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3,59

sur 428 notes
Morgan Audic sait prendre son temps. Quatre ans séparent son précédent roman, de bonnes raisons de mourir, de celui-ci. Il fait dire qu'il est allé poser ses valises de romancier à un endroit où Personne ne meurt à Longyearbyen, un vrai challenge pour un auteur de polar.

Et même pour cette histoire, il a décidé de poser son ambiance, d'utiliser ce temps pour nous immerger dans les étonnantes contrées norvégiennes.

Décidément, les auteurs français de polar aiment beaucoup expatrier leurs intrigues, une universalité assez unique dans la littérature mondiale. L'intrigue voit ici double, deux coins différents de la Norvège, mais liés par cette nature encore omniprésente.

D'un côté les îles Lofoten, sans doute le coin le plus touristique du pays, du moins à une autre époque de l'année que cette période où le soleil émerge à peine de longs mois de nuit.

De l'autre, Longyearbyen. Un choix comme un symbole de l'empreinte humaine, de ses dégâts. La ville la plus au nord du monde et surtout celle qui se réchauffe le plus vite sur notre terre malade.

Morgan Audic raconte des histoires mais regarde aussi le monde. Droit dans les yeux. C'est même le point saillant de son récit, au-delà de l'intrigue policière.

Deux morts, violentes mais non criminelles de prime abord. Des coins reculés, une enclave russe au beau milieu de la Norvège. Des mammifères marins échoués qui semblent avoir été scarifiés par l'Homme.

Ce sont deux enquêtes croisées, schéma classique, qui vont se rencontrer jusqu'aux révélations finales.

Que ceux, comme moi, qui ont applaudit à la lecture de de bonnes raisons de mourir ne s'attendent pas à une redite ni au même genre d'ambiance.

Difficile de s'empêcher de comparer les romans d'un auteur, même s'ils sont clairement différents dans leurs approches. Il n'empêche, le précédent m'avait subjugué, mon ressenti émotionnel est cette fois-ci un cran en dessous.

Alors que le précédent roman était tout en tension, un vrai thriller, celui-ci navigue vers d'autres eaux. A la nordique, en somme, inscrit dans un faux rythme durant les 2/3 du récit.

L'auteur a des choses à dire, et c'est tant mieux. La partie polar assez conventionnelle, sans grande surprise, est surtout le cadre qui permet de traiter de sujets forts et de placer des personnages touchants face à la marée qui monte.

Celle qui risque de submerger notre monde, à force de ne pas respecter le vivant autour. A l'image de ces animaux aquatiques qui se révèlent d'une intelligence étonnante, mais dont l'existence et leur nature-même sont mises en danger par le comportement d'une humanité qui tend à se saborder.

Le roman n'a rien d'un pamphlet, c'est une vraie histoire mais qui intègre diverses préoccupations environnementales. L'écrivain a sacrément bien bossé ses sujets pour un divertissement comme support pour réfléchir au monde.

Personne ne meurt à Longyearbyen, sauf peut-être l'humanité. Celle qui fait de nous les garants du futur, comme celle qui touche aux émotions. Morgan Audic utilise le polar pour nous questionner autant que pour nous divertir, sans nous détourner des vraies valeurs. C'est là le sens premier de son texte.
Lien : https://gruznamur.com/2023/1..
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Polar géopolitique.
J'avais un peu peur que l'auteur ne sombre dans le très médiatique et consensuel russie-bashing puisque cet archipel norvégien du svalbard, dont j'ai découvert quelques particularités grâce à ce roman, a un statut qui fait côtoyer des populations fort différentes bien qu'également sympathiques et antipathiques.
Il n'en est rien. L'enquête se déroule avec autant de possibilités d'être un esprit éclairé qu'un salopard de part et d'autre du mur (équivalent à l'ancien mur mais qui est toujours là dans nombre d'esprits).
C'est donc plaisant de côtoyer tant de personnages animés par des motivations si diverses. La galerie de personnages proposée est assez représentative de notre société, bien que non exhaustive.
J'ai passé un bon moment de détente dans cette atmosphère glaciale bien rendue.
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Longyearbyen, c'est LE Nord ! Si vous vous y rendez, vous pourrez vous vanter d'avoir visité la ville la plus au nord du monde.

Pas de criminalité, les clés restent sur les contacts des voitures, pas de risques de vous faire braquer ou agresser, mais il est vivement conseillé de se munir d'une arme à feu lorsque l'on sort de la ville, car il y a des risques de se faire attaquer par des grands blancs poilus : des ours.

