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3,88

sur 4508 notes
Belle intrigue, scènes pertinentes et bien découpées, un regret toutefois : une narration très inégale.

La soirée entre amis durant laquelle Raphaël raconte l'origine de son envie de suicide est longue...très longue. A mon sens on perd un peu de vue la peau de chagrin qui avait été bien introduite dans la scène précédente.

D'une manière plus générale, Balzac consacre plus de la moitié de son livre à détailler la première soirée (dans la quelle la fameuse peau se fait bien discrète) alors que le reste du roman s'étale sur plusieurs mois de vie, passant parfois bien vite sur certains faits.

J'ai le sentiment que Balzac joue de sa facilité avec le français sur certains passage, on voit bien le niveau de l'auteur et les quelques phrases et tournures dont il nous gratifie. Mais n'en fait-il pas un peu trop, au risque de desservir sa narration ? Un peu comme certains musiciens qui jouent d'interminables solos... Parfois simplicité rime avec efficacité.






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Je l'avais déjà lu au lycée il y a 30 ans maintenant. Je m'y suis donc replongé avec plaisir.

Le premier grand roman De Balzac, avec ce style très dense qui deviendra sa marque de fabrique, ainsi que sa capacité à fouiller l'âme des personnages..
L'histoire du pacte avec le diable, et de la place de l'assouvissement des désirs dans l'atteinte du bonheur.

Il a tellement marqué que le titre est entré dans le langage courant. Peu d'oeuvres peuvent en dire autant.
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Raphaël de Valentin ne supporte plus sa vie misérable, sur le point de se jeter dans la Seine, le hasard le conduit dans une boutique d'antiquaire où l'attend la peau de chagrin. La peau est un Talisman que l'on acquiert au prix d'un pacte maléfique, celui qui la possède verra ses voeux exaucés, mais plus il le sont plus l'existence de son propriétaire rétrécit, à l'image de la superficie de la peau elle-même.

✒️ Balzac et Raphaël, ne font-ils qu'un ?
La peau de chagrin” est le premier roman qui apportera à Balzac succès et reconnaissance et que cherche Raphaël lui-même ? le succès et la richesse. Et par quel moyen ? L'écriture d'une oeuvre. Alors, le désespoir de Raphaël n'est il pas égal à celui De Balzac à l'époque où il écrivait le roman ? Ce n'est d'ailleurs pas la seule similitude. Les dettes, le rapport aux femmes, l'enfance austère, la carrière imposée par les parents, et même leurs routines de travail sont similaire…

✒️ Personnages dissidents
Raphaël m'a rappelé beaucoup Raskolnikov de Crime et Châtiment. Ce sont deux jeunes hommes brillants dont la société ne veut pas car trop miséreux. Cette injustice les torture tellement qu'ils sont prêts à faire le mal pour se faire une place dans le monde. J'ai beaucoup apprécié la dimension philosophique du roman. C'est une thématique que je développerais certainement dans un autre post après avoir lu Faust.

✒️ Où est mon requiem ?
Ce qui m'a frappé et c'est normal à l'entrée dans ce roman, c'est la beauté de la langue, certaines tournures de phrases sont absolument sublimes. Et pourtant, il manque un ingrédient essentiel pour qu'une lecture vous emporte, le rythme du récit.

Pour l'agonie, je rêvais d'un requiem de Mozart avec un rythme effréné comme le “Confutatis” ou le “Dies Irae”, des choeurs, des violons qui rappellent le crépitement des flammes de l'enfer. Au lieu de cela, j'ai contemplé des vaches et un chalet en Savoie. J'ai eu du Salieri au lieu de Mozart. C'est ma seule déception. J'ai adoré le roman jusqu'à l'agonie (c'est le nom du dernier chapitre, pas la mienne 😁).

C'était une lecture exigeante, mais que j'ai beaucoup apprécié dans l'ensemble.
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Que dire... C'est du Balzac pur jus, compliqué à lire, des monologues de 5 pages et une histoire bien ficelée.

