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Un polar situé dans le paradis communiste roumain de Nicolae Ceauşescu (1965-1989) ? Oui, pourquoi pas ?
C'est donc avec grand enthousiasme que je me suis commandé ce roman policier de George Arion, paru initialement en 1983 comme "Atac in biblioteca", mais dans une version plus récente de 2015 avec une excellente introduction de Claude Mesplède, le "pape du polar" mort en 2018 à Toulouse.

L'auteur lui est né en 1946 à Tecuci en l'actuelle Moldavie, a fait des études de Lettres à l'université de Bucarest et a d'abord publié de la poésie.
C'est avec "Atac" que celui qui deviendra plus tard président du "Romanian Crime Writers Club" a démarré sa carrière dans le polar.

Personnellement, je suis plutôt déçu par ce roman dont l'intrigue principale ne m'a guerre convaincue et dont le rythme du récit est, probablement à cause de la multitude des personnages, beaucoup trop lent.

L'idée du départ est cependant séduisante. Quelqu'un s'acharne à vouloir retrouver le personnage principal de l'histoire, le journaliste Andreï Mladin, derrière les barreaux... ou même pire !
Qui et pour quelle raison ?
Cela commence ainsi par le dépôt d'un macchabée dans la bibliothèque de Mladin et continue par d'autres surprises tout aussi désagréables.

Outre ce manque de suspense, j'ai aussi trouvé les personnages peu sympathiques. À commencer par la belle violoniste Mihaela Connoiu avec qui Andreï a une brève liaison. Exception faite toutefois pour Mécène, le chat d'Andreï, qui pèse 5 kilos et "ronfle comme un train de marchandises".

En revanche, j'ai fort apprécié la traduction de Sylvain Audet-Gainar, qui s'est donné beaucoup de mal à nous expliquer par le biais de nombreuses notes de bas de page différentes particularités roumaines propres à l'ère communiste.

