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EAN : 9782364051102
160 pages
FYP éditions (21/06/2014)
3.75/5   2 notes
Résumé :
L’apprentissage du code répond aux nouveaux besoins de l’économie numérique. Ce savoir est devenu un passeport pour l’emploi, tout au long de la vie, au même titre que lire, écrire et compter. Dès lors, comment faire pour que l’informatique ne soit pas un champ réservé à certaines élites ? Pourquoi la grande majorité des développeurs sont des hommes ? L’enseignement du numérique se limite-t-il au seul temps de la scolarité ? Comment rendre accessibles à tous les pot... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une fois surmontée l'inquiétude qui le prendra à la vue de deux coquilles (ou lapsus calami ?) rencontrés aux pages 40 (où l'on découvre des puces en silicone) et 41 (où l'on lit "circuit imprimé" quand de toute évidence il s'agit de circuits intégrés), le lecteur - s'il est sensible aux questions de la transmission des savoirs et de la culture - trouvera dans ce petit ouvrage une mine d'informations sur des initiatives originales qui mettent aux coeur de ces questions la pratique de la programmation. Il fait le point sur les initiatives pédagogiques pour l'enseignement de la programmation informatique qui ont émergé un peut partout dans le monde. La question de savoir si cet apprentissage doit être précoce dans les écoles y est discutée. Pour les adultes, des programmes d'enseignement en ligne y sont décrits (MOOCs etc.). La question des enjeux de la culture du code dans la formation intellectuelle des individus y est envisagée sous un angle plutôt optimiste mais sans aucun angélisme.
Les auteurs - eux même praticiens de ces nouvelles pédagogies - ne sont pas des thuriféraires d'une nouvelle religion numérique. Ils portent un regard lucide et critique sur l'invasion des technologies numériques; leur propos n'est pas d'en justifier l'omniprésence au nom d'un avenir radieux. Ils affirment clairement que le numérique n'apporte aucune solution au problème fondamental de l'enseignement et de la transmission; les technologies de l'information ne sont pas des réponse à des problèmes d'éducation. Leur caractère invasif aujourd'hui procède d'autres enjeux.
Les auteurs nous incitent au pragmatisme en prenant acte de cette mutation culturelle profonde provoquée par les technologies numériques. Ils nous encouragent - enfants, femmes, personnes âgées - à nous approprier la technique pour ne pas la subir. L'enjeu de l'apprentissage du code n'est pas de former les futur OS de l'industrie numérique mais d'apprendre à programmer pour ne pas se laisser programmer par les autres.
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Dans cet essai au sujet de la progression du développement informatique dans nos vies quotidiennes, les auteurs livrent leurs réflexions sur ses impacts dans de nombreux domaines : consommation, éducation, sphères privée, professionnelle et publique...
Nous sommes tou.te.s amené.e.s à utiliser l'informatique et nous sommes aussi le sujet et l'objet du numérique, en tant que consommacteur d'Internet via nos ordinateurs, smartphone, tablettes, etc... Il me semble donc important de s'intéresser à ce sujet.
J'ai apprécié les descriptions et explications pratiques et simples, l'ouverture sur les utilisations, les apprentissages et les évolutions potentielles des "outils du numérique" ; et surtout le point de vue "Sciences de l'informatique" vues par les "Sciences humaines".
Seul petit bémol : l'ouvrage date déjà (2014) et il mériterait une réédition de mise à jour.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Un des outils qui a révolutionné la programmation récemment s'appelle GIT. Créé en 2005 par Linus Torvald - connu pour avoir été à l'origine du célèbre système d'exploitation libre Linux -, ce programme est un système de contrôle de versions. Concrètement, il permet à de nombreux codeurs de collaborer sur l'élaboration d'un programme informatique, en identifiant clairement qui a contribué à une partie donnée. Lorsque l'on travaille à plusieurs sur un document, il n'est pas rare de se demander qui peut bien détenir la dernière version. Cet outil permet la construction de logiciels à plusieurs, chacun pouvant ajouter sa brique à l'ouvrage tout en gardant une cohérence d'ensemble, parce que chaque contribution est clairement associée à son contributeur. Utilisant le programme GIT, le service nommé Github est en fait une version en ligne améliorée de GIT. Il fonctionne comme une grande librairie disponible à partir d'un navigateur web. Chacun peut poster un programme dans Github, que l'on consulte sous forme de code source (concrètement, les lignes de code qui le constituent). Chaque code source peut être amendé par qui le souhaite, la plateforme gardant trace des modifications. Il est alors possible de consulter à tout moment le code source originel et toutes les différentes modifications qui l'ont suivi. Sur certains programmes attirant de nombreux contributeurs, on voit des centaines de "branches" d'un même programme (des versions différentes à partir d'un même code source) qui peuvent se subdiviser à l'infini. Tous les contributeurs sur Github on un profil, ce qui fait de la plateforme une sorte de réseau social pour codeurs.
Github autorise d'une part tout le monde à accéder à toutes les versions qui ont été crées et, d'autre part, tous les utilisateurs à collaborer et à ajouter son bout de code où il le souhaite. d'un côté, l'open-source avec l'ouverture de l'information, et de l'autre, une identification systématique de chaque modification. Des utilisations détournées de Github sont aussi apparues, utilisant les possibilités offertes de contrôle de version collaborative à des fins plus politiques. L'hacktiviste Stefan Wehrmeyer a commencé à publier les lois fédérales allemandes sur Github (github.com/bundestag]. Chaque loi est postée sur la plateforme comme s'il s'agissait du code source d'un programme. Ce faisant, on a pu observer l'évolution des lois et en comparer les différentes version. Ouvert et accessible à tous, cet outil peut se révéler puissant dans le contrôle des instances législatives. D'un point de vue de développeur, la constitution peut d'ailleurs être considérée comme le code source d'un État; il s'agit de l'ensemble des règles qui font fonctionner la société. Par chance, ce code source de l’État est open-source, c'est-à-dire que tout citoyen peut le consulter. De la consultation à la modification, il n'y a alors qu'un pas.
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Les personnes handicapées - public souvent à l'écart du numérique - peuvent trouver avec Internet et l'informatique des moyens de compenser leur handicap. Pour certains éducateurs, "l'ordinateur est un interlocuteur neutre, moins chargé d'affectivité que la famille ou les éducateurs. Il y a donc une relation beaucoup plus objective entre la machine et la personne handicapée qui peut ainsi prendre de l'assurance."

