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« Belem » est premier un roman assez court, marqué par un style vif et percutant.

Certes l'enquête impliquant cruels trafiquants de drogue, un policier solitaire, divorcé et alcoolique, et jet-setteurs sexuellement libérés n'a rien de bien révolutionnaire mais le talent narratif d'Augusto suffit à tenir le lecteur en haleine.

Plus que son aspect « polar » finalement assez conventionnel, « Belem » se remarque donc par son style et ses portraits des « petites gens » du Nord du Brésil devant lutter pour survivre et voir souvent leurs aspirations à une vie meilleure fracassée par une réalité brutale.

Augusto, un auteur à suivre !
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Johnny, coiffeur de la jetset de Belém, est mort seul dans son appartement. le fêtard s'est éteint, apparemment d'une crise cardiaque. Pourtant, l'inspecteur Gilberto Castro est circonspect. En fouillant les lieux, il tombe sur les plus vils secrets du défunt et tend à penser qu'on aurait pu l'aider à mourir d'une façon ou d'une autre. Entre deux bitures carabinées (Gilberto adore la bière), le policier commence ses investigations, interrogeant la bande d'amis de Johnny, personnage haut en couleurs, bisexuel, cocaïnomane. Parmi eux, la sculpturale Selma ne tarde pas à lui tourner la tête et pourrait bien causer sa perte.

Ambiance tropicale, moite et exotique pour un polar qui, comme son nom l'indique, prend place à Belém, capitale de l'état du Parà, à l'embouchure de l'Amazone. Mais Edyr Augusto est loin d'avoir composé un air de samba, frivole et festif. Au contraire, il nous emmène dans le noir, le violent, le sordide. Rien n'échappe à sa plume nerveuse qui décortique cette ville du bout du monde pour laisser voir le vice, la corruption, les trafics en tout genre. Personne n'échappe à son regard acéré sur une société corrompue où l'argent est roi, des starlettes bling-bling aux gradés de la police. A Belém, comme ailleurs, l'argent est roi. Les riches s'en servent pour assouvir leurs perversions, acheter des appuis, les pauvres rêvent de fortune et sont prêts à tout pour rejoindre le sommet. Au milieu de tout cela, Gilberto Castro, grand espoir de ses supérieurs, incarnation d'une nouvelle police, moderne et instruite, se bat contre ses propres démons. Archétype du flic intègre, doué, frondeur mais accro à la bouteille, il va se brûler les ailes dans un monde où le sens de la justice et la persévérance ne suffisent pas pour faire un homme…
Un polar nerveux, violent à l'extrême, écrit avec les tripes par un auteur qui n'a pas peur de dénoncer, de disséquer la pourriture mais sait parfois faire montre de tendresse dans les portraits de ses personnages les plus démunis, les exclus d'une société à deux vitesses.
Excellent !
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L'Amérique du sud sous-continent propice aux histoires noires. Ici, Belem, une plongée au coeur d'une ville de débauche, d'exubérance régie par le vice, et la corruption. Un roman très sombre qui ne laisse que très peu de place à l'espoir. L'écriture vive de l'auteur ne laisse aucun moment de répit, phrases sèches et courtes pour mieux frapper le lecteur. Une "belle" découverte pour ma part.
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Avec "Belém", son premier roman, Edyr Augusto nous rappelle que le Brésil n'est pas que la patrie de la samba, du carnaval et du football.
C'est aussi le pays qui a battu ces dernières années un record en matière de nombre d'homicides, le taux de leur élucidation restant à l'inverse proportionnellement bas.
C'est l'une des principales routes du trafic de la drogue produite en Amérique du sud, et une nation particulièrement touchée par le phénomène de la prostitution enfantine...

L'assassinat de Johnny, coiffeur de la jet-set, et l'enquête qui s'y rattache, est le prétexte qu'utilise l'auteur pour nous immerger dans l'envers de la carte postale. La descente dans l'horreur commence lorsque Gilberto Castro, l'inspecteur qui en a la charge, tombe au domicile du défunt sur des photos et des vidéos le mettant en scène avec de jeunes enfants -dont sa filleule de dix ans- dans des postures sans équivoque...

