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3,65

sur 176 notes
J'avais déjà lu les quelques chapitres de "Sanditon" que Jane Austen n'avait pas eu l'occasion de terminer et j'avais été frappé par l'importance donnée à la maladie (vraie ou fausse d'ailleurs :p). A ce moment-là, Jane Austen était déjà souffrante et on peut comprendre pourquoi ce sujet lui tenait tant à coeur.

Quand j'ai vu qu'une auteure anonyme avait continué son roman, je me suis dit: pourquoi pas? Certes, ce n'est pas Jane Austen mais l'auteure essaiera de rester proche de son écriture.

Bilan assez bon, je dois dire. Je n'ai senti la transition d'auteures que plus tard dans l'histoire.

Charlotte Heywood se rend à Sanditon pour des vacances au bord de la mer chez Mr et Mrs Parker. Elle fera la connaissance d'un groupe de personnes aux caractères plus que variés: Lady Denham: orgueilleuse et mesqine, Sir Edward: grandiloquent et ridicule, Miss Brereton: mystérieuse et peu loquace, les demoiselles Beaufort: superficielles et à la recherche d'un bon parti, ... mais aussi Sidney Parker: charismatique, un peu manipulateur et débordant de joie de vivre.

Tout ce petit monde se croise, vit des choses secrètes ou non et Charlotte aura bien du mal à rester l'observatrice impartiale qu'elle a l'habitude d'être...

Une bonne histoire mais qui au fur et à mesure m'a semblé un peu tiré par les cheveux surtout le secret de Miss Brereton et le comportement de Sir Edward à la fin du roman...

Je salue les efforts et le rendu de l'auteure mais Jane Austen reste inimitable :)
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Si je n'avais pas lu et su que ce roman était un inachevé de Jane Austen, je ne suis pas certaine que je l'aurais deviné ou ressenti avant la fin de l'histoire.L'intrigue est fort agréable à lire et on y retrouve les composantes austiniennes.

Charlotte est pour moi une digne héroïne de l'écrivain. Elle a le bon sens d'une Eleanor Dashwood et le dynamisme d'Elizabeth Bennet. Les bonnes fées littéraires se sont donc penchées sur son berceau ! L'intrigue fait un peu penser à ces deux grands romans. Seul le final est plus enlevé que ce que Jane Austen avait l'habitude d'écrire.

Que ce soit Jane Austen ou cette dame inconnue, les deux auteurs, prennent le temps de nous disséquer à travers le regard de Charlotte les habitués d'une station balnéaire. Contrairement à nos jours, les personnes qui fréquentaient ces lieux le faisaient dans un but médical ou hygiéniste. Il y a donc des mondains en proie à la mélancolie, des personnes fragiles pour qui une simple promenade d'un quart d'heure sous l'air marin est une épreuve. Elles paraissent terriblement ridicules face à la bonne santé de Charlotte notre observatrice aguerrie. Il y a fort à parier que l'aversion de Jane Austen pour la ville de Bath y est pour beaucoup.

Par contre, point de pasteur dans cette histoire. Ce qui est assez rare dans les oeuvres de Jane Austen pour être relevé. Il est vrai que Persuasion ne comportait pas non plus cette catégorie "sociale".

Ce fut comme toujours un excellent moment de lecture qui va me conduire à relancer mes recherches pour trouver d'autres textes de Jane....

Je vous le recommande vivement !

Lien : http://mapetitepause.over-bl..
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Dernière oeuvre inachevée de Jane Austen, ce roman a été repris tel quel dans l'édition complète Omnibus, Sanditon s'achevant au chapitre 12.
Mais voilà, les éditeurs anglais demandèrent à une romancière de poursuivre la tâche entreprise par Jane Austen. Cette romancière a préféré garder l'anonymat, et c'est donc la version terminée que l'on trouve dans cette édition de poche.
J'ai fait une petite recherche sur le web, cette anonyme est probablement Juliette Shapiro. Cette auteur a déjà écrit des suites ou variations aux oeuvres de Jane Austen, notamment Orgueil et Préjugés.

