Avant tout, je voudrais remercier Babelio et Les Editions Belfond pour l'envoi et la découverte du roman
Bad Man dans le cadre de la Masse Critique du mois de janvier 2019.
Une histoire intrigante, un quatrième de couverture alléchant et ensuite la découverte d'un style très différent de la promesse d'un nouveau
Stephen King ou d'un univers proche de Night Shyamalan. On en est loin, très très loin et ça pourrait être une bonne chose, ça aurait pu...
Dathan Auerbach nous emmène dans la triste vie de Ben, adolescent obèse, solitaire et relativement mal aimé, qui se sent responsable de la disparition de son petit frère quelques années auparavant entre les rayons d'un supermarché de la ville. Ben ne peut accepter que la disparition d'Eric ne reste pas, après 5 longues années, la priorité des autorités, de la police et de la ville toute entière. Il poursuit donc quotidiennement ses investigations, créant un malaise grandissant auprès de la population.
Son comportement obsessionnel l'amène même à postuler puis à travailler dans le supermarché qui a scellé son histoire, à l'encontre de la demande de ses parents.
Les protagonistes de cette histoire vivent pratiquement tous à la lisière de la misère, ce qui crée un sentiment de précarité et ma démoralisation.
Durant 448 longues pages, l'auteur va souffler le chaud et le froid sur Ben, en lui octroyant quelques amis puis en développant son sentiment de culpabilité à l'extrême. Il fait de son personnage principal un jeune homme perturbé, tenace et terriblement seul.
En fait, ce roman est noir, glauque, poisseux sans la moindre promesse d'éclaircie.
Si les premiers pages m'ont emballée, j'ai été vite déçue des longueurs, des redondances de situation, du petit jeu de chaque protagoniste qui ne se dévoile pas (par ex. Frank, son père, Marty, le gérant du supermarché).
Qui est ce
Bad Man ? Question intéressante s'il en est car son évocation n'apparaît en tant que telle que pratiquement à la fin de l'ouvrage.
A mes yeux, aucun personnage n'est peaufiné, entrant et sortant de l'histoire comme on sort de scène mais sans coup de théâtre. Chacun est susceptible de mentir, de se jouer de Ben, d'être coupable et au bout d'un moment, cela m'a lassé.
J'ai tenu bon jusqu'à la fin déroutante et si triste mais c'est avec plaisir que j'ai fermé le livre.
Peut-être attendais-je trop des indices qui nous étaient offerts en guise d'amuse bouche, peut-être ai-je trop espéré une gifle littéraire comme j'en ai connu dernièrement...
Définitivement pas un coup de coeur, malheureusement.