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Ramon Hache, artisan lettreur, est victime d'un petit accrochage alors qu'il se rend dans la bonne ville de Bibelosse. Sa camionnette sur le flanc, ses lettres éparpillées, il met un point d'honneur malgré tout à finir sa livraison. Aussi, chemine-t-il vers la ville à pied où il doit livrer un certain monsieur Tézorus. Arrivé à Bibelosse, il demande son chemin à un muet qui lui écrit de continuer tout droit. Il croise alors la camionnette qui lui est rentrée dedans et toque à la porte. Aussitôt, un homme ouvre, lui dit qu'il n'a pas le temps de l'écouter et claque sa porte. Entendant du bruit derrière un mur, il grimpe sur sa lettre A et assiste à une joute verbale qui oppose deux villageois. Donald Fraser, un cul-de-jatte, en ressort vainqueur. Ramon Hache se fait apostropher par Doc, une bibliothèque sur le dos, qui vend toutes sortes de renseignements. Ce dernier le conduit alors chez Tézorus et tombe sur un homme qui ne s'exprime qu'en définitions de mots. Il lui dépose sa lettre et rebrousse chemin pour aller chercher les suivantes. Il tombe alors sur un fauteuil roulant, ne se doutant pas que celui-ci appartient à Donald Fraser et que le corps de ce dernier gît pendu au fond du puits...

L'on plonge dans une bien étrange affaire de caractères que l'inspecteur Edgar Sandé devra résoudre. Car, en plus du corps de Donald Fraser retrouvé au fond d'un puits, d'autres morts étranges se produiront. Un tueur en série dans une cité d'écrivains ? Quelle idée saugrenue selon l'inspecteur qui fera la connaissance de personnages aussi fantasques qu'incroyables. Ici et là, il croisera un homme qui ne s'exprime que par un mot et sa définition, un groupe de 5 personnes dont les membres n'utilisent qu'une seule voyelle chacune, des jumelles qui se partagent les phrases, un couple, amateur de Scrabble, qui ne parle qu'en mélangeant ses lettres... Évidemment, les jeux de mots et les références ne manquent pas, l'enquête policière servant essentiellement de fil conducteur. François Ayroles nous offre un album particulièrement original, drôle, ludique et intelligent au scénario habile et aux dialogues travaillés et malins. Graphiquement, un trait semi-réaliste fin, une mise en page soignée et des couleurs judicieusement choisies.
Un album linguistique farfelu et réjouissant !
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Je découvre François Ayroles, par cet album au dessin fluide et au récit malicieux.
C'est aussi une sorte d'ode à la littérature et au cinéma à images fixe qu'est la bande dessinée que nous offre l'auteur.
Dans cette histoire, on joue sur les lettres et les mots! On aime les phrases et les vers. On jouit des hommages et allusions diverses aux magiciens des mots,des lettres et du récit... Maîtres et personnages que sont Ramon Ash, l'inventeur Martial, le flic Edgar (trois ou quatre références à lui tout seul, devinez lesquelles...), Georg et le représentant en livres! Il y en a peut-être (sûrement), des allusions que je ne trouvai point. N'importe, j'y reviendrai.
j'y retournerai, à ce jeux de piste taquin proposé par un auteur brillant et féru.
Un récit ludique, donc, et un puzzle pour babéliote plongé dans une enquête policière avec meurtres.
Un album à lire absolument,donc, pour voyager confiné ou non.
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A Bibelosse, cité des lettres, on croise un livreur de lettres géantes, un homme qui n'utilise que les définitions de dictionnaire pour s'exprimer, un autre qui balade sur son dos toute une bibliothèque de guides, des acharnés de Scrabble, un muet qui écrit sur les murs quelques mots aussitôt effacés par le 'Monsieur Propre' de la commune. On y assiste à des joutes verbales entre deux orateurs, on peut y visiter une bibliothèque, une librairie. Et puis trouver quelques cadavres.
Qui dit meurtres dit enquête. Un flic débarque à Bibelosse, vite agacé par ce petit monde auquel il ne comprend pas grand chose : "Une cité d'écrivains ! Pourquoi pas un village de garagistes ou de garçons coiffeurs, tant que vous y êtes !"

Délire génial et tourbillonnant autour de la langue, du langage, de la typographie, de l'écriture, des livres, des définitions, avec jeux de lettres et jeux de mots à gogo, forcément. Beaucoup de clins d'oeil amusants, notamment à Raymond Devos : la coiffure, les vêtements et l'allure du flic rappellent celle de ce grand "jongleur de mots".

Lecture réjouissante, plus pour ceux qui aiment triturer la langue que pour les amateurs de polars.
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Bibelosse est une ville peuplée d'écrivains, de libraires, d'imprimeurs, de joueurs de Scrabble, sans oublier un poète muet et un vendeur de livres ambulant. Tous ces gens sont un peu étranges, mais semblent inoffensifs... Or, plusieurs meurtres vont être commis, probablement par un seul et même tueur en série. L'inspecteur de police chargé de l'enquête se révélera peu compétent : décontenancé par les curieux habitants de Bibelosse (nom qui évoque un mot grec, biblos, désignant un “livre”), il sera vite dépassé par les événements.