Il est certain que le roman tranche un peu sur le reste de l'oeuvre, mais il se rapproche néanmoins d'Orgueil et Préjugés sur plusieurs points.

L'histoire est relativement mince, une jeune fille sensée, Miss Charlotte Heywood, vient passer l'été dans une station balnéaire, que ses hôtes, la famille Parker, aimerait mettre à la mode. Elle assistera par la même occasion aux manigances des uns et des autres destinées à favoriser une histoire d'amour contrarié.
Les Parker sont assez originaux. M. Parker a 2 frères et 2 soeurs, perpétuellement occupés à se mêler de la vie d'autrui, et tous sincèrement persuadés que leur santé délicate est une malédiction. En fait d'ennuis de santé, c'est plutôt l'ennui et le désoeuvrement qui sont la cause de ces maux imaginaires. Seul le second frère, Sidney, se démarque de sa famille. Il est séduisant, spirituel, intelligent et Miss Charlotte Heywood ne tarde pas à tomber amoureuse.
Une galerie de personnages secondaires, fort réjouissants, vient se mêler à la famille Parker. La tyrannique Lady Denham, que l'on pourrait comparer à Lady Catherine de Burgh, les demoiselles Beaufort, bavardes et insipides, toujours en quête de galants, et surtout le pompeux Sir Edward, dont les lectures à l'eau de rose ont enflammé l'esprit, qui ne cesse de citer des vers à tout propos, et n'a d'autre but que d'enlever une demoiselle, idée puisée dans les romans à 4 sous qu'il dévore. Il pourrait s'apparenter sans peine au personnage de M. Collins.

Au niveau de l'écriture et de la narration, on pourra déceler des différences entre Jane Austen et la mystérieuse romancière, surtout au niveau des dialogues, de même que le sujet du roman est sans doute le plus léger de toute son oeuvre, mais j'ai pris du plaisir à cette lecture tout simplement parce que c'est très drôle, et que Sanditon n'a pas d'autre but que de divertir. Je reconnais bien volontiers que le personnage de Charlotte Heywood, un peu trop moralisateur, peut agacer. Charlotte n'a ni le piquant, ni la sagesse ou le charme d'Elinore, d'Elisabeth ou d'Anne. Et puis les intrigues amoureuses échafaudées autour de la belle Clara m'ont parues un peu alambiquées et confuses.

Même si l'exercice n'est pas une brillante réussite, on ne peut que se réjouir de cette continuation dans la mesure où Sanditon promettait d'être un très bon roman, et que c'est assez frustrant de se contenter de 11 ou 12 chapitres.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Ce livre avait attiré mon attention sur l'étalage des nouveautés dans ma librairie favorite : QUOI UN JANE AUSTEN QUE JE N'AURAIS PAS ENCORE LU ??? !!! intriguée je l'ai donc attrapé, j'ai lu la 4e de couverture et en 5 min avait décidé que ce petit livre serait le prochain roman à rejoindre ma PAL ! trois jours après je le finissais, avec sur le visage ce sourire béta que me laissent tous les Jane Austen. Ce n'est qu'après que j'ai appris qu'en fait ce roman, resté inachevé à la mort de Jane Austen a été achevé par une autre dame il y a quelques années. Je l'ai donc relu pour vérifier si je ne trouvais pas le style différent à partir d'un moment, mais non !!! Cette dame a si bien compris Jane Austen et c'est si bien approprié son style d'écriture que je n'y ai vu que du feu !!!
Tout cela donne une petite perle de roman, avec une héroine, Charlotte, qui me fait vraiment penser à Elizabeth d'orgueil et préjugés. Elle est intelligente, jeune et fait preuve de beaucoup de critique( au bon sens du terme) par rapport aux personnes qui l'entourent.
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Pour commencer, un petit rappel rapide de l'histoire de ce livre: Jane Austen en a commencé l'écriture quelques mois avant sa mort mais n'a malheureusement pas eu le temps, ni la force de le terminer. Cela laissa place à de nombreuses spéculations et différents auteurs ont depuis décidé de l'achever, avec plus ou moins de brio.

