indépendance.
Sa mère, très stricte, la voyant grandir, commence à restreindre ses activités, à la faire surveiller par son frère, à veiller à son apparence. Elle ne cesse de lui répéter « Une fille, c'est comme une carafe : qui la casse la ramasse » ... et quand elle est "cassée" de force par le dom juan du village, Oliva se retrouve face à un dilemme : un mariage ou la mise au ban du village.
C'est toutes les contraintes et le carcan patriarcal qui pèsent sur les femmes à cette époque qui sont illustrés dans ce roman. le poids de la religion, des traditions ancestrales concernant l'éducation des filles est un fardeau dont peu réussissent à se débarrasser.
J'ai beaucoup aimé l'évolution des personnages, l'affirmation du caractère d'Oliva, le soutien et l'amour de sa mère, Amalia, qui rejette les traditions, les efforts de son père, Salvo, pour la comprendre et la soutenir.
C'est un très beau roman qui souligne l'importance parfois ridicule accordée aux traditions, aux idées transmises de génération en génération "parce que c'est comme ça" tellement nuisibles dans une société en perpétuelle évolution. C'est un très bel hommage aussi au courage des femmes qui ont réussi à s'opposer aux coutumes.
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Très beau roman !
L'itinéraire d'une jeune fille de l'Italie profonde et conservatrice. Depuis son enfance, elle n'est que joie de vivre, pétillante d'intelligence, curieuse, encouragée par son père, un taiseux aux paroles précieuses.
Son univers est l'exact opposé, celui de la culpabilité d'être fille, de la honte de devenir désirable, de l'enfermement des filles à la pureté si précieuse pour leur unique issue : le mariage. Ce monde est entretenu sous la poigne de fer de sa mère aux paroles assassines.
Soudain un garçon prétentieux, et riche s'intéresse à elle... Et son monde va en être bouleversé.
Je recommande vivement!
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Quand elle était Petitoune, Oliva courait à coupe-souffle avec son ami Saro, sous le chaud soleil de Sicile. Puis un jour, le cardinal tant redouté est arrivé (les règles); devenue femme, à quinze ans, selon les coutumes ancestrales, Oliva doit désormais rester chez elle et attendre qu'on la marie. Il faut préserver son honneur car « une fille, c'est comme une carafe, qui la casse la ramasse ».

Entre les sentences de sa mère et un père effacé, rêveur, qui « ne préfère pas » affronter son épouse, Oliva réprime ses envies de liberté, malgré quelques actes de rébellion malgré la pression des langues coupantes du village.

Viola Ardone ne se limite pas à livrer un témoignage réaliste sur le sort des femmes il y a encore quelques décennies en Italie, elle met en avant le courage de certaines d'entre elles qui leur permettront enfin après des centaines d'années de joug patriarcal à ne plus se considérer comme des domestiques, en outre soumises aux pulsions sexuelles de leur conjoint, voire d'un quelconque jeune homme qui échappera au crime d'honneur en épousant la jeune femme dont il a abusé, sans que celle-ci ait le choix si elle veut éviter l'humiliation et la honte.

Le drame qui arrive à Oliva, l'héroïne,et qui va la forcer à poser un choix crucial pour son avenir est raconté avec poésie, pudeur et est tempéré par l'amour filial et familial, par ses rêveries. La plume est aussi belle que dans le train des enfants. Les personnages ne sont pas figés dans leurs opinions ou modes de vie, et c'est avec admiration que j'ai vu
Viola Ardone les faire évoluer.

Sans rien révéler, je voudrais souligner que la dernière partie du roman est sublime : un dialogue silencieux entre Oliva et son père, qui se font écho au travers de leurs pensées. Très émouvant.

Ce roman m'a séduite et touchée.
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Le choix, je suis pour !

Sicile, 1960 : un bond dans un autre monde d'un autre temps, pas si ancien pourtant, surtout quand la vision initiale qui nous en est donnée se transmet par le prisme du genre, la différence entre vie de garçon et vie de fille,  accentuée, en plus, par le lourd poids des traditions écrasées par une religion omnipotente.

On peut facilement le resituer aujourd'hui et ailleurs ce monde qui devrait être obsolète. Pourtant !

C'est une préadolescente qui parle, très simplement, qui découvre les interactions sociales dans son petit village hors du temps et qui restitue son ressenti en ‘direct-live', sans filtre et surtout en toute innocence.
C'est comme si nous lisions son journal intime.
Elle raconte, elle se raconte.

La méchanceté, je suis contre !

On visualise aisément son environnement familier dominé par une mère aigrie d'avoir épousé certes son amoureux de jeunesse mais réputé feignant comme une teigne.

Elle l'aime, elle, ce père bienveillant mais éteint et taiseux qui aurait tant de choses à lui transmettre mais elle doit taire ses envies de savoir ou de partage et se terrer au domicile parental comme se joindre, contrainte et passive, aux réunions des bigotes locales pour la simple raison d'être née fille.