L'avis de Vianney, 16 ans : J'ai beaucoup aimé cette BD truffée de jeux de mots et dans laquelle on retrouve tous ceux qui travaillent ou s'amusent avec les lettres. 

L'avis de la rédaction : Une enquête policière parodique, embrouillée par des jeux littéraires et linguistiques, dans une ambiance irréelle, ou surréaliste… le tout est très farfelu et très réjouissant (malgré les cadavres).
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Les habitants de Bibelosse, cité d'écrivains, d'imprimeurs, de typographes, de lecteurs, de libraires sont des gens bien particuliers. Les mots sont au coeur de leur vie et chacun s'en sert à sa manière quitte à en dérouter certains. le calme apparent va être perturbé par une série de meurtres bien étrange. L'inspecteur Sandé va mener l'enquête.

Les joutes verbales sont très appréciées par les habitants de Bibelosse. D'ailleurs, le très adulé, cul-de-jatte Donald Fraser « prince des phraseurs », en sort souvent vainqueur. Mais fait étrange, après sa grande victoire, il est retrouvé pendu au fond d'un puit. Pour lui rendre homme les habitants vous inscrire une épitaphe bien du coin : « Il était né sans jambes mais enchaînait les pieds. ».

L'inspecteur Sandé (sans « d ») est chargé de l'enquête. Il est complétement dérouté par ces personnes qui s'expriment de façons différente et bien particulière. Les jumelles partage de façon équitable les mots d'une phrase, une famille de 5 personne se contraint à n'utiliser qu'une seule voyelle chacun (monovocalisme), Thézorus ne répond que de brefs mots avec sa définition… chacun est loufoque à sa manière. Les meurtres vont se poursuivre et l'inspecteur va devoir rencontrer de plus en plus de gens.

Les personnes décapités ou éventrés ne sont que prétexte à découvrir les biens étranges habitants. C'est une histoire à prendre au pied de la lettre. Littéralement. Cette bande dessinée fait partie de l'Oubapo, version bd de l'Oulipo. D'ailleurs, François Ayroles fait un petit clin d'oeil à Georges Perec qu'il l'intègre comme personnage important qui lui ne parle pas. D'autres références sont présentes toutefois mon manque de culture G ne permet pas d'en identifier plus.

Ici c'est le royaume des mots, des lettres, des sens et des contre-sens. Les livres ont une maison d'arrêt. Un homme se ballade avec une bibliothèque sur le dos pour aider les gens en quête de réponses contre paiement en espèce. Un inventeur a créé une machine, Narrator, à produire des histoires. Elle ne fonctionne pas toujours correctement normal car sa source d'énergie est l'alcool, comme beaucoup d'écrivains.

Le style graphique se rapproche de la ligne claire si chère à Edgar P. Jacobs que l'auteur vénère. le ciel n'est pas bleu, l'herbe n'est pas verte. Tout est assez droit et les couleurs très nets et délimités. La fantaisie se retrouve dans l'usage du vocabulaire et dans le choix des teintes. Par exemple, chaque membre de la famille qui parle par monovocalisme est identifiable par une couleur ainsi celui qui parle en e est habillé en vert.

