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Merci aux éditions Belfond et au site net galley de m'avoir permis de dévorer le mal des ardents de Frédéric Aribit.
J'ai adoré cet ouvrage, lu sans vraiment savoir de quoi il allait parler, à part d'amour, et j'en suis ravie.
J'ai plongé dans ce très beau roman d'amour, qui m'a captivé de la première à la dernière page.
J'ai beaucoup apprécié le narrateur, prof de français dans un collège parisien, mais aussi bien évidemment la ardente, surprenante, Lou.
Tout est réussi dans ce livre, et j'ai beaucoup aimé l'écriture. J'ai découvert un auteur qu'il me plairait vraiment de relire.
Je ne vais pas en dire plus sur ce livre très bien ficelé à par : Lisez le :)
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Un roman d'amour original, traité comme une comédie dramatique sur grand écran, avec quelques vues panoramiques, des plans séquences époustouflants et quelques gros plans pour détailler l'exacerbation des sentiments. Frédéric Aribit a indéniablement une plume «visuelle» qui parvient aisément à entraîner le lecteur dans une ronde folle, ponctuée de rock et de musique classique.
Le narrateur, prof de français dans un collège parisien, a semblé avoir trouvé un équilibre dans sa vie après avoir quitté la mère de sa fille Célia. « Se séparer à Paris avec un salaire de prof relevait de l'exploit quand par-dessus le marché, vous aviez l'audace d'avoir des enfants et la ferme intention de les accueillir, même à temps partagé. Et puis j'avais fini par trouver un logement convenable, et raisonnablement hors de prix, où j'avais installé ma nouvelle solitude. »
Côté coeur les choses s'arrangent aussi. Il a trouvé en Sonia une maîtresse pas compliquée pour un sou, considérant sans doute leur relation avant tout comme une excellente chose pour leur hygiène respective: « Nous avalions quelques verres en partageant une planche mixte charcuterie-fromage, quelques nems ou des acras, puis nous montions chez elle, faisions l'amour et je rentrais ensuite chez moi, aérien, libéré de corps et d'esprit, heureux peut-être, aussi heureux de la soirée qui venait de passer que de la liberté que j'avais de m'en extraire à ma guise, sans aucune tentative de la part de Sonia pour me retenir dans ses draps, sans un mot pour m'arrêter, pas même un geste qui eût entravé mon départ. Je crois qu'elle préférait comme moi se retrouver seule après, dormir seule elle aussi, et nos petites conventions tacites arrangeant tout le monde, je regagnais mon deux pièces en sifflotant, tel l'humaniste des Temps modernes que je me targuais d'être in petto. »
Rien ne laissait prévoir la tempête à venir quand, dans le métro son regard croise celui de Lou, une superbe jeune fille. Parler de coup de foudre en cette situation peu sembler assez convenu. Pourtant, au moment de sortir de la rame la splendide créature vole un baiser au narrateur qui… la perd de vue.
Mais comme le hasard fait bien les choses, en sortant de chez sa maîtresse, il est attiré par un attroupement. Une jeune fille est en train de faire de l'acrobatie sur les piles d'un pont. Vous l'aurez deviné, c'est encore Lou qui fait des siennes.
Les scènes qui vont suivre sont follement extravagantes, délicieusement transgressives. Lou mène le bal et son amant. C'est ainsi qu'elle donne rendez-vous dans un superbe appartement vide donnant sur la tour Eiffel, entièrement nue derrière son violoncelle. Elle a emprunté les clés à son père qui est agent immobilier.
« — Viens vite, déshabille-toi, j'improvise.
Quand je suis entré en elle, je crois qu'elle brûlait. »
La rencontre suivante aura lieu rue Arthur Rimbaud dans un appartement qu'elle aura «emprunté». Et, au fil des jours la fièvre est loin de retomber, rappelant par moment des scènes du Zèbre d'Alexandre Jardin. À tel point que les extravagances de Lou commencent à inquiéter son entourage. Jusqu'à cet appel de l'hôpital et cette explication qui n'en est pas vraiment une : Lou aurait été victime d'une intoxication alimentaire sévère causée par le pain au seigle qu'elle consommait régulièrement. « On l'appelle ergot de seigle mais il peut se développer sur n'importe quelle céréale, sauf le maïs et le sorgho. C'est un champignon extrêmement toxique qui, entre autres symptômes, provoque les hallucinations que vous avez pu constater, de graves troubles psychiques, des insomnies, des démangeaisons qui peuvent aller jusqu'à former des cloques sur la peau et ces crises de convulsions. » Et surtout, on ne sait pas si elle va guérir.
Le roman bascule alors dans une autre fièvre, celle qui pousse ceux qui connaissent une situation comparable à tout entreprendre pour essayer de comprendre. Internet, les livres et même les oeuvres d'art vont au secours de cette exploration. Notre prof devient spécialiste de cette maladie, en explore les formes à travers le temps, allant même jusqu'à une étude comparative des représentations de la tentation de Saint-Antoine. Avant de se raccrocher à une demande de Lou, en espérant que s'il accepte, il va hâter la guérison…
« — Cette histoire, j'aimerais que tu l'écrives. Que tu la racontes. Elle est dingue, cette histoire, il faut la raconter. Moi c'est la musique, la photo, le dessin. Les mots, c'est toi. Tu dois la raconter, cette histoire. Tu l'écriras, pour moi, pour tous les mots que tu sauras trouver et que tu feras exister, tous les mots qui nous cherchent depuis des jours, qui tournent déjà autour de nous et qui ne doivent pas rester suspendus et s'évanouir dans les airs, comme quand la musique vibre autour de moi et que j'attrape mon violoncelle. Il faut s'y mettre, c'est tout. Tu feras un livre avec cette histoire, tu écriras mon livre, notre livre, le livre de tous ceux qui ont le feu ! Oui, le plus dur, c'est de s'y mettre. » Et le plus beau, c'est de pouvoir aujourd'hui lire ce livre.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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L'amour, la passion, le narrateur ne les a jamais connus jusqu'à ce jour pluvieux dans le métro, où il croise Lou par hasard...