Les obligations, je suis contre !

Elle rêve de liberté, de faire sauter les carcans ancestraux qui enferment la femme au foyer, toute entière dévolue au bon vouloir de l'homme et soumise  aux regards malveillants des pisse-vinaigre qui régissent la vie rustique du village.

L'émancipation, je suis pour !

Un jeune homme revenu de la ville pose ses yeux inquisiteurs sur elle qui ressent d'étranges et incompréhensibles fourmillements en son corps s'éveillant et s'en défend. Les pisse-vinaigre laissent se rependre leur dégoulinant venin acide.

La calomnie, je suis contre !

Puis la vie familiale connait un méandre inattendu qui aurait pu être dramatique. le quotidien va changer, se durcir.

Des promesses vont se faire dont elle est l'objet, incrédule. Son avenir se joue sans que lui soit demandé son consentement. Un objet que l'on case pour que se taisent les sournois commentaires assassins fussent-ils insensés.

Insensé également peut être le destin quand les volontés farouches sont ignorées, refusées, rejetées et que la vengeance insidieuse se met en branle.

Fragile et vulnérable est une jeune fille quand les vents contraires hurlent, puissants et vénéneux.

Vulnérable et fragile est le corps d'une jeune fille quand le prend celui d'un homme puissant et vénéneux.

La violence, je suis contre.

C'est un livre en noir et blanc, à l'image très contrastée comme les composait Pagnol quand ses films racontaient les drames tissés sourdement dans des campagnes brûlées par un incessant soleil de plomb. Une image incendiée pour illustrer les feux intérieurs que peut consumer une jeune fille qui découvre une vie dont personne ne lui a donné les règles du jeu qui peut la réduire en cendres.

Un gamine d'hier qui rumine les rêves d'une gamine d'aujourd'hui alors qu'autour d'elle fusent des réflexions et se décident des actions qualifiables maintenant de post ‘me-too'.

La subversion, je suis pour !

On est en 1960 et en Sicile mais on parle déjà d'éduquer les garçons au respect des filles : cherchez l'erreur !

Racontant une histoire d'hier, ‘le choix' fait celui de braquer un projecteur sans concession sur la condition féminine qui, partout dans le monde, encore aujourd'hui, pâtit toujours de la culture ancestrale d'un patriarcat dominateur dont, même les femmes, forgées par des années d'asservissement, nourrissent la pieuvre qui, inlassablement, s'immisce dans les esprits pour y déposer ses pensées archaïques et nauséabondes.

La pieuvre, je suis contre !

Des mots qui auraient dû disparaitre du dictionnaire ordinaire sont imprimés dans ce roman puisque que l'on y parle de viol, de mariage ‘réparateur' et de violences conjugales.  On évoque le divorce et l'avortement aussi, des idées jugées soit scandaleuses soit révolutionnaires, à l'époque (Sicile, année 60, je le rappelle) mais sont-elles vraiment banalisées de nos jours et surtout partout ?

La libération, je suis pour !

Parce qu'écrit d'une plume simple et alimenté d'un réalisme cru, ce récit haletant, rédigé à coupe-souffle, continue de faire écho, même une fois le roman refermé, la lumière éteinte comme un film se rejoue sur l'écran noir de nos nuits blanches comme le chantait le petit taureau de Toulouse qui, en fait, n'a strictement rien à faire dans ce commentaire mais que je cite parce que j'ai le droit de choisir de terminer ma chronique ainsi.

Le choix', je suis pour !
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Quel thème épouvantable ! Il m'a fait penser à La servante écarlate, vous savez ce roman / série où le respect de la femme est inexistant ! A part que dans le choix, bah c'est... vrai (enfin c'était).

L'histoire se passe dans les années 60, en Italie. Il existe une loi pour protéger une femme qui a été violée : afin qu'elle ne finisse pas seule et sans appui auprès d'un mari (ce qui serait une honte aux yeux de la société et de la famille), elle peut épouser l'homme qui l'a déshonorée ! En effet, « une fille, c'est comme une carafe : qui la casse la ramasse ». Par ce procédé, l'honneur de la femme est réparée et, pour pousser l'indignation à son maximum, le délit de l'homme (le violeur, donc) est effacé.

Malgré ce sujet horrible, je suis contente d'avoir lu ce roman. 99% de mes lectures me plongent dans un univers totalement fictif. Ici, à l'inverse, j'ai pu découvrir cette page de l'Histoire totalement dingue (et qui existait encore récemment). de plus, j'ai adoré la fin (avec les chapitres alternés. La relation des deux personnages, dont l'un était très discret durant le roman (mais présent), prend son ampleur dans cette partie.

Une lecture que je conseille à tous !
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