Jean-Marie Baron/5
6 notes
Lorsqu'il entra dans le groupe impressionniste en 1876, Gustave Caillebotte (1848-1894) était le plus jeune des exposants, mais l'un des plus originaux et des plus hardis. Ses recherches de coloriste et de géomètre pour traduire une réalité psychologique permanente, plutôt qu'une fugace image extérieure, font de lui un important précurseur. Les 37 chefs-d'œuvre présentés ici rendent justice à ce ... >Voir plus
Résumé :
Lorsqu'il entra dans le groupe impressionniste en 1876, Gustave Caillebotte (1848-1894) était le plus jeune des exposants, mais l'un des plus originaux et des plus hardis. Ses recherches de coloriste et de géomètre pour traduire une réalité psychologique permanente, plutôt qu'une fugace image extérieure, font de lui un important précurseur. Les 37 chefs-d'œuvre présentés ici rendent justice à ce ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Souvent confronté de son vivant à l'indifférence et à l'incompréhension des marchands et des amateurs d'art, Gustave Caillebotte fut pourtant un des membres essentiels du courant impressionniste.
Né à Paris en 1848, issu de la bourgeoisie aisée, licencié en droit, proche ami de Renoir, Caillebotte devint rapidement un des proches et un des plus importants mécènes (il leur acheta bon nombre de leurs oeuvres) des peintres impressionnistes.
Tenté lui aussi par l'expérience de la peinture jusqu'à sa disparition prématurée survenue à l'âge de 45 ans, ses oeuvres furent à l'instar des Monet, Manet, Sisley, Pissaro, Renoir, Bazille, Degas, Morisot, etc, sévèrement critiquées par l'institution académique d'alors et ne purent être montrées dans les expositions officielles. Aussi, furent-elles présentées au "Salon des refusés" et dans les premières expositions organisées par les peintres impressionnistes eux-mêmes en réaction à leur mise à l'écart.
La vie à Paris, les hôtels particuliers de la rue de Mirosmesnil et du boulevard Haussmann où il résida, les jardins du Petit Gennevilliers, la Seine à Argenteuil, la rivière d'Yerres servirent de cadre aux peintures de Gustave Caillebotte. Scènes d'intérieur et de plein air, Caillebotte les a peint avec une économie de couleurs, de mouvements et d'effets décoratifs qui suscitent une perception plus sensuelle de l'instant. Souvent dans ses tableaux, le temps semble s'être ralenti, presque figé.
Aujourd'hui, les tableaux de Caillebotte appartiennent pour l'essentiel à des collectionneurs privés ou sont exposés dans des musées aux Etats-Unis (Chicago, Washington, Houston, Minneapolis, Boston, etc.). Seules quelques unes de ses oeuvres sont visibles au Musée d'Orsay (le fameux "Les Raboteurs de Parquet" s'y trouve) ou encore au Musée Marmottan à Paris et en province à Montpellier, Rouen ou Bayeux. Bien peu en définitive.
Cette petite monographie est donc la bienvenue pour connaître ou se familiariser d'avantage avec les oeuvres d'un peintre injustement méconnu jusqu'à il y a peu et qui a acquis aujourd'hui toute la considération que tout son travail mérite.
Il est un de mes peintres préférés.
Jean-Marie Baron, critique et enseignant en histoire de l'art, joint aux nombreuses reproductions d'une grande qualité des commentaires d'un grand intérêt. Ce "Caillebotte impressionniste" publié en 1994 est un beau et agréable moment de lecture.
Né à Paris en 1848, issu de la bourgeoisie aisée, licencié en droit, proche ami de Renoir, Caillebotte devint rapidement un des proches et un des plus importants mécènes (il leur acheta bon nombre de leurs oeuvres) des peintres impressionnistes.
Tenté lui aussi par l'expérience de la peinture jusqu'à sa disparition prématurée survenue à l'âge de 45 ans, ses oeuvres furent à l'instar des Monet, Manet, Sisley, Pissaro, Renoir, Bazille, Degas, Morisot, etc, sévèrement critiquées par l'institution académique d'alors et ne purent être montrées dans les expositions officielles. Aussi, furent-elles présentées au "Salon des refusés" et dans les premières expositions organisées par les peintres impressionnistes eux-mêmes en réaction à leur mise à l'écart.
La vie à Paris, les hôtels particuliers de la rue de Mirosmesnil et du boulevard Haussmann où il résida, les jardins du Petit Gennevilliers, la Seine à Argenteuil, la rivière d'Yerres servirent de cadre aux peintures de Gustave Caillebotte. Scènes d'intérieur et de plein air, Caillebotte les a peint avec une économie de couleurs, de mouvements et d'effets décoratifs qui suscitent une perception plus sensuelle de l'instant. Souvent dans ses tableaux, le temps semble s'être ralenti, presque figé.
Aujourd'hui, les tableaux de Caillebotte appartiennent pour l'essentiel à des collectionneurs privés ou sont exposés dans des musées aux Etats-Unis (Chicago, Washington, Houston, Minneapolis, Boston, etc.). Seules quelques unes de ses oeuvres sont visibles au Musée d'Orsay (le fameux "Les Raboteurs de Parquet" s'y trouve) ou encore au Musée Marmottan à Paris et en province à Montpellier, Rouen ou Bayeux. Bien peu en définitive.
