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Une si longue lettre est de ces livres dont je me dis : mais pourquoi je ne l'ai pas lu plus tôt ? Il fait partie de ses lettres dont j'ai envie de dire : lisez-le!
Le sujet ? La condition des femmes au Sénégal au début des années 80. Ramatoulaye et son amie ont fait des études, elles font partie de cette génération de femmes qui ont conquis leur indépendance, et pourtant, elles se trouvent victimes de la puissance des hommes, d'un système de caste insidueux, mais aussi des manoeuvres de leur belle-famille. Ainsi, le mari d'Aïssatou n'a pu résister à sa mère, qui lui a imposé une seconde épouse issue du même milieu que lui et Ramatoulaye de souligner que cette seconde union n'est pas si douloureuse puisque sa toute jeune épouse a déjà deux enfants. Son amie a osé divorcer, Ramatoulaye a fait le choix inverse, et maintenant, elle et sa co-épouse Binetou, ex meilleure amie de sa fille aînée, sont veuves du même homme.
Ramatoulaye a toujours fait face avec dignité et courage. Aujourd'hui encore, elle refuse les solutions de facilité qui s'offrent à elle et peu et peu lui importe que que l'on dit d'elle. Elle doit aussi assumer l'éducation des onze enfants qui sont encore à sa charge, aidée par sa seconde fille (l'aînée est mariée). Cette tâche est loin d'être facile, et Ramatoulaye, toujours, se remet en cause avec beaucoup d'humilité.
La mère de sa jeune rivale n'a eu aucun scrupule, pour sa part, surtout pas celui de retirer sa fille du lycée afin de lui faire épouser "un vieux" et de profiter de tous les avantages de la situation pour elle-même.Quels sont leur avenir désormais ? Il n'est pas tourné vers l'espoir comme celui de Ramatoulaye, aussi je conclus mon billet par cette phrase, qui me touche beaucoup : le mot bonheur recouvre bien quelque chose, n'est-ce pas? J'irai à sa recherche.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Mariama Bâ est la première écrivaine sénégalaise à avoir pris à coeur de défendre le droit des femmes, leur liberté de vivre comme elles l'entendent. A travers d'"une si longue lettre", elle dénonce surtout les méfaits de la polygamie. Elle raconte la vie de Ramatoulaye qui vient de perdre son mari Modou. Ramatoulaye, narratrice, au cours de son veuvage doit rester enfermée dans sa maison, c'est la coutume. Elle écrit cette lettre à sa meilleure amie Aïssatou, bijoutière qui a eu une vie similaire à la sienne. Mariée à Mawdo Bâ, elle est aussi une victime de la polygamie, comme l'a été la narratrice. Leur mari ont pris chacun de leur côté une seconde femme, ce qui met en péril le fondement même du mariage, l'amour qui est sensée s'instaurer et qui meurt avec la venue de la seconde femme, laissant le malheur s'installer dans la vie de la première épouse.

D'un style clair et convainquant, Mariama Bâ nous transporte qui est le lot de beaucoup de femmes à travers le monde. J'ai apprécié ce petit livre qui nous montre la vie de femmes dont leurs droits fondamentaux sont bafoués. J'ai aimé la façon dont Mariama Bâ montre sa détermination et ses convictions, un livre qu'il fallait absolument écrire.
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Quand je pense que la lecture des premières pages m'a fait craindre de ne pas accrocher à l'histoire en raison d'une divergence culturelle et par méconnaissance de l'environnement dépeint... Quelle idée saugrenue.
Je me suis plongée avec plaisir dans les souvenirs égrénés par Ramatoulaye, si riches en enseignements sur la vie au Sénégal, en particulier la vie des femmes, leur position, leur rôle dans la société.
J'ai savouré par le menu la description de son deuil et du début de sa vie de veuve, continuant d'élever ses enfants. Tout cela écrit d'une plume imagée, en utilisant un vocabulaire riche et précis.
Quel délice !
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Chef d'oeuvre du roman épistolaire sur les conditions de la femme en Afrique.
Ramatoulaye confie ses tourments à sa meilleure amie dont nous sommes les spectateurs.Style direct et poignant, l'auteure dénonce la discrimination faite aux femmes.Une très belle découverte .
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Cette si longue lettre pour dire le si long silence de la femme musulmane, qui doit s'effacer dans une société où tout est fait pour l'homme. Ramatoulaye, une veuve sénégalaise, se confie dans cette lettre à sa meilleure amie. Première épouse délaissée lorsque son mari en prend une seconde, c'est avec beaucoup de sensibilité que cette femme décrit ce qu'elle ressent, face au poids de la coutume et des traditions, qui pèse principalement sur les femmes, évidemment. Il y a de la résignation, souvent, mais aussi un indéniable désir d'une autre vie, pour soi-même et pour changer la condition féminine en Afrique.
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Passé cinquante ans, il semblerait que les hommes soient irrésistiblement attirés par les jeunes femmes.
Au Sénégal comme ailleurs, sauf que, dans ce pays, c'est légal d'être polygame.
La « vieille » épouse n'a donc pas réellement le choix soit elle se refuse et est mise au ban de la société (ce sera le cas d'Aïssatou qui se rebelle contre son mari et le quitte quand il prend une deuxième épouse) soit elle « accepte » comme c'est le cas de Ramatoulaye, mariée depuis 30 ans et avec 12 enfants quand son mari prend une deuxième femme.

