"La tempête" évoque une fois encore une guerre mondiale, mais cette fois l'Europe est neutre et s'enrichit. Et c'est justement l'excès de prospérité qui, une fois la guerre finie, devient une menace.
On reconnaît là l'idée d'une fin du monde par saturation, redoutée par les écologistes et souvent traitée par la SF des années 70.
Mais Barjavel ne veut pas se laisser gagner par la sinistrose ambiante. Il imagine un couple d'amants dont le sacrifice aidera l'humanité à survivre. Une fin à la fois tragique et euphorique : la fin des aventures de René Barjavel dans le genre littéraire qu'il a aimé plus qu'un autre...
(extrait de la préface du recueil "Romans extraordinaires" paru chez "Omnibus" en 1995)
On se sait jamais rien. Sauf ce qui est sans importance.
Pour la première fois depuis toujours, l'Europe était neutre, et s'enrichissait.
Il est bien évident, dit-il, que si nous continuons à n'utiliser que les armes traditionnelles, nous épuiserons peu à peu nos ressources et nos forces dans un conflit sans issue, contre un adversaire innombrable et dont les lignes de communication sont courtes et concentriques, alors que les nôtres sont dispersés et étirées.
Si on avait laissé Mac utiliser la Bombe en Corée, les chaffs auraient été réduits à zéro pour des siècles ! Aujourd'hui on recommence la même connerie !
si tu veux baiser, bande.
Le beau temps de l'été fabrique l'orage.
Il n'y avait pas d'avenir.Ils n'y pensaient pas . Il y avait le présent, loin de tout, loin de tous, le présent qui durait hors de la durée.
Le temps s'écoula. Ils ne savaient plus ce que c'était. Il y avait le soleil qui passait d'un hublot à l'autre et la nuit qui lui courait après, et le soleil qui revenait, et puis la nuit, et puis le soleil. C'était le jeu du soleil avec la nuit. Cela n'avait aucun lien avec le temps qui passe. Il n'y avait plus de temps, il n'y avait plus de poids, il n'y avait plus de monde.
Oui. C’était cela. C’était oui. Il n’y avait que oui. C’était la réponse à tout. Elle était arrivée au bout. C’était la fin de l’attente, de la peur, de l’ennui, du besoin, la fin des gens et des choses sans importance, de l’entremêlement des vies, de ce qui est informe, de ce qui tire et de ce qui pousse, des mots qui ne disent rien et qui font des bruits, des gestes inutiles, de la multitude des événements légers ou graves, de tous les jours et de toujours. La peur était remplacée par la pleine certitude. C’était oui. Elle rouvrit les yeux. Il était là...