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EAN : 9782889011698
439 pages
Editions Antipodes (01/02/2021)
4/5   2 notes
Résumé :
Au travers d’une trentaine d’éclairages rédigés par des spécialistes de l’Europe centrale et orientale, cet ouvrage illustré en couleur montre comment, de l’histoire à la mémoire, des « romans nationaux » antagonistes sont écrits.
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas fadé un vrai bon gros bouquin d'histoire - 400 pages tout de même - sur un sujet dont j'ignore à peu près tout !
Ouvrage collectif avec une trentaine de contributeurs, thème complexe mais passionnant que celui de la mémoire, de l'appropriation de cette mémoire par des Etats et/ou groupes aux intérêts divergents, espace peu connu de l'Europe orientale et pourtant si souvent sous les feux de l'actualité, du moins lorsque la hiérarchie de l'information le permet.
Les auteurs ont fait le choix d'une double approche, à la fois thématique et chronologique. Quatre parties pour explorer les espaces et territoires, les événements, les personnages et les musées, monuments, lois et cultures mémorielles. Et dans chaque partie, le respect de la chronologie pour un champ d'étude dont la construction historique est pour le moins chaotique depuis le moyen-âge, entre flux et reflux des influences polonaises, ukrainiennes et russes.
Une lecture à la fois utile et agréable, avec un livre abondamment illustré pour une bonne part de ses contributions. Et la découverte pour ma part d'une riche histoire, aux confins du continent, qui vient éclairer les sociétés actuelles. de l'histoire comme clé de compréhension avant que d'être un outil ou un instrument au service du politique.
Un immense merci donc à Babelio et aux Editions Antipodes pour cette Masse Critique.
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Etant encore en cours de lecture, quelques considérations provisoires avant une critique sur le fond.

Tout d'abord, le livre est très beau, bien documenté avec des images en couleur, le papier sent bon et c'est donc très agréable de l'avoir en main.

L'ensemble des sujets abordés dans ces 28 articles pour plus de 400 pages semble promettre du sérieux.

Cependant, l'écriture inclusive dans l'introduction, elle-même fort intéressante, est à pleurer, tant c'est navrant de voir la langue française déconstruite par cette idéologie stupide. Cela dit, ceci n'est pas sans rapport avec le sujet de ce recueil de textes sur la mémoire, puisque l'Histoire et la langue sont les lieux d'enjeux de pouvoirs, saturés de politique et de batailles sourdes. Parler de doubles lectures (communistes / post-communistes, ukrainiennes ou polonaises / russes, etc.) en utilisant de la novlangue dont l'esprit est importé d'hystéries nord-américaines utilisées pour détruire les civilisations où on veut instaurer un Nouvel Ordre Mondial, et en se servant tout ce qui se fait de médiocre, de hargneux et de sophistique dans le corps enseignant, est troublant.

Voici donc un livre qui participe un peu à la déconstruction qu'il analyse. « D'où parles-tu, camarade ? », demandaient les marxistes de mon époque, les années 1970 – ici, dans ces années 2020 de néo-révolution culturelle, il est répondu que c'est depuis le mensonge langagier qu'on se chargera de nous parler de la vérité. Mais un menteur peut être de bonne foi et vouloir dire le vrai, ne le jugeons pas trop durement de suite. Alors, si j'ai failli abandonné la lecture très vite ; je la poursuis. Après tout, dans cette folie post-moderne, je suis dans mon univers…
Lien : http://dbcdf.com/histoire-pa..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le nombre total de monuments renversés et érigés en Europe orientale au cours des dernières décennies trahit une hyperactivité dans ce domaine. La forme traditionnelle du monument figuratif domine encore, mais des formes abstraites et des éléments architecturaux commencent à apparaître. Les monuments continuent d'être activement implantés dans les espaces publics en tant qu'expression de la mémoire collective, mais aussi en tant qu'outils efficaces de propagande idéologique. L'utilisation de matériaux solides - métal, pierre, béton - ne garantit en rien la durabilité des monuments. Au contraire, ils servent de "paratonnerres" et, en règle générale, ce sont eux qui reçoivent les premiers coups lors des changements de régimes et d'idéologies. Le zèle à ériger des monuments fait penser à une grande partie d'échecs. Chaque communauté a ses "rois", ses "reines", ses "fous" et ses "pions". L'opposition des noirs et des blancs symbolise parfois celle des voisins, parfois le conflit des ancêtres avec leurs descendants ou encore l'antagonisme de différentes forces et idéologies au sein d'une même société. Et, après chaque victoire ou chaque défaite, une nouvelle partie commence.
In "Mémoire et monuments"
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Certes, Cheptytsky a traversé des périodes particulièrement troubles, quand les frontières et les régimes changeaient avec une rapidité et une brutalité aussi déconcertantes que dangereuses, d'où une action politique menée par à-coups, en fonction des circonstances, ce qui ne manque pas de donner à son parcours cette sinuosité que d'aucuns attribuent à la duplicité et à l'ambition, mais qui reflète plutôt chez cet homme de conviction le tragique enchaînement des doutes et des égarements, des espoirs et des désillusions. Plus que ses mérites ou erreurs politiques, c'est probablement cette dimension tragique qui fait de Cheptytsky un personnage légendaire dans la mémoire collective de sa Galicie natale.
In "Andreï Cheptytsky (1865-1944)"
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La manipulation constante des faits durant les décennies soviétiques et, plus encore, les révélations reçues à l'époque de la perestroïka et dans les années 1990 (avant la construction de nouveaux récits nationaux en Ukraine comme en Russie), ont produit le sentiment que l'histoire était un rêve ou un cauchemar, mais en tout cas un récit pouvant être remplacé par un autre du jour au lendemain en fonction du pouvoir en place.
In "Le massacre de Babi Yar (1941)"
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Ce cycle de destruction reconstruction de monuments a inspiré à l'artiste ukrainienne Janna Kadyrova le "Monument au nouveau monument" (2009), qui a été installé dans la petite ville de Charhorod, dans la région de Vinnytsia. On voit une figure debout sur un piédestal (hauteur totale de plus de 4 mètres), mais cachée derrière un voile, comme le jour de l'inauguration. Cependant, le voile est fabriqué en béton et en carrelage, et il ne sera jamais enlevé. Kadyrova a créé la statue de "tous les temps et de tous les peuples". Elle a ainsi mis le doigt sur le besoin qu'éprouve la société d'ériger des monuments, et a signalé le caractère récurrent du processus.
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L'histoire est utilisée le plus souvent pour légitimer la politique au jour le jour de gouvernements qui sont persuadés que la mobilisation patriotique exige un récit historique univoque, même s'il est inexact ou faux.
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