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Ce livre n'en apprendra pas beaucoup à ceux qui suivent tout ce qui s'écrit sur Poe depuis plus d'un siècle. Si on passe ici rapidement sur la vie de cette figure du romantisme, le but est naturellement ailleurs. L'idée consiste à cerner un tant soi peu les films qui ont été adaptés de ses écrits par Roger Corman passé à la couleur et au summum de sa forme. Bien sûr, le cinéaste voue une profonde admiration pour l'écrivain, même s'il se permet des digressions pour le moins fantaisistes. D'emblée, on peut l'affirmer, Corman ne respecte pas l'oeuvre littéraire et en fait une succession de longs métrages scellés par le sceau de la terreur. Ceux-ci possèdent toutefois le mérite de susciter l'envie de relire ces livres dont l'étrangeté et le fantastique sont parties intégrantes. Daniel Bastié propose un ouvrage relativement complet qui oppose les produits cinématographiques aux nouvelles originales. Des comparaisons indispensables pour bien comprendre la manière dont Richard Matheson a tordu les récits pour en faire des scripts sur mesure qui ont fait hurler de terreur toute une génération d'amateurs d'horreur en 2D.
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Ah la culpabilité vous rattrape toujours un jour ou l'autre d'une manière ou d'une autre ! Entre horreur pure et poésie, les petits mondes d'Edgar Poe prennent vie devant la caméra de Roger Corman avec un bonheur moyen. Un cinéma lancinant qui n'en finit pas de me fasciner. Un metteur en scène qu'on ne présente plus, qui a fait son chemin sereinement entre plusieurs séries B agréables et qui a toujours tenu à son indépendance, poussé par une ingénieuse folie imaginative, alternant des récits étranges, cruels et vindicatifs mettant en scène des personnages baroques à souhait. Il y a le sommet de cet iceberg avec « La chute de la maison Usher » et encore « La chambre des tortures » à revoir absolument. On nage dans un univers sombre et effrayant bien analysé dans ce livre au rythme lent, calqué sur chaque long métrage.
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Poe et le cinéma ont fait office de maldonne. Malgré des efforts répétés, le septième art a rarement bénéficié à Poe, n'ajoutant peu ou prou de lustre à sa réputation d'enfant terrible et de chrétien non pratiquant, perverti par des addictions dangereuses. A sa manière, Roger Corman a enclavé l'écrivain dans une série de poncifs pour engendrer des chocs visuels, passant de personnages décadents à la matérialisation d'angoisses métaphysiques, sans omettre le motif iconique du chat noir. D'une façon réductrice, on peut également retenir que le cinéaste a joué avec le thème de la culpabilité pour justifier les agissements de ses protagonistes, ramenant du coup le récit à un niveau de compréhension beaucoup plus accessible que l'apparition de Morella ou de Ligeia dont on-ne-sait-pas-trop-où ? Avec son cycle de sept longs métrages, Roger Corman s'est targué de devenir l'ambassadeur de l'écrivain et il est vrai qu'il a réussi à sceller d'une pierre blanche le souvenir de ce dernier dans la mémoire collective, en poussant le public à découvrir chacune de ses réalisations et à attendre la suivante. Ni mieux réalisés ni moins bien mis en chantier que la production ordinaire des sixties, « La chute de la maison Usher », « La chambre des tortures », « L'enterré vivant », « L'empire de la terreur », « le corbeau », « le masque de la Mort rouge » et « La tombe de Ligeia » s'inscrivent dans le circuit commercial, ayant tout un temps réussi à épouser les attentes des spectateurs avant de resserrer son périmètre. Au demeurant, des longs métrages qu'on revoit avec nostalgie. Ah, le cinéma de papa !
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Roger Corman a tiré des livres de Poe une inspiration bienvenue. L'occasion pour lui de passer à la couleur et de doubler le budget alloué à la mise en scène. le public ne s'y est pas trompé et l'a suivi dans ses variations infidèles de l'oeuvre originale. Puis, Corman s'est mis à tirer sur la ficelle jusqu'à la rompre. En fait, davantage que du Poe, il faisait du Corman, avec des astuces de bric et de broque, des effets redondants, des redondances dans les scripts et un chronomètre dans la main pour ne jamais perdre un temps précieux qui valait de l'argent. Cette étude revient sur cette curieuse saga, tout en la jalonnant d'anecdotes qui aident à comprendre en quoi ces longs métrages se sont révélas fédérateurs avant d'être délaissés par le public.
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L'auteur insiste sur les films inspirés par Poe, tout en n'approfondissant pas la biographie ni l'oeuvre de ce cher Edgar. Elle sont néanmoins intéressantes. le regard que porte Daniel Bastié sur ce que le cinéma a fait est toujours neutre. La lecture de ce livre m'a donné le goût de lire l'oeuvre de Poe en commençant par son célèbre poème « le Corbeau » qui lui valut bien des honneurs et des hommages mérités. Un baume dans la carrière littéraire chaotique et extrêmement pénible de cet homme sans cesse confronté à la déception et à la misère et dont l'oeuvre étrange demeure toujours aussi fascinante.
