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Citations sur De chez nous (10)

Beaucoup boivent pour oublier, je bois pour me souvenir. De la vie d'avant, qui semblait légère et tendre, ouvertes à des promesses un peu folâtres. De la douceur des choses et des étranges peines lorsqu'elles mordent pour la première fois nos peaux pas encore endurcies. Je bois pour me souvenir de ceux avec qui j'ai trinqué et qui ne sont plus là.
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Faire avec ce qui est possible. Faire au mieux, au plus juste. Ne pas aller contre son naturel, contre ce qui est vrai, beau et important pour nous. C'est cela réussir sa vie : faire bien ce que l'on aime faire [...]
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L’histoire de France n’est pas un musée que l’on visite, dans une odeur d’encaustique et avec le sentiment obligé du devoir de mémoire, pas plus qu’elle n’est une galerie où les ombres funèbres de la culpabilité et de l’auto-flagellation se répondent dans une conversation morbide. Non, elle est vivante et ne se réduit pas aux bibelots commémoratifs dont nos politiques sont friands. Elle s’incarne dans des figures qui ont bien plus de réalité que la plupart des ombres que la société du spectacle nous glisse entre les mains et sous les yeux au cœur d’un commerce de représentations falsifiées.
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L’idée fut lancée un 18 juin. Le 18 juin 2010. Ce 18 juin donc, c’est dans le restaurant Chez Michel, où nous avions Sébastien et moi quelques beaux souvenirs, que j’avais rassemblé neuf amis pour célébrer de manière informelle et décalée mon quarantième anniversaire.
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Le vent glissera sur nos cheveux de réfractaires aux soifs contemporaines, n'exigeant pas d'avoir tout, tout de suite, préférant les contraintes choisies aux conventions qui humilient.
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L'amitié est une chose sérieuse. L'amour, c'est encore pire. Pour eux et tant d'autres visages que je ne connais pas encore, que je ne connaitrai jamais ou qui me consoleront, j'ai écrit ce livre, essayé d'exprimer quelque chose d'un peu sauvage et tendre.
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Comme toujours, une poignée de déviants, de dissidents, d'irréguliers pouvaient, chacun à leur manière, cultiver une certaine idée de l'homme et de la vie, sans ostentation, avec la modestie de l'artisan et l'audace du franc-tireur.
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Des supermarchés partout, des magasins ouverts le dimanche, la suppression des départements, la déréglementation d’honnêtes professions comme celles de coiffeur ou de chauffeur de taxi, la création de nouvelles villes « technologiques » furent quelques-unes des propositions phares du rapport Attali qui en 2008 était censé libérer la croissance et indiquer les voies à suivre pour la France de demain. Tout cela faisait rire ou frémir. Les ordonnances de ces médecins de circonstance, qui rappellent irrésistiblement ceux que de Gaulle nommait « les profiteurs d’abandon » et « les débrouillards de la décadence », finissent en général à la poubelle, mais leurs illuminations modernistes et technophiles ont le mérite de désigner le danger : la fureur de la table rase derrière la froideur gestionnaire… Cependant, la France, ce n’est pas des chiffres et des courbes. C’est une façon de vivre et de penser, une manière d’être, avec ses tares et ses vertus. La France c’est aussi « 800 millions de tombes », selon l’expression de l’historien Pierre Chaunu. Une histoire et une géographie. Un « plébiscite de tous les jours », d’après Renan, qui dépasse les batailles électorales, versions pacifiées de notre goût pour la guerre civile. Un bon sens populaire et un panache aristocratique ancrés jusque dans les tréfonds du vieux pays.

Je n’aime pas cette époque qui voue un culte à l’argent, qui humilie les faibles, qui impose une glaciation entre les êtres auxquels elle enjoint de confier leur destin à des machines et des médiums – Facebook, Twitter, PS2, iPhone, iPad, YouTube, Dailymotion – qui ne font que les broyer et les dématérialiser un peu plus. « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure », écrivait Bernanos dans La France contre les robots. Cette gigantesque conspiration contre toute espèce de vie intérieure est à l’œuvre chaque jour. Ce n’est pourtant pas une conspiration au sens classique du terme, car elle ne dissimule vraiment ni ses visages ni ses buts. Pire, il est à craindre que cette entreprise de déshumanisation échappe même à ses maîtres. Elle est partout, au-dessus de nous, derrière nous, à nos côtés, à nos pieds, peut-être même à l’intérieur de nos âmes. Elle consiste notamment à faire croire aux êtres sensibles, intelligents, excentriques, compliqués, littéraires, timides, complexés, tendres, révoltés, âpres, idéalistes et blessés qu’ils sont acculés, ridiculisés, persécutés, persuadés de leur solitude irrémédiable et donc de leur disparition nécessaire. Elle les pousse au pire des meurtres : le suicide. Celui dont les vrais coupables, ceux qui ont manipulé et armé le bras du désespéré, ne sont jamais punis. Personne ne se suicide, tout le monde est tué.

Face à ce combat, je ne crois ni à la droite ni à la gauche, piètres façons d’aborder l’être humain, de le classer selon une géographie aussi hémiplégique que manichéenne. « Homme de gauche et homme de droite. Eh bien, je ne marche plus. On aura beau me dire que l’expérience et l’histoire ont fini par tirer parti de ce thème simpliste, je ne marche plus… Homme de gauche ou homme de droite, vous voyez ça sur vos tombes, vous ? Moi pas », tranchait une fois de plus Bernanos avec l’évidence que possèdent les vérités premières.
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Des murs de silence nous séparent désormais quand ce ne sont pas d'autres frontières encore plus infranchissables.
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Il sait que la forme d’une ville change plus vite, hélas, que le cœur d’un mortel, mais il a le don avec sa placidité d’homme , qui a vu d’autres de chasser la complainte du nevermore en me rappelant que la mémoire se conjugue d’abord au présent, que les adieux font partie de la vie et qu’il suffirait d’un rien pour que des gens à peine croisés ne nous oublient pas, que les communications soient rétablies entre les êtres… Les disparus s’invitent dans les rêves des survivants et la tristesse, que pourraient distiller les ombres et les deuils qui ne nous quittent pas, se métamorphose en une sorte de philosophie joyeuse où l’on apprend à calmer son calme en trinquant avec un ami.
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