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« La seule bonne chose, c'est le vent. Presque frais, il caresse la figure, un vrai velours. Il s'engouffre dans les chemises qui claquent dur derrière eux, plaquées à leurs bréchets comme des collants d'acrobate.
- C'est bon ! dit Jackie. le bon Dieu me lèche l'âme... »

J'aime les romans noirs. Les personnages charismatiques, menteurs, tueurs, machiavéliques mais avec de la classe ! et un humour qui sort de l'ordinaire. Georges Arnaud, de son vrai nom Henri Girard manie la plume avec insolence et une drôlerie à laquelle je ne m'attendais pas.

« Au coin d'un mur, une main malveillante et anonyme avait écrit : ''Le Ploum est un enculé''.
Hélas non ! pensa Ramon. Il m'aurait compris. »

L'auteur, qui a peut-être rencontré des mercenaires, les décrit très bien. Il ne survole pas. On entre dans leur tête et il nous apostrophe et nous surprend. Des hommes gentils, mais il ne faut pas s'y fier. Ils sont toujours aux aguets, sur le qui-vive et n'hésiteront pas à buter leur frère d'armes, pour une sordide histoire d'honneur ou de parole donnée, mais surtout pour de l'argent.

Comment les décrire aussi bien, leur attribuer des réparties qui font penser à Audiard, sans avoir naviguer dans les eaux sombres sud-américaines ? Ces "héros" vont traverser le désert puis suivre le fleuve qui traverse une partie de l'Amérique Latine pour échapper aux forces armées à leurs trousses. Faut dire qu'un tel pactole, ça fait courir.

J'ai oublié de vous dire, qu'ils ne fuient pas uniquement parce qu'ils ont volé un max d'or, non non non...vous pouvez ajouter un meurtre, une trahison et même une histoire d'amour. L'amour vache mais l'amour quand même, le silencieux, celui qui ne se dit pas. Monica. En fait.. Monique, mais sous ces contrées, on s'adapte et on adapte son nom pour oublier un peu son passé -et qu'on vous oublie aussi.

L'auteur a écrit également le salaire de la peur. Si vous aimez les chevauchées incroyables à bord d'un camion en Amérique latine avec deux Tropical Tramps, n'hésitez pas. Un régal.
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Pas un mot de trop ni une phrase inutile dans ce concentré d'aventures et de caractères marginaux : ex bagnards, mercenaires, chebeb...
De la même veine que "La plus grande pente", la lecture est d'autant plus agréable que l'action avance vite et que l'écriture est fine et précise.
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"Les oreilles sur le dos" est un - court - roman d'aventures de Georges Arnaud (auteur du "Salaire de la peur").
Jackie "Crocs de jonc" et Jimmy le Menteur sont deux "tropical tramps" : des aventuriers venus de France (en passant par le bagne pour l'un au moins), tueurs, escrocs, vivant de "contrats" en Nouvelle Grenade. Plus ou moins maqués avec l'AREC, un groupe révolutionnaire sud-américain, il se retrouvent mouillés par un indic et sont forcés à fuir. Ils volent alors un camion et 500 kilos d'or et, accompagnés par une fine équipe constituée d'une femme volage éprise de Jackie, d'un jeune paumé recherché pour meurtre, d'un taré de la Navy expert en armes de guerre et de deux Indiens, ils tentent de traverser le llano et le désert pour rejoindre Guayaquil.
Le style est incisif et vif. Ça castagne, les répliques fusent, ça va a cent à l'heure. L'empathie n'étouffe pas les personnages qui sont sans foi ni loi : on dézingue à tout va, tout à l'instinct, sans remord ni regret. Un contrat ? un garde qui se dresse sur le chemin , ou un ami qu'on a décider d'éliminer ? Pan, pas de sentiment. Il ne fait pas bon se tenir face à Jackie et Jimmy. Et quand on a l'armée aux fesses, il n'y a plus qu'à filer "les oreilles sur le dos" et tenter de se refaire une vie ailleurs.

