AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,07

sur 15 notes
5
0 avis
4
3 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
BD HISTOIRE / MOYEN-ÂGE.
La geste carolingienne est aussi riche sinon plus que la geste arthurienne, mais hégémonies anglaise puis américaine obligent l'un a quasiment évacué l'autre de l'imaginaire. Il était temps que les auteurs « continentaux » concurrence les auteurs « outremers » ! Dans cette veine cette BD intitulée « Karolus Magnus » ne démérite pas, mais elle a la malchance de sortir juste après "Les Chroniques de Roncevaux" de Juan Luis Landa qui raconte la même chose en beaucoup mieux sur le fond et sur la forme...
J'ai trouvé ça assez sympa, mais la suspension d'incrédulité est régulièrement mise à rude épreuve ! J'ai l'impression que c'est la première sortie du scénariste Jean-Claude Bartoll hors du XXe siècle, donc on se retrouve avec un Moyen-Âge entre cape et épée hollywoodien et grimdark martinien… Apparemment il s'agit du premier album du dessinateur Eon. On reste dans les nouveaux standards de chez Soleil, mais c'est pas mal du tout (surtout pour un premier album). C'est dynamique, c'est agréable à lire et le souffle de l'aventure est bien là !

Lien : https://www.portesdumultiver..
Commenter  J’apprécie          641
An 777 ap. J.-C.
En Vasconie (grosso modo la Navarre) des soudards francs incendient une maison isolée avec la notable intention d'en griller les Vascons qui l'occupent. Voilà dix ans que les Vascons ont dû se soumettre à celui qui deviendra empereur en l'an 800, Karolus Magnus, mais qui pour l'heure ne porte pas encore ce titre. Deux vaillants Vascons qui passent par là se débarrassent facilement des guerriers francs malgré que ceux-ci soient huit.
Au même moment, très loin de là, à Paderborn, capitale de Charlemagne, arrive une ambassade venue quémander l'aide du puissant roi des Francs. D'où viennent-ils ? le gouverneur de Saragosse, Wali, un musulman, implore l'aide de Karolus l'assurant qu'en échange de son soutien contre l'Ommeyade Abdelrahman, il promet d'ouvrir toutes les portes des cités qu'il gouverne dès que le très puissant roi franc se présentera…

Au moment de l'arrivée de cette ambassade étrangère, Karolus statuait sur le sort d'un jeune homme vascon qui se refusait à devenir moine dans le Monastères des Brumes. Il s'était enfui en faisant passer de vie à trépas deux des gardes… Pas sûr que sa tête puisse rester fixée à ses épaules…

Critique :

Les éditions Soleil nous ont habitués à des standards de dessin très élevés, n'hésitant pas à aller quérir des talents hors de France. C'est encore le cas pour cette nouvelle saga avec Eon, né en France à Lyon et établi en Italie. de son nom complet, Eon Joseph Viglioglia. Jusqu'ici davantage connu pour ses dessins érotiques, c'est sa grande entrée dans la bande dessinée francophone. Il se charge lui-même de la mise en couleurs. C'est de l'excellent travail.

Pendant des décennies, ce « brave » Charlemagne, Karolus Magnus pour être plus précis, n'a pas beaucoup emballé les auteurs de bandes dessinées. Il semble enfin sortir de l'ombre, les scénaristes se disant que le gaillard a du potentiel puisqu'il eut un très long règne au cours duquel il unifia une bonne partie de l'Europe occidentale en soumettant les uns après les autres ses voisins, portant ses frontières (marches) toujours plus loin. Il le fit « en douceur » à la pointe de l'épée. Il ne faut donc pas s'étonner si dans cette bande dessinée-ci, Jean-Claude Bartoll, le scénariste, le présente comme l'empereur des barbares… Surtout vu du point de vue des Musulmans.

