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Nous sommes à la fin du dix-huitième siècle, en Afrique. Un enfant sauve un lionceau d'une mort certaine. On croit pendant quelques pages que c'est sur l'histoire de l'enfant que l'auteur va s'attarder et puis badaboum (coup de grisou digne de Game of thrones, je n'en dis pas plus), c'est sur le lion que l'on s'attarde. Et en racontant le lion, l'auteur raconte encore mieux l'époque que celui-ci traverse. Conte tendre et cruel, fable politique, histoire d'amitié, ce bien bel ouvrage m'a enchantée.
J'ai lu tout Stéphane Audeguy. Je suis cet auteur depuis La théorie des nuages, un merveilleux conte météorologique. Avec Histoire du lion personne, il m'a enthousiasmée. Une fois de plus.
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L'histoire du lion Personne est une histoire paraît-il vraie, qui ressemble à une fable. le livre est d'ailleurs (bien) écrit comme une fable, avec les avantages et les inconvénients du genre : un récit concentré sur l'essentiel pour l'avantage, et une faible épaisseur de l'histoire et des personnages, pour les inconvénients.
Le livre est en quelque sorte la biographie d'un lion trouvé abandonné dans sa tendre enfance par un jeune Sénégalais hyperdoué, qui a été mis en route vers des horizons prometteurs par un bon prêtre. On croit, au début, qu'il s'agira de l'histoire de ce bon jeune homme, mais, et c'est là l'intérêt du procédé, il disparaît et c'est un autre homme, très différent, qui lui succède dans la vie du lion. Puis un autre, qui à sa manière aussi s'interpose entre la méchanceté des hommes et la douceur innocente des bêtes, puis un autre, etc. L'idée générale est de nous faire traverser l'Histoire durant une de ses périodes les plus fascinantes, depuis les limbes pré- Révolution française jusqu'au Directoire, en racontant la succession des hommes qui auront soin du lion. À chaque période, un homme bon se détache d'un fond général de méchanceté et de médiocrité.
Au-delà de l'intérêt historique modeste, ce roman m'a déçu par sa légèreté et son manque d'épaisseur : on traverse ces histoires d'hommes un peu comme si on vous racontait une histoire avant d'aller dormir. Tout est soit très gentil, voire gentillet, soit très méchant. Oui, voilà, c'est gentillet, en somme. Étonnant de la part de Stéphane Audeguy, qui a fait de bien belles et profondes choses.
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L'histoire en trois parties d'un lion de la savane africaine jusqu'au jardin zoologique de Paris à la fin du 18ème Siècle
Inspiré d'un fait divers authentique, le roman va de surprise en surprise.
Le nom du lion, Personne, est donné par un jeune Africain, instruit par un missionnaire blanc.
Mais, premier coup de théâtre, le jeune Yacine meurt subitement au 1/3 du roman alors que l'on pensait qu'il allait accompagner notre félin tout au long du roman !!!
La biographie de Personne n'est que suite de péripéties constituant une cruelle odyssée pour un hérose qui n'a pas la parole (mais qui n'est pas dénué de sentiments, loin de là).
REMARQUABLE et une sacrée découverte


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Nous sommes au Sénégal, à la fin du dix-huitième siècle. Jeune orphelin sénégalais, Yacine a à peine treize ans et il a une grande expérience de la vie ; il sait déjà, notamment que « le gros des hommes ignore qu'il va mourir ; ceux qui le savent ne veulent pas, pour la plupart, le comprendre, et n'en tirent aucune conséquence pratique. Seule une poignée d'êtres vit sa vie, sa seule vie ; rien qu'une vie, mais toute entière ».

Déterminé, Yacine veut quitter son village qu'il déteste. Il entreprend le chemin vers Saint-Louis, sur les conseils du prêtre blanc du séminaire qui lui enseignait le « savoir des Blancs » et surtout les mathématiques pour lesquelles Yacine montre des dispositions particulières. Yacine emmène avec lui un lionceau qu'il vient de recueillir. Abandonné par sa mère, ou orphelin, l'animal est venu par surprise se blottir contre Yacine, compromettant ainsi ses chances de survie dans le monde sauvage parce que désormais porteur de l'odeur de l'homme.