Le policier fait partie, malgré ses récents déboires avec l'alcool, de la jeune garde prometteuse. C'est un enquêteur talentueux, acharné et intègre -une rareté parmi les rangs de ses confrères corrompus-, qui évolue avec autant d'aisance dans les bouges infâmes des quartiers misérables, que dans les soirées chics fréquentées par les vedettes people et les beautés au charme vénéneux... Car le Brésil d'Edyr Augusto est aussi celui qui met en exergue la fracture entre deux mondes : face à une classe fortunée, médiatique, dont l'argent et le pouvoir permettent d'assouvir ses désirs sans limites, les victimes de la misère survivent à peine, prêtes à vendre dignité, corps et âme dans l'espoir de se sortir d'un bourbier dans lequel ils sont pourtant condamnés à rester...

L'intrigue policière n'a au final guère d'importance. "Belém" est surtout une incursion pesante dans un univers glauque et foncièrement pessimiste, celui du deuil de l'innocence.

Edyr Augusto nous offre un récit efficace, composé tantôt de longues successions de phrases courtes et tantôt de dialogues percutants. le "il" et le "je" s'y mêlent sans accroc, alternant phases d'introspection et d'observation, donnant au lecteur l'impression de louvoyer sur plusieurs plans.

On peut lui reprocher de manquer parfois de subtilité dans le traitement de son sujet, et de se laisser aller à une surenchère de violence, mais "Belém" reste néanmoins un premier roman très réussi.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Brésilien. Macho. Terrible. Finalement pas mal
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Bien sûr on est toujours curieux de découvrir un nouvel auteur. Un nouvel auteur de polars qui plus est. Et un nouvel auteur de polar qui vient d'un pays que l'on connait si peu : le Brésil !
Alors évidemment on s'est jeté sur Edyr Augusto et son Belém, dont plusieurs disaient beaucoup de bien.
Aïe ! Douche froide dès les premières pages. Une écriture nerveuse, sèche, faite de courtes phrases. Une violence crue. Tout cela n'est guère confortable, on s'apprête à refermer l'extrait.
Et puis soudain, au détour d'un chapitre, le premier portrait.
Un personnage secondaire. Edyr Augusto nous balance toute une vie à la figure, depuis l'enfance jusqu'à ce jour. Purée, ce gars-là sait écrire. En quelques pages tout un personnage surgit devant nous, toute sa vie. Souvent pas bien gaies les vies dans cet état du nord du Brésil, près du Suriname, là où l'Amazone forme son delta : c'est le Pará. Une région où l'on rêve beaucoup, où l'on frime un max et où l'on déchante forcément encore plus.
Alors on est accroché, hameçonné comme dans la pêche au large et on continue de lire. Et on ne sera pas déçu : les portraits vont s'enchaîner tout au long de ce roman, Edyr Augusto excelle dans cet art et toutes sortes de personnages, plus ou moins importants, plus ou moins sympas, plus ou moins ragoûtants vont défiler devant nous comme on défile dans les écoles de samba. Quasi nu.
Peu à peu on s'habitue à cette écriture sèche et nerveuse, à cette violence qui semble imprégner et le Pará et le bouquin. On finit même par se prendre de curiosité pour cette drôle de faune qui nous est montrée : la 'haute' société de Belém, façon jet set, coiffeur gay, starlette cocaïnée, caïd gonflé, ...
On n'aura guère le temps de faire la connaissance de Johnny le coiffeur : c'est son cadavre qui fait l'ouverture. Overdose ? Sûrement docteur, mais de quoi exactement ? Au fil de l'enquête on découvrira qu'il y a gay et gay et que ces gays-là ne sont pas toujours aussi sympas qu'on le croit.
Car oui, il y a enquête. C'est Gilberto Castro, Gil pour les intimes, qui s'y colle.
On glose souvent sur la kyrielle de flics imbibés d'alcool qui peuplent nos étagères de polars.
Mais alors là, respect ! Gil mène le défilé et on a visiblement eu la chance de le choper entre deux cures de désintoxication.
On a donc là un bouquin très inconfortable : une région totalement méconnue et pas très attirante, une écriture qui tient plus du kick-boxing que du coocooning, une micro-société complètement surfaite, un flic totalement désespérant, du sexe en tous genres, de la corruption, des trafics en tous genres (j'ai bien dit en tous genres) et de la violence. Beaucoup de violence. Froide, dure. Celle qui ne cherche pas à faire peur mais qui fait mal.
Et finalement on remercie Edyr Augusto de nous secouer un peu le fauteuil et les neurones. On lui sait grâce de revivifier le genre.
D'ailleurs, jusqu'à la toute fin, jusque dans les dernières pages, il ne faillira pas : on ne vous en dit pas plus évidemment, mais sachez que le dénouement est à la hauteur de tout le bouquin. Inhabituel.
Amateurs de polars, précipitez-vous sur celui-ci. Après la vague nordique, ce vent qui souffle sur les plages amazoniennes, ça décoiffe !
Un coup de coeur qui frise la crise cardiaque : comme celle qui commence le bouquin et termine la carrière de Johnny, le coiffeur au nez poudré, le gay pas très gai. Johnny be bad.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Un livre sans concession, brusque extrêmement violent, qui m'a happé.
Le style un peu particulier de cet auteur où la narration et les dialogues se mélangent sans séparation m'a perturbé dans les premières puis le rythme s'enchaîne jusqu'à la dernière ligne sans lâcher. Chaque phrase, chaque page est importante.
J'ai eu l'impression de vois défiler une longue scène sans réel début ni fin et de découvrir un monde défiant toutes les lois de la nature humaine, des hommes monstrueux, des actes terribles.
Un roman noir, à lire sans attendre, mais attention, âme sensible s'abstenir.
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Un polar bien mené (un inspecteur de police alcoolique mène l'enquête). Un récit noir qui nous plonge dans la jet set de Belém, le narco-trafic, la corruption policière, la prostitution.
L'auteur joue avec son / ses narrateur(s), on est parfois surpris d'avoir changé de narrateur ! L'écriture est tonique et fluide.
Ce livre est sombre, violent et dépeint une société aux valeurs perverties. On ne ressort pas indemne de cette lecture !
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Sombre, violent et addictif, un véritable diamant noir d'une intensité dévastatrice !