Une lecture surprenante au rythme soutenu. Tout ça sent le vécu surtout quand on sait, après avoir lu la préface, la vie rocambolesque qu'a eue l'auteur. Mais n'étant personnellement pas trop fan de roman noir, je n'ai pas accroché avec les personnages. C'est ce qui m'a empêcher de me plonger totalement dans cette histoire.
Merci à Babelio et aux éditions Libretto pour ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique.
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A la Nouvelle Grenade, un Français, ancien du bagne, prénommé Jackie et surnommé « Crocs de jonc », aventurier élégant et sans scrupules, tue dans un bar louche un certain Kousko dit « Mangemerde », un ukrainien sur la tête duquel il casse une bouteille un peu trop violemment. Quelques billets glissés dans les mains des bonnes personnes font qu'il n'est nullement inquiété dans un premier temps. L'ennui, c'est que dans ce coin d'Amérique latine, la CIA livre une guerre sans merci à l'AREC, une organisation communiste (ressemblant comme deux gouttes d'eau au Komintern) et que Kousko travaillait pour les Américains qui vont se montrer beaucoup plus sourcilleux sur les agissements du Français. Résultat la police locale donne douze heures à Jackie pour quitter le pays. En compagnie de la belle Monica, de George Whistway, de Jimmy le menteur et d'un couple d'Indiens, Jackie vole un camion, défonce les murs d'une banque locale, s'empare de 500 kg d'or et se lance sur des pistes défoncées, boueuses ou poudreuses dans l'espoir de gagner au plus vite la frontière. Y parviendra-t-il avant la police et l'armée lancées à ses trousses ?
« Les oreilles sur le dos » est à la fois un roman d'aventures exotiques et un roman noir fort bien mené sur fond de corruption et de lutte pour le pouvoir. L'intrigue ne manque ni de rythme ni de rebondissements. Les personnages de desperados sans scrupules arrivent à être attachants en dépit de leurs défauts ne seraient-ce que pour toutes les galères qu'ils doivent traverser. Publié il y a plus d'un demi-siècle, ce roman qui sent le vécu et le vent des grands espaces n'a pas pris une ride. le lecteur prend un réel plaisir à le découvrir et se demande même pourquoi le cinéma n'en a pas encore tiré une des adaptations dont il a le secret. Il y avait là une matière quasiment aussi forte que celle du fameux et inoubliable « Salaire de la peur ».
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Voilà un roman d'aventures, rempli de mauvais garçons, de filles de joie, de chaleur tropicale, d'huile de moteur et de fuite en camion avec à bord 500 kg d'or.

Dans la Nouvelle-Grenade, Jacques, dit "Crocs de Jonc" est un malfrat sorti du bagne, qui se retrouve poursuivi par la police et l'armée pour avoir, malencontreusement tué un ukrainien qui travaille pour les américains qui eux-mêmes pourchassent l'AREC (une organisation révolutionnaire de type communiste). En compagnie de quelques comparses de fortune, il dérobe un camion et l'or de la banque avant de s'enfuir vers la frontière à travers les pistes de sables ou de boue.

L'ambiance est moite, les mains agrippent le volant, les roues glissent, la mitrailleuse juchée sur le toit veille et assure la sécurité ... les amitiés prennent corps ou se délitent ... en ces quelques jours à travers l'Amérique centrale.

On connaissait l'auteur pour son célèbre "Le salaire de la peur" dont on retrouve ici à la fois la gouaille et l'amour de la mécanique. Celui-ci, dont c'est une réédition, date également des années 1950. Les personnages, cocasses et hauts en couleur, et les situations désespérées mais souvent drôles, font de cette histoire bien rythmée un agréable moment de lecture.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Après un début dans le brouillage d'interférences politico-mafieuses, un tas de personnages pas clairs dont on ne sait pas s'ils sont de passage ou appelés à rester, après avoir lanterné un bout de temps, le camion entre enfin en scène et là, c'est du Arnaud comme j'adore.
Et quand le camion n'y est plus, il reste une chienne de vie, la garce !
Rien à ajouter à mon avis mais il faut bien aller jusqu'aux deux cent cinquante caractères. Pour que ça rentre dans les clous, il faut meubler artificiellement mais qu'on ne compte pas sur moi pour m'y plier de bon gré au prix de digressions inutiles, superflues, oiseuses, je suis en manque d'adjectifs et il me faut encore cent cinquante caractères. Putain de nom de dieu de bordel de merde ! Tout ça pour arriver à dire que dans ce Georges. J. Arnaud. Il y a un CAMION, et que c'est un Georges - J - Arnaud à lire.
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Un roman d'aventure avec un aspect nettement polar, hold-up et action barbouzarde par l'auteur d'un très grand succès de librairie après guerre « le salaire de la peur ». Devenu connu mondialement après l'adaptation en film par Henri-Georges Clouzot en 1953. (Palme d'or du Festival de Cannes et Ours d'or au Festival de Berlin.)

La même mécanique, les mêmes durs-à-cuire, le même climat, le même style brutal et imagé et presque le même camion. Pas du tout le même succès. L'effet nouveauté a disparu. Mort à Crédit n'a pas eu de succès après le Voyage au bout de la nuit.

C'est pourtant un roman sympathique, même pas daté après soixante-dix ans. J'ai vu sur le Net qu'il a fait l'objet d'une adaptation en téléfilm en 2002 par Xavier Durringer avec Béatrice Dalle dans le rôle de Monica. N'ayant pas la télé, j'y ai échappé.
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Une opération Masse critique réussie!
Les Oreilles sur le dos nous raconte les aventures formidables de "tramps" français en Amérique centrale, sorte de baroudeurs sans foi ni loi vendant leurs services au plus offrant. Assassinat, braquage, racket, enlèvement, etc..., leurs compétences sont vastes. On découvre ces personnages truculents et hauts en couleur à la Nouvelle Grenade, véritable farwest, où la justice se fait à coup de dollars, regroupant ainsi un vivier de globetrotteurs plus versés dans le domaine de l'illicite que dans la rédaction de guide touristiques. le cadre et les personnages sont explosifs!
L'écriture est agréable, le rythme soutenu, les répliques pleine d'humour, l'ambiance est parfois glauque mais difficile de faire de la poésie dans un tel contexte!
J'ai beaucoup aimé ce roman d'aventure qui se lit d'une traite, une forme de "voyage" qui vous fera apprécier la sécurité de votre canapé!
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