Jbara c'est la pauvresse née quelque part dans « le trou du cul » du monde, pleine de niaque et de rage. Qui a plein de rêves et qui veut sortir de cette vie miséreuse.
Son langage, ses pensées ne sont pas policées. C'est plutôt fleuri et cru, c'est plutôt épicé et piquant comme une sauce harissa d'ailleurs.
C'est le langage de tous les jours.
Jbara n'est pas dans le luxe pour trier ses mots, pour les distiller afin qu'ils soient présentables… Mais présentable à qui ? A Allah ? dont la jeune fille a un long monologue avec Lui.
Jbara jette un regard décapant, sur son monde de misère, sa condition de femme, sur les hommes. Elle va vivre bien des aventures qui vont, malheureusement, la marquer à jamais dans sa vie, dans son coeur et qui vont meurtrir son corps.
Saphia Azzeddine offre encore un grand portrait sur la condition des femmes musulmanes.
Sa longue réflexion fait « mouche » à chaque fois.
C'est succulent, c'est délicieux, c'est tonique et c'est très ironique. C'est vraiment tout ce que j'aime…
Je vous donne un extrait du livre:
« J'ai une question aussi mais pas pour Toi, Allah, pour les autres, ils se reconnaitront.
Est-ce que si je devenais martyre, j'aurais moi aussi soixante-douze puceaux avec une queue toute neuve au paradis ?
C'était juste une question comme ça. Rien d'important. Vous ne savez pas ? Rien n'est écrit à ce sujet ? Ah… »