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Un grand merci à Mylène des Editions Archipoche pour l'envoi de ce roman. Ma découverte des trois tomes de Shalom Asch s'est faîte de manière un peu décousue à cause d'un problème d'acheminement postal. Néanmoins, je confirme qu'il est possible d'aborder chacun de ces tomes de la trilogie de manière indépendante.
Dans ce premier tome qui couvre les années 1910 à 1920 en Russie, nous faisons la connaissance de Zakhari Mirkin, fils du richissime Gabriel Mirkin. Zakhari travaille chez le riche avocat juif  Salomon Ossipovitch Halperine, qui va lui accorder la main de sa fille, Nina. Toutefois, Zakhari est assailli de doutes. Aime-t-il vraiment Nina ? Ou bien est-il amoureux de la mère de la jeune fille, la belle Olga ? Ou est-il seulement à la recherche de l'amour maternel dont il a été privé lors de sa jeunesse ?
L'auteur nous livre encore une belle saga familiale sur l'assimilation des juifs  dans la société russe, dépeignant une communauté profondément attachée à la mère patrie et qui s'estime plus russe que juive. Mais l'affaire Beilis fait éclore une vague d'antisémitisme et la bulle dans laquelle évolue notre héros commence à s'étioler. La recherche de la figure maternelle dans cette succession de portraits féminins est très intéressante, et l'auteur nous livre ici une réflexion psychanalytique intéressante.  La petite histoire rejoint la grande avec la Révolution qui se prépare et dont Zakhari, qui en vient à désavouer son appartenance à la classe bourgeoise,  incarne les valeurs naissantes. Un très grand roman de la littérature yiddish à découvrir .
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La population juive est au coeur du roman. Dans une grande fresque l'auteur nous décrit la vie des juifs aisés de la ville au début du XXe siècle. La vie est prospère pour ces grands bourgeois qui se vivent quasiment plus Russes que Juifs jusqu'à ce que la Russie du Tsar leur crée de sérieux problèmes.

Les juifs pauvres que l'on voit apparaître au fur et à mesure que les lois russes les mettent en difficulté sont eux, beaucoup plus tournés vers la religion. La fracture entre juifs bourgeois et juifs pauvres est saisissante.

Contents d'eux, la génération des pères espère de leur descendance la continuité des affaires et des valeurs. La fin du roman semble compromettre leur rêve.

La découverte du milieu juif russe est extrêmement interréssante comme tout ce qui touche à l'aspect historique et social du roman. J'ai plus peiné avec les personnages qui sont, je trouve , peu attachants.

J'espérais une grande saga envoutante, il y a deux autres volumes , ce n'est pas vraiment ça , je doute de lire la suite un jour, il me manque un élan, une envie de connaître la suite ...
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1910 à Pétersbourg. Zakhari Mirkin semble promis à un bel avenir. Il est le fils d'un homme riche, le secrétaire d'un célèbre avocat, promis à la fille de ce dernier.

Cependant il n'est pas heureux. Toujours dans l'attente, spectateur enfantin de sa vie.

Orphelin de mère, il a recherché une nouvelle figure maternelle trouvée, tour à tour, dans une nourrice, ou dans le visage de sa belle-mère.

Petit à petit, il va se rapprocher de la communauté juive. Lui qui a grandi dans la foi orthodoxe, par un père qui semblait fuir son héritage, n'a appris que, sur le tard, qu'il était juif.

Mais il va l'apprendre, être juif lorsqu'on évolue dans les riches sphères est bien moins compliquée que pour les plus pauvres soumis à des zones de peuplement, l'arbitraire et l'antisémitisme.

Ce récit de Schalom Asch est le premier tome d'une trilogie publié dans les années 20-30.

Le récit offre une belle analyse psychologique des personnages évoqués. La peinture de la réalité de la condition des juifs est également très bien dépeinte.

Cependant je suis restée en dehors du récit, sans grande empathie pour les personnages. En outre, le rythme assez lent du roman m'a plutôt déplue.

