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3,42

sur 353 notes
Cela commence presque comme un polar, on se dit que la clef de l'énigme va résider dans la découverte de l'identité du coupable et...
… en fait non. le coupable, on le devine assez vite et Balzac ne fait rien pour faire augmenter trop le suspense.

L'intérêt de l'intrigue est que, sachant le coupable parmi nous, quels rapports allons-nous entretenir avec lui ? Ce n'est pas si fréquent comme questionnement et c'est donc tout à fait pertinent que son auteur ait placé ce texte dans la catégories des " études philosophiques" de sa Comédie Humaine.

En effet, ça change tout si vous apprenez que la belle héritière que vous convoitez est la fille d'un homme qui a perpétré une vilenie. Vous savez que sa position, sa fortune viennent de là ; mais pourtant, elle ne l'a pas faite pour autant, elle, cette vilenie : alors que faire ? Vous voyez le genre d'interrogations que cela peut soulever…

En deux mots, l'histoire prend place dans le contexte de la fin de la Révolution et de la toute jeune accession au pouvoir de Bonaparte, lors des mouvements de troupes française sur les bords du Rhin en Rhénanie. Deux jeunes chirurgiens s'en viennent rejoindre leur bataillon et, en cours de route, s'arrêtent à l'auberge rouge.

La demeure est pleine à craquer et c'est à grand peine qu'on trouve encore de la place pour loger les deux Français. Soudain, arrive un négociant allemand d'Aix-la-Chapelle escorté de deux bateliers. Vraiment, il n'y a pas moyen de loger les deux bateliers qui vont s'en retourner finir la nuit sur leur embarcation, mais en se tassant un petit peu, les deux Français arriveront peut-être à faire une petite place au négociant, sachant qu'en plus il se promène avec une mallette pleine de cent mille francs en or et en diamants...

En somme, une nouvelle que je qualifierais de bonne, mais sans plus. Retenez cependant que ce que j'exprime ici n'est qu'un avis rougeâtre, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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J'ai choisi ce petit bouquin en pensant sincèrement qu'il se rapportait au film du même nom, réalisé par Claude Autant-Lara avec Fernandel.
Ben pas du tout en fait. le film fait référence à une sombre histoire : l'affaire de l'auberge de Peyrebeille. Rien à voir avec la nouvelle De Balzac.

D'autre part je pensais lire un récit policier, le quatrième de couverture annonçant « l'inspecteur Balzac mène l'enquête ».
Ben pas du tout bis. S'il y a bien crime, il n'y a pas recherche du meurtrier.

C'est l'histoire d'un récit dans un récit. Lors d'un repas entre bon bourgeois auquel participe l'auteur, une relation d'affaire allemande raconte une sombre histoire à laquelle il a été mêlé. Après un long voyage, deux jeunes chirurgiens militaires de l'armée de Napoléon parviennent dans une petite ville près de Coblenz. Ils se voient obligés de loger à « L'auberge rouge », déjà bien occupée entre autres par des soldat français. Un riche négociant allemand se joint à eux.
Au matin le négociant est retrouvé décapité (je ne dévoile rien ; c'est dans le résumé du 4eme de couv).

Ce n'est pas un récit policier dans la mesure où la recherche du coupable n'est pas le thème. Tout semble accuser quelqu'un en particulier, y compris lui-même qui se juge coupable au moins en intention. Et le récit s'oriente plus vers une étude sur le sens de la culpabilité.

Chez les bonnes gens du dîner, une autre culpabilité se fait immédiatement jour. Balzac n'émet aucun doute. Et l'histoire dérive vers la relation de l'auteur avec la fille de ce « coupable », sur le compromis entre amour et culpabilité et sur l'importance de la prescription.

La prose De Balzac est très agréable, surtout celle qu'il prête à son narrateur allemand. Les paysages traversés par les deux jeunes chirurgiens sont bien attirants. J'ai trouvé l'auteur plutôt moqueur voire sarcastique lorsqu'il décrit les divers personnages – archétypes ambulants – à qui il demande conseil.
La dernière phrase, en forme de chute, est amusante. Une fin a minima ouverte.
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L'Auberge rouge fait partie des courts récits rédigés par Balzac, comme le chef d'oeuvre inconnu ou La fausse maîtresse.

L'auteur construit sa narration en tiroir puisque l'intrigue est contenue dans un récit d'après-repas copieux et bien arrosé. L'un des convives, Allemand, est invité à raconter une histoire qui se révèle être un souvenir qui remonte à un conflit entre l'Empire germanique et la France révolutionnaire. Elle met en scène deux amis, étudiants en médecine qui rejoignent leur garnison où ils assisteront les services médicaux de l'armée. Tous deux épris d'humanité et de beaux paysages, ils prennent leur temps en chemin. Jusqu'à s'arrêter un soir, recru de fatigue après une journée de voyage, à la fameuse Auberge rouge. Cette nuit va marquer leur destinée puisqu'un meurtre y est commis.

