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sur 979 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Les Chouans, c'est chiant.
C'est vulgaire, je sais, et impardonnable de commencer une critique ainsi.
Bon alors disons que ce n'est pas une critique que je vais faire mais juste donner un avis.


Balzac, c'est quand même de la haute littérature.
Alors c'est moi ou ce genre de passage sonne totalement faux ?

« […] Allons, se dit en lui-même Corentin après une pause […] Mais pour assurer le succès de ma ruse, Hulot m'est nécessaire, et je cours le voir. »

Est-ce que vous vous justifiez dans votre tête d'aller voir quelqu'un en vous disant « je vais le voir ». Non, vous y allez et vous vous dites peut-être « tiens, je vais lui dire ça », mais pas « tiens, je vais le voir » en allant le voir…
C'est un détail. Mettons de côté ces moments où les pensées des gens qui sont retranscrites m'ont rendu les scènes artificielles.


Les dialogues ne m'ont pas beaucoup moins déplu. Mais je n'ai pas d'exemple à donner.


Peut-être les personnages font-ils la beauté, la force de ce livre ? Ah… Mlle de Verneuil.

« Mlle de Verneuil pâlit en voyant la mort du marquis écrite dans les yeux de ce tigre à face humaine, et ressentit pour son amant un amour qui tenait du délire. Chacun de ses cheveux lui versa dans la tête une atroce douleur qu'elle ne put soutenir, et elle tomba sur l'ottomane. »

Et on se fout de la gueule des ado après cela…
Cette grande héroïne balzacienne, elle a mal aux cheveux et s'effondre en pensant à son amant, homme qu'elle ne connaît que depuis dix jours, ne connaît pas charnellement, dont elle ne partageait pas à priori les idées, à posteriori à mon avis non plus, je crois pas qu'ils aient vraiment débattus des sujets de société lors de leurs rares entrevues…

Tout, chez cette femme, m'a paru gnan-gnan, immature, inconsistant… cette façon de s'inquiéter de ses toilettes, de changer d'avis sur la position qu'elle souhaite adopter vis-à-vis du gars – et il ne s'agit là que de vue d'esprit.


Je suis sûrement totalement passée à côté, il est vrai que je n'ai pas réussi à rentrer dedans, à adopter le rythme. Un peu comme ce sketch où Muriel Robin dit les paroles (elle ne les récite pas, elle les dit) de Ne me quitte pas de Jacques Brel, et c'est ridicule. Alors que vous rajoutez l'air, l'intonation et ça devient magnifique.
Sûrement que je n'ai pas trouvé le ton du livre.


Et je me suis ennuyée à peu près du début à la fin.
« […] tout ce manège n'employa pas le temps nécessaire à le décrire. »


Alors pourquoi s'acharner à lire un livre que l'on n'apprécie pas ? Parce que, une fois commencé, je ne peux pas faire autrement que de le terminer. J'aurais l'impression de risquer de rater quelque chose, peut-être.
Et il a fallu que j'arrive à la page 322 de mon édition pour trouver le passage suivant, qui m'oblige à reconnaître la beauté et la précision des descriptions (ce qui n'empêche qu'elles m'ont profondément ennuyées mises bout à bout) :

« En parcourant ces routes elle put mieux apprécier l'état de ces campagnes qui, d'un point de vue élevé, lui avaient paru si ravissantes ; mais dans lesquelles il faut s'enfoncer pour en concevoir et les dangers et les inextricables difficultés. Autour de chaque champ, et depuis un temps immémorial, les paysans ont élevé un mur en terre, haut de six pieds, de forme prismatique, sur le faîte duquel croissent des châtaigniers, des chênes, ou des hêtres. Ce mur, ainsi planté, s'appelle une haie (la haie normande), et les longues branches des arbres qui la couronnent, presque toujours rejetées sur le chemin, décrivent au-dessus un immense berceau. Les chemins, tristement encaissés par ces murs tirés d'un sol argileux, ressemblent aux fossés des places fortes, et lorsque le granit qui, dans ces contrées, arrive presque toujours à fleur de terre, n'y fait pas une espèce de pavé raboteux, ils deviennent alors tellement impraticables que la moindre charrette ne peut y rouler qu'à l'aide de deux paire de boeufs et de deux chevaux petits, mais généralement vigoureux. Ces chemins sont si habituellement marécageux, que l'usage a forcément établi pour les piétons dans le champ et le long de la haie un sentier nommé une rote, qui commence et finit avec chaque pièce de terre. Pour passer d'un champ dans un autre, il faut donc remonter la haie au moyen de plusieurs marches que la pluie rend souvent glissantes. »

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Je critique ici l'édition "Bois-Joli" de la Collection de l'Arbre rond qui est une version condensée.

J'ai du mal à apprécier le style de Mr Balzac. Je le trouve guindé, et pas toujours très clair.

Dans ce roman, il nous propose une histoire d'amour que certains qualifierons de passionnée, mais que je qualifierais de superficielle. C'était à la mode à l'époque, voyez-vous. De plus, l'issue de cette idylle n'est pas très étonnante. Je n'en dirais pas plus.

