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Oeuvres inachevées
Liste créée par Alzie le 02/12/2017
61 livres. Thèmes et genres : inachevé , littérature , peinture , sculpture , histoire de l'art

"La mort et la frivolité nous condamnent à l'inachèvement". (Roger Grenier, Le palais des livres, L'inachevé, Folio, p. 129).

Intentionnel ou non c'est parfois de l'inachèvement d'une oeuvre que peut surgir un surcroît d'émotion pour son admirateur...

A côté de quelques réflexions d'ordre esthétique illustrant le thème, cet ensemble qui touche aussi des oeuvres peintes et sculptées s'intéresse plus particulièrement à la littérature et tous ses genres. Créations littéraires inabouties, interrompues, abandonnées ou non, destinées ou non à la publication, connues à titre posthume ou d'autres, pour lesquelles l'inachèvement constitue le motif même.

Deux récentes lectures sont à l'origine de cette liste : "Stendhal" de G. T. Di Lampedusa et "Le Palais des livres", un recueil d'essais signé Roger Grenier. Stendhal peut être considéré en effet comme un des champion de la création littéraire inachevée, thème que Roger Grenier décline également dans son essai passionnant, "l'Inachevé", partie du recueil sus-mentionné qui m'a inspiré la liste.

-En cours décembre 2017. Toutes suggestions bienvenues.



1. L'Inachevé
Claude Lorin
4.50★ (6)

Qu'appelle-t-on oeuvre inachevée ? Qu'est-ce que terminer une toile, finir un roman, achever une sculpture ? Quel sens a l'abandon d'une oeuvre ? Dans sa fascination pour le tout et la beauté accomplie, l'esthétique classique refuse de poser ces questions. Totalitaire, elle a imposé le silence sur des oeuvres imparfaites" de Michel-Ange, Stendhal ou David.Face à ce despotisme, l'époque contemporaine réclame l'inachevé qui n'est plus accident mais passion des formes tâtonnantes, itinérantes, toujours en constitution. Avec Kandinsky, Ernst, Joyce, Céline, Nietzsche et tant d'autres, l'inachevé, le fragment, la trace triomphent des pensées systématiques et témoignent de l'impérissable désir de représenter la vie qui n'a ni commencement ni fin. C'est toute l'épopée récente de l'imagination humaine qui nous est ici offerte."
2. Lucien Leuwen
Stendhal
3.79★ (2184)

"Lucien Leuwen, tel qu'il nous est parvenu, c'est-à-dire privé d'environ la moitié de son développement, est malgré cela l'oeuvre la plus longue de Stendhal. Nous disposons en outre de notes autographes proposant trois conclusions au livre, toute différente l'une de l'autre." (Extrait : Giuseppe Tomasi Di Lampedusa, Stendhal, p. 95).
3. Lamiel
Stendhal
3.53★ (142)

"Lamiel nous est parvenu à un stade beaucoup moins avancé que Lucien Leuwen. C'était l'oeuvre à laquelle Stendhal travaillait lorsqu'il mourut. Les trois premiers chapitres sont au complet et de tout premier ordre en tant que description et interprétation de la vie de l'aristocratie sous la Restauration. Nous connaissons le sujet de l'ensemble du roman qui aurait pu être d'un extrême intérêt, étant donné qu'il voulait représenter un Julien Sorel en jupon, c'est-à-dire l'histoire d'une jeune fille ambitieuse, belle, avide de plaisirs et, qui après avoir frôlé les plus grands succès, finit par se précipiter volontairement dans les bas-fonds sociaux où elle sera assassinée. [...]" (Extrait : Giuseppe Tomasi Di Lampedusa, Stendhal, p. 99).
4. Souvenirs d'égotisme
Stendhal
3.79★ (98)

"Les Souvenirs d'égotisme, écrits d'un seul jet, en une semaine, au cours de l'année 1832 à Civitavecchia, sont les réflexions de Stendhal sur son propre caractère et sur sa propre vie. En les écrivant, il déclare formellement qu'il renonce à toute maîtrise technique ; mais, fort heureusement il n'y arrive pas. Un champion de natation ne peut oublier qu'il sait nager. Les Souvenirs d'égotisme sont l'une des meilleures improvisations de Stendhal, semée de portraits incisifs de ses amis comme de ses ennemis, de "rêveries" sur les aléas de la vie, et où le récit n'est qu'un tissu serré d'anecdotes magistralement racontées." (Extrait : Giuseppe Tomasi. Di Lampedusa, Stendhal, p. 101)
5. Vie de Henry Brulard
Stendhal
3.73★ (717)

"Une oeuvre d'une sincérité absolue, soutenue par un rythme poétique intérieur où l'irruption du présent de l'homme de cinquante ans qu'il était, apporte une note de tristesse dans l'insouciance juvénile, où tout événement est toujours présenté sous l'angle de la sensation, et où l'abandon propre au rêve est interrompu à chaque instant par la méfiance de l'homme mûr. [...] Vie de Henry Brulard intime, qu'il destinait à un éternel secret." (Extrait : Giuseppe Tomasi Di Lampedusa, Stendhal, p. 102 - 103.)
6. Romans inachevés présentés par le Stendhal Club
Stendhal
4.00★ (14)

Aucun volume consacré aux écrits inachevés de Stendhal n?est disponible depuis 1968. C?est pour combler ce manque que la collection des Cahiers Rouges publie ce recueil. Y sont réunies onze ébauches de romans : Le Juif, Le Lac de Genève, Paul Sergar, Une Position sociale, Madame Tarin, Le Conspirateur, Philibert Lescale, Imagination, Féder, Le Chevalier de Saint Ismier, Don Pardo. Les personnages principaux de chacune de ces histoires sont des héros stendhaliens qui n?ont rien à envier au charme de Julien Sorel, ni au courage de Fabrice del Dongo pas plus qu?à la fougue de Lucien Leuwen : un juif errant à travers la France en quête de fortune et d?amour, le jeune chevalier de Saint Ismier, pour qui seul compte l?honneur et le courage, ou encore l?ambitieux Féder, qui devient un des plus célèbres peintres de Paris grâce à sa femme. Ces textes sont introduits et présentés par une longue conversation entre trois membres du Stendhal Club, fondé par Charles Dantzig en 2011 et dont la revue « éventuellement annuelle » a déjà eu deux numéros : Charles Dantzig, Dominique Fernandez et le jeune éditeur Arthur Chevallier, représentant trois générations d?amoureux de Stendhal.
7. Stendhal
Giuseppe Tomasi di Lampedusa
4.00★ (17)

