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Le "nous autres" du titre renvoie aux cohortes d'humains obscurs, sans grades qui ont vécu et disparu sur les terres qui s'appelleront Kenya. du port de Mombasa à la fondation de Nairobi (grâce à la construction longue et couteuse en vies humaines d'une ligne de chemin de fer).

Pierre arrive au Kenya pour y prendre en charge la dépouille de son père biologique, Michel. Celui-ci a été trouvé mort, nu et un sac plastique solidement noué autour de la tête dans un parc naturel. En toute logique, le corps aurait dû être dispersé par les charognards.

Michel vivait depuis toujours au Kenya. Il était devenu une sorte d'activiste contre toutes sortes d'activités qui détruisaient le milieu naturel en pillant les ressources en eau (serres géantes de fleurs par exemple). Il s'était fait de nombreux ennemis mais sa mort était portant un suicide avéré.

Contrairement aux conseils de l'ambassade et des autorités locales, Pierre ne se résout pas à rapatrier le corps vers la France. Et il entamera un voyage à travers le pays qui le changera.

Je n'avais encore rien lu de Stéphane Audeguy. J'ai beaucoup apprécié la qualité de son écriture, belle et généreuse. Mes quelques réserves portent sur un côté parfois décousu de sa narration. La fin est très abrupte, également.
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Pierre est photographe . Son père vient de décéder au Kenya où il doit se rendre. Il ne l'a vu qu'une fois dans sa vie, sa mère ayant chois un géniteur plutôt qu'un amoureux.

Je ne connaissais Stéphane Audéguy que de nom, un nom que mes yeux croisaient chaque année ou presque sur les étals des librairies. La rencontre fut belle, autour d'une écriture très belle et d'une histoire touchante.
La quatrième de couverture nous dit que l'on est au Kenya mais que l'on pourrait être partout ailleurs. je n'en suis pas si sur.
Dans ce livre , la Kenya sert de support aux propos sur la colonisation et le chemin de fer , à la mondialisation via l'horticulture (on aurait pu aussi s'attarder sur les haricots verts, pourquoi les haricots verts de mon supermarché viennent ils toujours du Kenya???), aux conflits ethniques , au rôle des blancs en Afrique, aux luttes armées aux confins nord du pays, au tourisme de masse, aux racines de l'humanité dans la vallée du rift mais aussi au Kalenjis , qui sont les meilleurs coureurs mondiaux avant d'être des chaussures.
On n'est donc pas partout mais au Kenya où l'on va suivre Pierre dans le pays, dans un livre à a structure un peu décousue sans que cela soit perturbant.
Un livre qui est pour moi une ode à la liberté , à a recherche des fondements de la vie, au respect de l'autre.
Un livre qui ne raconte pas une histoire mais des histoires , en plongeant dans les racines ethniques de différentes peuplades kényane .
Anyango, qui comme Gebreselassié l'immense, se rendait à l'école en courant est un personnage magnifique qui fait un choix de vie déroutant pour nos yeux d'occidentaux. Elle fait partie de ces quelques destins que Stephane Audeguy nous livre merveilleusement avec sa sublime écriture.
Une très très belle découverte.
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On est happé par cette histoire d'un fils sur les traces de son père, très bien écrite, prétexte heureux à retracer la naissance du Kenya au travers d'autres destins singuliers. le tout sous l'oeil bienveillant de ce choeur antique qui ponctue le livre de ses commentaires. Un livre magnifique
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Pierre, venu chercher le corps de son père au Kenya, tombe amoureux du pays, tout comme son père trente ans plus tôt. Ce roman dénonce la mondialisation qui, après la colonisation, appauvrit et exploite l'Afrique. Quelques beaux personnages essaient de survivre dans le cynisme ambiant et de garder leur part d'humanité. Un hymne à la tolérance, au partage !
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On suit Pierre avec curiosité, le long de son périple africain, à la recherche de ce père si peu connu. Et l'on rencontre les deux visages de l'Afrique, celui des colonisateurs et celui des populations asservies. S'y mêlent les voix des esprits, tous ces Kénians morts, qui disent la souffrance de leur peuple.
C'est puissant et onirique.
Un roman généreux, une écriture poétique.
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J'avoue avoir été déçue par ce roman. J'avais vraiment beaucoup aimé La théorie de nuages, moins Fils unique, et encore moins celui-ci. Je sens que dans quelques semaines je m'en souviendrai plus du tout. Stéphane Audeguy a une jolie plume qui accroche le lecteur et qui fait qu'on continue la lecture de ses livres, mais dans celui-ci je me demandais franchement de quoi il parle.