On y retrouve Roland, son neveu, qui a soumis les Bretons et qui, malgré ses exploits ne semble pas fort récompensé par son tonton chéri…

Il va de soi, qu'assoiffé de conquêtes, Karolus va accéder à l'appel à l'aide. Petite pierre dans son soulier, il lui faut traverser les Pyrénées avec une nombreuse armée… C'est qu'il va falloir nourrir tout ça, ma bonne dame… Et leur fournir du fourrage pour les bêtes… Sans oublier du bois pour que les hommes puissent se réchauffer et cuire leurs aliments… Et qui va devoir fournir tout ça ? Les Vascons ! Or ceux-ci n'apprécient pas vraiment les Francs… Et si les Vascons des plaines sont soumis, il n'en va pas de même pour ceux qui vivent dans la montagne !
Cependant, les Vascons n'en mènent pas large : les Francs au nord, les Sarrasins au sud…

Sachez que Charlemagne peut compter sur une maîtresse espionne en la personne de la Saxonne Brunhilde von Bruck, autant maîtresse de Charlemagne, qu'espionne.

Le décor est planté pour la suite des aventures…
Commenter  J’apprécie          262
Bartoll, spécialiste du scénario empruntant à l'actualité, propose une BD historique au VIII éme siècle, liée à l'intervention de Charlemagne au-delà des Pyrénées (dont le voyage retour via le col de Ronceveau et ses conséquences pour Roland sont bien connues, au moins par les amateurs de chansons...). le calife de Bagdad, de la nouvelle dynastie abbasside, réclame l'aide de l'empereur pour prendre le contrôle d'al Andalus, contrôlée depuis Cordoue par un des membres de l'ancienne dynastie omeyyade, Abdelrahman. Évidemment Karolus Magnus voit dans les dissensions sarrasines l'occasion d'agrandir les marches de son empire.

Pas grand-chose à dire sur le contexte de départ. Sauf que… Charlemagne devient dans cette histoire un seigneur violent porté sur la guerre (ce qu'il était sans doute) opposé à des chevaliers vascons présentés eux comme de fiers guerriers à l'âme noble (ah bon…). Quant aux Sarrasins, ce sont de sinistres calculateurs. Charlemagne dispose d'une espionne saxonne, aux formes voluptueuses, qui partage son lit et celui de sa femme, voire les deux en même temps (ah, quand même…). Il détient en otage un prince vascon (beau, noble, nationaliste, n'en jetez plus…). Il envoie l'un et l'autre à Bayonne (une cité majeure de l'Occident, bien fortifiée en pierres, à en croire les dessins).

Les dessins, parlons en. Tout est dans les formes des personnages, particulièrement les corps féminins (le dessinateur vient du dessin érotique parait il; là vous me surprenez…). Les vêtements près du corps sont issus de Game of Throne ou de quelque autre fantaisie héroïque, pour ne pas dire Heroic fantasy. Les couleurs surexposées font baigner un climat irréel. Bref, je trouve cela insupportable. Mais c'est juste mon petit avis… A contrario, si vous êtes Basque, amateur de mondes moyenâgeux pas franchement réels, et de décors grandiloquents, ça devrait vous plaire.
Commenter  J’apprécie          140
Je suis un peu long à la détente: j'ai compris qui était véritablement ce Karolus Magnus. Il est vrai qu'on l'appelle généralement Charlemagne. C'est toute son histoire qui nous est raconté dans les moindres détails.

Je ne l'imaginais guère en empereur des barbares ayant soif de conquêtes en étant jamais rassasié. On a du mal à croire que c'est lui l'inventeur de l'école comme le chantait si bien France Gall.

On s'intéresse également à un autre protagoniste qui semble être l'héritier d'un duché situé à travers les Pyrénées et qu'on nomme Vasconie. Cela deviendra plus tard dans l'histoire la Navarre. Visiblement, notre empereur avait fort à faire pour venir à bout de ce territoire stratégique pris en tenaille à cause de la menace musulmane en Ibère au sud.

