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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un pavé balzacien, ça contient forcément des longueurs. Il veut trop tout dire, tout expliquer, tout maîtriser. Fort heureusement, il y a les personnages, à commencer par Jacques Collin, alias Vautrin, alias Trompe-la-Mort, alias l'abbé Carlos Herrera, le roi des forçats qui, par amour pour son protégé le faible Lucien de Rubempré, tourne sa veste. Balzac, c'est un monde complet, avec ses hauts et ses bas, sa pègre et ses duchesses, qui bien sûr se ressemblent comme deux gouttes d'eau; c'est une société dont tous les rouages sont décortiqués, démystifiés, scrutés; ce sont des personnages broyés par la société ou, quand ils sont des Trompe-la-Mort, qui venge la société. Autre bémol pourtant : le sentiment de lire du Victor Hugo sans le souffle. Quand Balzac évoque la peine de mort ou parle l'argot, on n'y retrouve pas, alors que c'est le même monde à la même époque qui sont décrits, le cri d'Hugo, son emphase, son indignation, sa présence. Balzac est extérieur, narrateur omniscient d'un monde dont il se veut le descripteur pas tout à fait froid, mais non engagé. Hugo entre de plein pied dans ce monde, devient le condamné à mort, entre dans la tempête du crâne du forçat et dans l'amour niais et sublime du poète. Balzac laisse donc un peu sur sa faim le lecteur romantique.
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Il aura fallu le challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme", proposé par Gwen21 pour m'encourager à renouer avec Balzac, mes derniers voyages littéraires en compagnie de ce monsieur datant de pas loin de 15 ans. Je dois dire que Balzac est un de mes auteurs réalistes préférés, ce qui n'est pas grand' chose car je ne suis pas hyper fan de ce courant littéraire. Cependant, je garde un souvenir frappant d'Eugénie Grandet et sympathique d'Ursule Mirouët. J'étais donc plutôt de bonne volonté en attaquant Splendeurs et misères des courtisanes.

N'ayant pas lu les Illusions perdues que ce roman continue et très peu d'autres romans de la Comédie humaine, j'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire. J'étais un peu perdue dans les personnages. J'avais vraiment l'impression de prendre le train en marche ou, pour être plus exacte, d'arriver au bal de l'Opéra sans y connaître personne. Mais j'ai assez vite pris mes repères.
Je m'attendais à un roman qui décrirait de manière réaliste la vie des courtisanes au XIXe siècle. Sur ce point, je dirais que je suis restée sur ma faim. Il y a bien des courtisanes, enfin une, surtout : Esther, dite "la torpille" mais, au début de ce roman, elle n'en est déjà presque plus une. Amoureuse de Lucien de Rubempré, elle s'est faite chaste pour lui et sa carrière est derrière elle. Quelques allusions par-ci par-là laissent entrevoir ce que fut cette carrière mais ils n'en sont que plus frustrants. J'aurais trouvé beaucoup plus intéressant de découvrir comment une fille devient une courtisane, les hauts et les bas de sa vie, etc.
Finalement, Splendeurs et Misères des courtisanes raconte plus les manoeuvres de l'"abbé" Carlos Herrera pour hisser son protégé, Lucien de Rubempré, aux plus hauts degrés de la bonne société. Esther, la courtisane, y est réduite à l'état d'instrument entre les mains du redoutable manipulateur. le roman ne manque pas de rebondissements et de suspens car Carlos Herrera, qui est en fait une vieille connaissance du lecteur, se retrouve bientôt aux prises avec les plus redoutables agents de la police politique.
Pour un roman réaliste, Splendeurs et misères des courtisanes ne l'est pas toujours. Ou, du moins, ne paraît pas toujours l'être. S'il remplit parfaitement son cahier des charges concernant la description des décors ou de certains éléments du contexte social (le fonctionnement de la justice, par exemple), il paraît complètement à côté de la plaque sur la psychologie des personnages. Ils sont souvent "too much" : Esther qui passe de la prostitution à l'amour sacrificiel (et retour), Lucien qui accepte sans hésitation de prostituer celle qu'il est censé aimer pour servir son ambition, Herrera et son dévouement incompréhensible (du moins dans les 3 premières parties) pour Lucien, Nucingen, le coeur de pierre qui tombe amoureux au premier regard... Certaines réactions de personnages m'ont parues complètement incompréhensibles. J'ai parlé déjà de Lucien mais je pourrais y ajouter Delphine Nucingen qui s'amuse de la passion de son mari, le marquis de Sérisy qui tolère très bien les incartades de sa femme, etc.
Enfin, je n'ai pas adhéré du tout à l'intrigue principale : un jeune homme qui veut épouser une jeune fille de la meilleure société en extorquant des millions à un banquier par l'intermédiaire de sa maîtresse. J'ai trouvé ça d'un sordide ! Mais, ça, c'est affaire de goût personnel. C'était peut-être d'ailleurs le but de Balzac de montrer que les plus immoraux ne sont pas toujours ceux que la société pointe comme tels.