Raphaël de Valentin, jeune marquis, sans fortune est au fond du trou. Plus d'argent, éperdument amoureux d'une femme qui ne veut pas lui, reste le suicide. Mais se jeter dans la seine de nuit, sans façon, faut attendre le jour, plus classe.
Longeant les quais, il tombe sur un magasin qui vend un peu de tout, mais surtout des choses chers. Il déambule dans les étages quand il est abordé par le propriétaire, un vieux monsieur sans âge, qui lui propose "la peau de chagrin" qui exauce tous ses désirs.
Seulement il y a une contrepartie, plus y a de souhait plus la peau rétrécie. Et à la fin...
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Un très bon livre fantasy, ce qui est d'une certaine rareté parmi les écrits de cette époque, d'après mes lectures. Un de mes livres préférés De Balzac. Rien à dire. Un livre qui s'adapte, je pense, à tout âge, une lecture plutôt aisée, avec ce profil fantasy qui peut attirer beaucoup. Je conseille fortement. Un CLASSIQUE de la littérature française.
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L'épigraphe choisie par Balzac en hommage à Laurence Sterne donne un indice sur le livre que l'on a en main : il y a dans le récit de cette vie fantasmagorique, débridée et inaboutie une dimension picaresque où l'importance d'une existence ne semble pas tant se retrouver dans sa conclusion que dans un moment de joie sans mélange. « Il y a toute une vie dans une heure d'amour » fait-il dire à un vieillard soudain devenu amoureux au terme d'une vie d'austérité studieuse, celui-là même qui avait tiré de sa galerie d'antiquités, un immense bric-à-brac imaginaire, la peau de chagrin, talisman de vie et de mort auquel il avait toujours résisté (il réapparaît plus tard, grimé en Méphisto pour couvrir son âge, vision fugitive, grotesque et tragique, émouvante, d'une vie sans désir ni chagrin). Premier grand roman De Balzac, c'est aussi un roman sur le roman, comme le furent Tristram Shandy et Don Quichotte.

Ici cependant, il s'agit d'une tragédie. Raphaël est beau comme un ange, mais c'est un ange déchu, un ange qui veut se suicider.
Le choix de vie qu'il a posé, cette vie que Balzac peint, puis que le personnage nous raconte lui-même, récit dans le récit, avant de rendre la parole au narrateur, ce choix est de brûler la chandelle par les 2 bouts, de chercher les plaisirs jusqu'à la débauche, comme un suicide lent. A l'origine de son malheur, les déceptions de la vie, déception d'argent, de réussite sociale et surtout déception d'amour. Engagé initialement dans l'ascèse de l'écriture (une théorie sur la volonté) ses passions amoureuses contrariées lui font conclure à l'absurdité de son existence chaotique et sans espoir : rien ne vaut la peine de rien.

Sauf que l'obtention miraculeuse d'un talisman lui donne soudain l'amour et l'argent, en même temps qu'une terrible lucidité sur le choix de vie qui s'est imposé à lui : il ne lui est plus possible de séparer son désir de mort de ses désirs de vie.

Accepter la vie et son chagrin. Choisir un art de vivre comme un art de mourir. Ne sommes-nous pas tous en possession de cette peau vieillissante impossible à quitter? Lire La Peau de Chagrin, c'est se lire soi-même, c'est poser la question de la vie en général et celle de sa vie : qu'aurais-je fait si, tel ce personnage qui reçoit le talisman sous forme d'une peau d'âne (un cuir qui renferme le livre de sa vie) une pirouette du destin m'offrait l'omnipotence au moment même où je croyais avoir tout raté ? Quelle histoire voudrais-je raconter? Quelle tournure donner à mon destin? Quelle place aurais-je laissé à la science, à l'art, à l'étude, au livre? Quelle place au simple plaisir d'exister et à l'amour? de quelle grandeur ou quelle médiocrité d'âme aurais-je été capable? Quel pouvoir aurais-je exercé? Sans doute ne faut-il pas répondre trop vite à ces questions, tant il est vrai, nous suggère le récit, que nos désirs ne sont pas nos désirs mais ceux d'une époque qui nous façonne plus que notre volonté même.

