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3,9

sur 381 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle claque ! Voila ce qu'on se dit en refermant la dernière page de Confidences à Allah. Saphia Azzedine nous raconte la vie de Jbara, une petite bergère pauvre qui est malheureuse dans sa famille. Elle tombe enceinte et est reniée, elle doit donc partir vivre en ville, où elle tombe petit à petit dans la prostitution.

Le ton est cru, l'auteur va droit au but et ça m'a quelque peu dérangé parfois. Je pense que c'est le but, et c'est très réussi. C'est encore plus dérangeant quand le récit se fait à la première personne sous la forme d'un long monologue.

C'est un récit poignant, ou l'on découvre l'oppression des femmes au Maghreb ou notre héroïne ne se soumet pas. Je découvre avec ce roman Saphia Azzedine est je suis conquise. C'est sur, je lirai d'autres de ses romans.
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Chronique faite en 2012 sur le blog! ;)

L'ambiance:

Perdue dans le fin fond des montagnes du Maghreb , une jeune fille se bat pour exister tout simplement… Survivre dans ce monde intolérant, en faisant des choix difficiles mais les revendique haut et fort auprès de son confident Allah, elle va nous surprendre avec son franc parler et un peu d'humour pour colorer cette souffrance et sa misère….

Les personnages:

Jbara, bergère des montagnes du Maghreb, est née dans une famille sans éducation, pauvre et malheureuse, elle rêve de prendre le car ….Elle s'imagine déjà loin de ce père tyrannique et con , qu'elle déteste par dessus tout. Sa famille vit selon les dires du fkih: en fait , tout est péché, la femme diabolisée et tout ça , au nom d'Allah…Or Jbara, parle à Allah, l'aime et se bat pour que sa vie prenne un sens…Enceinte, reniée, frappée, elle prend enfin ce car avec cette valise tombée du ciel, pour « mieux » vivre, même si elle n'a d'autre choix que la prostitution et être au service des autres, mais c'est Son choix, donc elle se sent exister…Ses confidences à Allah sont vraies, sans faux semblants…

Ce que j'ai ressenti:

Je dois dire que je m'attendais à un livre plein de poésie, pauvre bergère perdue au milieu de rien avec ses brebis, qui n'a d'autre choix que de parler à Allah car elle ne peut avoir d'autre confident….Heu , on est loin du compte…

Ce livre est une gifle: court, violent, efficace et choquant…Et on n'est pas prêt de l'oublier!!!!

Ce monologue intime et cru fait à Allah, est vraiment intense…On voit à travers les yeux de cette bergère, toute la misère et les souffrances des femmes du Maghreb, considérées comme « des moins que rien » , elles ne peuvent s'exprimer dans ces traditions religieuses où tout est « haram » , la pauvreté n'arrange pas les relations et le sexe prend toute la place de l'amour…Je ne suis pourtant pas très fan du langage vulgaire et cru, mais là , on se rend compte qu'il n'y a pas trop le choix face à si peu d'éducation, la poésie n'a pas sa place…Et si le style interpelle des les premières lignes , on passe outre, car c'est plus choquant les faits que les mots (et c'est peu dire car tout le long, c'est insultes, et langage plus que fleuri)…Se faire tabasser par son village parcequ'on est enceinte et pas mariée, alors que cette pauvre fille ne sait rien des relations sexuelles et ses conséquences, si ce n'est ce petit yaourt à la grenadine, faible récompense au don de son corps…

Malgré cela, j'ai été touchée par son amour sans faille, sans attente, sans demande à Allah…On la voit évoluer au cours de ses péripéties ( et le langage) aussi gràce à sa perséverance et son envie de Savoir, elle ne se laisse pas bernée par les coutumes et les traditions et soulève à plusieurs reprises les incohérences du Coran, ou plutôt des interprétations douteuses que certains en font… J'ai remarquée aussi que sa foi l'aide et peut être que Allah l'entend finalement, en faisant tomber cette valise rose et en l'emmenant dans les bras de cet imam, la rapprochant ainsi de cet Amour , Grand et Vrai, pour son dieu…

Le petit plus: J'ai adoré le message d'amour derrière la vulgarité du texte…

Le petit bémol: J'ai été horrifiée quand Jbara a abandonné son bébé par terre…
Lien : https://fairystelphique.word..
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Confidences à Allah constitue ma deuxième rencontre avec la plume de Saphia Azzeddine.
Une fois de plus, on retrouve un langage très cru, voir même vulgaire parfois. Ici, on comprend l'utilisation de ce langage fait par Jbara, une paysanne illettrée venue du fin fond du Maroc - comme le disent mes oncles côté famille marocaine : "c'est le genre de paysans à qui tu vas essayer de mettre un pantalon pour qu'il ait l'air plus civilisé. Et une fois qu'il l'aura mis il va chier dedans".
Bref, tout ça pour dire qu'elle parle comme les femmes qui "connaissent la vie" et ne se racontent pas d'histoire sur la nature humaine.