Apparemment, une étudiante n'a pas respecté la consigne et la punition est tombée : attaquée par un ours et déchiquetée. Une autre personne devait en avoir marre de la vie dans le grand nord, parce qu'elle s'est suicidée. Vraiment ? C'est ce que tout le monde pense. Tout le monde ?? Non ! Un irréductible journaliste, ancien collègue, ne croit pas à cette théorie.

Bon, je ne vais pas vous mentir, tout ce qui se trouve dans ce polar est du déjà-vu : une policière qui a des problèmes de couple (divorcée) et de santé (crises de panique suite à un traumatisme), un journaliste pugnace qui ne se sent bien que en reportage sur des scènes de guerre, des méchants en provenance du pays de Vlad, de l'écologie, des écocides, le ch'nord du ch'nord.

Cela aurait pu casser, c'est passé, même si je ne suis jamais entrée en empathie avec les personnages, que ce soit Nils Madsen le journaliste qui ne lâche rien ou Lottie Sandvik, la policière qui mènera l'enquête avec zèle et compétence.

Malgré tout, cela ne m'a pas empêché de prendre plaisir à suivre leur enquête, différente, puisque ne portant pas sur le même décès. La force des personnage étant dans leur développement.

On aura des fausses pistes (un classique), des suspects, des chausse-trappes et un empêcher d'enquêter en rond, sans compter de nombreux rappel avec l'actualité et la fameuse opération spéciale menée par Vlad en Ukraine pour éradiquer, soi-disant, le nazisme (oui, on sait que c'est une guerre).

Un thriller qui fait le job, qui reste assez classique dans certaines choses (les personnages tourmentés), mais qui sort des sentiers battus pour d'autres (le meurtre et le fameux suicide), tout en essayant de mettre dans le récit tout ce qui fait le grand Nord, afin que le lectorat n'ait aucun doute de l'endroit inhospitalier dans lequel les personnages évoluent.

Le final réservera quelques surprises, qui sont réalistes et bien mises en scène. J'ai été bluffée jusqu'à la dernière page, ce que j'apprécie particulièrement.

Alors non, on ne révolutionnera pas le genre, mais c'est une lecture intéressante, qui parle d'écologie, d'écocide et des conneries (des horreurs) humaines perpétrées sur le règne animal. Il n'y a pas que l'Homme, que l'Homme assassine…

Une lecture qui fait réfléchir…


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Deux jeunes femmes ont été retrouvées mortes ,Asa dans l'archipel des Lofoten en Norvège et Agneta,dans l'archipel du Svalbard ,beaucoup plus au nord,dans l'océan Arctique ,à mi chemin entre la Norvège et le pôle Nord.
Agneta a été trouvée à moitié dévorée par un ours près de Pyramiden , une ancienne colonie minière devenue une ville fantôme du temps de la Russie soviétique, des milliers de personnes résidaient là : scientifiques,mineurs et leurs familles. La vie était rude mais les salaires généreux. En 1998 à la chute de l'URSS ne pouvant plus entretenir et maintenir en activité la mine , la ville avait été évacuée. Les oiseaux marins et les renards arctiques avaient repris leurs droits.
Agneta faisait une thèse de biologie marine arctique et s'intéressait aux mammifères échoués sur lesquels elle faisait des prélèvements. Elle s'était rendue au bord d'un fjord auprès d'un cachalot échoué quand elle aurait été attaquée par un ours où son cadavre a été retrouvé.
Asa , ex reporter de guerre , s'est reconvertie dans une activité de safari maritime, elle emmene des touristes auprès de mammiferes marins afin de leur faire découvrir leurs modes de vie .Elle était très impliquée dans la sauvegarde des baleines et a eu de multiples altercations avec des baleiniers .Elle faisait des necropsies de mammifères échoués pour le compte d'associations et d'universités .
Elle a été retrouvée noyée. Les deux femmes ont été en contact peu avant leurs décès pour traiter des problèmes de mammifères.. Lottie ,policière travaille sur la mort d 'Agneta. Et Madsen ex petit ami d'Asa et jounaliste essaye de découvrir ce qui li est arrivé.
Ce roman traite de problèmes actuels,de l'influence des scientifiques russes en Norvège .de la vie dans ces terres perdues du grand Nord où il fait nuit plusieurs mois par an.,où la pêche à la baleine est toujours d'actualité. O n découvre des trafics de cétacés piégés en Norvège et revendus dans des delphinariums chinois .Des dauphins utilisés par des militaires russes pour leur sonar exceptionnel
Pour ces gens rudes ,baleines,dauphins, renards phoques ne sont que des marchandises à exploiter.et les deux femmes ont eu le malheur de se trouver en travers de leur chemin .
J'ai adoré ce roman passionnant et engagé L'histoire est haletante et captivante, il n'y a pas de temps mort,pas de baisse de régime. le style est alerte , vif .le roman est bien documenté tout en étant intéressant et prenant.
Je ne connaissais pas cet auteur mais je me suis empressée d'acheter son roman précédent "de bonnes raisons de mourir "que j'emmène pour les vacances.
Merci à Babelio pour cette belle découverte lors d'une masse critique privilégiée et merci aux éditions Albin Michel.



