L’ivresse nous avait engagés à la dérive, à la recherche d’une sinistre réponse à l’obsession la plus sinistre.
J'enviais les gens qui ont un Dieu auquel se rattraper, tandis que moi... je n'aurais bientôt plus "que les yeux pour pleurer".
(avant propos)
Comment nous attarder à des livres auxquels, sensiblement, l'auteur n'a pas été contraint ?
Il y avait en bas une partie de rocher en surplomb. Si je n'avais, d'un coup de pied, arrêté ce glissement, nous serions tombés dans la nuit ; et j'aurais pu croire, émerveillé, que nous tombions dans le vide du ciel.
Dans cette nuit opaque, je m'étais rendu ivre de lumière
Je traînais ma déchéance et mon hébétude dans des endroits détestables. Tout était faux, jusqu'à ma souffrance. J'ai commencé à pleurer tant que je pus : mes sanglots n'avaient ni queue ni tête. Le vide continuait. Un idiot qui s'alcoolise, je devenais cela risiblement. Pour échapper au sentiment d'être un déchet oublié le seul remède était de boire alcool sur alcool. J'avais l'espoir de venir à bout de ma santé, peut-être même au bout d'une vie sans raison d'être.
Quand sa langue lécha la mienne, ce fut si beau que j'aurais voulu ne plus vivre.
Je me demandai un instant si elle n'était pas l'être le plus humain que j'eusse jamais vu; c'était aussi un rat immonde qui m'approchait.
En mon cœur idiot, l'idiotie chante à gorge déployée.
Un peu plus, un peu moins, tout homme est suspendu aux récits, aux romans, qui lui révèlent la vérité multiple de la vie. Seuls ces récits, lus parfois dans les transe, le situent devant le destin. Nous devons donc chercher passionnément ce que peuvent être des récits - comment orienter l'effort par lequel le roman se renouvelle, ou mieux se perpétue.
Avant propos