Nous y rencontrons les Parker, un couple fort sympathique vivant à Sanditon et ayant décidés de faire de leur village, la nouvelle destination à la mode. Et pour lui faire découvrir toutes ses merveilles, ils y inviteront la jeune Charlotte Heywood, notre héroïne.



Je dois dire qu'avant même d'ouvrir cet ouvrage, j'étais déjà mal disposé envers lui, je plaide coupable. Non seulement j'ai adoré la version de Marie Dobbs mais les critiques des lecteurs anglais et américains me laissaient craindre le pire et déplorer, une fois de plus, les choix de Milady.

Pourtant, j'ai essayé de mettre tout cela de côté et de juger de façon impartiale mais les éléments perturbateurs et agaçants n'ont fait que s'enchaîner les uns après les autres et m'énerver d'autant plus.

le premier, et non des moindres, est qu'il n'est spécifié à aucun endroit quelle est la partie du texte écrite par Jane Austen. C'est déjà pour moi un manque de respect total et une mauvaise entrée en matière mais les choses ne s'arrangent pas vraiment avec la traduction de ce fragment. Passons sur ces petits inconvénients et concentrons nous sur la partie de Juliette Shapiro.

Dès que nous basculons de son côté, il se passe deux choses: au moins trois des personnages principaux changent complètement de caractère et pas cinq pages ont été tournées qu'une jeune fille est retrouvée échevelée dans les fourrées. Seriously????

du coup, vous êtes en train de vous demander pourquoi j'ai quand même mis 3 sur 5 à ce roman. J'ai beaucoup hésité je dois dire mais comme c'est souvent le cas avec ces austeneries, le livre en lui-même est sympathique et agréable et se lit facilement, ce qui explique cette note. Mais si je devais juger seulement de son rapport à notre auteur adorée, je n'aurais mis qu'1/5. Une fois encore, un auteur prend Jane Austen pour prétexte pour faire vendre ses livres, tout en écrivant quelque chose qui n'a rien à voir avec elle et ça m'agace. Si je comprends les motivations de ces auteurs et autres éditeurs, il faut bien se rendre compte que ceux que l'on prend pour des imbéciles une fois de plus, c'est nous. A vous de voir si vous êtes prêt à passer au-dessus de cela pour lire un livre agréable ou si c'est pour vous rédhibitoire.
Lien : http://janeausten.hautetfort..
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Terminé par Juliette Shapiro.

Sanditon, un village en plein essor sur la côte du Sussex, a besoin d'un médecin-chirurgien. Alors qu'ils cheminent sur la route en direction d'une petite ville pour en dégoter un et l'embaucher, Mr et Mrs. Parker ont un accident de carrosse. Il en résulte une cheville foulée pour Monsieur. Secourus par Mr Heywood, un propriétaire terrien témoin de la scène, ils sont obligés d'accepter pour quelques jours une invitation à résider dans sa demeure.
Enjoué, chaleureux et bavard, Mr Parker est intarissable sur Sanditon. Il voudrait que tout le monde connaisse et apprécie les charmes de ce petit coin qui se transforme en une station balnéaire suivant les ambitions de quelques notables…
Lorsque l'état de sa cheville leur permet de quitter la famille Heywood, Mr Parker propose alors à ses hôtes de prendre avec eux leur fille aînée de vingt-deux ans, Charlotte, pour lui faire découvrir Sanditon.
Charlotte voit en cette aubaine, l'occasion de découvrir une région et de rencontrer de nouvelles personnes. Durant le voyage, Mr Parker s'empresse de décrire un paysage superbe agrémenté de falaises, de plages, un village avec de belles boutiques, et les gens qu'ils croiseront. La plus "importante" de leur petite communauté est Lady Denham, une veuve fortunée de soixante-dix ans qui vit avec sa dame de compagnie, une jeune cousine désargentée.
Sanditon… un cadre enchanteur ! de nouvelles maisons plus pimpantes, plus modernes, grignotent le bord de mer, comme ces nouvelles cabines de bains. Et si la nostalgie pousse parfois à regretter l'ancienne vie, on peut compter sur Mr Parker pour enrailler ce sentiment et s'enthousiasmer avec lui du nouvel environnement.