François Ayroles a mis une dizaine d'année à réaliser cet album qui a demandé beaucoup de travail et de recherche. Une lecture atypique qui m'a beaucoup dérouté. Une histoire assez unique qui trouvera plus d'un amoureux des mots et des caractères typographiques et langagier.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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J'ai été attirée par cette bande dessinée par son histoire : un meurtre dans une ville de dingue de lettres, de mots, voilà qui me parlait, alors que je suis une accro du livre ! :)
De ce côté, pas de déception. Entre celui qui ne parle pas mais écrit, celui qui parle comme un dictionnaire (littéralement), la famille dont chaque membre ne prononce jamais une lettre ou souvent la même, les faux jumeaux libraires dont chacun prononce la moitié de phrase de l'autre - pour les comprendre, il faut écouter les deux, seuls, ils sont incompréhensible - et ainsi de suite, on découvre une ville folle, emplie de fous de mots. Et, bien sûr, on y trouve aussi des joueurs de Scrabble, des rixmeurs (clin d'oeil à de Cape et de crocs), des écrivains, des éditeurs, des imprimeurs etc.
Avec un meurtrier dans les parages dont le modus operandi est, bien entendu, lié aux lettres, tout ce (fol) petit monde va être mis en émoi !
Une BD pour passionné des mots donc, fort réjouissante par son propos. Mais - car il y a un mais - ses références sont trop pointues pour êtres appréciés du commun des mortels (j'ai beau être fan de mots, j'ai souvent eu l'impression de rester en dehors de la compréhension de toutes les subtilités de l'histoire). Par ailleurs, le dessin austère ne facilite pas non plus l'immersion.
J'ai donc été déçue que cet univers, qui m'appelait tant, me laisse finalement à sa porte. Une BD un peu trop absconse, donc, pour être appréciée de tous, mais qui plaira sans nul doute aux pointures des lettres, mais pas forcément aux autres. A vous d'essayer !
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Très bon livre
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Après avoir découvert l'Oubapo, m'être intéressée de plus près à l'Association (maison d'édition qui propose un catalogue d'une grande qualité artistique, expérimentale), je découvre cet auteur : François Ayroles et son trait simple et effficace.
Un affaire de caractère (aux éditions Delcourt) est une enquête qui se résout avec les mots, les lettres, les caractères. Comme dans toute fiction policière, le lecteur est à l'affut d'indices, ici, il joue aussi à trouver les différents jeux de mots dans toutes leurs formes possible. Parsemé non seulement dans le titre et dans les bulles, mais également à l'intérieur des cases : dans les objets les paysages. Parfois discrète, parfois mise en avant, les caractères sont les protagonistes principaux de ce récit.
Pour les amoureux des jeux de mots : ne pas hésiter à le dénicher dans une bibliothèque bien fournie ou à le commander !
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L'oubapo est "l'ouvroir de bande dessinée potentielle" créé en 1992 par tout un groupe d'auteurs de bande dessinée sur le modèle de l'oulipo de Georges Perec. Régulièrement ceux-ci publient des ouvrages excitants pour l'esprit, aux contraintes ludiques étonnantes. ( Contes et décomptes d'Etienne Lécroart en 2012
François Ayroles avec "Une affaire de caractères" n'est pas tout à fait dans l'exercice oubapien même si l'on voit bien les contraintes qu'ils'est donné. Cet album, aussi étrange que cela puisse paraître, est un polar, discret hommage aux "Dix petits nègres " d'Agatha Christie. Pour me fondre dans la thématique de l'histoire, il vaudrait mieux évoquer "ABC contre Poirot", les lettres ayant tellement d'importance dans le récit.
La première case de l'album représente un A et la dernière , évidemment, un Z. Mais pour aller de A à Z, le chemin que nous fait emprunter François Ayroles est pavé d'invention et de drôlerie. Il nous conduit à Biblosse, ville étrange, où vivent tout un tas de gens lettrés ou travaillant autour des lettres. Il y a un porteur de livres spécialisé dans les guides, des joueurs de scrabble, des personnages qui ne parlent qu'en employant une seule voyelle ( A part ça, t'as d'L armagnac ?), d'autres qui inversent quelques lettres ou ne parle qu'en définition du dictionnaire. Et au milieu de cette faune étrange, un meurtre ! Un cul de jatte au corps en forme de d'est retrouvé mort dans un puits. On en conclut à un assassinat et déboule alors un inspecteur de police qui va en perdre le peu de latin qu'il possède au contact de tous ces suspects si bizarres. Mais les meurtres vont se succéder, tous en rapport avec les lettres, de plus en plus loufoques mais aussi de plus en plus intrigants.
Si au départ la lecture de cet album peut sembler un peu étrange dans sa mise en place, la perception de son esprit ludique se fait de plus en plus prégnante au fil des pages.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Faut reconnaitre la qualité quand on l'a face à soi, et cette oeuvre est de grande qualité, même si je ne saurais dire si j'ai réussi à tout comprendre.

Car dans ces BD oubapiennes, travaillant sur le langage et toutes les formes d'utilisation du français, on est parfois perdu. Heureusement, quelques éléments de cultures m'ont permis de reconnaitre un George Perec muet ou un Marcel Proust vantant les mérites d'une machine. On croise quelques grands de la littérature (comme un inspecteur Maigret sous les traits de Siméon), et plusieurs perles d'utilisation du langage. Parfois c'est évident et un peu trop factice (notamment la famille qui n'utilise qu'une voyelle), mais souvent c'est très bien mené et discret. Il faut noter aussi quelques petites références parfois discrètes (on peut voir un clin d'oeil à Tintin), mais qui font plaisir dans la relecture. C'est comme un jeu de recherche, sans savoir ce qu'il y a à trouver.

Pour l'histoire et le dessin, c'est pas mal sans être particulièrement génial. On est sur de l'efficace, qui sait s'effacer au profit de toute la littérature et le verbage. C'est un choix judicieux, et la colorisation sait se faire discrète également. C'est très fluide à lire, par conséquent.

Une BD qui a beaucoup de qualités mais que je ne suis pas sûr d'avoir encore complètement décortiqué. Il y a beaucoup de références que je n'ai pas encore comprises, ou des petits détails qui sont à remarquer. Et mine de rien, ça fait plaisir à lire !
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