Ce roman est… wow. Je n'ai pas d'autre mot. Il m'a autant troublée qu'angoissée. Ce livre est un diamant et je me suis pris une claque. Encore.
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Sa plume est fluide, addictive et poétique, mais au-delà de ça, c'est l'amour, la puissance, l'intensité et la profondeur de ses mots qui font qu'elle parvient à nous plonger dans son monde avec tant de facilité, d'abandon... Je m'abandonne totalement à son histoire et à ses personnages lors de mes lectures. Voilà pourquoi ses romans sont des coups de coeur : parce que je ressens et je revis à travers ses mots.
Je vous le dis d'emblée… ce roman est sombre. Ce n'est pas une Dark, malgré les sujets abordés, mais l'ambiance peut vous mettre mal à l'aise et vous faire grimacer ; c'est glauque, pervers, malsain, vicieux. de par les actes et les paroles de certains personnages qui n'ont malheureusement pas de limites, et j'ai été écoeurée de découvrir ce qu'elles sont capables de faire et d'infliger, avec le sourire aux lèvres, sans penser aux conséquences et aux séquelles que leurs actes ignobles engendrent. Non seulement la perversité et la cruauté des protagonistes donnent une ambiance lugubre au roman, mais le lieu où se déroule cette histoire est aussi propice à une angoisse constante ; la Norvège, les Lofoten et le soleil de minuit nous plongent dans un brouillard perpétuel. Et avec le meurtrier qui erre dans les rues de Svolvær, la course contre la montre débute. Ça devient intense, pesant, glaçant, oppressant… comme si, plus on avançait dans le roman, plus des doigts se refermaient sur notre gorge à ne plus pouvoir respirer. Et j'ai adoré. Non pas que je sois sadique, mais la manière qu'a l'auteure d'instaurer ce climat de terreur m'a troublée et fascinée. D'ailleurs, c'est un des points forts de
Angel Arekin : nous traquer discrètement pour nous rencogner violemment et ne plus nous laisser fuir. le froid et la peur nous congèlent les os et le coeur, avant qu'on ne se rende compte trop tard que la victime… c'est nous.
Ici, nous suivons une série de meurtres sanglants et abominables, et étant fan de thriller et des ambiances inquiétantes et menaçantes, quel bonheur de dévorer ce roman qui mélange horreur et amour, c'est quelque chose qui me fascine et me trouble en même temps. Tenter de se mettre dans la peau du meurtrier, des victimes, des proches, des policiers… Savoir ce qui a poussé ce psychopathe à ces crimes, comprendre pourquoi, pour quelles raisons obscures il s'en prend à ces jeunes filles, et connaître sa façon de procéder, son rituel, son modus operandi.
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J'ai été étonnée en découvrant le plot twist. Encore une fois,
Angel Arekin a su me surprendre et m'emmener là où je ne m'y attendais pas. Et j'ai A-DO-RÉ !
La psychologie des personnages est un de ses (très) nombreux points forts. Pour moi, rien n'est plus travaillé, développé et détaillé que la manière de penser et de réagir de ses personnages. Elle fait un travail minutieux, réfléchi, calculé, presque scientifique. C'est ce que j'avais remarqué dans
The missing obsession, la façon dont elle analyse, fouille, décortique et décompose le cerveau humain. Je suis stupéfaite. Déconcertée. Impressionnée et admirative de ce travail d'expert que peu d'auteurs peuvent se vanter de posséder. J'aime qu'on creuse et qu'on détaille la psychologie des personnages dans un roman ; c'est un point essentiel, voire fondamental pour moi. Simplement parce qu'on peut s'attacher et s'identifier à eux, et j'ai souvent cette impression désagréable de survoler le roman lorsque les protagonistes ne sont pas travaillés, à peine détaillés. L'auteure ne m'a jamais déçue jusque-là et c'est ce que j'aime dans ses romans : ses personnages.
Et ses personnages... Des coups de coeur ! Douce, gentille et souriante, j'ai aimé Maja pour sa façon de voir le monde autrement qu'avec un jugement et une moue dédaigneuse. Elle n'est pas naïve, loin de là, surtout lorsqu'on la découvre au début du roman, à quinze ans ; elle sait que le monde est rempli d'imposteurs et de faux-semblants, mais au lieu d'en caresser la surface, elle creuse pour découvrir qui se cache réellement sous le masque, sous cette carapace qui abrite malheureusement les pires vices du monde. Elle apprendra bien vite que les apparences sont parfois, voire très souvent, trompeuses…
Coup de coeur également pour Caern. Il est tout ce que j'aime : s
ombre, sauvage, secret, protecteur, passionné… Il est détraqué, perverti et violent, dans sa manière de penser, mais aussi dans celle de se comporter dans l'intimité, mais il est perturbé, traumatisé par les sévices, les punitions et les humiliations subis par sa famille. Et je l'ai aimé pour sa force et son courage d'encaisser les coups et de se battre contre cette perversion et cette haine qui font que tout le monde le considère comme un monstre, d'avoir survécu à toutes ces années de torture, et d'aimer Maja avec ses blessures, ses fêlures et ses pensées obscures…
J'aime particulièrement les personnages de
Angel Arekin, mais plus encore, c'est leur relation que j'adore suivre lors de ma lecture. Friends to lovers ou Ennemies to lovers, leur amour est intense, puissant, incoercible, évident, naturel, passionné, tendre… c'est un mélange de sentiments qui me fait sourire et vibrer à chaque découverte. Evi & Souline, Faustine & Seth, Maja & Caern. Il n'existe qu'un seul et unique amour comme le leur, et rares sont mes lectures où je croise des personnages qui s'aiment avec autant de force et de passion que ces couples. Il m'est d'ailleurs impossible de n'en choisir qu'un ; je les aime comme si ils étaient mes propres personnages…
Ce n'est pas une surprise :
le cri du silence est un coup de coeur, voire un coup de foudre. J'ai tout adoré dans ce roman, comme les précédents. Je n'ai rien à dire, tout est parfait et parfaitement bien écrit ; un chef d'oeuvre. Evidemment, je ne vous conseille pas cette histoire… je vous ORDONNE de la lire et de plonger dans les eaux sombres et glacées des Lofoten. Seulement, prenez garde… vous n'en ressortirez sans doute pas vivants…