Mais le destin en décide autrement pour Yacine : c'est le Directeur de la Compagnie Royale du Sénégal, Jean Gabriel Pelletan, qui va prendre soin du lion désormais dénommé Personne, ainsi que d'un chien, Hercule, qui deviendra le meilleur ami de Personne. le joli conte que nous propose Stéphane Audéguy peut apparaître comme l'illustration du sort des déracinés : Personne et Hercule n'appartiennent à aucun monde, ils ne font plus partie du règne animal, ils ne seront jamais des hommes. Inadaptés et donc rejetés de tous. Pelletan se sent coupable d'avoir contribué à cette situation, par sensiblerie et par orgueil, pense-t-il, alors qu'il n'avait pour toute autre solution que de les condamner à une mort certaine.

Il ne reste qu'à envoyer les deux animaux à la Ménagerie Royale de Versailles et c'est un troisième homme providentiel qui entoure les deux bêtes de sa bienveillance. Mais les temps sont troubles : famine, froid, révolution, la France n'a que faire des animaux exotiques, même si quelques naturalistes défendent l'intérêt scientifique et essaient d'adoucir le sort des nouveaux arrivés.

Ce premier roman de la sélection au prix du meilleur roman Points met en lumière les mensonges et l'inhumanité des hommes, défauts également partagés sur terre, quel que soit le continent. C'est Adal, personnage secondaire, témoin de ce dix-huitième siècle finissant qui nous offre un regard équilibré sur les travers des hommes. Ajoutons à cela la très belle écriture classique et précise de l'auteur : ce n'est pas un coup de coeur, mais sans aucun doute une très belle lecture que je vous recommande !


Lien : http://lelivredapres.wordpre..
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Lorsque Yacine recueille celui qu'il nommera Kena, il a bien conscience de le condamner à une vie soumise aux soins des hommes. Mais que pouvait-il faire d'autre pour ce lionceau orphelin? Au fil des pages, nous suivrons le destin hors du commun de Kena (rebaptisé Personne) et son indissociable ami le chien Hercule qui côtoieront tour à tour la bonté et la cruauté des êtres de notre espèce.
Ce roman, en parallèle d'être l'histoire du lion Personne nous conte l'histoire des hommes dans leurs efforts pour conquérir une liberté dont l'humanité elle-même les a privé. Reprochant parfois au lion, son statut de "roi des animaux" qu'elle lui a arbitrairement attribué, la société humaine apparaît pourtant d'une autorité suprême sur tous les êtres vivants digne des monarques qu'elle abhorre. En refermant le livre, il nous reste une envie, celle de s'éloigner de la folie des hommes tel Adal (qui porte en lui autant d'amour que de sagesse) tout en ayant l'atroce conscience que nous en faisons partie.
S'il est impossible d'en ressortir indifférent, je déplore malgré tout plusieurs choses. La première c'est qu'a priori je m'attendais à suivre cette épopée aux côtés de Personne. Or, si c'est partiellement le cas, nous sommes le plus souvent les compagnons de voyage des humains qui l'entourent ce qui a pour conséquence de nous tenir finalement très éloignés de lui durant les 14 premiers chapitres. Ce parti pris n'est bien sûr pas dénué d'intérêt puisqu'il a le mérite de nous confronter au contexte historique et social de cette période. Cependant, pas assumé jusqu'au bout, il ne fait que le survoler laissant le lecteur tiraillé entre le sentiment d'être tenu à distance du lion et celui de n'avoir pas assez approfondi les sentiments humains et les événements historiques qui parsèment et conditionnent sa destinée et celle d'Hercule. Quelques phrases bien longues aux multiples virgules ont également un peu cassé le rythme de ma lecture, néanmoins ce livre reste un bon roman touchant et émouvant qui devrait convenir à tous les amoureux d'animaux et de liberté parmi lesquels j'aime à me compter.
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C'est un roman bien peu commun comme je les apprécie. le protagoniste est un animal et le point de vu choisi aussi pourrait-on dire. Un animal non personnifié mais bien plus humain que la plupart des hommes qu'il croise. le Lion Personne est né et apprivoisé au Sénégal au XVIIIe siècle et termine ses jours à la ménagerie de Versailles en pleine révolution française.
Ce roman nous conte une partie de l'histoire de France de façon subtile et précise grâce à une certaine distance créée par ce lion devenu malgré lui un symbole de l'abolition de l'esclavage.
Par-dessus tout j'ai été envoûtée par ses descriptions poétiques d'une Afrique idéalisée mais aussi par les descriptions de sentiments poignants de ce lion témoin de son époque, survivant à ses protecteurs.
Amis de la poésie, du suggestifs et de l'Histoire, lancez-vous !
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En 1787, un jeune lionceau agonisant est sauvé par Yacine, un jeune garçon en route vers la maison de Jean-Gabriel Pelletan, le directeur général de la compagnie du Sénégal. Commence alors pour le lion une étrange vie de familier auprès des hommes. Mais un jour, Pelletan est obligé de se séparer du lion et pense trouver pour lui une meilleure destinée en l'envoyant dans la Ménagerie royale de Versailles. Cependant, la traversée dans une soute est rude depuis le Sénégal jusqu'à Rouen, malgré la présence de Hercule, le chien braque devenu son fidèle compagnon. Arrivé en France, il est mis sous la protection de Jean Dubois, un jeune homme de 20 ans qui se montre le digne héritier de ceux qui ont pris soin de lui jusqu'ici. La Révolution va ensuite pousser Personne et ses compagnons de Versailles vers ce qui sera le précurseur de la Ménagerie du zoo du Jardin des Plantes où il finira ses jours, en 1797, au fond d'une cage, rongé par des parasites contractés au cours de sa traversée à fond d'une cale immonde.
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Partant d'une histoire originale prenant racine dans un pays où le commerce des esclaves est entretenu par les "locaux" eux-même tandis que des "blancs" commencent à protester timidement pour des émancipations, l'auteur, et c'est bien dommage, ne peut s'empêcher de traiter trop sujets au lieu de s'en tenir à l'histoire du lion et de ses compagnons d'infortune, qui subissent tous, à divers degrés, la cruauté ou l'indifférence. le fond révolutionnaire n'aggrave même pas la situation de nos comparses : oui ils ont faim, mais la famine n'aurait pas faire pire. Les premières pages m'ont consternée : j'ai failli ne pas poursuivre tellement la déception était grande car j'attendais beaucoup de cet auteur mais j'ai tenu bon, trouvant finalement ici et là quelques belles fulgurances qui font le travail et laisse une impression générale d'avoir fait une belle lecture. Lors de recherches, j'ai trouvé un florilège d'illustrations intéressantes, qui personnellement me touchent beaucoup car je n'aime pas voir les animaux en cage. Au moins, Personne, s'il a connu le pire, aura aussi vécu le meilleur.
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A travers l'histoire de ce lion appelé Personne, c'est toute une succession de portraits humains que l'on rencontre à travers son long voyage. Ce roman mérite plusieurs relectures.