Je suis un peu dure sans doute, mais j'attendais tellement mieux de cet auteur. Mais après un premier roman très réussi et original, il semble tourner à vide, il manque à ses deux romans suivants, et en particulier à celui-ci une sorte de nécessité, l'auteur ne semble avoir rien de vraiment essentiel et d'unique à nous dire, juste quelques clichés, même s'ils sont bien dits mais restent des clichés.
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"Nous autres", c'est en quelque sorte le choeur antique, les "80 milliards de morts" qui portent leur regard tout à la fois bienveillant, désenchanté, malicieux ou grave sur notre monde. Ce regard se pose sur un personnage en particulier, Pierre, débarquant au Kenya pour y rencontrer pour la deuxième fois de sa vie un père qui n'a été qu'un géniteur, Michel. Cette rencontre a lieu à la morgue de Nairobi : suicide ? assassinat ? Pierre, au départ distant et presque indifférent, plonge à la rencontre de ce père fascinant, figure emblématique pour les pauvres du bidonville de Kibera, et de ce pays en pleine mutation, rencontrant sur son passage son demi-frère qui étudie les crocodiles, la championne de marathon Anyango (dont l'auteur retrace, au fil du roman, la généalogie, ce qui lui permet de balayer l'histoire du Kenya depuis le XIXe) ou Abderramane, le Kényan qui a accompagné Michel dans son parcours.

La langue est très belle, portée par un souffle souvent poétique, des vers surgissent d'ailleurs de la prose si on lit à haute voix : "Du fond des nuits aveugles au sang versé des bêtes, les doux frémissements de longues agonies traînées vers les grands acacias" (vous les entendez les 2 alexandrins et l'octosyllabe ?!)
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Nous autres, nous pousse avec intelligence vers les profondeurs de l'humanité. Au coeur de nos racines humaines, au milieu du Kenya, de la vallée du Rift, dans une nature que l'on sent majestueuse mais trop souvent dénaturée par l'homme occidental, « Nous autres » nous compte l'histoire millénaire d'un fils retrouvant son père mort et, lui cherchant la meilleure sépulture se découvre lui-même. Ce récit est relaté (avec subtilité) en voix off, celle de « Nous Autres » qui sont «depuis le commencement des temps 80 milliards de morts » qui ont peuplé notre planète ; ces âmes généreuses et inquiètes surveillent la vie de quelques humains voués à renouer avec le bonheur. Cette histoire réparatrice fait des allers-retours dans l'espace temps, elle remonte vers une période où le Kenya, qui n'est encore qu'une terre vierge, va être défoncé par la construction d'un chemin de fer dévoreur de vies humaines, l'émergence de Nairobi, de ses miséreux. Au milieu de ces grandes exploitations de l'Afrique par l'Occident, de la lutte pour l'indépendance, surgissent des vies singulières, celle d'une femme hinga et de sa petite fille, celle de Michel en France en 1968, de Pierre quelques années plus tard, de Françoise, de Rob, d'Anyango, et d'Akwam. Ces existences vont témoigner d'une autre façon d'envisager le monde et de le vivre, chacune nous livre un regard original sur la société. de l'écologie, à la politique en passant par l'amour, la cupidité et l'Histoire, ce roman ne laisse de côté aucune dimension de l'humain. Avec une écriture poétique et dépouillée Stéphane Audeguy ne nous lâche pas et nous conduit avec bonheur vers une fin pleine d'un espoir simple.
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Oserais-je avouer que j'avais peur en ouvrant ce livre : peur parce que je n'avais pas aimé La théorie des nuages du même S. Audeguy, peur parce que le sujet ne me tentait pas et que je sentais un certain élitisme de mauvais aloi ? Que nenni ! Je suis entré dans ce livre pour ne plus en sortir (sauf à la fin, bien sûr !). Quel style ! le chapitre 0 est à mon sens le plus beau dans l'écriture alors qu'il raconte ce que Pierre vit de pire dans ce pays : un safari. Il émane des ces lignes une poésie qui incite à continuer sa lecture. La suite, si elle est moins poétique, témoigne de la beauté de l'écriture de Stéphane Audeguy. de belles phrases, souvent longues. Pas toujours de verbes. L'histoire n'est pas en reste et pour qui n'aime pas particulièrement le Kenya, rien de rebutant, bien au contraire : on apprend énormément de choses sur ce pays sans avoir la sensation d'assister à un cours d'histoire. L'idée d'utiliser les voix des morts de la Terre est lumineuse et prolonge la poésie du livre.
Le rythme est lent volontairement, s'adapte au climat du pays et nous permet d'y voyager en douceur. Rien à voir avec la soi-disante indolence africaine, concept qui n'a court que dans l'hémisphère nord, parce si nous, nous parcourons le Kenya au rythme des longues phrases de l'auteur, les Kenyans eux vivent vite, conduisent vite sur leurs routes cabossées et courent vite, notamment Anyango, championne de marathon, comme d'autres des ses compatriotes. Quant à cet élitisme évoqué plus haut, j'admets que ce livre n'est sûrement pas le plus facile que j'aie lu, mais il est largement lisible par le plus grand nombre.
Interlignes a questionné l'auteur pour un autre roman

Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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Pour l'amour de l'Afrique... que dire de plus et de mieux ?
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