Bref, une lecture sympathique mais qui ne m'a pas transcendé.
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"Pétersbourg" est le premier volet d'une trilogie intitulée Avant le Déluge, écrite en yiddish par l'écrivain polonais Schalom Asch. Nous suivrons tout au long de ses trois volumes Zakhari Mirkin, jeune homme balloté entre questionnements intérieurs et bouillonnement de l'Histoire.
Nous sommes dans les années 1910. Pétersbourg est alors la capitale des Tsars, plus précisément celle de Nicolas II. Tout ce que l'Europe a de plus coûteux y arrive en masses : vins de Champagne importés de France, roses, oeillets et violettes acheminés depuis la Riviera… C'est là que s'est installé Maître Halperine, avocat réputé pour sa finesse, son éloquence et ses relations influentes. Ce Juif originaire d'une obscure province peut être fier de la réussite qui fait se presser dans ses couloirs d'incessantes files de demandeurs, et dont la clientèle se compose aussi bien de paysans que de députés. L'homme est travailleur, exigeant, et investi d'une rigueur morale à laquelle il refuse de déroger, peu importe le rang social de qui le sollicite.

Zakhari Gavrilovitch Mirkin est l'un de ses assistants. Il a grandi à Iékaterinenbourg, dans une richissime famille qualifiée d'étrange. Livré à lui-même, il a grandi sans éducation et en-dehors de toute tradition morale et religieuse. Son père, descendant d'opulents aïeux et de célèbres rabbins, a hérité d'un ancêtre juif lituanien mais russophile la détestation du fanatisme religieux et du communautarisme. La mère de Zakhari, perpétuellement malade et ayant passé de nombreuses années dans un établissement de repos, c'est la nourrice du garçon, Maria Ivanovna, qui l'a élevé, et lui a appris, à 12 ans, qu'il était juif.

Il a gardé de ces années d'enfance un caractère passif, hésitant -"endormi" dirait son père-, et est resté profondément marqué par l'absence et la souffrance maternelles. Aussi, bien que promis à la fille de Maître Halperine, la fougueuse Nina, il éprouve pour sa future belle-mère Olga Mikhaïlovna, femme solide et bienveillante, une trouble attirance née d'une tendresse enfantine inassouvie. Zakhari en vient à ne plus savoir s'il épouse Nina par amour pour la jeune fille ou pour qu'Olga devienne sa mère, ce qui le plonge dans les affres d'une déprime vaguement suicidaire.

En même temps, ayant rencontré dans les couloirs de l'avocat la mère d'un jeune juif inculpé de "menées révolutionnaires", il s'introduit auprès de membres de la colonie juive qui, dans l'attente du règlement de leurs affaires respectives, vivent regroupés dans un hôtel mis à leur disposition par une généreuse bienfaitrice. Zakhari est fasciné par leur langue, qu'il ne parle pas, et par leurs moeurs qui font d'eux des étrangers, y compris pour lui.

Nous faisons ainsi successivement connaissance avec deux mondes cohabitant à distance, séparés par la hiérarchie socio-économique et par des modes de vie complètement différents. Après le portrait d'une bourgeoisie comptant son lot d'excentriques, de corrompus et d'arrivistes, le récit nous fait basculer du côté d'une classe laborieuse, soumise aux injustices.

Dans cette nation constituée d'une mosaïque de peuples annexés de force par les tsars, tous passés dans le creuset purificateur de "l'âme russe", la révolte gronde contre la "puissance occulte qui gouverne la cour du tsar", les tortures infligées aux détenus politiques et l'oppression des diverses nationalités. Elle est pour l'heure encore contenue, ou du moins clandestine. S'y ajoutent l'inquiétude et le sursaut d'une communauté juive frappée d'un antisémitisme croissant, qui se traduit par l'organisation de pogroms ou la promulgation de lois d'exception.

"Pétersbourg" est ainsi, en plus du portrait touchant d'un jeune homme en proie à ses incertitudes existentielles, la genèse de la déflagration à venir…
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L'histoire se déroule en 1900 à l'aube de la révolution, auprès de riches familles juive de Saint Pétersbourg.
C'est dans ce milieu que deux jeunes gens sont promis au mariage. Zakhari Mirkin est le fils d'un riche homme d'affaire et Nina est la fille de l'illustre avocat Halperine.
L'union entre ces deux jeunes gens ne se passe pas comme prévue.
Zakhari est tourmenté, il rejette de plus en plus le milieu dans lequel il est né et il se rapproche des juifs pauvres, sensible à leur foi, et il s'aperçoit qu'il comprend leur lange : le Yiddish.
Dans ce roman Asch dépeint l'époque russe du début du 19 à travers de familles juives.
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Premier tome d'une trilogie, Péterbourg nous présente les familles Mirkin et Halperine que nous allons suivre sur plusieurs années à l'empire russe avant la Révolution.

