Bonne nuit Punpun, tome 2

Dans ce tome, on suit Punpun et son amour pour Aiko. Il arrive toujours aussi peu à communiquer ses propres sentiments. La mère de Punpun n'arrive pas à assumer sa place et fait une tentative de suicide. Non ce tome ne tombe pas dans le syndrome "Remy sans famille". Inio Asano traite tout cela avec une dose de pudeur, de non-dit. Tout n'est pas écrit ou dessiné, mais suggéré. Coïncidence, le suicide de sa mère lui fait manquer une promesse importante qu'il avait fait à Aiko. En fin de tome, on saute deux années, pour un tome 3 qui sera visiblement centré sur l'oncle du Punpun. Peut-être une occasion de traiter de thèmes plus adultes ? Les sentiments de Punpun sont bien traités, mais il est temps de quitter l'enfance. Pour l'instant une série de qualité tournée vers l'enfance. L'amitié des amis de Punpun est d'ailleurs bien traitée. Comme dans le tome précédent et tous les suivants, les membres de la famille de Punpun sont représentés par des oiseaux au dessin sommaire. Cela ne permet pas de voir leurs émotions les plus subtiles et incite à se pencher sur celles des autres.

Je me suis fort attaché à Punpun pendant la lecture de ce second tome. Ce seinen ne me laisse pas indifférent, je le trouve habile dans sa manière d'aborder l'ambiguïté des relations humaines. C'est un drame intense, qui ne laisse pas la part belle à l'innocence ni aux bons sentiments. Je dois avouer avoir été très sceptique concernant le choix de dessiner la famille du personnage central sous les traits d'oiseaux informes. Je pensais même que l'histoire en serait fortement handicapée, que l'originalité finirait forcément par se détériorer. Rien de tout cela au final, le mangaka arrive vraiment à créer l'étonnement en faisant vieillir progressivement les personnages de son histoire afin de ne pas rester enclavé dans la vision enfantine des débuts.

La critique acide de la société japonaise se fait ressentir avec les déboires financiers du père, et du fils qui subit indirectement les disputes conjugales, l'enfermant toujours plus dans son mutisme. Punpun arrive encore à m'émouvoir dans ce second volume. Il se rend vite compte que Dieu n'existe pas plus que le bonheur illusoire de sa nouvelle maison. Toutes ses pensées le renvoie vers Aiko, la seule personne qui compte réellement pour lui, la seule qui arrive à lui faire oublier la tristesse du quotidien.

Au début de ce tome, Punpun n'a qu'une idée : trouver de l'argent pour partir loin avec son amoureuse Aiko. Pour cela, il s'est lancé avec ses amis à la recherche d'un trésor dans une usine désaffectée. Ils finissent surtout par se mettre grandement en danger.

A son domicile, la vie n'est pas bien gaie : son père est parti sans qu'il sache où et sa mère est à l'hôpital et semble faire une tentative de suicide. C'est l'oncle de Punpun qui s'occupe de lui alors qu'il semble déjà avoir du mal à gérer sa propre vie. Bref, les adultes sont encore une fois absents, chacun à sa manière.

J'apprécie toujours le personnage de Punpun qui traverse des crises émotionnelles qu'il canalise difficilement. Tout prend très vite de grandes proportions pour lui. J'aime bien les enfants de son groupe d'amis : ils ont tous des personnalités différentes et bien définies. Il y a ceux qui rêvent encore et ceux qui ne veulent ou ne le peuvent plus. Il règne en effet dans ce tome un sentiment de désillusion concernant l'avenir.

Même si j'ai plutôt trouvé cette lecture plaisante, je pense que ce manga manque de structure. Il lance beaucoup de pistes qui s'arrêtent et dont on ne sait pas si elles seront reprises ensuite. Dans l'usine par exemple, les jeunes croisent des personnages étranges mais ils disparaissent rapidement de l'histoire et ne nous mènent pour l'instant nulle part. Cela donne l'impression que ce manga se disperse dans son propos. Je verrai dans la suite si cela se poursuit ou non.

Nous retrouvons Punpun et ses amis devant l'usine désaffectée, Punpun avec son énorme envie d'aller aux toilettes. C'est un tome très triste, pourtant j'ai réussi à rire de certaines situations. Punpun est principalement terrorisée par la promesse qu'il a faite à Aiko et qu'il ne peut tenir. Son amour pour elle le dépasse, et le transcende en même temps. Il est agité, il se renferme sur lui-meme. Ce tome décrit bien les turpitudes des adolescents, en proie à leurs angoisses existentielles. Des angoisses irraisonnables, mais pourtant bien réelles quand elles sont dans la tête de celui qui les porte.
Des réflexions sur la vie et la mort sont semées dans ce tome.

Un volume deux qui m'a moins attiré que le premier, j'ai eu un pue de mal à suivre l'histoire te la comprendre.

J'espère que le volume 3 réussira à me faire changer d'avis, et j'aimerai vraiment parce qu'on m'a vendu la série comme une série de dingue et que c'était vraiment génial etc. etc.

Donc rendez-vous au tome 3 pour savoir si cela va me plaire toujours ou non !