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sur 2712 notes
Le colonel Chabert, un court roman De Balzac paru en 1844, est un hommage aux Grognards de Napoléon premier.
Le style De Balzac est là, reconnaissable et puissant. On y retrouve à la fois la richesse du vocabulaire tout autant que ses descriptions réalistes et minutieuses des vêtements et des décors.

Ce qui m'a intéressé lors de la lecture de cet ouvrage, c'est le talent de Balzac de prendre pour base de son récit des histoires réelles et d'en fomenter une fiction destinée à dépeindre un contexte historique et à explorer la noirceur de l'âme humaine.

Un ouvrage rapide à lire, et qui néanmoins n'en est pas moins qu'un classique à découvrir.
Lien : http://jeanmarc06.wixsite.co..
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Ce court roman est comme un concentré de l'art balzacien à travers le regard toujours narquois du narrateur sur les vices et les faiblesses des hommes de son temps. Les questions, pas toujours simples, de droits de succession et de procédures judiciaires assombrissent un peu l'intérêt du novice, mais pour les passionnés d'histoire du XIXe siècle, le Colonel Chabert est une inévitable pépite.

Lecture de l'édition Étonnants Classiques, Flammarion, édition adressée à un public scolaire, donc accompagnée de documents annexes: chronologie, commentaires, illustrations.
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Le colonel Chabart, Hyacinthe de son prénom, est laissé pour mort à la bataille d'Eylau. Sa femme se remarie, a des enfants, la vie suit son cours... Sauf que le colonel n'est pas décédé, et revient littéralement d'entre les morts, sous lesquels il avait été enseveli. le crâne fendu, méconnaissable, il entame une procédure pour retrouver sa vie et sa femme, son identité et... son argent.
L'argent c'est bien le noeud du problème ; sa démarche va se transformer en parcours du combattant, et il y a fort à parier qu'il aurait préféré combattre sur le champ de bataille que dans les cabinets d'avoués.
Son cri du coeur lorsqu'il se rend compte qu'il ne retrouvera pas sa vie si aisément en est tout à fait révélateur : "J'ai été enterré sous les morts ; mais, maintenant, je suis enterré sous des vivants, sous des actes, sous des faits, sous la société tout entière, qui veut me faire rentrer sous terre ! "
Sa femme se montre machiavélique, et bien qu'avoir instantanément pensé "c'est lui" en le retrouvant, tant d'années après, elle déploie des trésors d'inventivité pour préserver le patrimoine acquis grâce à la mort de son premier époux.
Le colonel finira seul et dépourvu de tout.

Après un début un peu poussif, Balzac livre ici un chef d'oeuvre de psychologie humaine, décryptant et critiquant les rouages de son époque et de la manière de fonctionner des hommes en général.
La tirade finale de l'avoué est bouleversante et effrayante à la fois.
Un petit livre de très grande qualité.
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Le colonel Hyacinthe Chabert, comte de l'Empire et Grand-officier de la Légion d'honneur est un valeureux soldat napoléonien. Au cours de la bataille d'Eylau, il est blessé à la tête et enterré dans une fosse commune. Ayant repris conscience, il réussit à s'extirper de cette tombe et est secouru par des paysans. Remis de cette incroyable aventure, il revient à Paris afin de réclamer ses biens, son identité sociale et surtout sa femme qui s'est remariée fort avantageusement avec le comte Ferraud, un aristocrate royaliste et opportuniste. Madame Ferraud voit donc d'un très mauvais oeil le retour du déterré d'autant plus qu'elle a eu deux enfants de son deuxième mari et mène une vie d'aisance et de luxe mondains. Elle usera donc de ruse afin de soumettre à sa volonté le pauvre et naïf Chabert et l'empêcher de lui nuire dans sa nouvelle vie de parfaite comtesse de la Restauration.
Le roman possède d'immenses qualités dont entre autres la brièveté et aussi le souci du détail, les belles descriptions minutieuses de lieux et de personnages, le côté réaliste et enfin, le regard incisif et d'une impitoyable lucidité de l'auteur sur les moeurs, les valeurs et l'ambition dévorante caractéristique de l'époque de la Restauration. le retour du Roi amène aussi le retour des aristocrates ayant fui sous le régime Napoléonien, un phénomène qui engendre l'émergence de nombreux cabinets d'avoués suite aux multiples procès intentés par les nobles ayant été entièrement dépouillés de leurs biens et privilèges sous la Révolution. Chabert s'adresse donc à un de ces cabinets afin de rentrer en possession de sa vie passée mais l'entreprise s'avère des plus difficiles et les obstacles à surmonter seront légion. Maître Derville ne ménagera pourtant pas sa peine et il fera preuve d'une bonté et d'une compassion admirable envers cet ancien colonel napoléonien déchu dont plus personne ne se soucie ni ne respecte et dont la mise débraillée et loqueteuse entraîne les moqueries et les railleries les plus cruelles.
C'est le roman d'un homme broyé par le nouveau régime politique auquel il n'appartient pas et dont l'honnêteté, la probité, le sens de l'honneur, le patriotisme et surtout l'immense naïveté ne lui permettront pas de se refaire un place au sein de cette société basée sur l'argent et le pouvoir. Triste destin que celui du colonel Chabert, un personnage pitoyable mais aussi infiniment respectable et bon. Mais la bonté ne paie pas toujours dans ce monde cruel et vorace et Balzac nous le démontre d'une magistrale façon. Que la leçon serve…
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Le Colonel Hyacinthe Chabert, héros de l'épopée napoléonienne, que l'on a cru mort, enseveli sous les cadavres d'autres soldats, à la bataille d'Eylau (1807) réapparaît plus de 10 ans plus tard, alors que son épouse s'est remariée, et s'est accaparée sa fortune.
Il est de retour, à l'image de Martin Guerre ou d'Ulysse.