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Dans la nuit polaire, aux coeurs de ces pays où aucun crime ne vient déranger la quiétude des aurores boréales, Morgan Audic raconte deux enquêtes à plus de mille kilomètres de distance, toutes deux, autour d'un écocide.

Juste avant le pôle Nord, le corps d'une étudiante, Agneta Sorensen, est sordidement retrouvé mutilé. Lottie Sandvik, enquêtrice des services de police du gouverneur du Svarland, est chargée de la bonne cohabitation entre les hommes et les ours. Et, justement, seul un ours semble capable d'une telle sauvagerie. Lottie se voit confier l'investigation.

Sur une plage des îles Lofoten, en Norvège, Åsa Hagen, une ancienne reporter journaliste, se serait suicidée. Pourtant, son nouveau projet autour de la préservation des grands animaux marins avec l'organisation de safari en mer la comblait. Son ancien compagnon, reporter aussi, Nils Madsen, décide de vérifier cette thèse officielle.

Difficile d'en dire davantage sur ces deux enquêtes du fin fond du grand nord, parfaitement menées, et qui vont se rejoindre avec, en toile de fond, l'effondrement de la Russie soviétique et l'avènement d'un état maffieux aux méthodes de bandits sur le dos de la préservation de la nature.

L'enquête de Morgan Auric est extrêmement bien ficelée. Non seulement, les paysages sont magnifiques de sauvagerie, rudes et solitaires, mais, la psychologie des personnages est fouillée et suffisamment complexe pour participer au suspens. de plus, Morgan Audic implante son intrigue dans une actualité internationale récente tenant compte d'une géopolitique complexe.

Mais, Morgan Auric choisit de placer ses intrigues au coeur de l'exploitation des animaux et de l'utilisation abusive et décuplée des capacités de certaines espèces.

En implantant son thriller, Personne ne meurt à Longyearbyen, dans une nature qui garde toute sa puissance, Morgan Auric rappelle l'importance de sa préservation. Décidément, un thème abordé dans le monde polar en cette rentrée. Preuve s'il en fallait une, qu'il nous faut vraiment changer de paradigmes. Un vrai délice !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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J'ai découvert Morgan AUDIC avec « de bonnes raisons de mourir » que j'avais adoré et dont j'avais fait la critique en son temps. J'étais donc très impatiente de découvrir « Personne ne meurt à Longyearbyen ». Contrairement à une majorité de critiques lues sur Babélio, je vais aller un peu à contre-courant sur ce roman avec un avis plutôt mitigé ; pas vraiment déçu mais pas non plus enthousiaste.

Alors que l'intrigue du premier se passait en République socialiste soviétique d'Ukraine à Tchernobyl, l'histoire se situe à présent en Norvège arctique dans l'Archipel du Svalbard à Longyearbyen, la ville la plus au nord du monde.

Deux jeunes femmes, deux morts : Agneta, étudiante doctorante en biologie marine, retrouvée déchiquetée par un ours sur une plage isolée ; Asa, ex-reporter de guerre retrouvée morte également sur une plage mais en Norvège continentale. A priori, rien ne lie ces deux décès ni ces deux victimes si ce n'est qu'elles s'intéressaient de près aux mammifères marins.
De plus, pour l'une la version de l'accident est retenue et pour l'autre un suicide.

Pourtant deux enquêteurs ne vont pas adhérer à ces deux versions : Pour Lottie Sanduik, flic pugnace des services de police du gouverneur du Svalbard, la thèse de l'accident ne tient pas. D'infimes indices retrouvés sur la plage où ils ont retrouvé Agneta la perturbent.
Pour Nils Madsen, reporter de guerre et ami intime d'Asa, un suicide c'est tout simplement impensable.