L'auteur nous dresse également un portrait de l'opposition entre les Chouans et les Républicains. Celui-ci est plutôt intéressant. Malheureusement, cette édition comporte de nombreuses fautes de frappe qui sont assez pénibles.

On m'avait conseillé ce livre mais cette version raccourcie ne me donne pas envie de tenter l'aventure.
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"Les Chouans", c'est une conception mythique de la guerre et de la Bretagne de 1799, un commandement d'armée républicaine dirigé par le commandant Hulot, attaqué par des paysans bretons, les Chouans, en faveur du retour du Roi. Ce roman est également une convention romanesque, un drame théâtral, un réalisme social, à l'instar de Hugo et de Zola, dans leurs plus beaux chefs-d'oeuvres. Un tableau clinique, dans lequel est admirablement mis en scène des types humains, clairement étudiés par l'auteur, ainsi qu'un brusque revirement de situation, un coup de projecteur sur une passion folle, celle de Marie de Verneuil face à la cruauté de Marche-à-terre, éperdue du Marquis de Montauran, un jeune chef et amant royaliste de Marie, Républicaine.

Car Marie sera immédiatement attirée par celui qu'elle doit livrer, le Gars, occultant de sa mémoire, le dessein de sa mission d'espionne, pour laisser place à des sentiments bien trop forts pour elle ! Corentin, un traître, fera alors croire à Marie, que Montauran aime sa plus fervente rivale, Madame du Gua. Folle de rage, l'espionne ingénue et passionnée, livrera son amant à Hulot, avant de comprendre son erreur... Les deux amants réconciliés auront tout juste le temps de se marier, avant d'être abattus par les soldats républicains...

"Les Chouans", c'est donc également la mise en lumière fracassante, d'un amour interdit et déloyal, allant à l'encontre des principes et qui ne peut être vécu au grand jour, un double-jeu de la part des deux protagonistes, risquant leur vie pour se protéger et se sauver l'un et l'autre. Balzac nous offre ici, dans ce roman de 1829, un premier grand drame romanesque, répondant à un topos littéraire, celui de mettre en scène des amants issus de deux milieux sociaux différents et qui devront se battre et survivre, afin d'affirmer leurs idées. Des idées contraires, celles d'une fervente Républicaine et d'un amoureux de la Monarchie, combattant l'un et l'autre pour une lutte différente - celle de la sauvegarde de leurs idées politiques, mais combattant dans un même temps pour une même bataille, celle de défendre leur amour, envers et contre tous...

Balzac nous laisse alors avec ce terrible dilemme. Celui de choisir entre l'amour et la guerre, celui de prendre le temps de se recentrer sur ce qui en vaut vraiment la peine. Car lorsqu'il ne reste que bien peu d'espoir dans ce monde, l'amour s'offre comme l'unique solution à nos maux. Un message d'espoir, de paix, de réflexion philosophique et idéologique, dans une société qui se déchire. Tandis que Balzac aspire à la paix, signant ici son premier roman, celui des origines, qui nous ramène au berceau de l'humanité : l'amour et la puissance des sentiments.
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J'ai débuté ce roman avec beaucoup d'intérêt : Breton, passionné par la période et le thème, de bons souvenirs de l'écriture balzacienne, je devais forcément trouver mon bonheur. Et franchement, grosse déception.
Alors certes, il y a des passages très bons, plus particulièrement ceux qui traitent des insurgés, qu'on nous présente comme le thème majeur du livre, alors qu'en réalité, l'oeuvre est presque entièrement consacrée à l'histoire d'amour. Alors celle-ci n'est pas sans atouts, on apprécie particulièrement l'importance du jeu de regards qui se révèle plus éloquent dans l'édification et l'affirmation des sentiments, ou dans la stratégie de communication entre protagonistes, que les dialogues. Mais le personnage de Mlle de Verneuil est mièvre au possible, plongé dans des atermoiements perpétuels, dont j'ai renoncé à compter le nombre de volte-faces vis-à-vis du malheureux Montauran au gré de ses états d'âme et d'indices discutables sur la sincérité de son amour. "Il est mignon, il est beau, je lui plais, il m'aime, il ne m'aime plus, je l'aime, je le hais, il m'adore, je le méprise, je veux le livrer, je veux le sauver, il est à moi, je suis à lui, je l'épouse, je le trahis, ..." Montauran, pour sa part, met délibérément et de façon récurrente sa cause en danger pour suivre sa passion, à rebours de toute la noblesse de coeur et de conviction de son personnage initial. On notera toutefois favorablement les personnages de Mme du Gua et de Marche-à-terre, cohérents et décisifs lorsqu'ils ne sont pas là pour rien. Car, pour finir, je trouve beaucoup d'incohérences, des personnages qui entrent mais n'ont aucune influence sur l'intrigue, d'autres qu'on laisse en plan lorsqu'on a plus besoin d'eux, des nobles qui discutent avec mondanité avec celle qu'ils ont essayé de tuer la veille, un gamin voué à la vengeance de longue haleine qui finit par ne pas être employé, ... Je n'ai en définitive lu avec plaisir que des épisodes isolés, en premier lieu desquels le sermon de l'abbé Gudin et l'exécution de Galope-chopine. Amateurs de romans à l'eau de rose, par ici ; amateurs de romans historiques, passez votre chemin.
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