Excellent texte de G. T. di Lampedusa sur Stendhal, une Conférence donnée par l'auteur à des étudiants et retrouvée après sa mort. Publiée la première fois en 1959 à Florence dans la revue Paragone. Lecture recommandée à tous les amoureux de Stendhal.
8. Proust inachevé. Le dossier "" Albertine disparue "".
Nathalie Mauriac Dyer
La dactylographie d?« Albertine disparue » corrigée par Proust en 1922 (Grasset, 1987) a révélé à un degré encore insoupçonné l?inachèvement d?À la recherche du temps perdu à la mort de son auteur, déstabilisant le discours critique. Le présent ouvrage dresse le bilan de la question. Il retrace la genèse du texte en 1922, en la resituant dans le contexte d?une ambitieuse série éditoriale comptant jusqu?à « cinq, sinon six » Sodome et Gomorrhe. Il dégage la pertinence de gestes d?écriture qui mettent en ?uvre une refonte méditée de l?« épisode » d?Albertine, et jette les bases d?une herméneutique de l?inachevé : c?est en fonction de la poétique de la préparation et de l?esthétique du renversement qu?on peut discerner les horizons du texte. Dénouant pour les renouer plus serrés les fils de la composition, Proust nous a légué deux Recherche contradictoires. La tradition éditoriale posthume héritée de Robert Proust, dont on dresse ici le bilan, a fait connaître la première. Cet ouvrage commence la critique de la seconde.
9. L'original de Laura (C'est plutôt drôle de mourir)
Vladimir Nabokov
2.78★ (37)

Texte inachevé composé dans la souffrance et la perspective d'une mort prochaine, "L'originale de Laura" présente l'ébauche d'un enchevêtrement de récits. L'auteur de Lolita reprend ici certains des éléments qui ont fait le succès de son plus célèbre roman. Flora n'est certes pas une nymphette, mais elle ressemble à s'y méprendre à une Lolita qui ne serait pas morte dans les neiges de l'Alaska. Capricieuse, frivole, elle épouse un homme beaucoup plus âgé qu'elle, un professeur de psychologie appliquée, mais collectionne ouvertement les amants; l'un d'eux la prend pour modèle d'une de ses héroïnes, Laura, dans un roman où figure aussi en bonne place le mari vieillissant. Celui-ci, harcelé par la souffrance, s'ingénie, au moyen de certains exercices, à s'effacer, à se gommer mentalement. L'auteur, dont les exigences esthétiques étaient très élevées, nous permet, malgré lui, de percevoir à distance, entre les lignes, entre les fiches, l'ultime souffle d'un romancier de génie.
10. Pensées
Blaise Pascal
3.79★ (4903)

"Quel casse-tête nous a légué Pascal avec ses Pensées ! On a eu beau les tourner et les retourner de toutes les façons, les redistribuer dans tous les ordres possibles, elles ne sont pas une oeuvre posthume. Ce ne sont que les papiers, les notes de quelqu'un qui projetait d'écrire une Apologie de la religion chrétienne. Mais ce n'est même pas un brouillon de cette Apologie." (Extrait : Roger Grenier, Le Palais des livres, Ai-je encore quelque chose à dire ?, p. 156.)
11. Le Château
Franz Kafka
4.03★ (5375)

Kafka laisse tomber subitement l'écriture du château en 1922.
12. Le Premier Homme
Albert Camus
4.16★ (5147)

"Dans ses notes pour "Le Premier Homme", Camus écrivait :" Le livre doit être inachevé." Sa fin prématurée dans un accident d'auto, a donné à cette note un sens tragique. En fait, Camus voulait dire qu'il imaginait un monument, une sorte de Guerre et Paix, embrassant une vie d'homme et l'histoire d'un siècle, avec ses convulsions, ses guerres, une épopée qui resterait ouverte. Il n'a eu le temps d'en écrire que le début, pas même, le brouillon du début. Et ces pages ont été lues comme une émouvante histoire d'enfance, qui a touché les lecteurs mieux peut-être que ses oeuvres plus écrites, plus construites, plus volontaires. [...]" (Extrait : Roger Grenier, Le Palais des livres, Ai-je encore quelque chose à dire ? Folio, p. 156 - 157.)
13. Le palais des livres
Roger Grenier
3.67★ (80)

Un recueil très intéressant réunissant plusieurs essais de Roger Grenier (mort le 8 novembre 2017), résistant puis collaborateur et ami d'Albert Camus à Combat, devenu conseiller littéraire chez Gallimard. L'un de ses essais, "L'inachevé", m'a permis notamment d'enrichir cette liste.
14. Les Inachevées. Le goût de l'imparfait
Isabelle Miller
Chaque chapitre de ce livre, qu'il évoque un roman de Truman Capote ou Les Esclaves de Michel-Ange, le théâtre de Balzac ou l'album perdu du Velvet Underground, raconte de façon savoureuse l'histoire singulière d'un inachèvement, les conditions de création d'une oeuvre, les motivations et le projet d'un artiste, les difficultés rencontrées : histoires d'amour, d'argent, de pouvoir, de création. Les oeuvres inachevées exposent leurs blessures et leurs pansements : les échafaudages, les difficultés, les abandons de l'artiste. Elles sont dans l'entre-deux, entre le premier jet et le chef-d'?uvre. Plus que les ?uvres achevées, elles révèlent les secrets de fabrication, ou du moins le laissent croire. De Partie de campagne de Jean Renoir à Turandot de Puccini, des tableaux de Turner au dernier film de Marilyn, de la basilique de Sienne à la célèbre Sagrada Familia de Barcelone, temple de l'inachèvement, et jusqu'à l'énigmatique 53 jours de Georges Perec, c'est à une suite de voyages saisissants dans l'histoire de l'art que nous convie ce livre. Docteur en littérature et sémiologie, Isabelle Miller est l'auteur d'un premier roman intitulé Le Syndrome de Stendhal (Sabine Wespieser éditeur, 2003).
15. Bouvard et Pécuchet
Gustave Flaubert
3.78★ (4337)