Soucieux de se ré approprier sa vie, mais incapable, faute de moyens, de prouver son identité, il s'adresse à Derville, qui est aussi l'avoué de la comtesse, son épouse.
«Rendez-moi ma femme et ma fortune ; donnez-moi le grade de général auquel j'ai droit »


Derville l'incite à trouver une transaction, suggérant une rente viagère.

La réponse de la comtesse anéantit Chabert : «Mais c'est beaucoup trop cher»


Pourquoi cette transaction ?
Derville y pense- t- il parce qu'il ne peut - sans se voir opposer un conflit d'intérêt – défendre l'un contre l'autre ?
Ou parce qu'il sait ne pouvoir obtenir la justice, pour Chabert ?
« Savez-vous, mon cher, reprit Derville après une pause, qu'il existe dans notre société trois hommes, le Prêtre, le Médecin et l'Homme de justice, qui ne peuvent pas estimer le monde ? Ils ont des robes noires, peut-être parce qu'ils portent le deuil de toutes les vertus, de toutes les illusions ».



Mais Chabert peut-il accepter le principe même d'une transaction ?

La rente ?
« - Ne me parlez pas de cela, répondit le vieux militaire. Vous ne pouvez pas savoir jusqu'où va mon mépris pour cette vie extérieure à laquelle tiennent la plupart des hommes. J'ai été subitement pris d'une maladie, le dégoût de l'humanité. Quand je pense que Napoléon est à Sainte-Hélène, tout ici-bas m'est indifférent. »

Le renoncement ?
« J'ai été enterré sous des morts, mais maintenant je suis enterré sous des vivants, sous des actes, sous des faits, sous la société tout entière, qui veut me faire rentrer sous terre ! »
« La comtesse lui lança un regard empreint d'une telle reconnaissance, que le pauvre Chabert aurait voulu rentrer dans sa fosse d'Eylau. Certains hommes ont une âme assez forte pour de tels dévouements, dont la récompense se trouve pour eux dans la certitude d'avoir fait le bonheur d'une personne aimée ».



Ce sur quoi l'on peut transiger, ou non, voilà l'essence de cette nouvelle merveilleusement écrite. « La transaction », c'est le titre auquel pensait d'ailleurs de prime abord Balzac, avant d'envisager « La Comtesse à deux maris », pour finalement retenir « le Colonel Chabert ».

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Un classique qui vieillit bien.

Que c'est bien écrit ! A la fois concis et riche, le texte est prenant, les personnages prennent vie en quelques phrases. Balzac les fait évoluer dans une société pesante, complexe et souvent sans coeur. On s'y croit tellement qu'on voudrait pouvoir intervenir.