On connaît les portraits au vitriol que Balzac a peint de l'esprit bourgeois et snob qui baignait son temps : l'obsession vénale pour la rente, l'anxiété vis-à-vis du déclassement et de la paupérisation Tout cela semblait ne laisser d'autre choix qu'entre le cynisme égoïste et la marginalité.
Il y a beaucoup plus dans un livre De Balzac que ce qui pourra jamais tenir dans une critique ; c'est une construction symbolique, faite de symétries, de croisements, d'évocations diverses qui passent souvent complètement inaperçues au lecteur emporté par un récit passionnant ; c'est un feu d'artifice de descriptions, de portraits de considérations philosophiques, mais surtout, surtout... ce sont des images plus intenses que la vie même, foisonnantes, inoubliables, qui dépeignent merveilleusement des paysages naturels et humains.
Il faut le lire lentement, comme à haute voix, avec gourmandise.
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Retrouvailles manquées avec Balzac et ce roman , des premières années.
La dimension fantastique ici, s'avère en définitive une béquille inutile , incapable de sortir le livre de son ornière ou évoluent des personnages sans autre consistance que leur fonction sociale, "personnages-valises" qui se limitent a être parlés, pour véhiculer l'état des savoirs d'une époque tel que se plait fièrement à restituer leur auteur.
Fidèle en cela à la dimension et là a portée informative qui échoit au roman en cette première partie du 19e siécle, Balzac saura néanmoins dans la seconde partie de son oeuvre , donner plus finement, une dimension personnelle et une singularité à ces personnages tout en les faisant coïncider avec leur époque.
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Relecture de ce livre, près de 25 ans après la première fois.
J'ai un certain nombre de roman De Balzac, mais celui-ci en est un dont je garde de ma première lecture un souvenir d'ennui, que je n'ai que partiellement, retrouvée ici.
En effet, mon intérêt pour ce roman est allé crescendo au fil de mon avancée dans sa lecture.
Autant la première partie m'a paru longue (le récit de la vie de Raphaël à ses amis n'en finit pas), autant on s'intéresse de plus en plus au personnage, à sa manière d'essayer de vivre en oubliant le pacte avec le diable, au combat des sentiments et de la passion sous la carapace qu'il se forge.
Si ce devait être une pièce de théâtre? une tragédie, bien sûr!
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Enfin, je me suis attaquée à La Peau de chagrin, qui a croisé maintes fois ma route en m'envoyant des signaux - et je ne regrette pas.
J'y ai retrouvé le Balzac romantique des premiers romans, pas romantique dans le sens sentimental, mais bien dans le sens littéraire, tant l'auteur sait manier le contraste, la force des passions, aussi bien qu'il évoque la tentation de l'absolu. Mais déjà point le grand auteur, maître de l'analyse psychologique, presque inégalé, sinon par les auteurs russes, comme Tolstoï ou Dostoïevski.

Le personnage dont le roman adopte le point de vue est un jeune marquis, Raphaël de Valentin, prématurément ruiné par la maladresse de son père. le jeune homme connaît la misère, car il a dû commencer sa vie en remboursant les dettes parentales. de quoi vous dégoûter de la vie, d'autant plus que son père était un homme sec, austère et autoritaire. Raphaël fera contre mauvaise fortune bon coeur, et vivra quelques belles années dans un galetas sordide, embelli par ses études philosophiques, et par la présence de deux belles âmes, la jeune Pauline et sa mère, ses logeuses, aux petits soins pour lui.
Pourquoi faut-il alors qu'il rencontre, par l'entremise du tentateur Rastignac (intéressant personnage que j'ai hâte de retrouver), la troublante Foedora, surnommée "la femme sans coeur", dans la partie centrale du roman ? Foedora qui le mène à sa perte, car pour lui plaire il a besoin d'argent, et pour ce faire, il est prêt à perdre son âme...

