Elle lui demanda où il habitait.
_ La deuxième à droite, dit Peter, et ensuite tout droit jusqu'à l'aube.
_ Quelle drôle d'adresse!
Peter eut un pincement au cœur. Pour la première fois, il se rendait compte de la bizarrerie de son adresse.
_ Mais non, pas du tout, répliqua-t-il.
_ Je voulais dire, reprit Wendy avec douceur, se souvenant que Peter était son hôte, est-ce que c'est là que le facteur met les lettres?
Pourquoi diable, avait-elle abordé ce sujet?
_ Je ne reçois pas de lettres, répondit-il avec mépris.
_ Mais ta maman en reçoit, elle?
_ Je n'ai pas de maman, dit-il.
Non seulement il n'avait pas de mère mais il ne souhaitait nullement en avoir une. Ce genre de personnes lui semblait très surfaites. Wendy, pour sa part, eut le sentiment immédiat de côtoyer une tragédie.
_ Oh, Peter, dit-elle, c'est pour cela que tu pleurais.
Et elle sortit de son lit pour courir vers lui.
_ Si je pleurais, ça n'avait rien à voir avec les mères, répondit-il, offusqué. Je pleurais parce que je n'arrive pas à raccrocher mon ombre... Et d'ailleurs, je ne pleurais pas.
_ Elle s'est détachée?
_ Oui.
Wendy vit alors l'ombre sur le sol, qui semblait si misérable et elle éprouva une vive compassion pour Peter.
_ C'est affreux! dit-elle.
Mais elle ne put s'empêcher de sourire en voyant qu'il avait essayé de la recoller avec du savon. Les garçons ont de ces idées!
_ Mon petit garçon, dit-elle d'un ton courtois, pourquoi pleures-tu donc?
Peter pouvait, lui aussi, faire preuve d'une politesse raffinée; il avait appris les bonnes manières aux réceptions des fées. Il se releva donc et fit à Wendy une gracieuse révérence.
Enchantée, elle lui rendit, avec autant d'aisance, la même politesse
_ Comment t'appelles-tu? demanda-t-il.
_ Wendy Moira Angela Darling, répondit-elle d'un ton satisfait. Et toi?
_ Peter Pan.
Les étoiles sont très belles mais elles ne s'intéressent guère à ce qui se passe sur la terre qu'elles doivent se contenter de contempler à jamais. C'est une punition qui leur a été infligée pour des fautes commises dans un passé si lointain qu'aucune d'elles n'en a souvenir. C'est ainsi que les plus âgées ont pris un éclat vitreux et parlent rarement (elles s'expriment par clignotements); les petites, quant à elles, s'émerveillent encore de tout. Elles n'éprouvent pas de sympathie particulière pour Peter qui a une façon sournoise de se faufiler derrière elles et d'essayer de les souffler; cependant, elles aiment tellement s'amuser que, ce soir-là, elles avaient pris parti pour lui et ne demandaient qu'à se débarrasser des grandes personnes. Ainsi, dès que la porte du vingt-sept se fut refermée sur M. et Mme Darling, il se produisit un grand remue-ménage dans le firmament et la plus petite de toutes les étoiles dans la Voie lactée s'écria:
_ A toi, Peter!
- Est-ce qu’il peut nous arriver quelque chose de mal, maman, du moment que les veilleuses sont allumées ?
- Rien, mon trésor, répondit-elle. Les veilleuses sont les yeux que la maman laisse derrière elle pour protéger ses enfants.
Son esprit romantique ressemblait à ces petites boites qui viennent de l’Orient mystérieux et contiennent d’autres boites encloses l’une dans l’autre. Vous croyez être arrivé à la dernière, elle en cache encore une à l’intérieur.
Les enfants vous donnent souvent plus de souci qu'ils n'en valent la peine !
*" Les fées doivent être une chose ou l'autre: elles sont si petites qu'elles ne peuvent malheureusement héberger qu'un sentiment à la fois"
*" Quand Margaret grandira, elle aura une fille qui, à son tour, sera la mère de Peter. Et cela continuera de la même façon aussi longtemps que les enfants seront gais, innocents et sans coeur."
Cassons un mythe: *" Elle est assez ordinaire comme fée. On l'appelle Clochette mais,en fait, son vrai nom est Clocharde parce qu'elle traîne ici et là" "elle a une forte tendance à l'embonpoint" "Clo méprisait le reste du repaire- c'état sans doute inévitable- et sa chambre, quoique très jolie, semblait plutôt prétentieuse et faisait penser à un nez pointant un peu trop vers le haut.