Bouvard et Pécuchet est une Odyssée. La littérature (profane - c'est-à-dire la vraie) commence avec Homère (déjà grand sceptique) et toute grande ?uvre est soit une Iliade, soit une Odyssée, les odyssées étant beaucoup plus nombreuses que les iliades : le Satiricon, La Divine Comédie, Pantagruel, Don Quichotte, et naturellement Ulysse (où l'on reconnaît d'ailleurs l'influence directe de Bouvard et Pécuchet) sont des odyssées, c'est-à-dire des récits de temps pleins. Les iliades sont au contraire des recherches du temps perdu : devant Troie, sur une île déserte ou chez les Guermantes.
16. Suite française
Irène Némirovsky
4.18★ (4268)

Écrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard? Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et les frustrations des habitants se réveillent? Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation, enrichi de notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky, Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire.
17. ''53 jours''
Georges Perec
3.89★ (118)

53 jours est le roman auquel Georges Perec travaillait au moment de sa mort, survenue le 3 mars 1982. Le livre est publié ici intégralement, dans une édition établie par Harry Mathews et Jacques Roubaud. Il comprend, d'une part, ce que Georges Perec avait déjà rédigé et qui recouvre onze des vingt-huit chapitres prévus ; d'autre part, un abondant dossier de notes et de brouillons laissés par l'auteur, permettant le déchiffrement du reste du livre. Il a par ailleurs été prélevé dans les notes concernant les dix-sept derniers chapitres, celles qui étaient susceptibles de permettre aux lecteurs passionnés par la narration de reconstituer sans difficulté l'ensemble de l'histoire.
18. Le Lieutenant-Colonel de Maumort
Roger Martin du Gard
4.64★ (32)

Le roman du colonel de Maumort est une ?uvre monumentale, Martin du Gard y a travaillé de 1941 à sa mort, en 1958. Il pressentait qu'elle serait posthume, mais il en souhaitait la publication. Son héros, Maumort, né en 1870, passe sa jeunesse à la campagne, dans le Perche. Ensuite, à Paris, il est hébergé par un oncle qui fréquente tout ce que l'Université et l'Institut comptent de grands hommes : Renan, Leconte de Lisle, Berthelot. Il participe à la conquête du Maroc, fait la guerre de 1914-1918, et organise la Résistance dans le Lot pendant l'Occupation. Durant toute sa vie, Maumort tient des carnets, un journal. Après une attaque, sa vie devient intenable, et il envisage le suicide. On retrouve le Martin du Gard des Thibault, avec son don de créer des personnages auxquels on s'attache. Pour la première fois, il aborde avec une liberté complète les problèmes de la sexualité, et notamment ceux de l'homosexualité. Une des grandes idées du roman est que tout homme a deux vies, sa vie sociale et sa vie secrète. Faute de connaître la seconde, on ne connaît généralement pas les gens, même les plus proches.
19. Quelque part dans l'inachevé
Vladimir Jankélévitch
4.23★ (117)

Quelque part dans l'inachevé... Comment mieux saisir que par cette phrase de Rilke l'insaisissable Jankélévitch. Un philosophe qui ressemble à un poète. Un écrivain qui est un musicien. Stimulé par les questions de Béatrice Berlowitz, il entrouvre enfin son domaine ; celui de l'impalpable, de l'étincelle fugace, du vague à l'âme, de la nostalgie ; il laisse s'épancher le monde secret qui habite au coeur de son oeuvre. On parle d'amour et d'humour, de musique et de silence, de morale et de politique, de réminiscences et d'innocence. Le lecteur s'apercevra vite que ces entretiens, ce dialogue, sont tout le contraire de ce que produit de nos jours le magnétophone, instrument trop précis, trop fidèle et pour tout dire vulgaire. Il s'agit d'un livre écrit, ce qui garantit une plus haute fidélité, et peut-être bien d'une oeuvre d'art.
20. Révélations de l'inachèvement : Léonard de Vinci
André Green
"Quant à Léonard de Vinci, Vasari soutient qu'il "aurait été très loin dans le savoir et l'approfondissement de la culture s'il n'avait été si capricieux et instable ; il entreprenait des recherches dans des domaines différents et, une fois commencées, il les abandonnait." Freud pense que l'inachèvement est le "symptôme" majeur chez Léonard." (Roger Grenier, "Le Palais des livres", l'inachevé, Folio, p. 142.)
21. Rodin, la chair, le marbre
Éditions Hazan
A l'occasion de l'exposition Rodin. L'exposition du centenaire au Grand Palais du 22 mars au 31 juillet 2017, remise en vente de ce catalogue officiel de l'exposition Les marbres de Rodin, au musée Rodin, à Paris, du 24 mai 2012 à janvier- février 2013.Rares sont les ouvrages de référence consacrés au marbre : ce catalogue entend combler une importante lacune en faisant, notamment, découvrir la fabrique du marbre (fournisseurs, praticiens?) sous un angle peu étudié jusqu'alors. À travers un parcours chronologique inédit permettant d'apprécier l'évolution des recherches de l'artiste, c'est une véritable investigation plastique et historique qui s'offre au lecteur, au fil d'un parcours illustré qui aide à renouveler le regard sur ce pan de l'oeuvre d'Auguste Rodin. Dans une esthétique qui reste, encore en cette fin du XIXe siècle, étroitement liée à la mimesis (imitation), et se doit de rechercher l'illusion de la vie et de la chair, le marbre est le matériau par excellence de cette imitation. Il favorise une des caractéristiques de l'art de Rodin, sa capacité à jouer de la lumière et des ombres, des clairs-obscurs et des parties plus ou moins saillantes. Ce côté coloriste de sa sculpture l'a fait souvent comparer au Corrège, l'un des grands maîtres italiens de la Renaissance de l'école de Parme. Cette exposition sur ses marbres et l'ouvrage qui l'accompagne restituent l'évolution du « style » de Rodin dans l'exploitation de ce matériau : du fini, du précis voire du peaufiné au flou, au non finito (l?aspect brut inachevé), et à la multiplication dans le travail de toutes ces traces que l'artiste, pour répondre à la tradition, aurait dû effacer au fur et à mesure de son travail, au nom du credo classique fondé sur l'idéal de transparence mimétique. Le non finito, marque de l'art de Rodin, dès les années 1886, est autant une réflexion sur l'inachèvement que sur la trace. Une partie de l'ouvrage est consacrée à la photographie et montre comment ont été regardées ces oeuvres.   
22. Michel-Ange et Rodin
Georg Simmel
3.50★ (13)