Cette petite monographie est donc la bienvenue pour connaître ou se familiariser d'avantage avec les oeuvres d'un peintre injustement méconnu jusqu'à il y a peu et qui a acquis aujourd'hui toute la considération que tout son travail mérite.
Il est un de mes peintres préférés.
Jean-Marie Baron, critique et enseignant en histoire de l'art, joint aux nombreuses reproductions d'une grande qualité des commentaires d'un grand intérêt. Ce "Caillebotte impressionniste" publié en 1994 est un beau et agréable moment de lecture.
Citations et extraits (3)
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"Jeune homme à sa fenêtre".
(1876 - collection particulière)
Le peintre habite de 1868 à 1879 dans l'hôtel particulier construit pour sa famille, 77 rue de Miromesnil, à l'angle de la rue de Lisbonne, dans un quartier neuf. L'homme en noir vu de dos ne contemple pas romantiquement des montagnes, mais, prosaïquement, des rues et des enfilades d'immeubles - le paysage du futur. Peinture "anti-artisitique", en effet : l'émotion est écrasée, rien ne se passe dans la rue ni dans cette pièce, rien ne bouge. Toute anecdote, tout effet lyrique sont absents. Entre l'homme et l'extérieur, une barrière : les lourds balustres, repère "bourgeois" de même que le capitonnage pourpre du fauteuil. À l'arrière-plan se dresse une seconde barrière, l'immeuble "haussmannien". À tant de platitiude apparente répond, à droite, l'admirable détail de la vitre : le profil pâle du personnage (son âme ?) y bute contre un écran gris.
p. 14
(1876 - collection particulière)
Le peintre habite de 1868 à 1879 dans l'hôtel particulier construit pour sa famille, 77 rue de Miromesnil, à l'angle de la rue de Lisbonne, dans un quartier neuf. L'homme en noir vu de dos ne contemple pas romantiquement des montagnes, mais, prosaïquement, des rues et des enfilades d'immeubles - le paysage du futur. Peinture "anti-artisitique", en effet : l'émotion est écrasée, rien ne se passe dans la rue ni dans cette pièce, rien ne bouge. Toute anecdote, tout effet lyrique sont absents. Entre l'homme et l'extérieur, une barrière : les lourds balustres, repère "bourgeois" de même que le capitonnage pourpre du fauteuil. À l'arrière-plan se dresse une seconde barrière, l'immeuble "haussmannien". À tant de platitiude apparente répond, à droite, l'admirable détail de la vitre : le profil pâle du personnage (son âme ?) y bute contre un écran gris.
p. 14
Quand la photographie, mise à la portée des amateurs dans l'adolescence de Caillebotte (elle sera en couleur en 1869) elle révélait sur le monde, elle aussi, des sujets et des effets de cadrage inédits, des points de vue et des mouvements inconnus jusque-là en peinture. Or les peintre poussera toutes ses innovations jusqu'à al limite et construira toujours des compositions avec la rigueur d'un opticien.
"Les raboteurs de parquet"
(1875 - Musée d'Orsay - Paris)
À 27 ans, Caillebotte se place d'emblée parmi les rares peintres modernes intéressés par le travail (comme Degas avec ses "Blanchisseuses") plutôt que par le paysage ou les loisirs (comme Monet avec "Les bains de la Grenouillère"). Loin de dissoudre les formes dans les chatoiements multicolores et joyeux de la lumière extérieure, Caillebotte choisit une palette sévèrement limitée pour définir les formes avec une extrême précision ; il fait jouer entre eux l'or et le noir, les droites et les courbes (les fines arabesques du balcon, les stries du parquet, les bras des ouvriers, les figures géométriques des boiseries). Les visages détournés ou cachés de ces personnages anonymes les réduisent à l'état de machine-outil.
p. 12
(1875 - Musée d'Orsay - Paris)
À 27 ans, Caillebotte se place d'emblée parmi les rares peintres modernes intéressés par le travail (comme Degas avec ses "Blanchisseuses") plutôt que par le paysage ou les loisirs (comme Monet avec "Les bains de la Grenouillère"). Loin de dissoudre les formes dans les chatoiements multicolores et joyeux de la lumière extérieure, Caillebotte choisit une palette sévèrement limitée pour définir les formes avec une extrême précision ; il fait jouer entre eux l'or et le noir, les droites et les courbes (les fines arabesques du balcon, les stries du parquet, les bras des ouvriers, les figures géométriques des boiseries). Les visages détournés ou cachés de ces personnages anonymes les réduisent à l'état de machine-outil.
p. 12
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Caillebotte impressionniste de Jean-Marie Baron aux éditions Herscher
9782733503713
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Gustave Caillebotte, l'impressionniste inconnu de Stéphanie Chardeau-Botteri aux éditions Fayard
https://www.lagriffenoire.com/gustave-caillebotte-l-impressionniste-inconnu.html
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Blanche et la bonne étoile de Catherine Delorsaux éditions Héloïse d'Ormesson
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