L'histoire que nous conte ce roman se situe quelque part entre l'histoire de Pretty Woman et celle de Cendrillon (version revue et corrigée par le groupe Téléphone). C'est aussi un roman qui s'avère être une belle quête de soi, du sens que l'on donne à l'enseignement d'Allah et de son Prophète.
L'auteure y adopte un ton résolument féministe et révolté. Elle dénonce, par exemple, l'hypocrisie des hommes qui veulent se faire passer pour des gens pieux, ou au moins respectueux des commandements religieux et de la création divine :
" L'alcool est interdit dans l'islam et comme ce sont de bons musulmans, les cheikhs, ils ne boivent pas. Par contre, qu'est-ce qu'ils baisent comme pures!"

Saphia Azzeddine semble aussi nous crier sa révolte face à la misère qui règne toujours aujourd'hui - et prend un sens particulier dans les pays du Maghreb - dans un monde d'opulence comme le notre. Et oui, même le Prophète disait qu'il est dans la nature de l'Homme d'être jaloux. Mais comment justifier tant d'injustices sociales ? Et de tels écarts entre les peuples ?

J'ai de très loin préféré la deuxième partie du roman , car c'est à ce moment que le roman prend une tournure de conte satyrique de notre société. Alors que la première partie s'apparente plus à une accumulation d'humiliations subies par la protagoniste étalée dans un langage toujours plus cru.
Confidences à Allah a été le premier roman de Saphia Azzeddine, il a eu le mérite de me réconcilier avec l'auteure qui ne m'avait absolument pas convaincue avec Héros Anonymes.
Maintenant je demande ce que je devrais en conclure : dois-je retenter ma chance une troisième fois ? Ou Saphia Azzeddine aurait-elle dû s'arrêter là ?
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Jbara la jeune bergère vit au Maghreb sous une tente avec toute sa famille.
Enceinte, elle est répudiée par son père et part en ville où elle deviendra vite prostituée.
Elle a une forte personnalité, est souvent révoltée, et veut décider de sa vie.
Son seul confident, c'est Hallah
Et même lui, il en prend plein son grade quand elle est trop énervée.
Le ton est cru, très cru.
L'écriture est belle et précise.
C'est le premier roman de Saphia Azzeddine et il augure de la suite.
J'ai lu récemment Bilqis que j'avais beaucoup aimé.
Celui-ci est un court roman, mais absolument jubilatoire.
Je l'ai dévoré en quelques heures et l'ai refermé le sourire aux lèvres.
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C'est le spectacle qui m'a donné envie de me replonger dans le roman de Saphia Azzedine. Sur scène c'est très fort mais la lecture permet de s'arrêter, de revenir, d'encaisser toute l'énergie, la rage des ruades que l'auteure adresse à une société patriarcale. L'écriture violente et crue correspond bien au personnage de l'heroïne, petite bergère analphabète des montagnes qui n'a que sa beauté physique comme arme pour affronter la vie.
le moins que l'on puisse dire c'est que Saphia Azzeddine ne nous ménage pas, mais il est quelquefois salutaire de se faire bousculer un peu.
Je vois que certains ont tagué ce livre humour, certes on rit ou on sourit parfois, même assez souvent, mais c'est un humour glaçant que pratique l'auteure. D'ailleurs Alice Belaïdi, l'interprète sur scène, disait en interview que d'un soir à l'autre la salle réagissait différemment , certains soirs le public riait de bon coeur, d'autres fois le côté choquant l'emportait et le rire était plus géné.
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Jbara est une jeune bergère qui vit avec ses parents et ses frères et soeurs dans une pauvreté extrême.
Pour ses parents, seule compte la religion.
Mais elle , elle sent bien qu'il y a autre chose, d'autres connaissances à acquérir, d'autres expériences à vivre que cette vie de soumission et de misère..
Elle tombe enceinte et devient la honte de sa famille. Elle est jetée dehors..alors elle se sert de son seul atout , son corps. C'est dans la prostitution que peu à peu elle fait ses armes..
Elle expérimente, echoue..mais toujours elle apprend et se relève.
Quand les coutumes rencontrent la modernité..un premier roman intense, au vocabulaire certes fleuri, mais qui a un sens dans ce texte dur et chargé d'émotions.
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Nous suivons l'histoire d'une jeune bergère qui vit à Tafafilt, petite village marocain perdu dans les montagnes. Elle est analphabète, couche avec Miloud mais elle reste persuadée qu'elle est vierge. L'innocence de cette jeune fille est flagrante, tout est "tabou". le jour où Jbara apprend qu'elle est enceinte, sa famille l'a renie, elle décide de partir vivre en ville où elle tombe dans la prostitution. Elle adopte le prénom Shérazade car elle trouve que c'est plus joli et c'est un prénom de princesse. J'ai beaucoup aimé ce long monologue où Jbara exprime sa rage, elle s'adresse à son seul et unique confident : Allah. Lorsqu'elle lui parle, elle est sereine, même si parfois elle ne lui parle plus pendant un moment. Saphia Azzedine utilise un langage cru, ce livre parle pour toutes les femmes du monde, il lutte contre l'oppression des femmes et lutte pour leur émancipation. J'ai beaucoup aimé que Jbara finisse par se trouver belle, le manque de confiance en soi est récurrent dans la société, il faut lutter chaque jour contre.
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Je ne sais pas trop à quoi m'attendre et la curiosité me pousse à en vouloir découvrir le contenu. Je m'installe et voilà, je viens de lire les le livre presque d'une traite.
J'ai l'impression d'avoir reçu un coup de poing dans le ventre...Je suis rassasiée des mots de Jbara,une belle fille, une "haram", une conquérante et une battante.
Dès les premières pages, le décor est installé. S.Azzeddine nous plante à Tafafilt"dans le trou du cul du monde" comme dit Jbara!!
Notre Héroïne s'appelle Jbara. Elle a seize ans et vit avec sa famille, pauvre, sous une tente, s'occupe de ses brebis, aime sa mère mais déteste son père et couche avec Miloud pour déguster un Raïbi Jamila" un délicieux yaourt à la grenadine qu'on boit par en dessous en faisant un petit trou".
Comme elle le dit, dès la huitième ligne du texte:"ça baise comme des salauds chez les pauvres, parce que c'est gratuit".
Dans ses prières elle demande à Allah qu'il se passe quelque chose dans sa vie...Les hasards, les rencontres et les choix vont dicter la vie de cette bergère.
Une valise va l'aider...Comme nous le montre l'illustration de couverture.
C'est parti pour 126 pages des tribulations de Jbara, hors du commun, poignantes et proches de la réalité ; Allah est son confident tout au long de son parcours et les mots sortent de son coeur sans détours, sans censures : ce qui fait la force et l'originalité de ce récit.
Le lecteur s'accroche à Jbara qui s'accroche à Allah!!
Elle réfléchi beaucoup sur sa vie, le monde, la société, la religion et Allah.
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Naître fille de berger dans une montagne du Maghreb où l'intégrisme islamiste fonde son pouvoir sur la misère et l'ignorance n'offre aucun autre horizon que la fuite vers l'ailleurs, le rêve, une vie différente. Tout au long d'un chemin qui la conduira vers elle-même, Jabra, puis Shérazade puis Khadija se servira de son corps de femme, que les hommes forcent à cacher, mais qui ne savent y résister, comme d'une monnaie d'échange. Allah sera son seul ami au cours de cette quête de liberté. Elle ne renoncera jamais à l'aimer et à le respecter malgré les épreuves, une relation intime très éloignée des interprétations dévoyées de certains courants extrêmes. Une histoire prenante, écrite dans un style direct et cru, aux accents de vérité...qui interpelle sur la place de la femme dans la religion musulmane et le rapport homme-femme.
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Si il y a une chose dont je suis sûre, c'est de ne pas sortir indemne de cette lecture. Je me suis prise ce récit comme autant de coups violents, et ça fait mal ... Très mal.