Mais le hasard existe-il vraiment ?
Lou lui retire ses écouteurs, les pose sur ses propres oreilles, l'embrasse, fait une pirouette et sort à la station suivante...
Il est subjugué par cette apparition et tombe passionnément amoureux.
Elle est violoncelliste. Il est prof de lettres. Elle peint et fait de la photo, il lit. Elle aime la vie à la folie, il est désenchanté. Elle invente sa vie à chaque instant, ne connaît aucune limite, il vit au rythme de ses horaires de cours et de la garde de sa fille.
Lou est une femme libre, provocante, exaltée et terriblement sensuelle et mystérieuse. Elle est artiste et excessive. Elle embrasse et embrase tout ce qu'elle touche.
Lui qui menait jusque-là une vie tranquille de divorcé, entre les visites de sa fille, et celles de sa copine, ne sait plus où il en est, le voilà chamboulé, charmé, fou de désir. Il ne réalise pas que tout cela est "trop", qu'il y a quelque chose de "pas normal" chez Lou et de dangereux dans ses excès, y compris et surtout pour elle-même.
Ce n'est pas une histoire banale car tout se complique le jour où Lou, qui ne dort plus, est prise de crises de démangeaisons épuisantes, puis de convulsions.
Elle est hospitalisée et tombe dans un incompréhensible coma. le diagnostic révèle qu'elle est atteinte du "mal des ardents" (ou feu de Saint-Antoine), une maladie presque oubliée aujourd'hui et dont l'histoire nous fera remonter dans le passé jusqu'au Moyen âge et au temps des sorcières...

Le narrateur cherche à comprendre la symbolique de ce mal étrange qui dévore Lou de l'intérieur comme un feu impossible à éteindre. Nous découvrirons les liens étroits existants entre l'art, la création artistique et cette terrible maladie qui a encore fait parler d'elle dans les années 50 en Ardèche.
L'auteur que je découvre avec ce roman, nous livre ici un texte envoûtant et poétique, parfois drôle malgré la gravité du sujet et toujours bien écrit, son style donnant un rythme particulier à l'histoire de Lou.

C'est un bel hommage au monde de l'art, à la passion et à la vie ! Et l'auteur dans ce roman nous conseille, d'en profiter intensément...
Encore un livre que j'ai eu du plaisir à découvrir !
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Je ne pensais pas que cette lecture m'aurait chamboulée à ce point ! Elle m'a prise aux tripes et ne m'a plus lâchée. C'est une histoire bouleversante qui chavire les lecteurs sur son passage.