J'ai été un peu perdu dans cette lecture par la multitudes d'informations qui nous ai donné afin de comprendre tous les enjeux en cours. Il est question de calife, d'émir, puis de duc, du pape et de différentes peuplades composant le royaume etc... On s'y perd un peu si on n'est pas spécialiste de cette époque du Moyen-Age située peu avant l'an 800. Il faudra s'accrocher pour pouvoir ensuite apprécier.

J'ai beaucoup aimé le dessin assez coloré mais qui fait merveille dans cette aventure historique médiévale. On attend la suite avec impatience à savoir la fameuse bataille de Roncevaux.
Commenter  J’apprécie          130
777, Paderborn, capitale du royaume Franc.

Karolus Magnus (Charlemagne), reçoit la visite inattendue de Souleyman Ibn Al-Arabi, le Wali de Saragosse.

Ce dernier vient demander l'aide de Karolus, et de son armée pour le protéger des troupes de l'émir de Cordoue qui entend bien éliminer tous les Omeyyades, dont il fait partie, afin d'asseoir la dynastie des Abbassides sur tout le monde arabo-musulman.

Karolus Magnus vient quant à lui d'en terminer avec sa neuvième guerre depuis son accession au trône, et son fidèle Roland a vaincu les rebelles bretons et annexé la Marche de Bretagne au Royaume.

L'idée de maintenant se voir offrir la possibilité d'y ajouter la Marche d'Espagne est donc bien séduisante car il ne restait que deux ennemis à vaincre pour Karolus, les Sarrazins au sud des Pyrénées et l'Empereur de Byzance à l'est de la Méditerranée.

Avec cette allégeance inattendue, il ne restera plus que Byzance pour assouvir les ambitions de Karolus.

Mais pour rejoindre Saragosse avec son armée, le roi des Francs doit traverser les montagnes vasconnes, et si les plaines lui sont désormais acquises, les montagnes par contre...
Commenter  J’apprécie          70
Karolus Magnus alias Charlemagne a succédé à son père. Il souhaite étendre son empire et va entamer une guerre pour soutenir le wali de Saragosse qui l'appelle au secours. En échange de son aide, il l'assure de de sa loyauté. Aidé par Marwan, le sarrasin, venu avec le wali, Brunehilde, une espionne saxonne maitresse de Karolus, et d'un jeune basque, fils d'un roi vascon qui détient peut être la clé pour l'invasion de l'Espagne sarrasine.
Beaucoup d'infos sont donnés via des personnages différents (le pape, le wali, le roi) et via Brunehilde qui surprend beaucoup de secrets.
Les personnages sont caractérisés mais semblent parfois peu crédibles historiquement parlant, surtout le personnage de Brunehilde semble quelque peu anachronique dans sa liberté d'agir.
A voir.
Commenter  J’apprécie          40
Déjà Magnus perçait sous Karolus
Transportant le lecteur dans une période aussi méconnue que sombre et violente, le scénario de Jean-Claude Bartoll met en scène un Charlemagne désireux d'agrandir son royaume et d'étendre son influence sur l'Europe occidentale…
Mêlant faits historiques et récit fictionnel dans la plus pure tradition dumasienne, Karolus Magnus, l'empereur des barbares est mis en image par le trait puissant d'Eon qui signe un premier album parfaitement maîtrisé… Dans ce premier opus, les auteurs parviennent à retranscrire l'instabilité et la complexité d'une époque…

Les armées du grand Charles progressent vers les Pyrénées… L'histoire est en marche et bientôt, à Ronceveau, résonnera le cor de Roland, préfet de la Marche de Bretagne…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
Commenter  J’apprécie          30
Un petit album historique plutôt sympathique.

Je suis assez mitigée sur le dessin, qui est parfois très impressionnant, et parfois un peu décevant. Les scènes de voyage des armées sont vraiment belles, mais les scènes de discussion ont tendance à traîner en longueur, c'est un peu mitigé.