L'écriture est habile, fluide et directe, toujours empreinte d'un réalisme implacable, cru, parfois dérangeant lorsque l'horreur est montrée sans fard, et pourtant dépourvu de surenchère - la cruauté sans borne de nombreux trafiquants sud-américains ne relèvent malheureusement pas de la légende.
L'intrigue, menée sur un rythme qui ne faiblit jamais, parvient pourtant à montrer à quel point la ville a une influence capitale et néfaste sur la vie et le parcours des personnages, réduits pour l'immense majorité à l'état de chair humaine à louer, à vendre ou à exploiter. le poids de la corruption pèse comme une chape de plomb indestructible sur une cité gangrénée par la pauvreté, où l'argent est la seule valeur reconnue alors que la vie d'un être humain ne vaut pas plus que l'éventuel bénéfice financier ou sexuel dont on peut en tirer.
Loin de jouer les guides touristiques, Edyr Augusto écrit avec rage et dénonce l'inhumanité de cette mégapole où il a toujours vécu, certainement parce que l'écriture représente le dernier et seul moyen qu'il a pour espérer ne serait-ce que "faire quelque chose", ne pas se résigner.
Le résultat est plus qu'un polar unique et fascinant. Belém brille comme un diamant noir encore un peu brut, dont certaines facettes possèderaient un éclat éblouissant, profond et unique, là où d'autres montreraient une noirceur plus sourde, plus rugueuse, plus abrupte et plus sale aussi, à l'image de certains personnages dont l'humanité a clairement marqué le pas et reculé face à la bestialité.
Et puis il y a cette noirceur toxique qui semble imprégner de plus en plus le déroulement et l'atmosphère de ce roman, les actes de ses personnages, dans un crescendo asphyxiant. Pourtant, Edyr Augusto n'en délaisse pas pour autant son intrigue.
Le premier chapitre, en cela, est trompeur, qui semble donner lieu à une enquête classique sur la mort par arrêt cardiaque dans son appartement d'un coiffeur de la jet-set, aimé de tous ses amis. Bien sûr, il y a les coupelles de cocaïne qui l'entourent et qui auront pu précipiter l'accident, mais si Gilberto Castro, membre de la police locale censé incarner le renouveau de celle-ci qui se retrouve chargé de l'affaire, en croit la domestique du coiffeur, celui-ci était « un homme bien ». Ce qu'elle persiste à affirmer même quand, peu après, Castro découvre un meuble chez la victime rempli de photos et de vidéos pédopornographiques, qui prouvent que le coiffeur aimait à se filmer lorsqu'il violait des enfants, y compris sa nièce, la fille d'une de ses amies de la jet-set.
Avec un tel chapitre, on pourrait croire le roman déjà balisé, or Gilberto Castro va être confronté à bien d'autres évènements, et s'enfoncer au fur et à mesure dans une trame aux multiples ramifications qui va vite prendre l'allure d'un cauchemar éveillé.
Avec ses portraits de personnages fascinants, son rythme trépidant, sa noirceur brutale mais réaliste, on dévore ce roman exceptionnel comme emporté par son ambiance vénéneuse.
Mais c'est oublier Belém, la ville cannibale. Belém et ses monstres.
C'est aussi tout ce qui fait la force, la puissance et l'intensité rares de ce chef d'oeuvre vénéneux et envoûtant.
Belém est l'une des grandes révélations du roman noir de cet hiver, et je languis déjà début février la parution de Moscow, le second roman d'Edyr Augusto.
Il est difficile de ressortir de Belém indemne. Ce n'est pas un roman noir qui cherche à être aimable - il ne l'est pas - mais il irradie une force et une intensité uniques et dévastatrices.
C'est incontestablement l'une de mes lectures les plus fortes et inoubliables de l'année.
J'en suis sorti en état de choc, avant de me retrouver en état de manque et de plus savoir quel livre ouvrir pendant deux semaines !
C'est ce qu'on appelle une pépite, et en l'occurrence un véritable bijou de littérature noire, qu marque les esprits... et qui fait mal.

