J'aime beaucoup les romans de
Pieter Aspe, en dépit d'une première rencontre un peu décevante. Ici, nous retrouvons van In marié à Hannelore, substitut du procureur, et père de jumeaux, Simon et Sarah. Je n'ai garde d'oublier Bob, leur chien: il tient une importance particulière dans le récit et dans le coeur de van In.
La paternité a-t-elle changé van In ? Oui et non : s'il fait des efforts, il ne renoncera pas à une soirée "entre potes" autour d'une bière, pour échapper à la corvée de l'aspirateur. Lui qui avait déjà beaucoup d'empathie pour les enfants victimes de la violence et de la cruauté des adultes, quitte à prendre ses distances avec la justice officielle, supporte encore moins l'indifférence de ce notable dont la fille a été violée. Dans la grande bourgeoisie, le silence prévaut, on règle ses affaires en famille, même quand la famille part à vau l'eau – la gouvernante est bien plus préoccupée par le sort de Myriam que son propre père.
Van In n'en oublie pas pour autant d'asticoter Versavel et d'enquêter sur le meurtre sordide qui lui a été confié. En effet, tant qu'il n'y a pas de plaintes pour viol, il ne peut officiellement rien faire pour Myriam (Note : deux personnages portent le même prénom dans ce roman, à une lettre prêt. L'une est une véritable victime, soucieuse des siens, l'autre une simulatrice – ne vous trompez pas !). Il peut en revanche trouver qui a tué de si atroce façon Carlos Minne, qui l'a enterré sur la plage, en se trompant un peu sur les horaires de marée. Bref, qui voulait que l'on découvre son corps. Et ce ne sont pas des choses très jolies-jolies que van In découvrira sur ce charmant personnage et son entourage.
Les temps ont changé, semble dire
Pieter Aspe tout au long de ses livres. L'impunité n'est plus possible en Belgique pour les puissants – même si les traduire en justice demande du temps et de l'acharnement. Cela demande aussi de prendre des risques – et, parfois, d'agir sur un coup de tête parce que madame la substitut lui doit un service. Cela demande aussi d'identifier les véritables victimes – pas toujours celles que l'on croit.
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