Autrefois, j'avais cette vision De Balzac répandue : passons les 40 premières pages avant d'entrer dans l'action, après ça ira mieux... - eh bien non, pas du tout en fait, je me suis sentie vite prise par la main, emmenée dans cette promenade, à travers des tableaux de la société parisienne du début du XIXe siècle, mon siècle préféré. Je me suis passionnée pour cette rencontre ésotérique avec le vieil antiquaire, pour la peau de chagrin, ou d'onagre, âne sauvage quasi mythique en Orient, laquelle peau rétrécit en fonction des voeux émis par son possesseur, processus devenu si connu qu'il a donné une expression courante : "se réduire comme une peau de chagrin". C'est dire la puissance, l'ampleur de ce roman, dont la portée, le symbolisme, débordent sur notre vie, longtemps après sa publication.

Il a eu pour moi une telle importance que, malgré mon expérience dans la vie, j'ai eu l'impression d'en apprendre beaucoup sur l'homme, sur la société des hommes ensemble, sur les choix de vie qui s'offrent à nous, ascétisme ou intempérance, dissipation, concentration ou dispersion, solitude ou sociabilité, et ces sujets cruciaux que constituent la mort, sa place dans la vie, ou plutôt la valeur que sa présence donne à la vie. Balzac nous parle encore de l'amour, de ce que nous sommes prêts à lui sacrifier, sous l'emprise d'une personne aimée à sens unique, alors que lorsqu'il est partagé, il nous enrichit encore, il rayonne sur notre vie.

C'est encore un roman-monde, un roman-système : Balzac y a de nombreux porte-paroles, qui exposent des théories aussi diverses qu'érudites (mais jamais ennuyeuses) sur la médecine, les sciences, l'histoire, l'économie politique... Il se fait aussi, à l'occasion, mais sans lourdeur, avec une profonde originalité, moraliste, nous laissant un précieux bagage pour continuer notre route. Balzac est sensible, atypique, magistral, et j'ai pris toute la mesure de ce qu'est un grand classique : à tout âge on peut le lire, le relire, en faire son miel, y trouver des leçons, des plaisirs divers, à commencer par cette langue magnifique, d'autant plus adorable qu'elle a ses défauts, mais ses défauts bien à elle, qui nous la font aimer encore davantage.

Dois-je préciser que c'est un coup de coeur ? Je ne suis pas prête de faire disparaître les romans de Balzac de mes étagères.
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Depuis toujours, j'entendais régulièrement nommer ce roman, l'un des plus connus De Balzac. Je n'avais pas encore eu l'occasion de le lire quand je le récupérai dans la bibliothèque de ma grand-mère. le titre m'avait toujours intriguée : qu'est-ce qui était donc désigné par "peau de chagrin"? A part pour désigner le roman lui-même, ou dans l'expression que l'on utilise en référence à celui-ci, on n'emploie plus guère ce nom.
On découvre bien vite de quoi il s'agit : une peau d'âne mais, attention, le spécimen qui nous intéresse ici est bien particulier. C'est un talisman capable d'exaucer les désirs, chacun rapprochant un peu plus la mort du malheureux qui aura accepté le pacte maléfique. Raphaël de Valentin, après avoir perdu au jeu sa dernière pièce d'or, seule rescapée des folies faites pour tenter de séduire une comtesse étrangère au coeur de pierre, prend la chose avec ironie. En ricanant, il se prête à souhaiter, sous les yeux du marchand de curiosités épouvanté, une soirée de débauche dans le luxe le plus étincelant. Il était entré dans la boutique pour attendre que vînt la nuit afin de se jeter dans la Seine, ses souhaits se réaliseront au-delà de ses espérances... Mais à quel prix?

Je lisais dans la préface de l'édition que je possède que ce roman est considéré comme oeuvre romantique par excellence. On comprend vite pour quelles raisons. Quelle merveille !
J'ai lu plusieurs romans De Balzac au cours des derniers mois. J'ai toujours été enchantée, La peau de chagrin ne sera pas l'exception. Je me suis laissée entraîner par l'histoire des déboires et des passions de Raphaël. Merci monsieur De Balzac !

Challenge XIXème siècle 2021
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