Là où Balzac semble nous diriger vers une intrigue criminelle narrée par le convive allemand, résident en fait d'autres perspectives, plus psychologiques et sociales. Cette affaire de l'Auberge rouge, qui ne devait offrir qu'une divertissante histoire digestive, a des répercussions sur le présent du narrateur, également invité à ce repas et qui remarque un autre homme changer de couleur en cours de récit. Qu'est-ce à dire? Ou à deviner? Et quand la fille de cet homme mystérieux pénètre comme un coup de foudre dans le coeur du narrateur, le voilà face à de graves questionnements et un cruel dilemme.

Même sur un récit court, on retrouve les caractéristiques de l'écriture balzacienne et son regard vif sur la société de son temps. La nouvelle recèle également une ironie diffuse et une étude de caractères psychologiques face à l'or et à ses tentations intéressante malgré le court format. Une très bonne pioche dans la collection Folio 2€!
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Lors d'une soirée organisée par un banquier parisien, Hermann, négociant allemand raconte « une histoire à faire peur ». Cette histoire il la tient d'un étudiant en médecine Prosper Magnan.

Les faits débutent en octobre 1799, lorsque Prosper et son ami Frédéric Taillefer, tous deux jeunes militaires chirurgiens français, originaires De Beauvais, débarquent dans l'auberge rouge, dans la petite ville d'Andernach au bord du Rhin.
Un riche négociant s'installe à leur table et va partager leur chambre pour la nuit, l'auberge étant bondée.
Prosper sera troublé par cette grosse fortune qui dort tout près de lui...

Le narrateur, assistant à ce diner nous raconte à son tour cette histoire criminelle. Qui est l'assassin de l'auberge rouge ?
Est-on coupable d'un crime seulement par le fait de l'avoir pensé ? Peut-on vivre avec le poids d'un acte criminel sur la conscience, rongé par le remords ? A-t-on le droit de profiter d'une fortune acquise de façon crapuleuse et dissimulant un lourd secret ? Est-il souhaitable de dévoiler un tel secret ou faut-il étouffer l'affaire? Un mensonge pour épargner des souffrances est- il juste ?

Le narrateur est lui aussi impliqué moralement et on ne sait pas quel choix il fera à la fin de ce récit.
Tout aurait été si simple s'il avait été moins curieux et moins intuitif. Et finalement connait-on réellement le vrai coupable ?

C'est donc une nouvelle intéressante, à la fois intrigue policière et récit philosophique sur la culpabilité, le remords, le devoir de justice et de vérité, et le poids du secret.
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L'argument de "L'auberge rouge" est assez typique de l'énigme en chambre close ; "Un drame en Livonie" de Jules Verne reprendra d'ailleurs une intrigue très proche. Tout semble donc tourner autour de cette question : qui assassina, une nuit de 1799, un négociant qui partageait sa chambre avec deux jeunes chirurgiens militaires, négociant que l'on retrouva décapité ?

Or, comme dans "Un drame en Livonie", l'essentiel se situe ailleurs. Cette énigme, racontée par un banquier bien des années plus tard lors d'une soirée mondaine mais rapportée au lecteur par un premier narrateur, oriente le récit hors des sentiers de la pure énigme policière. le but de la nouvelle apparaîtra au lecteur aux toutes dernières pages : il s'agit d'une sorte de conte moral ou philosophique, qui mène à s'interroger sur des questions d'éthique, de justice et d'intérêt personnel.

Le récit qui relève proprement du genre policier marche à plein. La suite, qui voit la condamnation inéluctable d'un innocent, continue à tenir le lecteur en haleine et suscite un sentiment d'effroi - tout comme la découverte du corps de l'homme assassiné dans des conditions sanglantes. La technique des récits enchâssés (l'histoire du crime commis dans l'auberge est en effet insérée dans l'histoire d'une soirée de la bonne société) ne fait qu'asseoir le suspens puisque, suivant le regard du premier narrateur, on s'interroge, tout en s'intéressant au mystère de l'auberge rouge, sur le comportement pour le moins curieux d'un des auditeurs de l'histoire criminelle. Je crains en revanche que, pour une majorité de lecteurs, le questionnement moral de la fin ne déçoive un brin, et ce d'autant plus qu'il ne me semble pas d'une grande profondeur . On ne rangera donc pas "L'auberge rouge" dans les chefs-d'oeuvre De Balzac, malgré le plaisir qu'on pourra y trouver.
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Après un copieux dîner, Hermann, un banquier allemand, est prié de raconter une histoire aux convives. Il choisit de relater une histoire vraie, celle d'un jeune homme injustement accusé de meurtre. le drame s'est passé dans une auberge, l'auberge rouge, la victime était un négociant ayant pour malheur de voyager avec une valise pleine d'or et de diamants. Au fur et à mesure de son récit, un personnage du dîner montre quelques signes de fébrilité. Et si le véritable auteur du crime, c'était lui ?

Publié en 1831, cette nouvelle fait partie des Etudes philosophiques de la Comédie humaine. Balzac nous parle ici de culpabilité : désirer ou imaginer la mort de quelqu'un, convoiter la fille d'un assassin fait-il de nous un coupable ? Qu'est-ce qui nous rend coupable, finalement ?
Evidemment, aucune réponse n'est donnée, à chaque lecteur de réfléchir et de forger sa propre pensée.

