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3,95

sur 7382 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Cela faisait un moment que j'avais envie de lire ce roman. On entend tellement parler qu'il est difficile de passer à côté.

Nous sommes dans un futur peu brillant. Les guerres, la famine, les catastrophes écologiques ont forgé un monde dans lequel la natalité est en chute libre, à tel point que chaque naissance d'enfant en bonne santé est un miracle. Ce monde incertain et hostile a vu émerger un groupe de politiciens hyper religieux aux idées radicales qui prend le pouvoir et met en place la république de Gilead. Chacun a un rôle bien établi, les règles sont très strictes et les femmes n'ont plus aucun droit (pas même celui de lire ou d'écrire). Dans ce monde, Offred (Defred en VF) est une "servante". Ce n'est pas son vrai prénom, mais même son identité lui a été retirée. Elle n'est plus qu'un ventre, mis à disposition des dirigeants de Gilead car elle a déjà mis au monde un enfant en bonne santé.

Ce roman est effroyable, glaçant, terrible. C'est impossible de rester de marbre face à une telle histoire, un tel contexte.

Nous suivons toute l'histoire à travers les yeux d'Offred, qui nous raconte ce qu'elle vit au quotidien, qui nous fait part de ses pensées, de ses espoirs, qui se souvient du passé aussi, de la vie d'avant Gilead. Nous découvrons cette société à travers son regard : l'obligation de rentrer dans les cases, de ne pas faire de vagues, la discipline, le fanatisme religieux qui dicte les lois. Nous sommes clairement dans une dictature religieuse dans laquelle les femmes ne sont même plus considérées comme des êtres humains. Les épouses infertiles des commandants (qui sont pourtant les plus hauts placées dans cette société) sont tout au plus des objets décoratifs.

C'est effrayant parce que la façon dont les choses se sont déroulées pour Offred, la façon dont son monde s'est écroulé est tellement réaliste. C'est quelque chose qui pourrait tout à fait nous arriver du jour au lendemain. On en voit déjà quelques prémices. Ce roman date peut-être de 1985, mais il est tellement d'actualité.

J'ai lu ce roman en VO, donc encore une fois, je n'ai pas toujours bien saisi toutes les subtilités de la langue. J'ai eu l'impression de ressentir un certain détachement de la part d'Offred vis à vis de ce qu'elle subit (bien que quelques fois, elle fasse preuve d'actes de rébellion), mais il est fort possible que ce soit la barrière de la langue qui m'ait donné cette impression. En tout cas, j'ai vu la série télévisée et je pense que cela m'a beaucoup aidée à bien saisir le contexte, l'ambiance et le fonctionnement de Gilead dans son ensemble. J'ai apprécié aussi le fait que la série aille plus loin que le roman. Celui-ci s'arrête de façon assez abrupte, nous laissant dans l'incertitude quand à l'avenir d'Offred.

C'est une histoire très forte, importante, révoltante. il faut la lire (ou la regarder)
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Encore un livre tant vu sur les réseaux sociaux, dont l'engouement me promettait une claque...qui n'est jamais venue. Je ressors très déçue de cette lecture, comme vous l'aurez compris. Je n'ai ressenti aucune empathie pour la narratrice, que j'aurais voulu plus combative, c'est mou c'est lent et elle ne fait rien pour sortir de sa condition, même quand d'autres lui tendent la main, elle préfère rester dans son "confort" de femme-objet.

J'ai lu beaucoup d'avis de lecteurs qui disaient que ce récit faisait peur parce qu'il était possible que ça arrive un jour, et là j'ai envie de crier : "Mais réveillez-vous, ouvrez les yeux, ça existe déjà dans notre monde" ! Les femmes iraniennes, pakistanaises et bien d'autres sont traitées comme des esclaves, battues, violées, vendues par leurs familles, sans aucuns droits, tuées pour un simple regard dans la mauvaise direction et je n'entends personne s'élever ou se battre pour les défendre.... La communauté internationale se tait et ferme les yeux. Aucune résistance ne s'organise pour permettre à ses femmes d'avoir un autre destin. Et quand bien même cela arriverait, comme Margaret Atwood le dit si bien à un moment du livre, certaines ne réussissent pas à s'acclimater.

Donc même si ce livre a été écrit dans les années 80, il n'est en aucun cas visionnaire à mes yeux, hormis peut-être le côté scientifique et écologique, l'infertilité provoquée par les produits chimiques et les déchets radioactifs, mais certaines études prévenaient déjà à cette époque des risques que nous encourions et prévoyaient déjà des changements climatiques que nous connaissons aujourd'hui.