Je regrette mes réserves à propos de ce roman et vous suggère de lire l'avis remarquable de notre amie Gabrielle Danoux (Tandarica sur Babelio), notre experte en littérature roumaine, du 17 juin 2016, qui rivalise en qualité avec la préface de Claude Mesplède.
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Le roman policier tient traditionnellement une place très marginale dans la littérature roumaine. Encore que, on ne sait pas vraiment. Je m'explique : la littérature roumaine telle qu'on conçoit une littérature nationale (beaucoup d'auteurs, tous les genres littéraire) existe très schématiquement depuis la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. À cette époque se vendaient des romans de mystères, dans la veine d'Eugène Sue : au lieu des Mystères de Paris, les Mystères de Bucarest (Bujoreanu ou Aricescu pour les auteurs). Ils eurent peu de postérité, encore moins qu'en France ! Quelques années plus tard, un embryon de littérature policière : des auteurs comme Panait Macri, Ilie Ighel, Rădulescu-Niger, qui même en Roumanie ne disent plus rien à personne et bien entendu n'ont jamais été traduits. Impossible de dire à quoi tout cela ressemblait. Toujours est-il que le genre n'a joui que de peu (euphémisme) de considération. Puis est arrivée la littérature d'avant-garde, puis le régime communiste qui n'éprouvait que peu d'intérêt en la matière. Au final, c'est presque un vide.
Pour voir les bons côtés, cela explique peut-être qu'on ait laissé passer en 1983, sous le règne de Ceaușescu donc, la blague sur l'émigration des Roumains (Que le dernier n'oublie pas la lumière ! Enfin, si on en a encore à ce moment-là.) entre autres : ce n'était que du roman policier !
Pour l'intrigue : le journaliste Andreï Mladin, qui a une liaison avec la célèbre violoniste Mihaela Comnoiu et deux rivaux comme le comédien Marian Sulcer et l'ingénieur Ion Parfenie, se retrouve un matin chez lui avec un cadavre, celui de Valentin, qui est au service du docteur Comnoiu, père de Mihaela. Mladin met le cadavre dans la cave, puis le retrouve chez lui, enfin s'en débarrasse nuitamment, épié par une voisine curieuse, dérangé par un ivrogne et bientôt soupçonné par le police. Bientôt, Maria, la femme de Valentin, est tuée aussi, mais Mladin avance dans son enquête personnelle, grâce entre autres à son complice un peu voyou et aux archives de son journal, qui lui fourniront le nom du criminel…
La critique du régime communiste est relativement subtile : alors, certes, on rencontre les inévitables problèmes d'eau chaude et autres, mais on fréquente aussi un milieu où des réceptions ont fréquemment lieu, avec des journaux qui, malgré tout, fonctionnent plus ou moins, des acteurs, des médecins, des villégiatures à Sinaia et, à dire vrai, personne n'a l'air de se préoccuper des prisonniers des camps d'internement ou de ceux qui ont été supprimés en douce. En d'autres termes, George Arion n'évite pas les paradoxes du communisme. Il ne les explique pas, pas de prise de tête pseudo-philosophique, c'est un polar, faut pas déconner quand même ! Mladin, notre narrateur autodiégétique, a plutôt tendance à noyer son chagrin dans l'humour désenchanté. Dans l'ensemble, c'est une bonne surprise, d'autant plus que les diacritiques roumains sont souvent respectés, l'argot par endroits assez bien rendu, les notes plutôt pertinentes. le dénouement réserve même quelques surprises, le texte quelques mises en abyme, qui permettent de répondre à la question suivante : à quelle infraction pénale ou morale sert l'histoire de la littérature roumaine de George Călinescu ? C'est loin de réconcilier la littérature roumaine avec le polar, mais ça se lit sans problème ; comme disait Laurent Chalumeau (?) d'un album de Prince dans Rock & Folk : désolé, moi j'aime bien…
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Dans la Roumanie communiste, Andreï Mladin, un journaliste, se réveille chez lui à côté d'un cadavre et ne garde aucun souvenir de la veille. Il décide de cacher le corps dans sa cave et de mener lui-même l'enquête pour découvrir qui lui en veut au point d'ourdir une machination contre lui. Un roman policier qui se double d'une observation de la vie quotidienne du pays à l'époque de Ceausescu.
Se déroulant dans les années quatre-vingts, ce polar fait aussi la part belle à l'observation critique de la vie quotidienne de l'époque en Roumanie : coupures d'électricité, files d'attente devant les magasins, privilèges de la Nomenklatura…Écrit avec humour et suspense, il présente une perspective réprobatrice subtile sur le régime communiste . C'est un parfait pamphlet des années Ceausescu. Et le sylve vif et direct voire incisif de l'auteur y sont pour beaucoup. Son personnage central aussi. On s'attache à Andreï Mladin, même si parfois on peut le trouver naïf. C'est surtout parce qu'il abuse énormément de l'autodérision. D'ailleurs de la dérision et de l'humour caustique, l'auteur d'en manque pas non plus. C'est un des point fort de ce polar. L'humour noir, l'humour sous toutes ses formes participe à la réprobation et la condamnation du totalitarisme ambiant.
Rebondissements en chaîne, humour et autodérision sont, sans contexte, les marque de fabrique des romans de George Arion, figure de proue du nouveau polar roumain
Abusez de ce roman, c'est rafraîchissant et subversif.
Personnellement j'espère retrouver Andrei Mladin sous la plume de George Arion dans d'autres aventures.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Ah ben voilà une rareté réjouissante! Un polar roumain écrit sous la règne de ce cher Nicolae...
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Dans les années 80, à Bucarest, en Roumanie. Andreï Mladin, journaliste de son état, se réveille dans son salon. Il a fait une telle bringue la veille qu'il n'a plus aucun souvenir de ce qui a bien pu se passer. Il a un tel mal de tête qu'il a du mal à ouvrir les yeux. Et quand, par malheur, il le fait, c'est pour découvrir un corps allongé au milieu de son salon, au milieu des livres de ses bibliothèques. Apparemment, l'homme qui git là a succombé à un violent coup sur la tête et a copieusement saigné.