L'informatique devient parfois pour les personnes autistes un moyen de révéler des compétences et favoriser une intégration sociale.
Auticon, un cabinet de consulting informatique, a fait le choix de travailler avec les autistes, qui composent pour moitié son équipe de 25 personnes. (...)
SAP, l'un des leaders mondiaux du logiciel professionnel, a lancé en 2013 un plan d'embauche à destination des personnes autistes, qui devraient représenter 1% de la masse salariale de l'entreprise d'ici 2020.
Ces initiatives, encore très isolées, montrent le potentiel de l'informatique pour intégrer dans la société des personnes handicapées.
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Le code est avant tout une façon de se confronter à la complexité.
Avec le code, les problèmes sont envisagés à l'aide d'algorithmes qui permettent de rationaliser une situation donnée. "Penser et organiser pour que cela fonctionne", explique Anna Adam, spécialiste de l'apprentissage digital.

Cette définition a l'avantage d'élargir notre conception du code. Il est ici considéré en dehors d'un aspect technique qui a parfois tendance à l'enfermer.

Non, la programmation n'est pas restreinte à la machine.
Si elle est la langue de l'informatique, elle est aussi une manière de réfléchir (...) un mélange de logique et d'algorithmes qui permet de séquencer les problèmes afin de pouvoir les appréhender plus simplement, en identifiant les points de blocage et les interactions.
Une fois séparés en plusieurs parties, bien identifiées, il devient plus simple de résoudre ces multiples mini problèmes, pas à pas.
Lorsque nous arrivons à la fin de ce processus, nous sommes capables d'en tirer des enseignements et de le reproduire sur d'autres situations similaires.
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Clarisse Herrenschmidt, qui étudie l'histoire des écritures de l'homme occidental de l'époque sumérienne à Internet, évoque aussi cette proximité entre les langues et la programmation.
D'après ses travaux, l'écriture a commencé en Occident avec les nombres et non avec l'alphabet. Nos ancêtres n'ont pas commencé par écrire leur nom, ils ont pour ainsi dire d'abord fait leurs comptes. Les pièces de monnaie de la civilisation ionienne, par exemple, portent des traces de nombres sur leurs faces. De la même façon en informatique, les premières lignes de code dans le langage assembleur n'étaient pas constituées de lettres, mais de chiffres, des 0 et des 1. La ressemblance est frappante. Pour la programmation comme pour l'écriture, les chiffres apparaissent avant les mots.
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Si l'on doit enseigner le numérique, il faudra certainement réserver aux enfants des espaces déconnectés qui leur permettront de penser par eux-mêmes, de construire leur imagination sans perfusion d'informations en continu.
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