Citations sur Le cycle des robots, tome 5 : Les robots de l'aube (40)
Il avait été haussé à un rang plus élevé, il avait bénéficié de plus grands privilèges mais cela aussi avait accru l'hostilité de la Police. Et plus il s'élèverait, plus il se briserait facilement en cas de chute.
S'il commettait la moindre erreur...
Il savait depuis longtemps qu’il était plus facile de voir les folies des autres que ses propres défauts.
Un jour viendra peut-être, cependant, où quelqu’un élucidera les Lois de l’humanité et pourra alors prédire les grands traits de l’avenir, savoir ce qu’il y a en réserve pour l’humanité, au lieu de supposer comme je le fais, saura comment améliorer les choses au lieu de se livrer à de simples spéculations. Je rêve parfois de fonder une nouvelle science que j’appelle la “psycho-histoire”, mais je sais que j’en suis incapable et j’ai bien peur que personne d’autre ne le puisse jamais.
Baley était à l’intérieur de la Ville. Les murs se refermaient autour de lui et la Ville devenait l’Univers. Il était de nouveau plongé dans l’éternel bourdonnement infini et l’odeur des gens et de la machinerie, qui disparaîtraient bientôt sous le seuil de la conscience ; dans la douce lumière artificielle indirecte qui ne ressemblait en rien à l’éclat variable et partiel de l’Extérieur, avec ses verts, ses bruns, ses bleus, ses blancs, ses taches de rouge ou de jaune. Ici, il n’y avait pas de vent capricieux, pas de chaleur, pas de froid, pas de menace de pluie ; ici, c’était le calme permanent de courants d’air intangibles qui conservaient tout au frais. Ici régnait une combinaison de température et d’humidité parfaitement conçue et si bien adaptée aux humains qu’on ne la sentait pas.
- Je fonctionne !
- Ecoute. Si un écureuil est vivant, ou une puce, un arbre, un brin d’herbe, pourquoi pas toi ? Je ne pourrais jamais dire, ou penser, que je suis vivant mais que tu fonctionnes simplement, surtout si je dois vivre à Aurora pendant un moment, en m’appliquant à ne faire aucune distinction entre un robot et moi-même. Par conséquent, je te dis que nous sommes tous deux vivants, et je te demande de me croire sur parole.
Le Dr Fastolfe, tout souriant, attendait en effet. Il était grand et mince, avec des cheveux châtain clair un peu clairsemés et, bien sûr, il y avait ses oreilles. C’était elles que Baley se rappelait, après trois ans. De grandes oreilles décollées qui donnaient à l’homme un air vaguement comique, une laideur assez plaisante. Elles firent sourire Baley, plus que l’aimable accueil de Fastolfe. Il se demanda si la technologie médicale auroraine ne s’étendait pas à la petite chirurgie plastique susceptible de rectifier l’aspect déconcertant de ces oreilles… mais il était possible que Fastolfe les aimât ainsi, tout comme elles plaisaient assez à Baley (à son propre étonnement). Que pouvait-on reprocher à une figure qui faisait sourire ? Peut-être Fastolfe aimait-il plaire au premier abord. À moins qu’il juge utile d’être sous-estimé ? Ou simplement différent ?
L'être humain croira toujours que plus le robot paraît humain, plus il est avancé, complexe et intelligent.
je ne peux pas soulever toute une planète avec mes mains nues. Vous ne pouvez pas exiger de moi des miracles.
- Vous savez, ça agace toujours certains de mes collègues quand je leur dis que si une conclusion n'est pas poétiquement équilibrée, elle ne peut être scientifiquement vraie. Ils me disent qu'ils ne comprennent pas ce que ça veux dire.
- J'ai peur de ne pas le comprendre non plus, avoua Baley
- Mais moi je le comprends très bien. Je ne peux pas l'expliquer; je sens l'explication tout en étant incapable de la formuler, et c'est peut-être pour cette raison que j'ai obtenu des résultats et pas mes collègues.Mais volià que je deviens grandiloquent, ce qui est un signe que je dois redevenir prosaïque. Pour imiter le cerveau humain, alors que je connais pratiquement rien de sa complexité et de son fonctionnement, il faut faire un bon intuitif, une chose qui me donne une impression de poésie. Et ce même bond intuitif qui me donne le cerveau positronique humaniforme doit sûrement me donner aussi un nouvel accès aux connaissances sur le cerveau humain. Voilà ce que je crois : grâce à l'humaniformité, si j'ose m'exprimer ainsi, je ferai au moins un petit pas vers cette psycho-histoire dont je vous ai parlé.
- Est-ce que la bonne compagnie se limite à ça, la sexualité ou la robotique ?
[Tome 2]