Sur le fond, ce roman a donc été plutôt décevant pour moi, par rapport à mes attentes de départ même si je l'ai lu sans déplaisir. Au niveau du style, Balzac n'est peut-être pas la plus fine plume de la littérature française mais il a parfois des passages qui sont magnifiques. J'ai trouvé particulièrement croustillantes les conversations entre ex-forçats qu'il reproduit dans la 4e partie.

En résumé : un roman qui est censé se rattacher au réalisme mais où l'auteur se laisse un peu trop emporter par son goût du romanesque et sa vision fataliste de l'humanité. Il met finalement moins en scène le monde des courtisanes que l'avant-dernière incarnation de son Mephistophélès.

Challenge Solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2019
Challenge Monopoly
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Après avoir lu quelques romans De Balzac dans mon adolescence, j'ai décidé de me découvrir son oeuvre en profondeur. Mais ce n'est sûrement pas le bon roman pour commencer...
Ce roman justement ne répond pas entièrement aux promesses de son titre : l'héroïne n'est pas Esther la courtisane - mot élégant pour une prostituée du grand monde, mais Trompe-la-Mort le forçat et ses machinations et son duel dans le monde judiciaire. Esther est un croisement entre une Nana qui séduit et manipule les hommes, une Manon Lescault qui souhaite être vertueuse et qui n'aime que son amant de coeur, et une jeune vierge religieuse - qui ne l'est plus - telle une Virginie. Lucien, lui, n'a aucune personnalité, trop effacé, larmoyant et geignard pour être intéressant. Ne connaissant pas les autres romans où Lucien apparaît, je n'ai pas pu comprendre ce qui le rendait si fascinant pour les femmes et les hommes du grand monde pour avoir une meilleure image de lui.
La partie la plus intéressante est donc la dernière, celle du duel entre Trompe-la-Mort et l'institution judiciaire et ses compromissions aux ambitions et aux orgueils du grand monde, avec ce forçat aux tendresses de père pour un poète, ce colosse fascinateur, croisement d'Aramis avec sa toute puissance à la tête d'un ordre secret, et Jean Valjean forçat qui cherche une voie pour se racheter.
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Histoire d'une courtisane : Esther Gobseck. Trois romans dans ce roman : Esther et Lucien (de Rubempr??), Esther et Nucingen, Lucien et Vautrin (alias Carlos Herrera, Jacques Collin, Trompe-la-mort). le lien entre ces trois destins est Vautrin qui offre la r??demption ?? Esther pour la donner ?? Lucien, qui d??prave Esther pour d??pouiller Nucingen et qui fait tout pour sauver Lucien de la prison. Une peinture sans complaisance du 19e si??cle. La quatri??me partie (??crite bien apr??s les autres) peut sembler en trop : elle termine l'histoire de Vautrin, ancien for??at qui terminera chef de la police (?? la place de Bibi-Lupin, autre ancien for??at).
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Ce roman est considéré comme un chef d'oeuvre De Balzac mais personnellement je n'ai pas du tout aimé. Peut-être était ce en grande partie la faute à un état d'esprit non propice mais je me suis profondément ennuyée. Certains passage du début avec Esther sont beaux et certaines descriptions des prisons intéressantes mais ce livre complexe et bavard ne m'a décidément pas touchée. Une déception.
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Si Les Illusions Perdues, notre première rencontre avec Lucien de Rubempré, était une scène provinciale de flirts maniérés et de suicides ratés, dans Splendeurs et misères des courtisanes, Balzac nous plonge, toujours avec élégance, dans la sexualité la plus crue (pourtant bien distincte de l'amour) et dans la jungle de la vie parisiense. Dans Splendeurs, on réussit ses suicides, Esther d'abord, Lucien ensuite, et seuls survivent les forts, ceux qui malgré leurs déchirements savent se glisser dans tous les déguisements et asservir à leur tour cette société qui écrase les faibles.
> Écouter un extrait : Chapitre 01.


Lien : http://www.litteratureaudio...
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Presque un policier, en tout cas un roman policier comme le seront les Leblanc, Leroux etc. L'histoire des amours malheureuses d'une courtisane et d'un jeune homme soutenu par un ex-bagnard
qui finira chef de la police… le fameux Vautrin.
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