••• RETROSPECTIVE MARS 2014 •••
Il y a plusieurs catégories de bouquins. Ceux qu'on n'arrive même pas à finir. Ceux qu'on lit et qu'on oublie vite. Ceux qu'on aime bien. Ceux qui sont de vrais coups de coeur. Puis finalement, il y a ceux qui sont au-delà du coup de coeur. Ces livres là, ce sont certains de mes
Jane Austen, mes Harry Potter ou encore certains Chicago Stars. Des livres doudous que l'on ressort en cas de blues. Et, je dois vous dire qu'
Une saison à Longbourn vient de rentrer par la très grande porte dans cette dernière catégorie. Ce livre, je l'ai dégusté le temps de trois soirées (oui je dis bien trois, moi qui lis habituellement un bouquin en une seule soirée). Trois parce que je n'avais pas envie de le finir. J'étais tellement happée par les mots qui défilaient devant mes yeux, tellement impatiente de connaître la fin, tellement bien, un moment d'apaisement en une période extrêmement stressante pour moi, que j'ai réussi à m'arrêter et à ne reprendre que le lendemain pour pouvoir le savourer pleinement.
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Nous suivons l'histoire des domestiques de Longbourn. Il y a Mr et Mrs Hill, la cuisinière/intendante, Sarah, petite bonne recueillie après la mort de ses parents par les Hill et la petite Polly, elle aussi recueillie. A eux quatre, ils forment une sorte de famille. Ils se soutiennent les uns les autres. Nous suivons donc leurs aventures, leurs durs travaux au coeur de la maison. Et plus particulièrement Sarah. Sarah, jeune femme, pleine d'espoir et de rêves mais qui travaille dur. Sarah qui aimerait que son épuisante routine soit un peu bouleversée. Ce qui va se produire à l'arrivée d'un nouveau domestique : le mystérieux James Smith. Et finalement, elle était bien heureuse avant qu'il n'arrive. Car elle le sait, elle le sent, il n'est pas ce qu'il prétend être, il ment, il cache une part de lui et pour sa tranquillité d'esprit, elle aurait préféré qu'il ne vienne jamais à Longbourn.
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Et pourtant, nous allons voir James tomber sous le charme de Sarah tout doucement sans que celle-ci ne se rende compte de rien. Puis Sarah s'apercevoir de la perle qu'elle a sous les yeux. Nous allons voir ce couple se chercher puis se trouver. Nous allons adorer les voir se découvrir, nous offrant de magnifiques scènes de complicités. Jusqu'à ce que la vie les rattrape et ne change tout. Nous allons alors découvrir toutes les pièces manquantes du puzzle (même si pour beaucoup, les indices laissés nous permettaient d'en découvrir une bonne partie, ce qui n'est absolument pas gênant au contraire). Puis nous allons croiser les doigts pour que tout revienne dans l'ordre.
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Beaucoup décrivent ce roman comme si Downton Abbey s'invitait dans l'univers de
Jane Austen et inversement. Oui c'est vrai, l'auteure place son récit en plein «
Orgueil et Préjugés », oui c'est vrai on s'intéresse aux domestiques dans ce bouquin. Mais ce que je voudrais rajouter c'est que ce livre vit avant tout par lui-même. le fait que l'on mentionne la famille Bennett, que le livre suive parfaitement la chronologie des évènements d ' «
Orgueil et Préjugés » est un plus, un magnifique clin d'oeil, mais sans même tout cela, ce livre aurait été un coup de coeur. On retrouve avec plaisir Lizzie, Jane, Darcy & Cie de l'autre côté du voile mais avec des personnages lambda j'aurais tout autant adoré ce bouquin, pour son histoire, son écriture, pour les émotions que j'ai ressenti, du grand sourire en passant par les larmes (que ce soit d'émotion joyeuse ou pour cause de coeur brisé).
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Jo Baker a complètement réécrit «
Orgueil et préjugés », je ne suis même pas sure que l'on puisse parler de réécriture car elle créait à partir de l'univers de
Jane Austen un univers complètement différent et nous montre l'envers du décors de l'original, elle nous conte l'histoire de ces personnes à peine mentionner dans le bouquin et nous montre la vision qu'ils ont des héros (une vision qui colle parfaitement même si elle peut parfois nous surprendre, nous qui pensions connaître la famille Bennett par coeur).
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Elle nous offre une description minutieuse de la dure vie des domestiques à cette époque-là, mais n'hésite pas non plus à nous plonger au coeur des guerres Napoléoniennes, de leur dureté, de la souffrance qu'elles entraînent, sujet seulement mentionné en fond chez
Jane Austen mais qui a toute son importance ici. Nous avons des personnages terriblement attachants, tous réalistes et qui nous feront trembler jusqu'aux dernières pages. Et des dernières pages magnifiques, qui m'auront fait verser ma petite larmichette, je le reconnais. Mais j'étais tellement bien que je ne voulais pas que cela prenne fin.
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Pour finir, je dirais juste que la mode est à la reprise de l'univers de
Jane Austen mais c'est le premier livre du genre qui me fait un tel effet. Parfait. Je me répète mais il est tout simplement parfait. Un seul conseil, précipitez-vous dessus puis juste, dégustez …