Our Wives Under The Sea

Our Wives Under the Sea de Julia Armfield est une lecture courte, prenante et déboussolante. Ce livre nous présente l'histoire de Miri et Leah, deux femmes mariées et épanouies à la leur relation douce et émouvante. Leah part un jour pour une période (annoncée) de trois semaines pour son travail, elle effectue du catalogage en fonds-marins et observe la vie sous-marine. Son absence se prolonge finalement pour atteindre six mois. Quand Leah finit par revenir, c'est une version différente d'elle qui remonte à la surface. Une version changée, une version marine de Leah.

C'est un livre qui se lit très rapidement, il vous absorbe totalement par son étrangeté et sa poésie. L'écriture est très fluide, très agréable et très douce. J'ai particulièrement apprécié la double narration et le chevauchement des deux récits. Un chapitre sur deux est mené par Miri et nous présente les événements qui se déroulent depuis le retour de Leah ainsi que sa vie pendant son absence. L'autre moitié des chapitres représente le récit de Leah et traitent alors de ses mystérieuses péripéties sous-marines.
Malgré ses aspects mystérieux et presque horrifiques proposés par les créatures marines et la transformation de Leah, le véritable sujet du livre est tout autre. Il traite en réalité de deuil, de l'acte de laisser partir les personnes disparues, de tourner la page. Il faut laisser la marrée emporter les morts et les souffrances qu'ils laissent derrière eux. le deuil de Miri par rapport à sa mère et à Leah rythme le récit et ses réflexions. Les thèmes de deuils et de relations lesbiennes étaient menés avec douceur et poésie. La mélancolie et la tendresse du récit m'ont particulièrement touchée. Il s'agit donc d'une histoire touchante que j'ai particulièrement appréciée !

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. Je n'ai cependant pas souhaité l'abandonner étant donnée la rapidité de la lecture. le récit est scindé en deux; d'un côté la voix de Miri qui nous raconte la vie depuis le retour de Leah et de l'autre côté, celle de Leah et sa vision de ce qui s'est passé lors de sa mission. J'ai préféré les passages de Leah qui racontaient une histoire dont je voulais connaître la suite, et bien sûr la fin. Ils étaient plus courts que ceux de Miri et je trouvais la lecture plus fluide. A l'inverse, les passages de Miri m'ont parus confus, il y a beaucoup de flashbacks dont la signification n'est pas évidente et j'avais cette sensation de lenteur extrême, comme si l'histoire n'avançait pas. Quoique les thèmes traités soient intéressants (le deuil, les relations en particulier amoureuses et ici, lesbienne), je n'ai pas ressenti les émotions avec les personnages, j'avais l'impression que leurs sentiments étaient enfouis quelque part et se dérobaient au lecteur. La fin est douce, certes, mais prévisible. Et certains mystères soulevés plusieurs fois dans le livre n'auront pas de solution et ne sauront même pas creusés, alors qu'il y avait là du potentiel. Ce n'est que mon avis et je comprends cependant que le but du livre se trouvait ailleurs. Pour conclure, j'aimerais souligner que ce livre a rencontré un grand succès autour de moi et qu'il n'était sans doute pas fait pour moi, aussi je ne souhaiterais décourager personne de se lancer dans cette lecture !

Waouh, ce roman est une petite claque ! Si vous cherchez de l'action, passez votre chemin, ce livre est un petit concentré de pensées et de réflexions, lent et inexorable, qui nous emporte vers une fin attendue, mais tout de même difficile.

On a d'un côté Leah, qui nous emmène avec elle dans son sous-marin. Dès le début, quelque chose cloche, et on sombre peu à peu dans l'horreur et la folie, trois mille lieues sous les mers, dans un huis-clos des plus anxiogènes.

De l'autre, on a Miri qui, pendant ces six longs mois, a cru l'avoir perdue. Et, finalement, lorsque sa femme rentre enfin, ce n'est plus la même. Elle la perd lentement, incapable de l'aider.

Ce roman est un petit ovni littéraire, à la prose poétique et nostalgique. Entre dur présent et tendres souvenirs, Julia Armfield nous parle de deuil, et de la difficulté de laisser partir ceux qui nous sont chers. Quand même tout l'amour qu'on peut leur porter n'est pas suffisant.

Triste et magnifique !