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sur 492 notes
Pierre Assouline allie ses talents d'historien et de romancier pour nous conter l'histoire du seul palace parisien de la rive gauche , Lutécia, entre 1935 et 1945, une histoire qui incarne parfaitement, bien qu' à une échelle réduite, toutes les vissitudes de cette période.
Trés documenté, le roman est divisé en trois parties, "le monde d'avant", "pendant ce temps", c'est-à-dire l'occupation où l'hôtel fut réquisitionné pour le service de renseignement de l'armée allemande, et enfin," la vie d'après", celle où l'hôtel fut utilisé pour accueillir les déportés rescapés des camps déconcentration. le récit est relaté d'un point de vue neutre, celui d'un ancien flic des Renseignements Généraux, reconverti en agent responsable de la sécurité de l'hôtel, un certain Kiefer, Alsacien, bilingue, donc apte à capter toutes les conversations et les intrigues de ce microcosme.
On croise dans la première partie des écrivains célèbres comme Roger Martin du Gard ou James Joyce, des trafiquants du marché noir, puis la montée de la répression à partir de 1943 lors de l'occupation et enfin, dans la dernière partie, les déportés de retour de l'enfer des camps avec des descriptions précises et des mots justes pour nous faire toucher du doigt ce que cette tragédie avait d'impensable pour les observateurs de l'époque.
Un livre fascinant, parfois bouleversant, qui transcrit bien l'état d'esprit dans lequel se trouvait les divers acteurs de cette période tragique de notre histoire.
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Édouard est responsable de la sécurité du Lutetia après la Seconde guerre Mondiale. Certains ont des doutes sur sa collaboration avec les nazis.
Je ne suis pas fan.
Cela manquait de rythme. le début, je l'ai trouvé ennuyeux. J'ai sauté des pages, il ne se passe rien. Il s'agit surtout de pensées du personnage principal.
Ça a été un peu plus captivant une fois qu'il raconte l'Occupation et la Libération. On découvre le côté de l'Histoire que l'on ne voit pas à l'école.
Du point de vue historique, c'est vraiment intéressant. Pas du point de vue littéraire.
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Ce livre dégage de bout en bout, une émotion d'une rare intensité. Quand une amie me l'a prêté, mon enthousiasme était très modéré. Mais dès que je l'ai commencé, j'ai été prise par la puissance des émotions qu'il dégage.
Tout parisien, tout visiteur de Paris, devrait le lire.
Après, on ne peut plus passer devant l'hôtel Lutetia sans être touché par ce qui s'y est passé au retour des camps de la mort.
Se lit comme un roman. Sans pathos, mais d'une rare puissance dans l'évocation de ce passé tragique. D'une telle humanité.
Je le recommande vivement.
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Un roman qui se lit avec intérêt et plaisir: les recherches préalables à son écriture ont sans doute été considérables, l'intrigue alterne temps forts, longueurs, réserve quelques surprises, les personnages sont bien campés, la construction du récit est impeccable… le seul regret qu'on a parfois est que tout semble presque trop à sa place. Mais qu'attendre d'autre dans un prestigieux palace?
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Voilà, je viens de terminer : Hôtel Lutetia et comme toujours avec Pierre Assouline, on apprend beaucoup sur l'histoire humaine à travers la Grande Histoire.
Son talent de conteur nous entraîne ici dans l'histoire, presque une odyssée de l'hôtel Lutetia.
Palace très impressionnant, une architecture grandiose situé au carrefour de Sèvres-Babylonne.
Comment alors imaginer les fastes de la vie de cet hôtel hors pair ayant vu avant guerre toute la fine fleur de la littérature comme Joyce ou Roger Martin du Gard, puis l'occupation pendant la guerre par les services secrets allemands pour finir par devenir l'hôtel des camps de la mort pour accueillir les déportés ayant échappé à l'abomination ?
C'est le grand talent de Pierre Assouline de pouvoir ainsi nous faire vivre de façon très convaincante la vie de ce palace.
À travers le personnage d'Édouard Kiefer, alsacien qui parle très bien allemand, ancien policier des renseignements généraux deviendra
détective au Lutetia. Ce personnage n'est pas choisi au hasard me semble-t-il ?
En effet, par quelques phrases très pertinentes, Pierre Assouline fait dire et vivre à son personnage un aspect fondamental de l'être humain.
Que signifie l'intégrité ? Quelles sont les limites à ne pas franchir pour la conserver ?Jusqu'où peut-on aller sans trahir sa conscience ?
Évidemment, la période de l'occupation de l'hôtel s'y prête admirablement.
La dernière partie du livre est elle aussi bouleversante avec la décision qui fut prise de transformer l'hôtel Lutetia en centre d'accueil et de transit pour les déportés revenant des camps de la mort.
Je dois dire qu'à chaque fois que je passe devant le Lutetia, j'y pense mais cela reste très dur à imaginer, une cohorte d'hommes et de femmes sortant de bus dans des tenues rayées, entrant dans ce palace. Sans compter cette tension et émotion de toutes ces familles venues dans l'espoir de retrouver les leurs.
Un après midi de soleil radieux, on se rend compte que c'est impossible d'imaginer ces scènes. Tout comme, quand on marche sur l'herbe à Birkenau, on a du mal à imaginer l'innomable.
C'est en ce sens, à mon avis que le livre de Pierre Assouline est incontournable, il donne la mémoire d'un lieu et c'est essentiel à mes yeux.
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Ne vous laissez pas décourager par la premiere partie, parfois un peu lente : des descriptions de personnages se succèdent, tournant un peu au catalogue et je me suis un peu ennuyée...mais quand L Histoire s emballe, et avec elle celle de l hôtel Lutetia, on comprend tout à coup ce qu on fait là. J ai beaucoup aimé ce récit, très immersif, surprenant, parfois glaçant, et souvent très émouvant.
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Il fallait c'est certain qu'un jour soit raconté le destin, pendant la seconde guerre mondiale, du magnifique palace boulevard Raspail à deux pas du Bon Marché . L'histoire croise L Histoire pendant cette période où officiers et dignitaires nazis puis déportés de retour des camps d'extermination bouleversent la vocation de l'hôtel. le regard du détective de l'hôtel, ancien policier, est souvent surprenant, toujours affuté, il constitue à la fois l'architecture et le sel de ce récit original et passionnant. le Lutetia n'est pas la France et pourtant il est tout au long de ces années un terrain d'observation hors norme d'un pays paralysé par les peurs. Entre ces peurs, les compromissions, la survie et l'incompréhension de tous ces destins meurtris, l'ouvrage de Pierre Assouline appartient à cette catégorie de bouquins qui vous rend impatient de les retrouver dès que vous les avez posés.
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Lorsqu'on découvre en fin de livre les références consultées par l'auteur, on mesure à quel point Pierre Assouline s'est documenté pour construire une fiction dominée par des faits vrais, des femmes et des hommes bien réels, un lieu et ses époques successives.