Le texte est assez court mais d'une densité, d'une nécessité et d'une urgence qui ont peu d'équivalents. Il associe deux noms, Michel-Ange et Rodin. Mais au-delà de l'étude comparative, ce texte, écrit par Georg Simmel en 1911, sonde et touche l'essence de la sculpture. Il en détermine la singularité absolue telle que Michel-Ange l'a portée jusqu'à son point le plus bouleversant, telle que Rodin a su en saisir et tailler le mouvement." (Daniel Dobbels, Libération)"
23. Les Esclaves : Michel-Ange
Jean-René Gaborit
5.00★ (2)

"Ainsi que l'écrit Elie Faure : "quand il avait fait la moitié d'un colosse, le colosse était dépassé, d'autres tourments, d'autres victoires, d'autres défaites réclamaient leur tour. il n'achevait presque jamais ses statues, ses ensembles monumentaux." (Extrait : Roger Grenier, Le Palais des livres, l'inachevé, Folio, p. 142.)
25. Le petit ouvrage inachevé
Paul Léautaud
3.42★ (41)

Pendant près de vingt ans, Le Petit Ouvrage inachevé aura tenu une grande place dans les pensées, les réflexions, les rêveries de Paul Léautaud. Dès la fin de 1935, dans une lettre à Marie Dormoy, il écrivait : " Je me suis remis ces deux ou trois soirs - j'ai bien tort car j'ai plus pressé à faire - à ce travail que tu sais, que tu as vu sur ma table, que je t'ai demandé de laisser, qui t'intrigue, dont tu es si curieuse. J'écris ces choses avec plaisir, comme j'écris toujours quand je suis en état de désir. " Il voulait cette ?uvre courte, nerveuse, n'exprimant que le strict nécessaire, mais ne dissimulant rien. Jamais totalement achevé - mais Léautaud le voulait ainsi -, ce texte, dont il disait lui-même qu'il lui plaisait beaucoup, ne fut publié qu'en 1964, à quelques centaines d'exemplaires, aux éditions du Bélier, puis en 1987 par Arléa.
26. Le roman inachevé
Louis Aragon
4.08★ (1415)

Ce poème s'appelle « Roman » : c'est qu'il est un roman, au sens ancien du mot, au sens des romans médiévaux ; et surtout parce que, malgré le caractère autobiographique, ce poème est plus que le récit - journal ou mémoires - de la vie de l'auteur, un roman qui en est tiré. Il faut le lire dans le contexte de l'?uvre d'Aragon. Il s'agissait ici d'éviter les redites : on n'y trouvera pas le côté politique des Yeux et la Mémoire ou les heures de la Résistance de La Diane française ou du Musée Grévin. Le domaine privé, cette fois, l'emporte sur le domaine public. Même si nous traversons deux guerres, et le surréalisme, et bien des pays étrangers. Poème au sens des Yeux et la Mémoire, ce Roman inachevé ne pouvait être achevé justement en raison de ces redites que cela eût comporté pour l'auteur. Peut-être la nouveauté de ce livre tient-elle d'abord à la diversité des formes poétiques employées. Diversité des mètres employés qui viendra contredire une idée courante qu'on se fait de la poésie d'Aragon. Il semble que, plus que le pas donné à telle ou telle méthode d'écriture, Aragon ait voulu marquer que la poésie est d'abord langage, et que le langage, sous toutes ses formes, a droit de cité dans ce royaume sans frontières qu'on appelle la poésie. Plus que jamais, ici, l'amour tient la première place.
27. l'inachevé
Anne Walter
3.75★ (8)

La narratrice se souvient qu’en ce dernier hiver de guerre, elle ne trouvait à oublier les engelures, la faim, l’agonie du milieu familial que dans ses relations avec une condisciple, fille d’un couple juif. Dans le salon de ces gens trônait une toile de Klimt représentant, en sa jeunesse, la grand-mère illuminée par une expression qui exaspérait chez les fillettes, quand elles allaient épier le portrait, le sentiment de leur incomplétude et l’espérance d’un retour à ce monde féerique. Et puis, un jour, ont disparu le couple, leur fille, le tableau… Si Anne Walter s’écarte ici des thèmes auxquels ses romans nous avaient habitués, elle met au service de la nouvelle trame une "grâce d’écrire", chère à Marcel Arland, qui lui est coutumière, écriture tout en litotes subtiles, traversée d’images justes, éblouissante par son économie même.
28. Sanditon
Jane Austen
3.64★ (449)