Pour prouver leur ressenti, chacun d'eux va s'atteler à remonter une piste sanglante qui s'avérera en effet être criminelle pour les deux jeunes femmes. Piste qui bien entendu va s'entrecroiser et les amener à s'allier pour prouver les deux assassinats.

Ce qui avait été pour moi un page-turner époustouflant et captivant de bout en bout avec « de bonnes raisons de mourir » s'est ici trouvé être un thriller ronronnant avec finalement très peu de rebondissements. Nous nous trouvons face à un polar tout à fait classique qui se lit facilement mais dont on a tout de même envie d'aller au bout pour connaitre la fin.

Tout ceci n'empêche pas Morgan Audic de nous plonger avec talent dans le quotidien particulièrement dur de ces vastes contrées glacées qu'est l'extrême nord norvégien.

Il aborde avec une grande conviction des thèmes importants dans cette région éloignée du globe : l'environnement et le réchauffement climatique, la problématique de la pêche à la baleine et aux cétacés ; Et bien entendu la géopolitique particulièrement sensible dans cette région avec la présence russe encore aujourd'hui dans le Svalbard.

Je reconnais donc que ce roman est une petite déception pour moi. J'en attendais probablement beaucoup trop. Ceci n'est bien sûr que mon ressenti personnel qui ne m'empêchera pas de continuer à suivre cet auteur.
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On avait beaucoup aimé le précédent roman « de bonnes raisons de mourir » 'qu'on avait dévoré d'une traite. Malheureusement son nouveau polar nous a moins convaincu. Impossible de ne pas être sensible à ce décor arctique, froid et impitoyable... et les thèmes abordés- le réchauffement climatique, les conflits politiques entre la Norvège, l'Ukraine et la Russie la préservation et la richesse de la faune ..aquatique-, ne laissent évidemment pas indifférent mais l'ensemble nous a paru confus et l'on se perd rapidement entre les différents lieux ou se situent les doubles enquetes et
les nombreux personnages aux noms souvent complexes à retenir l'auteur semble vouloir trop en dire et cela se joue au détriment de l'enquete qu'on aurait voulu plus resserrée et haletante .. une petite déception mais qui donnera quand même envie de suivre son auteur !
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Un vrai bonheur de retrouver Morgan Audic.
Ce livre est intelligent et passionnant.
L'auteur nous expédie au nord du nord.
De la neige et peu de jour. motoneige et hélicoptères .
Des cétacés échoués et vandalisés.
Deux femmes mortes
plus mystérieusement qu'il n'y parait...
Une enquête en terrain sensible .
La paranoïa des relations entre la Norvège
et la Russie parasite une investigation policière
Les personnages sont attachants.
On apprend mille chose sur cet univers
où règnent le froid , la nuit
et une délinquance proche de zéro.
C'est étrange,surprenant et réussi.
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J'ai choisi ce livre, car j'avais beaucoup aimé le 1er roman de l'auteur : de bonnes raisons de mourir . Pour ce 2ème roman, il faut mettre sa doudoune car l'auteur nous embarque en Norvège arctique, en plein hiver polaire sur l'archipel du Svalbard. Longyearbyen est la capitale. C'est une ville minière, un centre universitaire international notamment pour l'étude de la biologie marine. La ville abrite aussi la réserve mondiale des semences. Malgré des conditions climatiques difficiles et l'isolement, la légende voudrait que personne ne meurt à Longyearbyen, du moins de crime violent. Mais la découverte du corps d'Agneta, étudiante en biologie marine, soi-disant attaquée par un ours va venir perturber l'ordre sur l'île. Lottie Sandvik mène l'enquête, et il faut compter sur sa persévérance pour découvrir la vérité. Dans le même temps, sur le continent norvégien aux Îles Lofoten, le corps d'Asa est découvert sur une plage. C'est une ex-journaliste photographe de guerre, qui s'occupe désormais de safari maritime. Nils Madsen, son ancien conjoint et collègue ne croit pas à la thèse du suicide. Il faudra compter aussi sur sa ténacité pour découvrir la vérité.
L'auteur nous offre 2 meurtres, 2 enquêtes, mais quel est le lien qui unit ses deux femmes, certainement le fait qu'elles s'intéressaient toutes les deux aux mammifères marins.
Le style d'écriture est fluide. Les chapitres sont courts. Il y a du rythme. L'intrigue est bien menée, des fausses pistes, des rebondissements jusqu'au dénouement final. L'ambiance hivernale, les paysages rajoutent de la crédibilité au roman.