Dans ce roman, c'est Ramatoulaye qui écrit la longue lettre du titre, à son amie Aissatou. Elle est très critique (parfais amère sur sa situation) et finira par se révolter quand le frère de son défunt mari lui « offre » de devenir une énième épouse.

De nombreuses scènes m'ont paru surréaliste… notamment quand Ramatoulaye apprend qui est la deuxième épouse (sa coépouse donc) de son mari (elle l'apprend par l'imam après ce fameux mariage)

Un livre très intéressant ….
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L'an dernier, en classe de seconde, mon fils a étudié ce livre. Je lui avais dit que je le lirai et puis, les autres livres venant, j'ai reculé et oublié. Et puis, cette année (bon en fait, techniquement, ce sera l'an prochain, puisqu'en janvier) pour la prochaine rencontre du club de lecture de la bibliothèque, le thème est les auteures africaines, et cette longue lettre est dans la liste. Ni une ni deux, je fonce dans la chambre du fiston et je lui pique son bouquin dans lequel je me plonge. Un peu laborieux au départ, j'avoue n'avoir commencé à aimer qu'au bout d'un certain nombre de pages et que d'autres ont été survolées. Mais malgré cela, c'est un livre fort qui va droit au but et dit clairement l'absence de droits des femmes, leur obligation de se soumettre à l'autorité masculine, leur mise à l'écart lorsqu'elles osent dire non, les mariages forcés, la polygamie. Certaines, de la génération de Ramatoulaye, se rebellent
Cette lettre fait aussi le point sur les différentes classes sociales, sur ce que sont prêtes à faire certaines femmes pour monter dans la société : véritablement vendre leurs filles à des hommes plus âgés et riches bénéficiant d'une position sociale enviable, elles deviendront des co-épouses, leurs mères accédant ainsi à une vie plus facile : maison, nourriture, argent, … Elles joueront leurs cartes au détriment de celles de leurs filles (elles pensent à elles bien sûr, arrangent leurs mariages pour leur bien, pour qu'elles aient une vie moins difficile que les leurs). Les premières épouses acceptent, contraintes, la concurrence, se consolant comme elles peuvent
Lorsque Ramatoulaye se retrouve veuve, elle est, malgré ses cinquante ans, ses nombreuses grossesses qui l'ont déformée, la cible d'attentions masculines dues plutôt à son rang et à l'argent que son mari lui a laissé. Elle refuse toute demande
Ecrites en 1979 certaines pages sont encore criantes d'actualité en Afrique sûrement (je ne suis point spécialiste de ce continent, mais j'imagine que les femmes ont encore du boulot pour atteindre l'égalité des droits) mais aussi chez nous où les écarts de salaires perdurent, les tâches ménagères ne sont pas équitablement partagées (chez moi non plus, c'est moi qui m'y colle !), etc., etc., je vous la fais courte. Un paragraphe pourrait expliquer le manque d'engagement des femmes en politique (avis que je partage entièrement) : "Je ne veux pas faire de politique, non que le sort de mon pays et surtout le sort de la femme ne m'intéressent. Mais à regarder les tiraillements stériles au sein d'un même parti, à regarder l'appétit de pouvoir des hommes, je préfère m'abstenir." (p. 137)
A méditer. Comme une très grande partie de cette longue lettre. Moi qui ai du mal à écrire une simple carte postale. Un livre à mettre en miroir avec le Madama Bâ d'Erik Orsenna que j'ai lu il y a un petit moment et qui lui est une sorte d'hommage.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Emouvante lecture sur la place des femmes dans la culture sénégalaise.

Mariama Bâ autrice sénégalaise majeure, relate dans ce récit qui prend la forme d'une confession, la société sénégalaise et ses traditions.

Ramatoulaye, qui vient de perdre son mari, écrit une lettre à son amie d'enfance Aïssatou. Elle est dans cette période de veuvage pendant laquelle la belle famille s'approprie les effets du défunt et espère guider le comportement de la veuve.

L'autrice nous parle de tradition, d'éducation, d'amour, de modernité et d'indépendance.
Elle évoque le poids de la famille au moment du choix du mari. La place de la belle famille. Et aussi la polygamie et l'absence de droits des femmes.
Ramatoulaye se remémore son enfance, ses espoirs, son amour pour ce mari maintenant décédé et cette période de sa vie si douloureuse où elle a découvert que son mari prenait une seconde épouse.


Un court récit raconté avec beaucoup de justesse et d'amour.
Une très belle plume à découvrir.



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Paru en 1979, traduit en 25 langues, ce roman épistolaire est un classique de la littérature mondiale et un texte pionnier du féminisme africain.

A la mort de son mari, Ramatoulaye adresse une lettre à son amie Aïssatou dans laquelle elle relate avec sensibilité sa vie de femme, épouse et mère. Par la voix de la narratrice, c'est l'autrice qui s'exprime : polygamie, quête de l'amour et du bonheur conjugal, épanouissement de la femme, des thèmes universels et très actuels.
Dans ses discours et ses écrits, Mariama Bâ (1929-1981), femme de lettres engagée, pointe les défis de la société sénégalaise. Elle livre, avec finesse et empathie, des portraits de femmes luttant entre tradition et modernisme pour trouver leur place et leur identité.
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Lecture rapide et agréable. Cependant, cela manque peut-être un peu de détail. Je reste sur ma faim. J'aurais aimé en découvrir plus sur les traditions. Les informations sont survolées comme leur lecture.
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