En ce début du XIXe siècle où la bonne société anglaise découvre les bienfaits des bains de mer, les Parker se sont mis en tête de faire, de la paisible bourgade de Sanditon, une station balnéaire à la mode. Invitée dans leur magnifique villa, la jeune Charlotte Heywood va découvrir un monde où, en dépit des apparences "très comme il faut", se déchaînent les intrigues et les passions. Autour de la tyrannique lady Denham et de sa modeste pupille Clara gravitent les demoiselles Beaufort, le ténébreux Henry Brudenall et quelques autres jeunes gens parmi lesquels se détache l'étincelant Sidney Parker, peut-être le véritable meneur de jeu d'une folle ronde des sentiments. Observatrice avisée, Charlotte saura-t-elle demeurer spectatrice ? Le coeur ne va-t-il pas bouleverser les plans de la raison ? A sa mort en 1817, la grande romancière anglaise laissait cette oeuvre inachevée. Une romancière d'aujourd'hui a relevé le défi de lui donner un prolongement. Un exercice périlleux, mené à bien dans la plus remarquable fidélité, avec autant de tact que de brio.
29. Le mystère d'Edwin Drood
Charles Dickens
3.84★ (229)

Le Mystère d'Edwin Drood est le dernier roman de Charles Dickens, mort en 1870 avant d'avoir pu l'achever. La narration est centrée sur la disparition inexpliquée du jeune Edwin Drood, en apparence comblé par son oncle John Jasper, maître de choeur à la cathédrale de Cloisterham, ainsi que par la perspective d'un mariage avec l'orpheline Rosa Bud. Jasper mène tout d'abord l'enquête, mais suscite bien vite les soupçons du lecteur, car il mène une double vie, opiomane à ses heures et amoureux de Rosa. De surcroît, Jasper ignorait qu'Edwin et Rosa avaient rompu leurs fiançailles, la veille même de la disparition... Le texte de Dickens s'arrête avec l'apparition d'un détective prétendant s'appeler Datchery, dont la crinière blanche laisse à penser qu'il est, sous un déguisement, un personnage déjà connu du lecteur... Depuis plus d'un siècle, lecteurs, écrivains et critiques tentent d'élucider l'énigme. Edwin Drood a-t-il simulé sa propre disparition ? S'il est mort, qui l'a tué ? Qui est Dick Datchery ? Qui Rosa choisira-t-elle d'épouser ? Une suite est publiée aux États-Unis dès 1871, une autre deux ans plus tard en Angleterre, écrite « par l'intermédiaire d'un médium ». Plusieurs fins ont été proposées, notamment par Chesterton, Jean-Pierre Ohl, Jean Ray ou Dan Simmons (Drood, Robert Laffont, 2011). C'est la solution de l'écrivain belge Paul Maury (publiée en 1956), alias Paul Kinnet, auteur de polars, que reproduit la présente édition.
30. Rêveries du promeneur solitaire
Jean-Jacques Rousseau
3.67★ (5276)

Lorsqu'il commence à écrire les Rêveries à l'automne 1776, Rousseau est un vieil homme proche de la mort, presque pauvre, célèbre dans toute l'Europe et pourtant assuré que l'espèce humaine le rejette. II continue cependant d'écrire et les Rêveries sont à ses yeux la suite des Confessions. Mais il ne s'agit plus désormais de raconter sa vie ni de s'expliquer aux autres pour dévoiler sa vraie nature. Les souvenirs épars qui remontent maintenant à sa mémoire, c'est pour lui-même qu'il les consigne dans une prose souvent admirablement poétique.
31. Aurélia
Gérard de Nerval
3.72★ (1114)

" Une dame que j'avais aimée longtemps et que j'appellerai du nom d'Aurélia, était perdue pour moi. Peu importent les circonstances de cet événement qui devait avoir une si grande influence sur ma vie. Chacun peut chercher dans ses souvenirs l'émotion la plus navrante, le coup le plus terrible frappé sur l'âme par le destin ; il faut alors se résoudre à mourir ou à vivre : - je dirai plus tard pourquoi je n'ai pas choisi la mort. " A la différence du narrateur, Nerval choisit la mort un jour de janvier 1855, laissant Aurélia inachevé. Le récit, qui ne dissocie pas le rêve et la vie mais au contraire les réunit - c'est son sous-titre -, affirme la quête de l'unité perdue par un Je qui raconte et commente tour à tour l'expérience qu'il entend dépasser dans une harmonie retrouvée.
32. Citadelle
Antoine de Saint-Exupéry
4.06★ (946)

Citadelle, oeuvre posthume publiée en 1948, constitue la " somme " de Saint-Exupéry et rassemble les méditations de toute une vie. Michel Quesnel, avec Pierre Chevrier, avait établi le texte de la première publication. Dans cette nouvelle édition abrégée, il a réussi à distinguer et mettre en lumière les thèmes essentiels qui illustrent cet ouvrage et il nous livre les secrets, les modulations d'une pensée originale et poétique. Saint-Exupéry envisageait la traversée de Citadelle à la façon de ces promenades " dans une campagne étrangère " qu'il évoque, au cours même du livre. " Et peu à peu au cours du long pèlerinage, tandis que mon cheval boitait dans les ornières, ou tirait les rênes pour brouter l'herbe rase le long des murs, me vint le sentiment que mon chemin dans ses inflexions subtiles et ses respects et ses loisirs, et son temps perdu comme par l'effet de quelques rites ou d'une antichambre de roi, dessinait le visage d'un prince, et que tous ceux qui l'empruntaient, secoués par leurs carrioles on balancés par leurs ânes lents, étaient, sans le savoir, exercés à l'amour. "
33. Nicolas de Staël : Le vertige et la foi
Stéphane Lambert
3.31★ (38)

Très belle variation écrite autour du "Grand Concert" (conservé au musée d'Antibes), dernière oeuvre réputée inachevée de Nicolas de Staël. Pour ceux qui aiment la peinture et voudraient découvrir un jeune auteur belge que pour ma part j'apprécie beaucoup.
34. L'Homme sans qualités, tome 1
Robert Musil
4.12★ (2379)