Ce tome est un tome de présentation de tous les personnages. Particulièrement Zakhari Mirkin et son père Gabriel. Mais aussi le contexte historique, l'antisémitisme montant et la perte de liberté des juifs sauf quand on est de la haute société comme la famille Mirkin.
J'ai beaucoup aimé le style de Schalom Asch, j'avais vraiment l'impression de lire un classique de la littérature russe alors que le roman a été écrit dans les années 30. Il y a les grandes colères russes, les grands débats existentialistes et de la tragédie à la Tolstoï.
Bémol pour le personnage principal, Zakhari, avec qui je n'ai pas accroché, trop mou, trop passif et ses tergiversations m'ont fatigué même si elles servent l'histoire justement. En revanche j'ai adoré le personne du père, le vieux Mirkin. Fantasque, charismatique, un personnage que j'aurai grand plaisir à retrouver dans le prochain tome.

J'ai hâte de me replonger dans cette fresque familiale et surtout d'en apprendre plus sur la Russie pré révolutionnaire.
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Je remercie les Editions ARCHIPOCHE pour l'envoi de ce roman.

Je connais l'oeuvre d'Isaac Bashevis Singer mais je n'avais encore jamais entendu parler de Schalom Asch (1880-1957). C'est avec un grand plaisir que je me suis plongée dans le premier volet de cette trilogie (Petersbourg, Varsovie, Moscou) que les éditions Archipoche rééditent.

Le roman débute en 1910 à Petersbourg : le riche avocat juif Salomon Ossipovitch Halperine vient d'accorder la main de sa fille au jeune Zakhari Mirkin, lui même fils unique d'un richissime homme d'affaires, et qui travaille au sein de son cabinet.

Si le jeune homme a toujours vécu dans l'opulence, il a souffert depuis l'enfance d'une grande solitude. Il a vécu seul pendant plusieurs années dans la grande maison familiale, confié aux soins de sa nourrice. En effet, son père voyageait sur tout le territoire russe pour ses affaires. Sa mère est partie vivre à l'étranger pour se faire soigner. Elle mourra de la tuberculose sans jamais revoir son fils.

Au fil des pages, l'auteur dresse des portraits très détaillés des quatre personnages principaux : Salomon, sa femme Olga, Zakhari et son père Gabriel, nous permettant ainsi d'entrer dans l'univers de cette société qui jouit de substantiels moyens financiers tout en étant méprisée en raison de leur appartenance à la religion juive alors que tous se sentent profondément russes.

Dans le même temps, il nous fait découvrir les conditions de vie des petites gens qui viennent à Petersbourg pour tenter de plaider la cause d'un proche arrêté, envoyé dans un camp de travail pour une raison futile. Tous espèrent que « le petit père de la nation » (le tsar) leur rendra justice dès qu'il sera au courant de leur situation.

C'est à leur contact que Zakhari va se forger une conscience sociale et modifier la vision qu'il a de son avenir :

» Quel rapport ai-je bien, après tout, avec les parents qui m'ont mis au monde ? Maman, au fond, je ne l'ai jamais connue. Ce qu'elle m'a été, c'est moi qui l'ai bâti ; c'est un tissu que j'ai ourdi moi-même, un breuvage que j'ai préparé pour ma soif. Peut-être dans la vie, dans la réalité, cette femme était-elle tout autre, pas maman ? Et mon père ? Si j'avais eu le choix je me serais certainement choisi un père conforme à mon idéal ; je ne me serais pas attaché un étranger par les liens de la famille. Car papa m'est, au fond, totalement étranger, si ce n'est même antipathique ; s'il n'était pas mon père, quelle intimité aurais-je avec lui ? «

Schalom Asch a écrit ce roman en 1929. Je pense qu'il avait du lire les travaux de Freud car en arrière plan des relations entre Zakhari et sa future belle-mère Olga, il y a des situations qui relèvent des champs de la psychanalyse.

« Petersbourg » a été une belle découverte pour moi et j'attends la parution prochaine du second tome.
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Un voyage en Russie ça vous dit ? Nous sommes en 1910, un riche avocat juif, Salomon Ossipovitch Halperine vient d'accorder la main de sa fille à Zachari Mirkin, fils unique d'une richissime homme d'affaires qui travaille dans le même cabinet que ce dernier.