Promenades vivifiantes, bienfaits des bains, visites courtoises, Charlotte s'amuse de ce quotidien et des gens qu'elle approche. Il faut dire qu'ils ont tous des personnalités bien affirmées, certaines franches, sans fard, comme Sidney Parker (frère de Mr Parker), et d'autres plus finaudes comme Sir Edward Denham (neveu de Lady Denham) qui s'essaie à séduire toutes les femmes avec ses emphases pédantes.
Le séjour n'a rien d'ennuyeux et présage de belles et étonnantes surprises…

Jane Austen a commencé ce roman en janvier 1817 et n'a pas pu le terminer car malade, elle est décédée quelques mois plus tard. le livre a donc été repris et terminé par d'autres auteurs…
La version que j'ai lue ne m'a pas trop séduite et je regrette. Y-a-t-il une grande différence avec les autres ?
J'ai aimé le début, l'esprit de l'histoire, l'entrain jovial et exalté des gens de Sanditon, j'ai retrouvé les sujets chers à Jane Austen, des similitudes avec des personnages de ses autres romans, la société du XIXème siècle qu'elle épingle avec une gentille ironie, le paysage balnéaire, les intrigues amoureuses avec ses quiproquos, une palette de sentiments comme la vénalité, l'avarice, la bêtise, la naïveté, la droiture, la sincérité… et je n'ai pas aimé la dernière partie du livre. Je ne sais exactement où la césure s'est faite, mais je peux comparer ma lecture à un soufflé. L'attention monte, monte, pour redescendre.
J'imagine que si Jane Austen l'avait repris et terminé, elle l'aurait façonné avec plus de vivacité et de détails, et je n'aurais vu aucune caricature à son oeuvre. Je ne demandais pas à retrouver l'ambiance de Bath comme elle l'a décrite dans "Northanger Abbey", car Sanditon n'a pas la même envergure, la ville se construit et elle a un charme bien à elle, mais j'aurais aimé plus de subtilité dans les portraits des personnages et dans les romances… Pourtant… Pourtant, tout était réuni et je suis encore à me demander pourquoi je n'ai pas été au rendez-vous…
Malgré ces bémols, ressentis très personnels, l'histoire est intéressante et fait sourire. Ce Mr Parker est tonique et c'est un plaisir de le voir stimuler l'économie de Sanditon. On peut dire de lui que c'est une bonne personne. le reste de sa famille est également plaisante à lire. Il a deux soeurs, Diana, Susan, et un frère, Arthur, hypocondriaques, de quoi ravir le lecteur, et un autre frère, Edward, qui est décrit comme un très bel homme, intelligent et fort sympathique. Je ne parlerai pas de Mrs Parker qui est presque inexistante… En ce qui concerne les autres personnages, Lady Denham est bien au devant de la scène. Riche, elle est la pingrerie personnifiée et fine mouche, car elle ne se laisse pas enjôler facilement. Son neveu Edward est un barbant de la pire espèce et sa petite cousine Clara qui lui sert de dame de compagnie est une petite souris un peu trop candide et pas très sincère. Bien d'autres seconds rôles ont une belle part et interviennent pour divertir le lecteur, et… il y a Charlotte. Charlotte représente un peu toutes les héroïnes de Jane Austen. Elle est intelligente, parfois légèrement moqueuse et a cette posture distante qu'Elizabeth Bennet (Orgueil et préjugés) prend lorsqu'elle analyse son entourage. Elle va jusqu'à ressembler à Emma Woodhouse (Emma) quand elle se méprend sur les idylles amoureuses… C'est peut-être sur elle que ma déception se tourne car je la voulais moins effacée, moins spectatrice de l'histoire.