Rien moins qu'un livre-monument, conçu à la manière d'une cathédrale. D'abord publié entre 1931 et 1933, du vivant de Robert Musil, L'Homme sans qualités est resté inachevé. L'écrivain autrichien meurt en 1942, laissant derrière lui un vaste chantier de plusieurs milliers de pages (exploitées ensuite avec plus ou moins de bonheur par les éditeurs). À l'origine, le texte devait se composer de deux volumes, étendus sur quarante ans, principe repris dans cette collection (voir tome 2). Cet "homme sans qualités", c'est un homme sans caractère propre ? loin du roman traditionnel ? l'édification de tous les possibles, des hypothèses, à travers plusieurs personnages, qui ont valeur universelle. Ironie, satire, anti-intellectualisme, comédie, tout se fond et se confond entre narration et réflexion philosophique, pour former, selon Philippe Jaccottet, son traducteur, "un essai de roman". Avec Les Désarrois de l'élève Törless et Les Exaltés, c'est bien l'?uvre qui a imposé Musil au monde littéraire, après sa mort? --Céline Darner
39. Muss suivi de le Grand Imbécile
Curzio Malaparte
3.56★ (23)

Malaparte a commencé à écrire Muss en 1931. Ce devait être une biographie, Le Caporal Mussolini, qui serait confiée à Grasset. Il l'a retravaillé en 1943-1945, puis après-guerre, mais le projet est resté inachevé. Muss est une brillante analyse historique des conditions d'émergence du fascisme, de son inscription dans l'histoire italienne, une préfiguration aussi de ce que sera l'Allemagne d?Hitler à partir de ce qu'il voit de l'Italie de Mussolini. L'ambiguïté de son rapport au Duce apparaît à plein quand il mêle des bribes de leurs conversations, les souvenirs de ses séjours en prison ou en « déportation », quand il passe de la colère à la froide réflexion politique, de l'admiration à l'amertume. Dans Le Grand imbécile, Malaparte imagine une révolte de ses compatriotes contre Mussolini. À travers cette vengeance bouffonne du peuple contre le dictateur (loin de sa mort expédiée d?avril 1945), il célèbre le caractère profond des Italiens, le goût de l'ironie, de la dérision qui les sauve en toute occasion. C'est un thème constant de son ?uvre, parfois décliné à l'envers quand il les critique sans pitié, mais il en donne ici une représentation digne de Bruegel puisqu'il appelle de ses v?ux la résurgence d'une coutume de la Renaissance qui narguerait « Le Grand Imbécile » et le ridiculiserait définitivement, seule fin digne de celui qui a été une injure permanente au goût, au beau, à la raison. On rit beaucoup, d'autant plus que Malaparte a écrit Le Grand Imbécile en 1943, après la chute de Mussolini, à la lecture de ce texte exalté et d?une grande drôlerie.
40. Les pissenlits
Yasunari Kawabata
3.54★ (211)

Ineko souffre d'une étrange maladie : des moments de cécité partielle qui l'empêche de voir tel objet, telle partie de son corps ou de celui de son amant Hisano. Sur le chemin du retour de l'hôpital psychiatrique où ils viennent de la faire enfermer, dans un paysage étincelant de pissenlits en fleur, la mère de la jeune fille et Hisano poursuivent une conversation étrange : une ronde parolière semée de réminiscences, de questionnements saugrenus, de réflexions surréalistes. Inédit en France, ce roman inachevé dévoile une nouvelle facette de la virtuosité littéraire de Kawabata. On y retrouve le goût de l'ellipse et de l'ambiguïté inhérents à son univers, sur lequel plane ici encore le thème obsédant du désir et de la mort.
41. Le livre de l'intranquillité
Fernando Pessoa
4.46★ (3267)

En ces heures où le paysage est une auréole de vie, j'ai élevé, mon amour, dans le silence de mon intranquillité, ce livre étrange... » qui alterne chronique du quotidien et méditation transcendante. Le livre de l'intranquillité est le journal que Pessoa a tenu pendant presque toute sa vie, en l'attribuant à un modeste employé de bureau de Lisbonne , Bernardo Soares. Sans ambition terrestre, mais affamé de grandeur spirituelle, réunissant esprit critique et imagination déréglée, attentif aux formes et aux couleurs du monde extérieur mais aussi observateur de « l'infiniment petit de l'espace du dedans », Bernardo Soares, assume son "intranquillité" pour mieux la dépasser et, grâce à l'art, aller à l'extrémité de lui-même, à cette frontière de notre condition ou les mystiques atteignent la plénitude « parce qu'ils sont vidés de tout le vide du monde ». Il se construit un univers personnel vertigineusement irréel, et pourtant plus vrai en un sens que le monde réel. Le livre de l'intranquillité est considéré comme le chef-d'oeuvre de Fernando Pessoa.
42. Clair-obscur
Natsume Soseki
4.01★ (134)

Pour nous, c'est Les Liaisons dangereuses que "Clair-Obscur" évoque , ce roman a soufflé au cinéma son art du montage et Sôseki prolonge sa cruauté en appliquant sa vitesse d'exécution à l'examen de la décomposition d'un couple ordinaire." (Christian Perrot, Libération)"
43. I am not your Negro
James Baldwin
4.14★ (572)

" Ce que les Blancs doivent faire, c'est essayer de trouver au fond d'eux-mêmes pourquoi, tout d'abord, il leur a été nécessaire d'avoir un "nègre', parce que je ne suis pas un "nègre'. Je ne suis pas un nègre, je suis un homme. Mais si vous pensez que je suis un nègre, ça veut dire qu'il vous en faut un. " James Baldwin. Dans ses dernières années, le grand écrivain américain James Baldwin a commencé la rédaction d'un livre sur l'Amérique à partir des portraits de ses trois amis assassinés, figures de la lutte pour les droits civiques : Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Partant de ce livre inachevé, Raoul Peck a reconstitué la pensée de Baldwin en s'aidant des notes prises par l'écrivain, ses discours et ses lettres. Il en a fait un documentaire ? salué dans le monde entier et sélectionné aux Oscars ? aujourd'hui devenu un livre, formidable introduction à l'oeuvre de James Baldwin. Un voyage kaléidoscopique qui révèle sa vision tragique, profonde et pleine d'humanité de l'histoire des Noirs aux États-Unis et de l'aveuglement de l'Occident.
44. Clarissa
Stefan Zweig
3.80★ (783)