Pour moi, elle a savamment réussi à créer un roman mêlant le réel et le possible, recette délicieuse pour certains lecteurs et fades pour d'autres, mais ça un livre qui fait réagir et ça c'est un bon point.
Je vais quand même lire la suite parce qu'il me semble que ce premier tome n'est qu'un amuse-bouche, en espérant ne pas faire une indigestion.
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J'aime beaucoup cette auteure que je trouve très avant gardiste et fine dans ces analyses.
Pour autant, je n'ai pas trouvé ce roman à la hauteur de son sujet.
La narration est très lente et froide comme son personnage principal, cela évoque très bien l'ambiance mais ne nous permet pas de s'attacher au personnage.
C'est un choix dans le style qui a le mérite d'être authentique, c'est juste que les scènes ne sont pas très vivantes non plus donc j'ai trouvé la lecture très plate et soporifique malgré l'intelligence du propos.
Ce roman fait néanmoins réfléchir sur les changements drastiques de sociétés et les comportements humains, pour cela il a un grand intérêt à mes yeux, je suis juste restée sur ma faim à cause du style employé mais c'est personnel.
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Je me suis lancé dans la lecture de ce roman après avoir visionné la première saison de la série diffusée sur OCS. Autant, j'ai accroché la série, autant le livre m'a déçu : trop de lenteurs, de lourdeurs dans la syntaxe. L'esthétique de la série y est peut-être pour quelque chose : chaque plan est narratif et au final on ne retrouve jamais ce lyrisme dans le livre. le synopsis reste accrocheur et s'inscrit pleinement dans l'univers dystopique mais il manque cette étincelle qui permettrait à ce roman de s'installer dans le podium des romans dystopiques de référence comme "1984" ou "le meilleur des mondes".
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Il s'agit d'une dystopie choc et qui ne s'éloigne pas tellement d'une probable future réalité, si l'on y prend pas garde car comme le disait on ne peut mieux Simone de Beauvoir « il suffira d'une crise politique, économique et religieuse, pour que les droits des femmes, nos droits, soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez demeurer vigilante ».

En ceci je comprends l'attrait pour le livre et la série qui en a été tirée. Ceci dit le livre ne m'a pas particulièrement transportée. Sans doute si je l'avais lu plus jeune j'aurais été davantage choquée ou émue. Peut-être aussi en avais-je trop entendu parler…
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La Servante Écarlate, ou si l'on écrivait une version longue de la célèbre phrase attribuée à Simone de Beauvoir : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »
La crise dont il s'agit ici est d'abord d'ordre sanitaire, la fertilité étant en chute libre à causes de diverses pollutions. le récit alterne alors entre deux narrations, l'une passée qui retrace la montée progressive des événements menant à cette dystopie, et l'autre au présent raconte le quotidien de Defred dans cette nouvelle société, où elle est servante chargée de procréer.

Ce qui m'intéressait dans la partie au passé, c'était de trouver une réflexion sur la fragilité des droits des femmes. J'y recherchais des signaux sur lesquels il faut être vigilants, que j'ai listés au fur et à mesure de ma lecture :
— Banalisation des discours ouvertement sexistes à la télévision, car cela fait rire certains.
— La narratrice dit « nous » pour parler des idées de son mari et elle, et se rend compte avec le recul qu'elle n'était pas d'accord avec lui. 
— le mari qui fait des blagues sexistes qui ne sont pas des blagues, juste dire qu'il y a des différences entre hommes et femmes en insistant dessus pour embêter une la mère de la narratrice.
— Pour justifier des différences sexués, dire « Des études ont été faites. », mais sans citer lesdites études, ou bien c'est la volonté de Dieu.
— Si une femme ne tombe pas enceinte, c'est sa faute et non celle de l'homme (c'est la loi qui le dit). Au point que je n'avais même pas compris que les hommes aussi étaient devenus stériles dans cette histoire !
— Rejeter la faute du viol sur la victime.
— Des injonctions contradictoires sur l'apparence : il ne faut pas faire telle chose car cela donne mauvais teint, mais les femmes ne sont pas censées faire attention à quelque chose d'aussi futile que leur teint.
— Transmettre le pouvoir économique des femmes aux hommes de leurs familles.