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Le cycle Poe vaut bien plus que les petites séries B de drive-in bien ringardes concoctées par dessous la jambe par des gens peu concernés. Il y a de la couleur, des scripts écrits par l'écrivain Richard Matheson et des acteurs crédibles. Mon seul regret, le côté répétitif de toutes les histoires. Pourtant, même un demi-siècle plus tard, cela reste regardable. Jamais de grand suspense, mais des réalisations bien faites pour l'époque. Ce livre propose un retour sur des films projetés en pellicule argentique 35 millimètres, présente une bonne analyse de cette manne aujourd'hui un peu oubliée et qui continue pourtant de fidéliser les amateurs de films d'horreur gothique. J'ai trouvé ça tout simplement savoureux ! Mon seul regret : un manque de photographies pour illustrer les chapitres.
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Pourquoi le cycle Poe ? Roger Corman n'a jamais formulé la moindre explication à propos de ce choix même si, beaucoup plus tard, il a affirmé s'être énormément intéressé à la psychanalyse et aux contorsions de l'âme humaine. Disons qu'il fallait peut-être passer à autre chose, voir en grand ce qui avait été jusqu'alors traité en mineur. Alors, en se fiant à son instinct, il s'est lancé en capitalisant sur le budget alloué par James H. Nicholson et Samuel Z. Arkoff, patrons de la firme AIP. du noir et blanc de ses films précédents, il est passé à la couleur. Les ruelurs les plus farfelues ont précédé les sorties, car dues à un grand art de la promotion. Aujourd'hui, on dirait que Corman savait faire le buzz. Cette étude revient sur cette époque et cette saga assez unique dans le monde du cinéma avec au pinacle de son art le tout grand Vincent Price.
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On m'a proposé ce livre en même que le livre-confession de Roger Corman, intitulé « Comment j'ai fait 100 films sans perdre un centime ». Il s'agit d'une prolongation de ce dernier en quelque sorte. Une étude qui revient sur cinq années de création avec la saga désormais connue sous l'étiquette Cycle Poe. Flairant matière à attirer les spectateurs, Corman a eu l'intuition de s'emparer de l'oeuvre d'Edgar Poe (libre de droits et donc financièrement intéressante) pour réaliser une série de longs métrages qui s'emparent des codes du cinéma gothique façon Hammer et Mario Bava. Depuis le milieu des années 50, le genre avait connu un revival en Europe. Ayant toujours un oeil sur ce qui fonctionne ailleurs, il ne pouvait pas rester à la traîne. Aidé par Richard Matheson, il a proposé sa vision personnelle des univers lugubres de l'écrivain maudit, engageant Vincent Price pour matérialiser à l'écran les effrois et les perversités de personnages décadents, sortis de cauchemars tragiques. Une analyse rigoureuse qui revient sur un homme qui a toujours été fidèle à ses idées, qui n'a jamais joué dans la cour des grands et qui possédait un véritable métier, présent à tous les niveaux de la création d'un film. Des titres devenus au fil du temps des classiques et que les cinémathèques remettent régulièrement à leur programme. Un seul bémol : aucune illustration pour émailler le texte. Quelques photos auraient permis de se replonger totalement dans les récits évoqués et de les replacer visuellement dans leur contexte.
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Le premier film de ce qui est maintenant convenu d'appeler le CYCLE POE a été «The House of Usher», sorti en 1960. Roger Corman a convaincu le studio de pouvoir user de la couleur et en CinemaScope. Avec des décors atmosphériques et des mouvements de caméra rapides, le film semblait coûter beaucoup plus cher que son prix modique. Corman a également choisi Vincent Price, un acteur aristocratique et cultivé avec une voix grave, pour le rôle. Il était le choix idéal pour projeter un sentiment de sérieux et de classe dans le film et l'acteur avait déjà une réputation dans le cinéma d'horreur. le succès du long métrage a fait que Corman a continué à exploiter le répertoire de Poe durant cinq longues années. Ce livre revient sur cette saga peu ordinaire et nous livre une analyse fine de tournages rapides et montés avec un vrai souci d'économies budgétaires.
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Trainé dans la boue, présenté comme un alcoolique, voire un opiomane, au goût morbide, la réputation d'Edgar Poe est toujours entachée par de nombreuses légendes. Mais il a lui-même largement contribué à l'édification de ce malentendu, en réinventant constamment sa propre histoire. Orphelin à trois ans, recueilli dans une famille bourgeoise de Virginie, il croira jusqu'à ses 17 ans faire partie de ce monde aisé, avant que son père adoptif ne l'amène à quitter la maison familiale. Dès lors, il va tenter de se faire une place dans le monde des lettres. Poésie, nouvelles ou courts romans, Poe se sert des genres à la mode, ne cachant pas son intention de séduire le public le plus large. Critique littéraire, il impose ses choix, sûr de son goût, s'attaquant sans relâche à l'intelligentsia new-yorkaise. Mais l'écrivain n'arrive pas à se faire éditer et subit les contre-attaques de ceux qu'il vilipende. Crevant la dalle, il n'arrivera jamais à subvenir décemment à ses besoins ni à ceux de sa famille, vivant toujours dans une extrême précarité. Il meurt dans des circonstances non élucidées, au cours d'un voyage dont personne n'a su reconstituer le périple. Reste l'oeuvre, immense et l'impact qu'il a eu sur le cinéma ! Il est celui qui a inventé la modernité, dépassant le genre pour créer une littérature hantée par les figures de la disparition et du double. Mal connus, les films qui se sont inspiré de son travail restent malheureusement marginaux et rares sont aujourd'hui les cinéastes qui s'emparent de ses mondes. Cet ouvrage revient à la fois sur l'écrivain, le réalisateur Roger Corman et la filmographie née de leur collaborateur à plus d'un siècle de distance. Instructif et jamais rédhibitoire !
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