Tenter de rompre avec la suffisance intellectuelle qui pousse si fréquemment à considérer "l'autre" comme un ennemi et "l'incompris" comme un danger. Qui ne peut envisager le moindre ailleurs, qui ne peut questionner ses propres certitudes. Il faut endiguer le développement de ce climat de haine et de suspicion généralisées.
Revenons aux faits. Un médecin alarmait récemment : « L'impact sanitaire du changement climatique menace d'annuler les progrès du XX* siècle ». Ceci à cause des effets directs de la température, mais aussi des effets indirects associés à la recrudescence de maladies tropicales ou disparues.
Je ne suis pas très optimiste. Quand on regarde le spectacle politique, tout cet engouement autour de futilités...
Les discussions enflammées autour de "la dette" reprennent de plus belle. Mais cette dette est absolument virtuelle. Elle est conventionnelle, contractuelle. Elle n'a d'existence que parce que nous le décidons. Tout au contraire, la dette écologique est réelle, factuelle, matérielle: elle ne peut être annulée par décision. Elle tue au quotidien. Elle est la dette sérieuse. comment est-il possible qu'elle nous obsède infiniment moins que sa consoeur économique purement factice? Cette dernière tue également, c'est hélas incontestable. Mais cet "asservissement par la dette" relève finalement d'une volonté politique délibérée.
J'ignore pourquoi il est si complexe de faire preuve d'un peu de mesure. Un salaire minimum- qui assurerait une vie décente à chacun - et un salaire maximum - qui freinerait les folies de certains - ne sont-ils pas, par exemple, des évidences pour une société mature?
Certains pays commencent à donner des droits à des rivières ou à des forêts. D’un point de vue juridique, elles peuvent être représentées de différentes manières (par exemple, par un individu désigné ou par toute personne décidant de porter plainte en cas d’atteinte). C’est une piste intéressante qui mérite d’être explorée. À condition qu’elle ne soit pas une simple poudre aux yeux et que les États aient encore un véritable pouvoir face aux entités supra étatiques qui aujourd’hui gagnent en puissance.
Oui, j𠆚i peur. Il est difficile aujourd’hui de marcher en forêt sans avoir les larmes aux yeux en pensant à ce qui est en train dvenir. Même si nous arrêtions toute destruction à cet instant, il y aurait tant de dégâts déjà faits et de souffrances endurées… Et la situation continuerait de s𠆚ggraver pendant longtemps encore.
Nous faisons face à une situation sans précédent. L'avenir est en danger. Aucune espèce vivante ne s'était encore comportée comme les humains dans toute l'histoire de la Terre. La possibilité d'un futur fait maintenant question pour nous. L'enjeu est immense et multiple : il concerne tous les vivants et doit être pensé suivant le double prisme de l'espèce et de l'individu.
La technologie n'est pas un détail. Elle peut beaucoup. Elle fait partie intégrante de notre monde. Mais la question qui est ici abordée est d'une tout autre nature et d'une tout autre mesure.
Il est temps de nous empêcher de piloter le monde en état d'ébriété écologique.