Si le jeune homme a vécu dans le luxe et la volupté, il a toujours souffert de la solitude. Il a toujours vécu seul, dans une grande maison, toujours confié à des nounous parce que son père était constamment en voyage dans toute la Russie pour ses affaires. Sa mère est partie vivre à l'étranger afin de se soigner malheureusement, elle décédera de la tuberculose sans jamais revoir son unique enfant...



Au fil des pages, on va suivre les protagonistes : Salomon, Olga son épouse, Zachari et son père Gabriel. Cela nous permet de mettre un pied dans la société russe qui était loin d'apprécier les personnes de confession juive malgré leur statut social.



On va également découvrir les conditions de vie des gens normaux qui viennent à Pétersbourg pour plaider la cause d'un proche arrêté injustement ou encore envoyé dans un camp de travail. Ils espèrent que le tsar leur viendra en aide une fois qu'il sera mis au courant de leur situation. C'est grâce à ces personnes que Zachari va changer, sa vision des choses va changer, la vision de son avenir aussi. C'est comme si on venait de lui donner une conscience qu'il avait oublié ou perdu ?!



Ce roman a été une belle surprise pour ma part. J'avais l'impression de lire un classique de la littérature russe. J'ai adhéré au style de l'auteur que j'ai pris à découvrir dans le premier tome de sa trilogie.



Tout ça pour vous dire que j'ai bien aimé ce premier tome qui nous emmène en Russie. "Pétersbourg" a été une belle découverte, il me tarde de pouvoir découvrir le second tome qui va m'emmener tout droit à "Varsovie".
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En ce début d'année 2020, la réédition par les éditions Archipoche de la trilogie Avant le déluge me permet de mettre à l'honneur l'écrivain et dramaturge yiddish né en Pologne en 1880, Schalom Asch. Dans sa courte préface, Stefan Zweig montre un réel enthousiasme envers l'auteur qui a selon lui « replanté la branche arrachée et flétrie de la langue juive dans le jardin éternel de la littérature mondiale ». Pétersbourg est le 1er tome de cette trilogie qui couvre les années 1910 à 1920 en Russie.

Auteur à succès de théâtre et de romans, Schalom Asch a souvent mis à l'honneur la communauté juive dont il est issu. Malgré l'importance de son oeuvre, j'ai été assez surpris de ne pas trouver beaucoup de ses ouvrages traduits en français.

La trilogie Péterbourg – VarsovieMoscou retrace une page de l'histoire russe des plus tourmentées, celle du passage de l'Empire tsariste à la Russie bolchevique. Ce premier tome se déroule dans la ville de Saint Pétersbourg ; il n'est nullement encore question de révolution, même si des tensions se font sentir.

Deux familles juives occupent le devant de la scène dans ce roman : la famille du célèbre avocat des opprimés, Halperine, et celle de l'industriel Mirkin, qui a contribué à construire le Transsibérien. Assimilées, très riches et reconnues, elles se trouvent désormais liées puisque Zakhari, le fils Mirkin, se fiance avec Nina, la fille de l'avocat.

Rapidement, on se rend compte que Zakhari a beaucoup de doutes sur son attachement à la jeune femme, dont il semble finalement préférer la mère, lui qui fut privé très tôt de l'amour maternel. Mais au-delà des sentiments, c'est toute cette société privilégiée qu'il semble rejeter. Il fait connaissance avec des gens moins favorisés, qui souffrent dans cette société tsariste et le renvoient à ses origines.

En plus de l'histoire des jeunes gens, j'ai d'ailleurs trouvé très intéressant la façon dont les familles sont liées à la Russie. Au début du roman, Halperine souligne son attachement à la Russie, contre l'indépendance des peuples qui la constituent. On sent bien que celui-ci prévaut face à la judéité.

Une fidélité qui se fissure néanmoins : l'hostilité entre les juifs monte et l'affaire Beilis (un juif accusé à tort d'avoir tué un jeune enfant) soulève dans l'Empire un réel sentiment d'antisémitisme qui est évoqué dans Pétersbourg.

Ce contexte historique, mais surtout l'empathie que l'auteur sait créer autour des personnages principaux (notamment Zakhari), m'ont beaucoup plu. de plus, la présence de nombreux dialogues, des descriptions suffisamment claires, mais pas trop longues, pour bien se représenter les lieux et l'époque, et une langue très accessible font que je me réjouis de continuer cette trilogie dès que les prochaines tomes seront publiés.
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