Lui est prof de lettres désabusé face à incongruité de son travail, de sa passion. Les mots plus personnes ne les écoutent et encore moins les jeunes, adeptes des acronymes qui ne signifient plus rien. Perdu dans ses mots, il ne survit que dans cette bulle utopique enchantée par la présence merveilleuse de sa fille. Lui, un peu fou, de mettre inlassablement une étiquette « tu fais parti des…% de… », ce mal le rongeant et le consolant dans cet univers aussi insipide.

Elle, Lou, femme libre, femme rêveuse, femme extraordinaire qui par un jour de désinvolture vient l'embrasser dans cette rame de métro pourri. Elle est le feu qui libère , qui fait fantasmer et qui émerveille. Une aura transcendante sur laquelle ses yeux ne peuvent plus s'en détacher. Elle va lui apprendre l'amour, celui où les frontières n'existent plus. Celui qui rend plus grand. Celui qui marque au fer rouge pour l'éternité. Elle incarne le jour et la nuit où les possibilités sont nombreuses et inépuisables. Dans cette folie lui, oublie l'image qu'il s'est forgée. Anéantie, son véritable, lui, éblouit. Un homme qui devient homme devant sa beauté.

Leur rencontre est explosive ! Inédite ! Envoutante ! Une union démesurée ! Ce roman porte l'amour au dessus de tout. le soleil, les nuages, le vent, les couleurs, le gout, le toucher, l'odorat, les sons…tous sont magnifiés. le chef d'oeuvre de la vie ! Mais le mal n'est jamais bien loin. Silencieux, il ronge peu à peu la chair humaine, la quintessence de la vie.

Subjuguée par la thématique du livre, elle m'a permise d'apprendre un pan de l'histoire humaine : celui ou mysticité et religion se mêlent.

J'écris cet article en écoutant « La pathétique de Tchaikovky » (qui bien évidemment je ne connaissais pas). Cette symphonie est maintes fois citée dans ce roman et je comprend pourquoi. L'histoire, les héros et l'ensemble vivent en parfaite harmonie avec cette symphonie. Comme s'ils se mouvaient au grès des violons, violoncelles et autres instruments nobles. Tout en écoutant, je retrouve toutes les émotions qu'à voulu transcrire Frédéric Aribit : la volupté, l'amour, l'espoir, la joie, la passion, les doutes, les pleurs, la tristesse, l'euphorie, la volonté, la déchirure…

La plume de Frédéric Aribit est juste sensationnelle et magnifique. On y ressent tout l'amour pour la langue française. Des phrases immensément longues donnant un rythme particulier à la lecture. Il est vrai que je ne suis pas du tout habituée à ce genre de syntaxe. Mais c'est tellement plus wouahhh. J'en perds mes mots !

« le mal des ardents » est amoureusement, musicalement, passionnément et irrévocablement un livre à découvrir !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Un roman construit comme une symphonie, et pas n'importe laquelle. Il début comme un ouragan, derrière de Lou, femme exubérante, extravagante, ou simplement libre. le narrateur, si terne, est envoûté jusqu'à ce que le drame s'invite. Derrière ce "mal des ardents", une maladie dévastatrice qui a jalonné l'histoire. le roman d'un amour improbable, très bien construit et documenté, riche en symboles.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Tout d'abord je remercie les éditions Belfond pour m'avoir fait découvrir ce livre.

Ce qui m'a d'abord attiré vers ce livre c'est sa couverture. Je la trouve juste superbe. Ensuite je me suis intéressé au résumé et j'ai été très intrigué. Au début, sans m'être ennuyé, je n'étais pas vraiment dans l'histoire. Il m'a fallu environ 40 pages pour vivre avec les personnages et après je ne les ai pas lâché. le personnage de Lou est pour le moins bizarre. On ne cesse de se demander : mais jusqu'où va-t-elle aller ? Et puis on comprend. On comprend le mal des ardents. C'est une tragédie qui se dessine devant nos yeux. Une question est aussi : à quel degré Lou était elle folle avant d'être contaminé? le roman est à la première personne ce qui nous rend l'action et les sentiments plus proche. On ressent l'amour, la joie, la détresse du héros. le fait que (si je me souviens bien) on ne sache pas son nom nous implique encore plus dans l'histoire. Ce qui est intéressant avec les personnages fous c'est qu'il a toujours une part de vérité dans ce qu'ils disent. J'ai beaucoup aimé la phrase de Lou « Comment en est on arrivé là ? Comment autant de culture et si peu d'art ? Autant de culture et de connerie en même temps? ». Cet aspect artistique est très présent dans le livre avec notamment La pathétique de Tchaïkovski et Les Anthropométries de l'époque bleue de Klein. J'ai appris énormément de choses. J'ai noté des références pour des prochaines lectures. Je n'en attendais pas moins de ce roman. Un dernier mot sur l'écriture de Frederic Aribit qui est juste magnifique. Bref un roman à lire et à relire.

