AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 60 notes
5
6 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce journal d'une année générique, sorte de livre d'heure écologique et humaniste, Rick Bass propose au lecteur, mois après mois, telle une offrande, la somme de vingt ans d'expériences, d'émotions et de réflexions dans la vallée du Yaak, où chaque jour est "un jour de plus au paradis".

Au premier degré, c'est tout simplement le récit sublime et enchanteur de la Vallé du Yaak, une description par les cinq sens de cet espace sauvage à la limite de la frontière canadienne, où l'auteur habite depuis 20 ans avec femme et enfants. Rick Bass se décrit comme un rustaud, maladroit et glouton, mais il ne trompe personne. Il dévore avec un appétit jouissif et une gratitude sans limites, les cadeaux de cette nature et leur éternel retour, dans un mélange incessant d'action et de contemplation. Son écriture est d'une telle générosité que le lecteur, courageusement installé dans un canapé moelleux, thermostat à 19, charentaises bien accrochées, plaid bien calé sur les genoux, se voit communiquer une exaltation jubilatoire, et s'interroge sur ses choix de vie (il est bien clair que comparé à Rick Bass, le lecteur a tout faux).

Si le journal des cinq saisons est l'histoire d'un lieu et d'un paysage, c'est aussi le portrait d'un homme fondamentalement attachant, un grand naïf à "l'esprit d'innocence", mais qui garde les pieds sur terre, qui ramasse à chaque minute, chaque heure et chaque jour, avec les yeux, les poumons, et le coeur, mais aussi les mains du cueilleur et le fusil du chasseur, maillon du cycle de la vie. Car comment remercier mieux ce lieu qu'en jouissant de chaque instant : tous les écueils sont aussi enrichissants que les épanouissements. Mais il faut aussi se battre, pour la protéger et l'enrichir, et aussi la raconter, qu'il reste au moins cela, aux générations futures.

La nature, perpétuellement renouvelée année après année, dans des cycles inexorables offre à chacun une sécurité, confortée par le lot de surprises qu'elle sait aussi réserver. Y répondent les rituels des humains, passage obligé de cet accomplissement du soi, point d'attache face aux mystérieuses interrogations qui s'imposent dans ce monde tout à la fois éternel et éphémère: le pourquoi et le comment, l'existence probable d'un grand ordonnateur...

Rick Bass n'est pas un ermite égoïste. S'il est persuadé que l'homme est insignifiant dans le paysage du monde, il est aussi convaincu que ce même homme est unique, indispensable, irremplaçable dans sa relation à l'autre. La famille, l'amitié et la solidarité sont la seule réponse digne à la générosité de la nature. Les pages qui décrivent les relations avec ses 2 filles, où il réfléchit sur la transmission, l'éducation, la nécessité de transmettre des valeurs, mais sans les imposer et en laissant des choix, montrent toute la chaleureuse tendresse et les doutes du personnage.

Le journal des cinq saisons est une lecture passionnante, donc, unique, qui réconforte d'une certaine façon, à porter en soi au fil des jours.
Commenter  J’apprécie          50
Je suis peu habituée à ce style de littérature (le nature writing), donc je n'avais pas d'attentes particulières lorsque j'ai commencé à lire ce livre. Eh bien, je suis vraiment contente du voyage qu'il m'a été donné d'effectuer grâce à cette lecture!

Dans le journal des cinq saisons, Rick Bass nous raconte des tranches de vie dans le coin de montagne où il vit.

Ce livre est une ode magnifique à la nature et aux saisons, et l'amour que porte l'auteur à sa région est palpable.
Sa plume convoque des images que je n'ai l'habitude de voir que dans des documentaires et des sensations auxquelles je ne prête pas forcément attention (voire que je ne connais pas), comme j'habite en ville. L'auteur mobilise nos cinq sens, et j'ai vraiment eu l'impression de me retrouver à ses côtés, dans cette forêt.

Au fil des pages, nous assistons à l'éveil puis à l'endormissement de la nature, qui nous procurent successivement une sensation de grands espaces et d'infinité, puis d'étouffement lorsque l'hiver approche.

Ponctué d'anecdotes touchantes de sa vie familiale, ce texte aborde l'équilibre fragile de la nature et l'ingérence de l'être humain dans cette nature (voire les ravages qu'il peut y causer au nom du profit). Il remet l'être humain à sa place au milieu des autres espèces peuplant cet écosystème du Yaak.
J'ai beaucoup apprécié certains passages où l'auteur décrivait les éléments (terre, feu...) comme des êtres vivants, doués d'intentions dans leur façon de se comporter. Vivant au milieu d'elle, il a une vision vivante et dynamique de voir la nature, comme des individus interagissant entre eux, plutôt que comme un joli paysage uniforme et indissociable, et cela m'a beaucoup plu.

