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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mille mercis aux éditions Zulma pour cet excellent moment de lecture!

Evasion garantie dans un Soudan totalement inattendu .

La variété de langues, d'identités, de coutume surprend : sont-ils Arabes,  Ethiopiens, Soudanais, Erythréens, ces Jangos, journaliers nomades qui récoltent le sésame, le sorgho ou le blé qui se déplacent pour chercher du travail à la saison? Sont-ils musulmans, chrétiens ou animistes? Foules de croyances magiques, au Coran et aux textes sacrés se mêlent des grimoires magiques. Même les sexes ne sont pas définis : Safia est-elle une femme, un homme ou hermaphrodite? Wad Amouna, à son propre sujet se pose la même question. Alam Gishi est-elle un Djinn? 

Au fil des anecdotes pittoresques, des aventures du narrateur ou de ses amis, se découvrent toutes les facettes des personnages. Conférences et séminaires bien arrosés sont le lieu de tous les racontars et de tous les commérages. le lecteur se régale.

Si vous aviez des préjugés sur le Soudan islamiste rigoureux, vous allez être surpris de la place des boissons alcoolisées, artisanales, sources de revenu des femmes, ou importées, ruine des Jango à la morte-saison. Chassez aussi les a-priori sur le rôle des femmes. Elles ont une forte personnalité et jouissent d'une liberté étonnante : prostituées ou mères, mariées ou divorcées, et même révolutionnaires!

Bien sûr, ces récits n'ont pas plu au pouvoir et le livre a été censuré!






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Intriguée par la couverture bariolée et la beauté de cet auteur soudanais sur le bandeau accompagnant le livre (il m'en faut peu), je n'ai pu résister à l'achat des Jango.

Je l'ai rapidement dévoré, et en suis ressortie comme d'un rêve, incertaine d'y avoir compris quoi que ce soit, mais dont le souvenir me fait sourire.

La narration est étonnante, faite de récits enchâssés, d'histoires rapportées, de rumeurs, de vérités mensongères puis déconstruites sur la ville soudanaise d'Al-Hilla, théâtre d'une vie de saltimbanques où se côtoient travailleurs saisonniers et femmes de tout horizon : Les Jangos entremêle les amitiés, les femmes, la joie de vivre, l'alcool, les fêtes, le café, les histoires, la rébellion contre la banque qui n'accorde de prêts qu'aux riches exploitants, détruisant peu à peu le gagne-pain des Jangos, qui décident de prendre les armes. L'Éthiopie et ses divines femmes n'est jamais loin, et sert parfois de refuge aux "insurgés".

J'ai été très surprise de la manière dont est abordée la sexualité dans cet ouvrage d'un auteur d'un pays musulman : on découvre celle quasi-absente d'un homme d'une quarantaine d'année sans expérience ; la communauté décrite et les liens tissés semblent tous subordonnés de prêt ou de loin aux femmes, qui régentent la vie des hommes.

Abdelaziz Baraka Sakin nous fait finalement découvrir un Soudan tolérant, loin des préjugés, où s'entremêlent les coutumes et les cultures à tel point que personne ne semble dépareillé dans cet univers empli de tendresse, de sensualité, d'insouciance et d'une formidable nonchalance empreinte de liberté. Un vrai coup de coeur pour cette lecture et cet auteur, dont il faut s'imprégner et non tenter de comprendre.
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