On est exigeant qu'avec ceux qu'on aime… Plus tard, je lirai le "Sanditon" écrit par Jane et Mary Dobbs ; je voudrais comprendre et voir si on décèle plus les nuances ou si la fusion est complète…
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Sanditon est une découverte puisque je ne connaissais pas ce roman de Jane Austen. La première partie a été écrite par Jane Austen et l'autre partie par "une autre dame", Marie Dobbs. Je n'ai pas résisté à la tentation d'aller voir où se terminait la partie de Jane Austen après avoir lu quelques chapitres. Je ne me suis pas rendue compte du changement. Au final, Marie Dobbs a su poursuivre le roman avec le "style" Jane Austen et les éléments habituels de sa narration.

J'ai passé un très bon moment avec ce roman que j'ai savouré à petites doses pour l'apprécier au maximum. Ce qui m'a plu c'est l'histoire des stations balnéaires, tout commence au XIXème et les auteurs nous présentent la vie quotidienne de ces premiers "vacanciers". Les descriptions des paysages, de la découverte des algues et des coquillages sont excellentes. J'ai toujours eu un intérêt pour l'histoire des stations balnéaires alors ce livre m'a énormément plu.

La psychologie des différents personnages est très détaillée et l'histoire en elle-même est intéressante excepté un petit écart dans les derniers chapitres qui m'a semblé plus que maladroit mais je ne dévoilerai rien ici. On s'attache aux personnages qui évoluent dans cette société balnéaire. C'est une histoire un peu hors du commun par rapport à l'oeuvre de Jane Austen. J'ai eu également un coup de coeur pour la couverture (Les bains de Nicolas von Heideloff).
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Le roman s'ouvre alors que Mr Parker et son épouse se sont trompés de route (sans le savoir) et se retrouvent sur un fort mauvais chemin de campagne, si bien que leur voiture verse et que Mr Parker se foule la cheville. le gentleman farmer du coin, Mr Heywood, leur propose aussitôt de venir se reposer chez lui, où sa femme et ses enfants seront ravis de les accueillir. Les Parker y passent plusieurs jours, le temps que la cheville de Monsieur se remette. Pleins de gratitude pour leurs hôtes, ils invitent en remerciement l'aînée des demoiselles Heywood, Charlotte, à venir passer quelques temps chez eux, à Sanditon.

Le début est génialissime. Si Jane Austen avait pu finir ce livre, ç'aurait peut-être été son meilleur. J'ai été vraiment conquise. Les personnages sont admirablement croqués, l'humour est extraordinaire et l'héroïne est déjà très attachante. le roman se dirigeait à mon avis vers le même style que Northanger Abbey : la satire. Sans être méchante, Jane ne l'est jamais, mais en mettant en relief les défauts de son époque juste ce qu'il faut, en exergue le ridicule où il existe, elle fait rire. Là, il est question de la mode des stations balnéaires et des personnes qui adorent y passer l'été, en particulier les hypocondriaques. le sujet du roman s'annonçait donc très léger, avec tout de même une petite intrigue entre deux personnages secondaires à peine esquissée.