Hors de question de conserver un cadavre chez lui, ni même d'appeler la police. Ils sont bien capables de faire avouer à Andreï un meurtre qu'il n'a pas commis. Alors il décide de stocker le corps à la cave. Après l'avoir enroulé dans le tapis, il le charge dans l'ascenseurs et descend quand il entend sa voisine Madame Margareta, une commère comme pas deux. du coup, il appuie sur le bouton du cinquième, quand il entend son voisin du dessus qui veut sortir son chien. Bref, il sort le corps, attend que chacun ait regagné ses pénates avant de planquer le corps à la cave.

La situation va être bien compliquée à gérer ; il va falloir trouver un coupable. La seule chose dont il se rappelle est qu'il était parti la veille pour faire une interview d'une superbe violoniste, Mihaela Comnoiu, qu'ils sont tombés amoureux et que cela n'est pas bien vu par la famille de la musicienne … entre autres. La situation va devenir bien compliquée quand le corps va disparaitre, puis quand d'autres corps vont s'accumuler.

Il faut être honnête : quand on lit du polar, c'est aussi et avant tout pour se divertir. Alors quand on a affaire à un personnage bringuebalé de droite et de gauche, ayant du mal à comprendre ce qui lui arrive, et qu'il arrive tout le temps à relever la tête grâce à son humour décapant, le plaisir de la lecture est énorme. Et dans le cas de ce roman, le plaisir est immense, gigantesque.

Car le style est vif, alerte, les dialogues tapent justes, et surtout on s'amuse comme un fou. Certes, il s'agit d'une enquête classique, les personnages de victimes déclamant des phrases drôles sont légion dans le polar. Mais quand tout se tient de bout en bout, avec la même verve, le même rythme, je dois bien avouer que c'est une lecture à la fois jouissive et addicitve. Il est carrément impossible de lâcher ce roman une fois commencé. J'y ai trouvé le même plaisir que quand je lisais les premiers romans de Carlo Lucarelli.

Forcément, on se prend d'affection pour le personnage d'Andreï, et ce roman dépasse le cadre du simple divertissement, quand on sait qu'il a été écrit sous la dictature de Ceaucescu et qu'il est suffisamment subtil pour être passé au travers des mailles de la censure.

Et avec le recul, on se rend bien compte du coté subversif qu'a pu avoir un tel roman vis-à-vis d'un régime très unilatéral. On y trouve des détails de la vie quotidienne tels que les coupures d'électricité ou les manques de nourriture. On y trouve aussi des travers du dictateur qui demandait à ce que chaque discours soit conclu par « Fin de citation », ce que l'on retrouve de nombreuses fois dans le roman, avec toujours le même sourire.

Tout cela pour vous dire que ce Qui veut la peau d'Andreï Mladin est un excellent divertissement, et qu'il est aussi un peu plus que cela, un vrai témoignage de ce que fut la vie des gens sous Ceaucescu.
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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Andreï Mladin, journaliste bucarestois, se réveille chez lui avec un cadavre à ses cotés. Ce mort ne lui étant pas inconnu il va chercher à savoir à tout prix qui lui en veut au point de vouloir le faire accuser de meurtre.

Plusieurs personnes sont à ses yeux des suspects potentiels, mais comment trouver qui est le bon?
Mladin n'est pas journaliste pour rien, alors il va fouiner et nous faire partager ses découvertes, plus ou moins fumeuses, voire rocambolesques mais pas si vaines.

L'auteur, George Arion, emploie l'humour et l'autorisation avec brio et lorsque l'on sait que l'histoire se déroule pendant les années Ceausescu, ça n'est pas si évident. Son personnage, Mladin va de rebondissements en déconvenues, et s'il a l'air de ramer pour résoudre son "enquête", il ne faut pas se fier aux apparences. Il a plus d'une idée en réserve.

Un bon moment de lecture.
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Avec cet ouvrage, je découvre l'auteur roumain George Arion.

L'histoire se passe en Roumanie à l'époque des heures noires des Ceaușescu.

Quel contraste entre ce monde de terreur et l'humour et l'autodérision de l'auteur.

Ce récit est plein de rebondissements jusqu'à la dernière page.

J'ai passé un vrai moment de bonheur à la lecture de ce livre.
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