Dans toute cette partie au passé, cela m'a manqué de n'avoir pas plus de précision sur les évolutions de la société. Beaucoup de questions restent en suspens sur les mécanismes qui ont conduit à l'arrivée au pouvoir de Giléad, l'acceptation par palliers de la population, la mise en place de ce nouvel ordre sociétal... Cela fait tout à fait sens que nous n'ayons que les souvenirs de Defred pour nous éclairer, et elle-même ne s'intéressant pas de près à la politique, il est normal que nous ne puissions pas comprendre comment les choses ont pu dérapé ainsi. Aussi, avoir si peu de détails permet à cette histoire de rester un parallèle universel à toute société où les droits des femmes reculent. L'auteure évoque notamment l'Iran d'après révolution islamique comme source d'inspiration, mais cela pourrait sans doute correspondre à n'importe quel pays prenant un virage réactionnaire.

La partie au présent est quant à lui un récit d'attente, très lent, où il ne se passe pas grand chose. Avec le même ressenti de longueur, je viens de lire La Couleur des sentiments qui, dans un tout autre registre, traite aussi d'oppression. Écrire sur la discrimination, c'est écrire sur le fait que les personnages ne peuvent avoir de quêtes personnelles. C'est écrire l'impossibilité d'une histoire.
En effet, Defred n'est plus la protagoniste de son histoire, tout lui arrive à cause d'hommes et de femmes de pouvoirs.

Enfin, ce roman m'avait été présenté comme féministe, parce qu'il décrit une dictature qui asservit les femmes.
Les hommes de la classe dominante résident certes tout en haut de l'hiérarchie, puis sous eux se trouvent les femmes de la classe dominante dites Épouses, puis les Servantes écarlates utilisées pour leurs capacités reproductives, puis au bas de l'échelle se trouvent aussi bien les hommes utilisés pour leur force en tant que chair à canon, et les femmes infertiles comme main d'oeuvre en milieu dangereux.
La spécificité de cette dystopie réside surtout dans le fait qu'elle se concentre enfin sur un point de vue féminin, occulté par les précédentes classiques du genre.

En conclusion, il ne faut pas s'attendre à beaucoup d'action, ni à une histoire classique avec début, péripéties et fin. le but est au contraire de montrer comment cette dictature a empêché toute possibilité d'une histoire épanouissante.
Le parti pris est fort, mais je n'ai malheureusement pas accroché. Il y a eu trop de flou et de longueurs pour moi, ce qui m'a empêchée d'apprécier la lecture ou de trouver l'intérêt que j'y recherchais. Ce n'est cependant que mon expérience de lecture, et je pense que c'est un livre qui peut être perçu de manière très différente d'une personne à l'autre, notamment en fonction de son genre. Je vous recommande donc de faire votre propre avis, il y a tout de même beaucoup de choses intéressantes à tirer de cette lecture !
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J'ai adoré la série télévisée qui est tout simplement géniale ! D'ordinaire, les livres sont largement mieux que les adaptations au cinéma ou à la télévision. Mais là, c'est l'inverse ! La série reste fidèle au livre par son ambiance, ses dialogues mais elle est beaucoup plus riche en événements et rebondissements, en émotions également. le livre reste fade par rapport à la série que je conseille vivement.
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Ça fait peur et ça met mal le monde dans lequel ils vivent le pire c'est qu'ils ont connus le monde d'avant et que mtn ils sont condamnés à subir un truc qui leur semble contre nature
C'est même pas en mode ils sont nés dans ce système là ils le subissent encore plus
On tue la maternite
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Une dystopie féministe, se hissant dans les classiques de la littérature féministe. Cette dystopie nous apparaît aujourd'hui entrer en résonance avec beaucoup de nos combats, c'est pour cela que je recommanderais le livre. Cependant, je reste sur ma faim. La série est vraiment très poussée. Et j'ai eu un tel coup de coeur pour cette série que j'ai eu du mal à m'en détacher. J'ai trouvé le récit très lent, presque lisse par moment.
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je connais l'histoire pour avoir vu la série déjà, donc j'étais très enthousiaste d'écouter ce livre surtout que c'est lu par Louise Bourgoin que j'aime bien... mais quelle déception... la lecture est plate, morne, sur le même ton tout le temps, sans couleurs, sans expression, bref un 0 pointé pour la lecture de louise Bourgoin, qui donne envie de tout lâcher au bout de 15min... heureusement que j'avais vu la série, j'ai pu me rappeler les images en tête avec le récit mais sinon quel ennui mortel...
je vous recommande le livre bien sûr mais pas en livre audio !!
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