Au passage, le film de 1994 avec Gérard Depardieu (que je n'admire pourtant pas à chaque fois !), Fabrice Luchini et Fanny Ardant est sublime aussi.
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Je ne pensais pas éprouver un tel plaisir à la lecture d'un classique tel que "Le colonel Chabert".
On retourne directement au XIX ème siècle. Dépaysement assuré. Un vétéran d'Eylau, déclaré mort, réapparaît à Paris plusieurs années après. Mais voilà tout a changé : sa maison a été démolie, sa veuve est remariée. Il n'est plus rien.
J'ai trouvé ça trop court. Les tournures de phrases, le vocabulaire maintenant inusité ou dont le sens a évolué m'ont enchantée. Et bien sûr, je connaissais déjà l'histoire servie par Depardieu, Fanny Ardant et Fabrice Lucchini. En lisant, j'entendais leurs voix.
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Petit roman ou grosse nouvelle, à vrai dire peu importe, j'ai été séduit par cette oeuvre bien des années après avoir été séduit au cinéma par le film éponyme avec Depardieu (et sa scène d'ouverture, l'incroyable charge à cheval sabre au clair de la bataille d'Eylau... J'ai encore dans les oreilles le fracas des sabots en dolby stereo).
Pour le coup, j'ai fait les choses un peu à l'envers, mais ce n'est pas grave, car le point de vue choisi n'est pas du tout le même. Bien plus que dans le film, les premiers rôles sont en fait joués par l'avoué et son clerc plutôt que par le colonel lui-même que l'on voit assez peu.
Ici, pas de ces interminables descriptions qui ont fait la légende noire De Balzac, qui m'ont épuisé du Père Goriot avant la fin (c'était au bahut, il y a bien longtemps) et qui m'ont détourné de ce magnifique auteur pour longtemps.
Je lance donc un appel désespéré aux profs de lettres : arrêtez, par pitié, de faire lire du Balzac aux collégiens. J'ai même un doute pour les lycéens. C'est trop tôt, beaucoup trop tôt. Fin de la parenthèse.
Pas de descriptions lénifiantes dans le colonel Chabert donc, mais le propos reste parfois technique, notamment sur les subtilités du notariat, ce que pour ma part j'ai trouvé passionnant, mais rien d'étonnant quand on apprend que Balzac fut lui-même longtemps clerc d'avoué.
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Je viens de lire la tragique histoire d'un homme ressuscité : le colonel Chabert, nommé comte d''Empire par Napoléon à la bataille d'Eylau (1817).
.Cet homme brave s'est retrouvé enterré vivant parmi les morts durant plusieurs jours.
Découvert par hasard,, gravement blessé à la tête, il tente de se faire reconnaître auprès de sa femme qui s'est remariée . L'histoire est tragique.
L'écriture n'est pas toujours facile, bien que précise, mais tellement détaillée, lors de la confrontation entre les avoués, qui défendent la cause de leur client, que le sujet peut intéresser certains . J'ai préféré suivre le sort de ce pauvre Chabert, jusqu'à la fin, mais j'ai fait des efforts.
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Certains reprochent à Balzac ses descriptions, les mêmes qui pourraient regretter les compléments, les verbes et les virgules d'un roman ! A ceux-là, je répondrai, par la voix de l'auteur : « La bêtise a deux manières d'être: elle se tait ou elle parle. La bêtise muette est supportable. »
Mais qu'ils se rassurent. Ici, pas de longs développements, juste une histoire courte, qui traduisent le talent d'un homme né pour écrire.
Qu'est-ce que ce colonel Chabert ? Un personnage déclaré mort à la bataille d'Eylau, trophée militaire du Premier Empire. Mais voilà qu'il est bien vivant et revient, sous la Restauration – laquelle n'a que faire de ces héros d'un autre âge –, pour réclamer son dû. Sauf que le Monde a continué de tourner pendant qu'il était disparu. Sa femme s'est remariée avec un noble, ennemi de l'Usurpateur – l'un des surnoms de Napoléon –, après avoir commis quelques malversations avec les biens de son premier mari, prétendu mort. Ce « revenant » la gêne : il pourrait mettre en péril son statut présent. Elle s'emploiera alors, par divers moyens peu honorables, à le défendre.
Mais Chabert a des grandeurs que la médiocrité intéressée ne saurait pervertir et qu'il appartient au lecteur de découvrir.
Le Colonel Chabert atteste, une fois encore, le génie balzacien pour débusquer les caractères humains dans leurs retranchements. Un récit qui laisse un goût amer et n'encourage pas à avaler sans broncher l'affirmation de Rousseau que « l'homme naît bon naturellement ».
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