L'hôtel Lutetia, rive gauche, revit sous la plume de l'écrivain.
Trois périodes avec leurs caractéristiques, les êtres qui les fréquentèrent.

Un fil conducteur en la personne d'Édouard Kiefer, ancien flic des Renseignement Généraux devenu détective en cet hôtel.
Observateur établissant des fiches sur les clients, écoutant les conversations, il sera le témoin de la société mourante d'avant-guerre puis de l'occupation où sa fonction à Lutetia demandera une neutralité dérangeante.
Cette période, Pierre Assouline nous en conte l'horreur, la peur, l'antisémitisme, la torture, la déportation, etc…
Puis l'après-guerre et le retour des hommes et des femmes qui portent en eux « la Nuit et le Brouillard ».
Des familles aux abois qui espèrent ou tentent de retrouver l'un des leurs.
La reconstruction sera difficile voire impossible.
Ces pages sont les plus terribles à lire et éclairent sur les circonstances de ces moments hors temps.

Entre roman et Histoire, le livre a une densité forte et drue qui bouscule et remue.
L'homme dans toute sa perversité et sa créativité dans le mal y est dépeint.
Toutefois quelques êtres sauvent la mise par leur engagement, leur humanité où les actes posés effacent un peu l'horreur.











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Je souhaite féliciter Mr Assouline pour sa plume et le travail qu'il a fait.
Ce livre est remarquable à tel point que j'ai pensé un moment que l'auteur avait vraiment vécu l'époque.
Puis.. Mr Assouline s'est révélé être du même age que moi.
Je n'ai vérifié qu'une seule chose et elle est si anecdotique par rapport aux faits révélés, si forts, si tragiques.
Je ne pensais pas que le trésor de Rackam le rouge datait de fin 1943..
Bravo Mr Assouline, mes respects
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J'ai la plume un brin frémissante au moment de débuter cette chronique sur Lutetia, l'un des derniers romans de Pierre Assouline, et ce n'est pas sans raisons. Littéraire, journaliste et historien, Assouline l'est jusqu'au bout des ongles, et il suffit de se pencher sur sa bibliographie pour en avoir le vertige. Tour à tour critique, journaliste, conseiller, écrivain, rédacteur en chef ou blogueur à succès, l'homme a de la ressource. Assurément.

L'Histoire n'aura pas épargnée l'hôtel Lutetia, unique palace de la rive gauche, ni ses occupants. Si sa fréquentation actuelle n'est en rien comparable avec celle du passé, Pierre Assouline sait par la magie des mots faire revivre L Histoire, même à ses heures les moins glorieuses. Témoin inévitable de la seconde guerre mondiale, l'hôtel livre ses secrets au travers un narrateur à la position idéale : Edouard Kiefer.

Ancien flic des Renseignements Généraux, détective au Lutetia et responsable de la sécurité, Kiefer n'en demeure pas moins un alsacien germanophone, amoureux de l'Allemagne, celle d'avant Hitler, à sa grande époque. Vivant dans l'hôtel, célibataire, Kiefer constituera des fiches sur chacun des clients entrant au Lutetia, les conservant précieusement dans sa chambre.

A travers son histoire, c'est celle de l'Occupation qu'Assouline relate. L'arrivée des troupes allemandes dans Paris, l'exil de la population, l'installation des nazis dans les palaces, l'antisémitisme, les rafles, la torture, les déportations, rien ne lui échappera. Témoin impassible, parce que sa fonction l'exige, il poursuit sa tâche au sein de l'hôtel, avec un impératif de neutralité, refusant d'entrer dans la Résistance (mais lui rendant quelques services), ou de collaborer avec l'occupant.

Vous dire que c'est un excellent livre ne suffirait pas. Ce serait réducteur, et largement incomplet. Lutetia, c'est le mélange réussi entre un roman passionnant et un documentaire historique des plus complets, la rencontre délicate avec un personnage fictif venu nous raconter L Histoire telle qu'elle s'est vue depuis le hall, les couloirs, les salles de réception, les sous-sols et les balcons du Lutetia. Un livre fascinant, un fabuleux voyage dans le passé qui ne devrait pas vous laisser sans interrogations.
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