L'auteur nous fournit beaucoup d'informations sur le plan culturel, la nature, le règne animal dans ses contrées polaires, la pêche, la géopolitique avec cette enclave russe sur le territoire norvégien, les enjeux militaires. L'auteur nous alerte également sur les conséquences du réchauffement climatique.
Un bon polar classique dépaysant par son environnement .
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Le grand Nord
Avec ce polar, embarquement pour une double enquête au nord du cercle arctique.
A Longyearbyen, capitale du Svalbard, une étudiante est retrouvée morte sur la banquise : selon toute vraisemblance, elle a été tuée par une ourse. Au Svalbard, il y a 2400 habitants et 5000 ours, le rapport de force est clairement en faveur de l'animal et d'ailleurs, chacun est invité lorsqu'il se déplace à l'extérieur de la ville, à se munir d'un fusil. Or, la jeune femme, pourtant très informée des risques encourrus, n'avait pas d'arme. Bizarre.
Sur l'archipel des Lofoten, autre drame : un suicide, celui d'Åsa, ex reporter de guerre reconvertie dans le tourisme. Pourtant, son agence d'excursions sur mesures pour photographier les orques, les bélugas et la faune polaire marchait très bien. Bizarre.
Comme le titre l'indique, personne ne meurt à Longyearbyen. L'archipel est très sûr, il n'y a pas de criminalité (quelques vols, des bagarres dues à l'excès d'alcool), et les personnes malades sont exfiltrées sur le continent pour être soignées ou pour mourir. Quant aux ours, ils ne font que de très rares victimes, dans des circonstances bien particulières. C'est précisément ce qui intrigue Lottie Sandvik, chargée de l'enquête concernant la mort de l'étudiante. Ça ne colle pas, ce n'est pas l'ourse Frost qui l'a tuée... Mais qui pouvait avoir un mobile pour éliminer une doctorante en biologie arctique ? Les Russes qui ont gardé une base symbolique au Svalbard (Pyramiden, une cité minière fermée depuis la fin des années 90, aux allures de ville fantôme) feraient de bons suspects…
Aux Lofoten, Nils Madsen, ex collègue et ex amant d'Åsa ne peut pas croire que son amie se soit suicidée. Au prétexte d'écrire un article sur ce fait divers, il se rend sur place et décide de mener son enquête. Très vite, il apprend qu'Åsa était en conflit avec des chasseurs de baleines… L'auraient-ils tuée et maquillé le crime en suicide ?
Comme vous vous en doutez, les deux enquêtes vont finir par se rejoindre, réservant de nombreuses surprises, sans parler de la fin qui est carrément détonnante.
J'avais beaucoup aimé le précédent thriller de Morgan Audicde bonnes raisons de mourir, qui se déroulait dans la zone de Tchernobyl. J'avais donc une certaine impatience à lire ce polar glacial à la couverture un peu raccoleuse. Je ne peux pas dire que j'ai été déçue, l'intrigue est plutôt brillante et le décor somptueux (je rêve d'aller en Norvège et plus précisément aux Lofoten – je passe mon tour pour le Svalbard !)… Mais (car il y a un mais) je ne suis pas aussi enthousiaste qu'avec le précédent. La « faute » sans doute aux personnages pour lesquels je n'ai pas eu d'empathie. Lottie, par exemple : la flic au passé douloureux, avec des failles, des problèmes familiaux… du déjà lu. Nils ? Eh bien je m'aperçois que je n'en ai pas retenu beaucoup… Pas très intéressant. En revanche, j'ai bien aimé les thématiques explorées par l'auteur : l'environnement, le changement climatique qui impacte la zone arctique, notamment la faune, la chasse à la baleine qui reste d'actualité en Norvège, bien que très réglementée, le retentissement des activités humaines sur les cétacées (nombre d'entre eux vont s'échouer sur les côtes, en raison notamment de la pollution sonore qui les perturbe, les assourdit et les désoriente). A cela s'ajoute le contexte géopolitique de la région du Svalbard, aux relents de guerre froide avec la Russie, une situation qui semble s'être aggravée depuis le début de la guerre avec l'Ukraine.
Au final, un page-turner à lire pour le dépaysement (n'oubliez pas votre doudoune polaire) ! Glaçant mais distrayant et instructif.

Pour en savoir plus :
https://legrandnord.org/la-norvege-dans-le-cercle-polaire-arctique/
https://www.nationalgeographic.fr/animaux/pourquoi-les-cetaces-sechouent-ils-sur-les-plages
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