Contributeurs : JONCQUILLE
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Alors qu'il n'a quelques jours, un lion orphelin est adopté par Yacine, 13 ans. L'animal est baptisé Personne, en référence au personnage d'Ulysse. Avec son nouveau compagnon doué pour les études, il part pour Saint-Louis où il est accueilli par Jean-Gabriel Pelletan, un humaniste hostile à l'esclavage. Mais les positions courageuses du directeur de la Compagnie Royale du Sénégal en ce du 18ème siècle finissant et ses préférences pour les éphèbes au teint foncé vont provoquer la rancoeur de la bourgeoisie locale bénéficiaire du système d'exploitation de l'homme par l'homme. C'est Personne qui en fera les frais. Pour le protéger, Pelletan envoie son lion et le chien Hercule, fidèle ami du félin, à la Ménagerie royale de Versailles. Les deux compères trouveront une nouvelle fois un bienfaiteur en la personne de Jean Dubois, un jeune naturaliste qui assure à ses hôtes un régime de faveur. Mais nous sommes en 1788, la famine sévit, la colère gronde dans le peuple qui ne comprend pas le statut privilégié accordé à un animal. D'autant plus que le lion symbolise la puissance mais aussi la fainéantise. Derrière la vindicte contre Personne se profile la remise en cause du pouvoir royal.
Dans la lignée du La Fontaine des Fables, Stéphane Audeguy « instrumentalise » avec talent l'animal pour mieux dénoncer les travers humains.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Petite histoire d'un lion auquel on s'attache très vite.
On suit avec entrain la vie de Personne, naissant au Sénégal et finissant sa vie à Paris. On pleure, on sourit, on espère.
J'ai apprécié la lecture de ce livre malgré quelques passages qui m'ont beaucoup peiné.
Attention, ce n'est pas un livre pour les enfants!
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