Stefan Zweig Clarissa «Le monde entre 1902 et le début de la Seconde Guerre mondiale, vu à travers les yeux d'une femme» : ainsi Stefan Zweig résumait-il le thème de ce roman, entrepris dans les derniers temps de sa vie et retrouvé dans ses archives. Clarissa, fille d'un militaire autrichien, est née en 1894. A l'aube du premier conflit mondial, elle rencontre à Lucerne, en Suisse, un jeune socialiste français, Léonard, qui n'est pas sans évoquer Romain Rolland. La guerre les sépare, mais Clarissa attend un enfant. Dans l'Europe déchirée, en proie à l'hystérie nationaliste, son acceptation de cette maternité va devenir, plus qu'une décision personnelle : un destin et un symbole. Une oeuvre testamentaire où le grand écrivain autrichien résume, de façon poignante, son idéal humaniste et son désespoir.
45. Brûlant secret et autres nouvelles
Stefan Zweig
4.03★ (1653)

Comment le désir et la passion, enracinés au fond de chaque être, peuvent le révéler à lui-même et bouleverser son destin : tel est le secret que tentent de percer les quatre récits qui composent ce volume. L'éveil de la jalousie chez un garçon de douze ans, qui a innocemment rapproché sa mère et le jeune vacancier oisif dont l'amitié l'emplissait de fierté ; la dérive nocturne d'un homme qui découvre au contact des voyous et des prostituées une part inconnue de lui-même ; le mystère d'une jeune femme qui se donne sans vouloir révéler son identité; la rivalité de deux s?urs, l'une religieuse et l'autre courtisane : dans des situations très diverses, l'auteur de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme explore avec audace des sentiments troubles et fascinants, témoignant d'une absolue maîtrise de son art de romancier.
46. Ivresse de la métamorphose
Stefan Zweig
4.27★ (1082)

Dernière ?uvre de Stefan Zweig, non publiée de son vivant, ce véritable testament romanesque nous transporte dans l'Autriche de l'entre-deux-guerres, déjà convoitée comme une proie par Allemagne nazie. Christine, modeste employée des Postes, a vu mourir son père et son frère. L'invitation impromptue d'une tante d'Amérique, riche et fastueuse, achève de la révolter contre la médiocrité de sa vie, sentiment qu'elle partage bientôt avec Ferdinand, ancien combattant, mutilé, devenu chômeur. Mais l'argent et la puissance mènent le monde, non pas l'amour. Devant le lent naufrage de l'Europe dans la barbarie, le couple s'enfonce dans une désespérance qui semble annoncer le suicide, en 1942, du grand écrivain autrichien, auteur d'Amok et de La Confusion des sentiments.
47. Le voyage dans le passé
Stefan Zweig
3.79★ (2129)

Quatrième de couverture - Le voyage dans le passé est l'histoire des retrouvailles au goût amer entre un homme et une femme qui se sont aimés et qui croient s'aimer encore. Louis, jeune homme pauvre mû par une " volonté fanatique " tombe amoureux de la femme de son riche bienfaiteur, mais il est envoyé quelques mois au Mexique pour une mission de confiance. La Grande Guerre éclate. Ils ne se reverront que neuf ans plus tard. L'amour résiste t-il à tout ? A l'usure du temps, à la trahison, à une tragédie ? Dans ce texte bouleversant, jamais traduit en français jusqu'à ce jour, on retrouve le savoir-faire unique de Zweig, son génie de la psychologie, son art de suggérer par un geste, un regard, les tourments intérieurs, les arrières-pensées. les abîmes de l'inconscient. --------------------------------------------------------- Paru une première fois en 1929 en revue. Inachevé, retrouvé après la mort de S. Zweig. Achevé à Londres par son éditeur posthume et publié en 1976. Traduit de l'allemand, Grasset, 2008. (Source cairn.info)
48. Perceval ou le Roman du Graal
Chrétien de Troyes
3.71★ (2134)

Dans les sombres forêts du monde arthurien, un chevalier égaré est en quête du Graal. C'est le jeune Perceval. Cet adolescent un peu naïf et insouciant a en effet décidé un jour de quitter sa mère pour se lancer dans les aventures de la chevalerie. Adoubé par le Roi Arthur, ses pas le mènent rapidement vers le château du Roi Pêcheur, où au cours d'un repas, il assiste à un bien étrange spectacle. Des jeunes gens silencieux passent et repassent devant lui, tenant en main un plat en or, une lance qui saigne, et surtout un mystérieux vase baigné d'une lumière surnaturelle : le Graal. Que signifie ce singulier défilé ? Pour le savoir, Perceval devra devenir le meilleur chevalier qui fut jamais et errer de par le monde. Peut-être aura-t-il alors accès au plus grand secret qui soit. Ainsi commence un long voyage initiatique. Aujourd'hui encore, ce chef d'oeuvre de la littérature médiévale exerce sur le lecteur une fascination qui ne se dément pas d'un bout à l'autre du roman. Il compte parmi les plus poétiques des célèbres romans du Roi Arthur et clôt l'oeuvre de Chrétien de Troyes, maître incontesté du genre. --Sébastien Douchet
49. La Vie de Marianne
Pierre de Marivaux
3.72★ (890)

Marivaux est aussi grand dans le roman qu'au théâtre. Il fait ici le tableau d'une destinée, et montre tous les aspects du génie féminin opposés à la froide raison. Dans cette autobiographie fictive, les scènes attendrissantes, le goût des larmes se manifestent déjà. Les faits ne sont que prétextes aux aventures spirituelles. L'héroïne, de noble origine, enlevée par des brigands, connaît d'abord une condition modeste. Prise entre les avances excessives des uns et l'amour des autres, que lui arrive-t-il ? Les événements, les analyses, les portraits, la peinture des moeurs, aussi bien aristocratiques que populaires, font le charme de ce grand roman, et de Marianne elle-même : ici, tout est esprit, romanesque et beauté. "Nous autres jolies femmes, car j'ai été de ce nombre, personne n'a plus d'esprit que nous, quand nous en avons un peu : les hommes ne savent plus alors la valeur de ce que nous disons ; en nous écoutant parler, ils nous regardent, et ce que nous disons profite de ce qu'ils voient."
50. Le bureau des assassinats
Jack London
3.94★ (259)

