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Citations sur Fragments d'un discours amoureux (157)

Bien souvent, c'est par le langage que l'autre s'altère; il dit un mot différent, et j'entends bruire d'une façon menaçante tout un autre monde, qui est le monde de l'autre.
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Comme jaloux je souffre quatre fois : d'être exclu, d'être agressif, d'être fou et d'être commun.
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II y a deux affirmations de l’amour. Tout d’abord, lorsque l’amoureux rencontre l’autre, il y a affirmation immédiate (psychologiquement : éblouissement, enthousiasme, exaltation, projection folle d’un avenir comblé : je suis dévoré par le désir, l’impulsion d’être heureux) : je dis oui à tout (en m’aveuglant). Suit un long tunnel : mon premier oui est rongé de doutes, la valeur amoureuse est sans cesse menacée de dépréciation : c’est le moment de la passion triste, la montée du ressentiment et de l’oblation. De ce tunnel, cependant, je puis sortir ; je puis « surmonter », sans liquider ; ce que j’ai affirmé une première fois, je puis de nouveau l’affirmer, sans le répéter, car alors, ce que j’affirme, c’est l’affirmation, non sa contingence : j’affirme la première rencontre dans sa différence, je veux son retour, non sa répétition. Je dis à l’autre (ancien ou nouveau) : Recommençons.
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En réalité, peu m’importent les chances d’être réellement comblé (je veux bien qu’elles soient nulles). Seule brille, indestructible, la volonté de comblement.
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Je t'aime est dans mon coeur, mais je l'emprisonne derrière mes lèvres.
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Et, longtemps après que la relation amoureuse s'est apaisée, je garde l'habitude d'halluciner l'être que j'ai aimé: parfois, je m'angoisse encore d'un téléphone qui tarde, et, à chaque importun, je crois reconnaître la voix que j'aimais: je suis un mutilé qui continue d'avoir mal à sa jambe amputée.
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Dans le langage sensuel, tous les esprits conversent entre eux, ils n'ont besoin d'aucun autre langage, car c'est le langage de la nature.
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...il n’y a d’absence que de l’autre: c’est l’autre qui part, c’est moi qui reste. L’autre est en état de perpétuel départ, de voyage; il est, par vocation, migrateur, fuyant; je suis, moi qui aime, par vocation inverse, sédentaire, immobile, à disposition, en attente, tassé sur place, en souffrance, comme un paquet dans un coin perdu de gare.
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Il n'y a d'absence que de l'autre : c'est l'autre qui part, c'est moi qui reste. L'autre est en état de perpétuel départ, de voyage; il est, par vocation, migrateur, fuyant; je suis, moi qui aime, par vocation inverse, sédentaire, immobile, à disposition, en attente, tassé sur place, en souffrance, comme un paquet dans un coin perdu de gare.
L'absence amoureuse va seulement dans un sens, et ne peut se dire qu'à partir de qui reste et non de qui part.
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« Suis-je amoureux ? - Oui, puisque j’attends. » L’autre, lui, n’attend jamais. Parfois, je veux jouer à celui qui n’attend pas ; j’essaye de m’occuper ailleurs, d’arriver en retard ; mais, à ce jeu, je perds toujours : quoi que je fasse, je me retrouve désœuvré, exact, voire en avance. L’identité fatale de l’amoureux n’est rien d’autre que : je suis celui qui attend.
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