Quand on passe à « l'autre dame », le mieux est de ne pas savoir à quel moment s'opère le changement. J'ai été spoilée sur ce point par une chronique, et c'est bien dommage. Pour profiter un maximum du roman, il vaut mieux ignorer le passage d'une auteure à l'autre. D'ailleurs, j'ai trouvé qu'on ne ressentait pas le changement immédiatement, mais petit à petit des défauts apparaissent qui étaient complètement absents au début. Il y a quelques paragraphes « inutiles », des descriptions ou des réflexions dont on sait que Jane Austen ne les aurait pas faites. Il y a surtout un aspect qui m'a gênée tout le reste de ma lecture, qui est l'emploi trop fréquent des prénoms dans la narration. Il est écrit « Sidney » au lei de « Mr Sidney Parker », ce qui convient bien mieux… Il n'y a pas non plus le respect des règles pour les demoiselles. Ce devrait être « Miss Parker » pour l'ainée et « Miss Diana » pour la cadette, mai là c'est « Miss Susan » et « Miss Diana ». Ce sont des erreurs que je trouve difficilement pardonnables.

Néanmoins, l'écriture est très correcte, c'est l'une des plus réussies que j'ai lue. le rapprochement avec le style d'Austen est souvent réussi, j'ai vu peu d'écarts, même s'il manque de cette vivacité et de cette ironie austenienne, mais globalement j'ai trouvé que c'était un très bel effort de ce point de vue, surtout quand on compare à d'autres austeneries… Sur les personnages, manifestement la deuxième auteure a essayé de se raccrocher aux quelques éléments donnés par Austen, mais s'éloigne parfois, volontairement ou non, je ne sais pas. Sa Charlotte finit par ressembler un peu trop à Elizabeth Bennet, le caractère calme en plus. Elle pousse parfois trop loin le caractère du personnage de Sidney Parker, mais j'avoue l'avoir beaucoup apprécié. de la même façon, elle force un peu le trait sur tous les Parker (sauf Arthur), et au bout d'un moment on oublie leur gentillesse devant les couches de ridicule ajoutées par l'auteure. J'ai bien aimé Miss Lambe. Par contre, je pense que les soeurs Beaufort n'ont pas été utilisées à bon escient. Jane Austen avait sûrement des projets plus poussés pour elles deux. Quant à Miss Clara Brereton et aux Denham, je suis très circonspecte sur les choix de l'auteure. Je prêterai une attention toute particulière à ce qui est dit par Austen à leur sujet quand je relirai sa version inachevée. En tout cas, il est clair que sur Sir Edward, « l'autre dame » est allée bien trop loin et s'est discréditée à mes yeux.

Concernant la qualité des péripéties qui jalonnent l'histoire et des relations entre les personnages, elle est variable. Par exemple, j'approuve totalement le choix fait pour Mr Arthur Parker. La résolution de l'intrigue autour de Mr Brudenall n'est pas quelque chose qu'Austen aurait écrit je pense, car elle ne l'aurait pas cautionné, elle aurait privilégié une autre solution, mais c'était suffisamment bien amené et argumenté pour ne pas choquer, et ça m'a plu. Par contre, là où je dis clairement NON, c'est pour la toute fin, le chapitre 29. Alors que tout allait bien, que j'étais ravie de ma lecture, ça devient tout à coup du grand n'importe quoi et ça gâche le plaisir. J'essaierai de me rappeler du livre en omettant cette péripétie désastreuse, ridicule, capillotractée et même franchement impossible. Les réactions de Charlotte ne sont pas non plus plausibles à ce moment-là. C'est vraiment dommage et ça m'a beaucoup déçue, c'était parfaitement inutile de ruiner la fin comme ça.

Pour résumer ce long avis, le début de Sanditon est merveilleux, Jane Austen était au meilleur de sa forme intellectuellement. La suite présente de nombreuses qualités pour une austenerie, mais elle présente à mon avis un défaut rédhibitoire qui empêche de se laisser aller à rêver en se disant que Jane aurait peut-être tourné son histoire de cette façon. Je conseille néanmoins cette lecture très agréable, en vous mettant en garde contre la quasi-fin, qui est un non-sens complet pour les puristes.
Lien : http://sans-grand-interet.co..
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J'ai terriblement honte de l'avouer mais les onze premiers chapitres de Sanditon, ceux-là même écrit par Jane Austen avant son décès prématuré, m'ont paru longs comme un jour sans pain. Je m'ennuyais ferme face à ces palabres incessants autour d'une station balnéaire de la province anglaise. Ce n'est que passée la grosse moitié du roman, au moment où s'amorcent les histoires d'amour entre les différents personnages, que j'ai commencé à accrocher à l'histoire, qui, pour le coup, prend presque des allures de vaudeville ou de comédie ballet digne du Tartuffe de Molière.

