Ecrire une histoire dans un décor steampunk n’est pas assez. L’élément steampunk doit provenir de l’histoire elle-même, en être une partie essentielle, avec un poids et une portée symbolique. Tout le reste n’est que décoration.
Le gigantisme steampunk est également à prendre en compte. Il est aux antipodes de ce que la technologie nous offre aujourd’hui où les écrans et les machines deviennent de plus en plus ténus (et de moins en moins réparables), où la notion d’obsolescence programmée ne choque qu’à peine. La technologie steampunk est bruyante, gigantesque, transpire la graisse qui protège ses engrenages. L’ordinateur y est mécanique ; l’androïde automate. Elle est aussi dangereuse qu’un piston mal entretenu, mais elle est réparable, fabriqué par la main de l’homme et fonctionnelle. Plus que tout, elle est belle.
Le steampunk est ce qui se passe quand les gothiques découvrent le marron.
Entretien avec Mark Hodder :
Moi, je propose de faire l’inverse, de substituer la science à la religion. La science est rationnelle. La science offre des solutions. La religion, au contraire, est désuète, extrêmement dangereuse et donne le cancer. Regardez l’histoire de la religion ! Nous devons mettre en cause son utilité. (…) L’essence de l’existence de l’homme est de poser des questions. Une personne sans curiosité est un cadavre ! (…) Ne sommes-nous pas tous en train de nous faire manger tout cru par le monstre dévoreur de démocratie qu’est le capitalisme ?
Entretien avec K. W. Jeter :
Qu’est-ce que cela fait d’être considéré comme le père d’un mouvement si prolifique ?
J’ai l’impression qu’une grande erreur a été commise. Je ne suis le « père » d’aucun mouvement. J’ai juste inventé un mot qui a caractérisé un fantastique corpus de textes littéraires qui aurait certainement existé sans moi.
« Le steampunk est […] une uchronie métatextuelle qui explore la littérature et les arts du XIXe. Est-ce une définition définitive ? Vous aurez l’occasion de voir dans ce guide que le steampunk dépasse et déborde à de nombreuses occasions de ses limites. » (p. 23)
« Le steampunk est une splendide machine, rutilante, brillante et bruyante. Une machine à la fois précieuse et belle, mais surtout une machine qui fonctionne de mieux en mieux. À chacun de lui donner un usage et une fonction. Les machines servent à cela. » (p. 15)
« D’un point de vue littéraire, le steampunk est généralement classé comme un sous-genre de la science-fiction. Il est présenté comme une histoire alternative. » (p. 9)