Une plume aussi délicate qu'incisive, quand la douceur s'allie à la cruauté en y ajoutant un peu d'humour pour tenter de nous épargner. Rire pour se convaincre de ne pas voir la noirceur humaine telle que nous l'avons sous les yeux, après tout comme le fait parfois (bon souvent en fait ...) la société. Aller droit au but oui mais parfois avec un petit sentier détourné pour tout de même nous épargner. Mais de toute façon, quel que soit le chemin emprunté, l'auteure s'attache à nous livrer ce récit en nous secouant, en nous hurlant au visage "mais regarde comme ça se passe!". Et oui j'ai regardé , oui j'ai eu mal parce que l'héroïne au départ elle a 16 ans ....16 ans et confrontée, soumise à la violence et l'humiliation. Pourtant jamais elle ne baisse les bras, jamais elle ne perd la foi. Oh bien sûr elle a des agissements suspects pour tenter de s'en sortir, elle connaîtra le pire avec parfois de la douceur au détour d'une rencontre, mais jamais au grand jamais elle ne baissera les bras.

Force, courage, cruauté, et monde réel voilà les mots qui me viennent à l'esprit. J'ai eu le coeur retourné, piétiné et pourtant je me suis laissée emporter par le récit. Et dire que c'était un premier roman. Il était prometteur en effet, et nous savons (pour ceux qui l'ont lu), que les promesses sont tenues dans d'autres écrits de l'auteure (dont le superbe Bilqiss).

Une plume saisissante, brute de décoffrage et de sincérité. Mais une plume sachant également mêler humour, sentiment, et parfois douceur (comme pour nous rappeler que même dans la noirceur extrême l'espoir existe toujours). Une plume qui dénonce haut et fort maniée par une auteure engagée et fière de l'être. Saphia Azzeddine relève la tête au nom des femmes devant la courber, encaisse les coups de celles qui les subissent avec sa plume, n'hésite pas à prendre à partie les hommes et leurs principes religieux. Elle va droit au but et cela rend toute sa splendeur à son écrit.

Un roman qui m'a touchée, bouleversée, et qui laissera sa marque pour un sacré bout de temps.

Une lecture à conseiller, vivement ...
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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