Imaginez-vous à la tête d'un syndicat d'assassins qui tuent pour de l'argent, mais seulement quand le meurtre est justifié. Imaginiez qu'un client apparemment de bonne foi obtienne habilement de vous l'engagement de tuer avant de livrer le nom de la victime, et que cette victime, ce soit vous... Ainsi Ivan Dragomiloff, fondateur et cerveau du très secret et très moral Bureau des Assassinats, signe son propre arrêt de mort et se trouve embarqué dans une telle partie de cache-cache pleine de surprises et de rebondissements. Ce roman inachevé de Jack London, publié de manière posthume en 1963 avec une fin concoctée à partir des notes de l'auteur par un spécialiste de London, est un véritable petit bijou de suspense et d'humour.
51. Les Âmes mortes
Nikolai Gogol
4.03★ (4432)

« Et que voulez-vous faire de cet état ?» s'enquit alors Manilov. Cette question parut embarrasser le visiteur; il rougit et sembla faire effort pour chercher ses mots. De fait, il était réservé à Manilov d'entendre des choses extraordinaires, comme jamais encore oreille humaine n'en avait ouï. « Vous désirez savoir ce que j'en veux faire ? Voici : je désire-acheter des paysans... prononça enfin Tchitchikov qui s'arrêta net. ? Permettez-moi de vous demander, dit Manilov, comment vous désirez les acheter : avec ou sans la terre ? ? Non, il ne s'agit pas précisément de paysans, répondit Tchitchikov : je voudrais avoir des morts... ? Comment? Excusez... je suis un peu dur d'oreille, j'ai cru entendre un mot étrange. ? J'ai l'intention d'acheter des Morts...» (Folio)
52. Le Mont Analogue
René Daumal
4.04★ (602)

Le Mont Analogue, "roman d'aventures alpines, non euclidiennes et symboliquement authentique," est la relation fantaisiste, mais pleine de sens, d'une expédition vers une montagne rendue invisible par la courbure de l'espace. Son ascension permet d'accéder aux plus hauts secrets spirituels.
54. Le dernier nabab
Francis Scott Fitzgerald
3.88★ (279)

Juillet 1935, tremblement de terre en Californie, les studios d'Hollywood sont inondés. Le jeune producteur prodige Monroe Stahr assiste au sauvetage de deux promeneuses égarées. L'une d'elles ressemble étrangement à son épouse disparue, la star Minna Davis. Puis le travail reprend avec les scénaristes, les acteurs, les réalisateurs, dans un climat de passion, d'extrêmes tensions. Amoureux fou de son métier et du milieu sur lequel il règne en despote, Monroe Stahr l'est aussi de cette femme aperçue le jour de l'inondation, l'insaisissable Kathleen. Il cherche à la revoir, puis à la séduire, dans l'espoir de vivre avec elle le bonheur qui lui a échappé avec Minna. L'univers du cinéma a fasciné Scott Fitzgerald autant que son héros. Comme lui, il est mort à Hollywood. En laissant ce roman inachevé.
59. Femmes et filles
Elizabeth Gaskell
4.15★ (677)

Ce roman d'amour sur fond de scandales et d'intrigues se déroule dans l'Angleterre rurale de la fin des années 1820. Il met en scène Molly, la fille rebelle d'un médecin de campagne, les aristocrates locaux qui, depuis l'imposant château de Cumnor Towers, règnent en maîtres absolus sur ce coin perdu des Midlands, les notables, les domestiques, les paysans, les animaux mais c'est avant tout la nature humaine dans la toute-puissance de ses pulsions et de ses désirs si impitoyablement réprimés par la société victorienne qu'Elizabeth Gaskell place au centre de la trame. Avec un art de la subversion qui lui est propre et une sensualité envoûtante elle nous transporte dans un univers bruissant de robes en taffetas et de commérages meurtriers, de hennissements de chevaux et de soupirs d'amour, où les femmes et les hommes sont aux prises avec l'ordinaire mystère de la vie. "Il s'agit de l'amour, comment il apparaît, comment il grandit, comment il peut briser nos cœurs ou nous rendre heureux ; il s'agit des erreurs que nous faisons et des secrets que nous devons garder..." La délicatesse de son ton et sa subtilité psychologique élèvent Elizabeth Gaskell au rang des plus grands écrivains et - malgré le siècle qui nous sépare - nous rendent son œuvre d'une intime proximité.
60. De la guerre
Carl von Clausewitz
3.68★ (440)

De la guerre, ouvrage inachevé publié en 1832, un an après la mort de son auteur, marque une, rupture radicale dans la façon de concevoir le phénomène de la guerre. Avant Carl von Clausewitz, la littérature militaire était essentiellement descriptive et utilitaire. S'appuyant à la fois sur sa réflexion théorique et sur son expérience de terrain - en particulier sa participation à la bataille d'Iéna en 1806 -, Clausewitz, le premier, pense la guerre dans toutes ses dimensions et dans sa relation avec le politique, dont elle dépend. Pour ce Prussien de génie, et désormais pour toute la doctrine militaire occidentale, la stratégie et la tactique constituent un art fondé sur des principes rationnels au service d'une volonté.
61. Le Silmarillion
J.R.R. Tolkien
4.01★ (7089)

Les Premiers Jours du Monde étaient à peine passés quand Fëanor, le plus doué des elfes, créa les trois Silmarils. Ces bijoux renfermaient la Lumière des Deux Arbres de Valinor. Morgoth, le premier Prince de la Nuit, était encore sur la Terre du Milieu, et il fut fâché d'apprendre que la Lumière allait se perpétuer. Alors il enleva les Silmarils, les fit sertir dans son diadème et garder dans la forteresse d'Angband. Les elfes prirent les armes pour reprendre les joyaux et ce fut la première de toutes les guerres. Longtemps, longtemps après, lors de la Guerre de l'Anneau, Elrond et Galadriel en parlaient encore.
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