Lien : http://l-entre-deux-mondes.e..
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J'avais beaucoup apprécié le premier opus de cet auteur, je suis scotchée par ce second roman. On y retrouve sa plume élégante, poétique, plus travaillée encore, et surtout on quitte la narration « prétexte » à une réflexion proche de l'essai pour se perdre dans un vrai, beau roman. Le Mal des Ardents, c'est une histoire d'Amours, au pluriel, amour fou instantané des romans justement, pour une inconnue qui vous embrasse un soir dans le métro, mais liaison passionnée aussi avec la poésie, la musique, et dans chacune de ces amours toujours l'excès qui brûle, le danger de l'excès qui fait pourtant aussi, peut-être, toute sa magie… Un cri d'amour charnel jeté à la femme, à la musique, à l'Art, avec toute l'urgence et la fièvre de ces incendies qu'on ne sait plus freiner et qui ne laisseront derrière eux que des cendres… mais bon sang que ce fut une belle flambée.
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Quand perdons nous notre regard d'enfant émerveillé sur les choses qui nous entourent ?
A quel moment dressons nous les barrières sensées nous protéger de nos sentiments face à l'art ? Qui nous apprend à masquer nos émotions ?
Lou, elle, se laisse déborder bien au contraire. La musique, la peinture, la photographie tout la transperce.
Elle va ouvrir les yeux de son amoureux.
Malheureusement cette hyper sensibilité n'est pas sans risque.
Un roman lumineux, extrêmement poétique et qui mène à une réflexion sur notre rapport au monde.
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Le mal des ardents fait partie de ces livres que vous voyez en librairie, et vous êtes sur que vous allez adorer. Et ça a été le cas. Qu'est ce que j'ai aimé la plume de Frédéric Aribit... C'est beau, c'est poétique, c'est intéressant... On s'attache aux différents personnages et on en apprend plus sur la musique, la littérature, et bien entendu, sur le mal des ardents qui nous fait réfléchir sur la vie, et au fait qu'une seule petite chose peut tout faire basculer. Un vrai coup de coeur pour ce roman !
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Le coup de la rencontre sublime, fortuite, dans le métro, du baiser à un inconnu, m'a d'abord fait hausser un sourcil et j'ai craint pour la suite. Pas précisément fan des histoires d'amour au surréalisme cliché, je me demandais où l'auteur allait nous embarquer avec cette Lou qui voue son existence à l'art, qui veut vivre à cent à l'heure et qui promet à son amant une passion jamais égalée. Mais très vite, on sent que quelque chose ne va pas. Lou est… trop. Et à la suite d'un épisode violent de convulsions, on lui diagnostique une maladie qu'on croyait disparue depuis des siècles.

Là, le roman prend un tout autre chemin et en même temps que notre narrateur, on plonge dans une quête historique passionnante, aux origines d'un mal tout à fait avéré. Plus fascinant encore, il semble frôler la contagion à mesure qu'il s'enfonce dans cette quête de savoir frénétique. Et nous avec.

Ce livre, il est un peu écrit comme une partition. Dans le texte d'abord, où l'auteur mêle poésie, mots jetés « comme ça », faits pour sonner et prose plus classique. Dans le rythme surtout. A partir du moment où Lou fera une entrée fracassante dans la vie de notre prof de français, la cadence s'accélère, et nos deux personnages semblent être poursuivis en permanence par un orchestre qui s'emballe furieusement, quitte à nous laisser un peu haletants. C'est un texte qui mériterait d'être lu à voix haute, pour en apprécier la musicalité d'une, et pour prolonger le bel hommage que Frédéric Aribit semble avoir voulu rendre aux âmes ardentes.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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