Une jolie découverte d'un classique assez célèbre.
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● "L'auberge rouge" est une nouvelle De Balzac, figurant parmi les grandes oeuvres, que cet immense écrivain, nous a léguées.
Balzac y crée une ambiance un peu gothique, et, malgré des débuts laborieux, ce grand écrivain, a su me happer, avec sa plume, sans pareille, où il décrit, avec son sens esthétique, sa sensibilité, sa maîtrise stylistique, son sens de la construction et de la psychologie, son phrasé sans pareil, ces scènes, avec cette atmosphère unique, et si prégnante, gothique, que Balzac, grâce à son génie, a réussit à créer.
On l'aura compris, aucun superlatif, n'est de trop, à mes yeux, pour mon Balzac chéri.

L'Auberge Rouge est une nouvelle De Balzac.
Après des débuts laborieux, l'auteur sait y créer une ambiance gothique.
On ne peut qu'être impressionné par cet art de l'atmosphère, ce bel art de créer une ambiance.
La fin en est de toute beauté, tellement bien travaillée ; une chute magistrale !... A chaque endroit du livre, le plus petit détail a été pensé, afin de tresser cette sorte de roman gothique à la Balzac, avec riche financier et avidité humaine.
Chaque personnage a un rôle bien précis dans l'action et l'intrigue avance de façon magistrale.
Et puis il y a le style, le style merveilleux De Balzac, ce style en apparence tellement quelconque, mais qui se révèle à l'examen être la source de l'efficacité de ses romans et nouvelles.
Tout le plaisir de lire un bon Balzac et même un peu plus !
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"L'auberge rouge" [a fortiori dans sa belle et si lisible édition en "Libretto", ou dans celle de ce "Folio" à deux euros] est une formidable nouvelle "romantique" du - déjà si prolifique - jeune Balzac, "l'homme de trente ans" : on croirait y entendre les chants des bateliers le soir sur cette rive du Rhin, sous un ciel orageux qui envahit tout l'espace... Une intrigue à la fois "policière" et "fantastique", qui n'est pas sans annoncer l'exceptionnelle réussite du "Double assassinat rue Morgue" d'Edgar Alan Poe !!! Une bonne initiation au "Continent-Balzac" ... tout comme "La métamophose" qui introduisit plus d'un d'entre nous, immédiatement et de plain-pied dans le monde souterrain des cauchemars fantasmagoriques (mais poétiques) du praguois Franz Kafka...
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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" L' Auberge rouge" est une nouvelle De Balzac, parue en
1831 et fait partie " Des contes de philosophie de la Comédie
humaine" .
.Les personnages de cette nouvelles sont :
-Le narrateur Hermann, banquier allemand- Prosper Ma-
-gnan-Jean-Frédéric Taillefer, banquier et sa fille Victorine.
Cette histoire de L' Auberge rouge, est un récit fait par le banquier allemand, Hermann au cours d' un dîner mondain
donné en son honneur par un de ses amis à Paris. le sieur
Hermann n' a fait que rapporter l' histoire qu' il a entendue
au cours de son emprisonnement à Andernach ( Nord de la
France ), au moment des guerres napoléoniennes . IL avait
été emprisonné comme franc-tireur par les Français.
Nous sommes en l' année, 1779. Deux jeunes chirur-
-giens militaires qui vont au front, passent la nuit à l' auber-
-ge. Cette dernière est pleine comme un oeuf. Arrive alors à
l' auberge, un riche industriel. Ne trouvant pas de places
disponibles, les jeunes chirurgiens lui offrent une place
parmi eux et l' invitent à dîner avec eux.L' industriel se
sentant en confiance parmi les deux jeunes militaires leur
confie qu' il a sur lui une fortune en or et diamants.
Les deux militaires lui offrent de passer la nuit dans leur
chambre. Au cour de la nuit, Prosper Magnan pense à
tuer l' industriel et s' enfuir avec la valise contenant le
magot .A une heure avancée de la nuit, il se calme et
abandonne la mauvaise idée qu' il a eu et s' endort.
Quelques heures après, il est réveillé par le vacarme :
l' industriel vient d' être assassiner avec un instrument
de chirurgie appartenant à Prosper, l' arme du crime .
Que va-t-il se passer après ?
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Un jeune homme raconte un après diner auquel il a participé. L'un des convives est invité à raconter une histoire. Ce sera celle d'un crime commis une nuit dans une auberge. Un voyageur transportant une forte somme doit partager la chambre de deux jeunes français en route pour rejoindre les troupes de Napoléon. L'on a déjà partagé le repas et l'on se couche en bonne amitié. Mais au matin le voyageur est retrouvé mort, ses valeurs ont disparu, ainsi que l'un des jeunes français. L'autre est couvert de sang. Il sera exécuté bien qu'il clame son innocence.
Le jeune homme qui a entendu ce récit devine ensuite l'identité du vrai coupable. Mais la décision de la faire connaître est elle si facile à prendre, et d'ailleurs est-ce souhaitable ?
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