Le cadre de l'histoire, une station balnéaire qui tente d'attirer la clientèle et de devenir à la page, est original et se prête assez bien aux péripéties amoureuses de l'intrigue. J'ai beaucoup aimé assister aux bains des dames de l'époque, que de préparatifs et de matériel dont une cabine tirée par un cheval, pour seulement quinze minutes de barbotage ! A l'époque se baigner était bien compliqué et nécessitait bon nombre de complications !

L'évolution subtile du personnage de Charlotte, un personnage qui restera étiqueté comme « peu sympathique » dans ma mémoire, je le crains, fut aussi une bonne surprise pour la lectrice que je suis. Toujours prompte à juger les autres voire à les regarder de haut, la narratrice manque indubitablement de chaleur humaine et il est bien difficile d'entrer en résonnance avec elle. Elle m'a souvent fait penser à Emma. Cependant, il est indéniable que c'est le regard tantôt amusé, ironique, moqueur ou complice que la raisonnable Charlotte pose sur tous les personnages de l'histoire et sur leurs incessants chassés-croisés qui donne sa saveur piquante et son humour grinçant au récit. Dés lors sa distance m'apparait comme nécessaire au bon déroulement d'une intrigue qui se plait à mettre à mal ses principaux protagonistes. Il faut dire que Sanditon abrite une galerie de personnages tous plus ridicules les uns que les autres ou presque mais chacun à leur manière. La plupart sont bourrés de défauts que les deux auteures se plaisent à exagérer pour notre plus grand plaisir, vaniteux, hâbleurs, paresseux, désoeuvrés, hypocondriaques, mêle-tout et j'en passe ! Les personnages de Sanditon sont loin d'être des êtres parfaits, bien au contraire. Même Charlotte et Sidney, qui compose le couple principal, ont bien des défauts. Birn qu'il ne vaille pas un Darcy, Sydney est un héros assez charmant et intéressant à suivre dans le récit, d'autant qu'on se pose beaucoup de questions sur lui et sur ses motivations jusqu'à un stade avancé de l'intrigue. J'ai aussi beaucoup apprécié la présence de ses deux meilleurs amis dans l'histoire. Et je dois dire que l'imbuvable Lord Edward m'a beaucoup divertit par sa sottise. de même que l'avare et acariâtre Lady Denham ou les malades imaginaires, c'est-à-dire les frères et soeurs Parker.

Tout ceci constitue un échantillon sociétal haut en couleur qui donne tout son sel au récit.

Le dénouement m'a réellement surprise car j'étais loin d'avoir deviné la vérité. Comme toujours, la trame narrative emmêle habilement les relations humaines et amoureuses en opposant bien des obstacles aux élans du coeur et aux relations sentimentales. Rien n'est jamais simple pour les amants chez Jane Austen : rivalité, empêchement social, respect des convenances… c'est ce qu'on retrouve ici encore une fois pour notre plaisir. La ligne de démarcation entre la rédaction de Jane Austen (les onze premiers chapitres) et celle de sa successeuse est invisible et le style est suffisamment homogène pour se lire agréablement.

Si je ne suis pas entièrement conquise par Sanditon c'est parce que le roman met beaucoup de temps à démarrer, la mise en place des personnages est très longue et il s'attarde trop sur les affaires de peu d'importance de la bonne société de l'époque, la seconde moitié (bien que rédigée par une autre dame que Jane Austen) m'aura tout de même relativement convaincue de poursuivre ma lecture et j'y aurai pris un plaisir mesuré mais réel.
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J'ai adoré... Rien d'autre à dire
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