Pour résumer, ce livre est une belle découverte: émerveillement devant la nature sauvage et ses habitants, frissonnements sous la neige et les températures glaciales, crainte mêlée de fascination lors des incendies de forêts.... C'est tout un panel de sensations que nous fait traverser ce texte et un magnifique voyage effectué.
Commenter  J’apprécie          30
Dans son Journal des cinq saisons, Rick Bass nous livre en vrac réflexions, anecdotes, souvenirs et observations. Ce journal se déroule sur une année, on commence donc avec l'hiver glacial du Montana et les tempêtes de neige, puis vient le lent dégel et le réveil de la nature, plantes et animaux réapparaissant au grand jour, plus tard arrive l'été chaud et sec au point que les feux de forêt, naturels souvent, mais malheureusement aussi accidentels ou criminels se multiplient, puis l'automne arrive et avec lui la saison de la chasse, enfin la neige fait son retour et tout s'endort à nouveau pour quelques mois. Rick Bass nous raconte donc le rythme des saisons, les changements qu'il observe, mêlant à cela son inquiétude concernant l'avenir de son cher marais, de la forêt et à plus grande échelle de toute notre planète.

Mais c'est aussi le récit très personnel d'un père qui s'émerveille de l'enfance de ses filles et se remémore les grands moments de leur enfance, d'un homme épris de sa femme, un fils qui malgré les années souffre toujours de la disparition précoce de sa mère, un frère, un ami.

Rick Bass est un militant écologiste à mille lieues de l'image caricaturale du hippie écolo. Car s'il est un amoureux de la nature et des animaux, c'est aussi un chasseur, quoique maladroit de son propre aveu. Et il nous fait le récit de plusieurs parties de chasse, souvent infructueuses, mais qu'importe il aime surtout passer des heures en forêt avec ses chiens.

Le rythme du récit et la construction sont déconcertants au départ, c'est lent, parfois répétitif, mais cette lenteur est parfaitement adaptée au sujet, à ce déroulement immuable du cycle des saisons. Il faut apprendre à prendre son temps, à observer, à écouter, en silence.

Première rencontre avec cet auteur mais assurément pas la dernière, j'ai d'ores et déjà réservé deux autres livres. Je vous recommande chaudement ce récit intimiste et contemplatif que j'ai littéralement transformé en livres hérisson tant j'ai mis de post it !
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          20
Je vous renvoie au très bon commentaire de loreleirocks , je n'aurais pas grand chose à rajouter, si ce n'est que ce n'est pas un livre pour tous.
A force d'être contemplatif, c'est quand même très lent et descriptif, que je n'ai pas encore terminé pour cette raison.
C'est dommage car on sent que l'auteur a un regard très personnel, il aurait pu ajouter une bonne pincée des ces anecdotes et commentaires sur son entourage, sur les petits évènements de la vallée qui donneraient un peu plus de rythme au bouquin.
Commenter  J’apprécie          00
Rick Bass est l'un des piliers du “nature writing” américain et plus particulièrement de cette fameuse constellation littéraire du Montana qui regroupe des écrivains aux styles très différents parmi lesquels Richard Ford, Thomas McGuane, Thomas Savage, William Kittredge , Richard Hugo ou encore Jim Harrisson. Rick Bass né en 1958 a déjà publié une vingtaine d'ouvrages dont les célèbres « Winter » ou encore « le livre du Yaak ». L'écrivain vit à la dure dans sa vallée du Yaak loin des villes bruyantes et dévoreuses d'énergie. Il coupe son bois lui même et a définitivement abandonné son métier de géologue pour celui d'écrivain. La cabane où il écrit se trouve au bord d'un marais. C'est une vieille cabane en bois, très petite, qui ne dispose que d'un poêle à bois. Il n'y a pas d'eau, pas d'électricité. Juste une table, une chaise et la fenêtre. Bass a choisi cette existence simple immergée au coeur d'une nature sauvage que certains ne manqueraient pas de trouver hostile.
« le journal des cinq saisons » nous livre le témoignage de ce poète-écrivain qui s'émerveille du passage des saisons dans cette vallée du Yaak qu'il sait menacée. Comme David Henri Thoreau dans son célèbre « Walden », Rick Bass va tirer son inspiration de cette nature à la fois superbe et terrible qui l'entoure. « Chaque matin, je prenais alors le chemin de la cabane, par tous les temps , et, installé à mon bureau devant la fenêtre , je regardais le marais, si près de la berge que les herbes ondoyantes venaient caresser la vitre. Ces hautes herbes formaient un océan, et ma cabane une péniche ou un bateau à l'ancre. Je restais longtemps à regarder par la fenêtre et à musarder plutôt qu'à écrire. »
Cette vallée du Yaak nichée au bord de la frontière canadienne fut l'un des derniers endroits des Etats-Unis à recevoir l'électricité. Dans le Yaak les gens vivent à des kilomètres de distance les uns des autres et la vallée vit encore à bien des égards de la chasse et de la cueillette, une existence très proche de celle des hommes qui y vivaient autrefois. Ce journal est une véritable célébration de ce lieu unique et d'une vie choisie loin de ce que propose la civilisation. Certaines pages sont euphoriques tant la beauté qui enveloppe l'écrivain est grandiose et toujours renouvelée.
Si vous avez envie de passer un merveilleux moments de lectures à chercher des airelles où les cachettes des wapitis, à observer les lacérations des grizzlis sur les vieux cèdres, à croiser les orignals, les loups, les cerfs et bien plongez vous dans « le journal des cinq saisons ». Plus de six cents pages de pur bonheur.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)



Lien : http://www.culture-chronique..
Commenter  J’apprécie          00
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (154) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
255 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}