Je remercie infiniment les éditions Asphalte et Babélio pour cette magnifique découverte, et leur adresse en même temps toutes mes plus sincères excuses pour le retard exceptionnel avec lequel j'ai cette fois-ci livré ma chronique.
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Merci à Babelio et aux éditions Asphalte pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Alors Belem, c'est tout d'abord et beaucoup une ambiance. J'ai lu peu de livre réussissant à créer une telle atmosphère tout en restant concis et évitant les détails en milliers de pages.

Dès le début on se sent absorbé par cet univers humide et pesant. C'est réussi selon moi avec brio. Il faut dire que les phrases courtes - parfois sans verbes - participe à la création de cet univers. A contrario, ce choix d'écriture m'a parfois perturbé : qui parle ou de quoi parle-t-on? Passé ce déroutement, j'ai beaucoup aimé cette atmosphère. Une noirceur qui va crescendo.

On commence gentillement, simplement. Un homme est retrouvé mort. Décès ou meurtre? Rien de bien précis ni d'inquiétant.

Puis se suive d'autres morts, sans lien aucun.
Une flopée de personnages et de tranches de vies pas très reluisantes parfois. Et les liens qui se tissent entre ces gens. Au centre du "jeu", un inspecteur un peu alcoolique qui mène l'enquête. Pas très net avec lui-même, alcool oblige et des histoires d'amour. Je l'ai parfois trouvé un peu benêt mais ca devait faire partie du personnage.

Puis on s'enfonce dans la moiteur et la noirceur des personnages et de leurs histoires. La violence se fait plus présente plus glauque.

En lisant ce livre, je me suis demandée s'il s'agissait d'une vraie vision de la société ou juste à forcer le trait pour créer ce livre... inquiétant.
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