L'histoire est plutôt bien, malgré le grand nombre de personnages, et on ressent bien la tension qui s'installe au fur et à mesure de l'intrigue. J'aurais aimé que ce soit parfois plus poussé cela dit, notamment dans le caractère des personnages.

Pour autant, je n'ai pas forcément ressenti d'envie de poursuivre l'aventure, l'intrigue n'a pas assez éveillé ma curiosité et est plutôt prévisible, ce que j'ai trouvé dommage.

Commenter  J’apprécie          10
Pour qui s'est un tant soit peu intéressé à La Chanson de Roland, il est acquis que cette chanson de geste a essentiellement eu pour objectif, au XIe siècle, d'attiser la ferveur des seigneurs européens que l'on voulait inciter à s'engager dans les Croisades. Rappeler alors l'histoire de Roland et de l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne attaquée par les méchants Sarrasins au col de Roncevaux, 300 ans plus tôt, était de nature à répandre la sainte indignation que l'on voulait voir dirigée contre les Infidèles.

C'est cette histoire bien plus complexe – ce sont en réalité probablement des Basques (nos fameux vascons) qui ont attaqué l'arrière-garde à Roncevaux – dont s'emparent Jean-claude Bartoll, au scénario, et Eon, au dessin.

Et, en effet, la trame qu'ils élaborent est particulièrement complexe, puisqu'ils nous décrivent une situation encore bien plus complexe, dans laquelle les omeyyades s'opposent aux abbassides, les vascons aux francs, les wisigoths n'ayant probablement pas renoncé à être les arbitres du conflit. S'ajoute à cela une opposition dynastique au sein même de la famille de Charlemagne, Fastrade, quatrième épouse du futur empereur, ayant visiblement en tête de pousser ses enfants, déjà nés et à venir, vers le trône, même s'il y a déjà cinq fils nés des précédents mariages, y compris en employant des moyens radicaux… La reine semble décidée pour soutenir ses prétentions sur une saxonne, Brunhilde, missi dominici de Charlemagne. Mais cette dernière semble bien avoir ses propres ambitions.

Et c'est là où les choses se compliquent. Car si ce scénario semble en effet prometteur, il tord très considérablement la vérité historique. Brunhilde, une saxonne missi dominici ? « Pour maintenir son immense empire, Charlemagne créa un corps de fonctionnaires (missi dominici), dont il élimina les femmes », nous dit Andrée Michel [MICHEL Andrée, « La situation des femmes de la chute de l'Empire romain à la fin de la Renaissance », dans : Andrée Michel éd., le féminisme. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2007, p. 27-42]. Fastrade, reine après avoir épousé Charlemagne ? Oui, mais pas en 777, moment où se déroulent les événements relatés, puisqu'elle ne devient reine qu'en 783. Les scènes saphiques entre Brunhilde et Fastrade, puis le fait que les deux femmes partagent la couche de Charlemagne : assez peu probable, compte tenu des moeurs de l'époque.

Le débat n'est pas forcément celui d'une « vérité historique » qu'il faudrait ou non sacraliser. Mais l'épopée carolingienne semble en elle-même suffisamment riche pour ne pas avoir besoin de s'éloigner autant des faits avérés ou considérés comme tels. Cela, d'ailleurs, fait écho à un autre aspect en lien direct avec celui-ci : Eon nous propose, pour représenter les principaux personnages, de bonnes brutes bien médiévales ; les mines patibulaires ne manquent pas. En revanche, il ne nous présente qu'une galerie de bimbos, sculpturales, y compris lorsqu'il s'agit de paysannes faites prisonnières à l'occasion d'un raid…

Ce bémol n'empêchera pas de lire le deuxième tome. Mais ce n'est pas la version de l'épopée de Charlemagne que l'on recommandera à quelqu'un qui n'aurait pas déjà eu l'occasion de « fréquenter » le sujet…
Lien : https://ogrimoire.com/2023/1..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (24) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3182 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}