AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 373 notes
5
25 avis
4
7 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre est un cri... celui que pousse Antigone pour ses frères, sa ville, le souvenir de Jocaste et Œdipe et pour ses amours perdus... Elle porte sur ses épaules tout le poids de la guerre fratricide qui la mène à la mort. Elle souffre de ne pouvoir vivre pour elle, mais de devoir se sacrifier au nom de la famille.
Je ne possède aucune connaissance en mythologie grecque, je ne suis pas même spécialement attirée par cette période, mais on m'avait conseillé ce livre lors d'un club lecteur et je suis heureuse de l'avoir ouvert !!! On est littéralement emporté aux côtés d'Antigone, dans cette Thèbes bouleversée par l'orgueil et la soif de pouvoir des jumeaux de Jocaste...
Un roman dans lequel il faut absolument plonger si vous aimez les personnages forts et fragiles à la fois, qui vous hantent longtemps après la dernière page...
Commenter  J’apprécie          460
Bien que peu férue de mythologie, je me suis complètement laissée séduire par cette version d'Antigone.
Henry Bauchau a l'art de nous emporter aux côtés d'Antigone, de nous faire partager sa force et ses faiblesse, sa joie et ses doutes, son amour inconditionnel pour ses deux frères.
Rien n'est pesant dans ce roman, ni les descriptions, ni les combats, ni les engagements d'Antigone.
Commenter  J’apprécie          280
Tragédie grecque bien connue et remaniée de bien des façons par de nombreux auteurs.

Henri Bauchau en fait un roman dont la narratrice est Antigone. Je me suis laissé guidé par elle, je l'ai suivie avec beaucoup de proximité et d'empathie.

Antigone est à la fois la fille et la soeur d'Oedipe. Oedipe est le roi déchu de Thèbes. Il est aveugle et décide de s'en aller au départ n'importe où du moment qu'il s'en va et Antigone, qui a décidé de ne pas l'abandonner, quitte Thèbes avec lui. Elle sera ses yeux pour une marche qui durera dix ans. Au décès d'Oedipe elle revient à Thèbes où ses frères se disputent le trône. Il avait été convenu que le pouvoir chaque année passerai de Etéocle à Polynice et de Polynice à Etéocle et ainsi de suite. Il se fait que ses frères s'aimaient et se haïssaient en même temps. Antigone connaissait bien ses frères. Elle voulu insérer l'entente entre eux mais leur orgueil et leur soif de pouvoir a pris le dessus. Ils se sont battus et ils ont, l'un et l'autre, péri.

Dans la bataille, il y eut beaucoup de blessés qu'Antigone et sa soeur Ismène soignèrent. de l'amour vu le jour entre Antigone et son cousin Hémon.

Au décès de Polynice et Etéocle, l'oncle Créon monta sur le trône. Pour lui Etéocle avait droit aux honneurs. Quant à Polynice, qui avait avec les nomades envahi la cité de Thèbes en vue de prendre le pouvoir, pour le roi Créon son corps devait être laissé aux charognards et aux corbeaux. Antigone qui aimait ses frères de façon égale participa aux funérailles d'Etéocle. Pour Polynice, elle en attendait autant et comme il n'en était rien, Créon en avait décidé autrement, elle se querella à l'encontre de Créon, qui la mit sur surveillance pour finalement l'enterrée vivante dans une grotte.

J'ai lu d'autres versions d'Antigone et les souvenirs avaient tendance à se mêler. Pour éviter cette confusion, j'ai lu trois fois le roman d'Henry Bauchau. J'y ai vu une Antigone aimante, déterminée à faire le bien à travers une multitude d'antagonismes. Cette Antigone, je la trouvais attachante. J'en ai fait mon amie.

C'est le premier Henry Bauchau que je lis. Dans ce roman de l'auteur, j'ai trouvé l'écriture belle et addictive. N'étant pas un spécialiste de mythologie, je n'ai pu identifier les divinités dont question au fil du texte, et comprendre ce qu'elles apportaient à l'histoire.

Commenter  J’apprécie          131
J'en ai lu beaucoup des livres reprenant l'histoire d'Antigone, des bon des moins bon.
J'ai trouvé celui-ci vraiment excellent et c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé la si célèbre Antigone. À mon avis le tour de force d'Henry Bauchau est d'avoir su renouveler et presque moderniser la figure d'Antigone sans rien lui renié. Elle reste fidèle au portrait que d'autres grands auteurs on pu faire d'elle tout en prenant presque plus d'ampleur. Peut-être Henry Bauchau réussit-il tout simplement à écrire cette histoire autrement ?
L'écriture est absolument magnifique, le récit s' affranchit du temps devenant intemporel.
Je garderai un très bon souvenir de cette lecture.
Lien : http://des.cases.a.vents.ove..
Commenter  J’apprécie          50
"Antigone" fait partie d'une trilogie consacrée aux récits hérités de la tradition grecque. J'ai lu le premier opus "Oedipe sur la route" il y a quelques années. J'étais persuadée qu'Antigone était le second de la trilogie mais je viens de découvrir que c'est le troisième. Je n'ai pas eu l'impression qu'il me manquait des éléments de compréhension, ce qui me fait dire qu'il est possible de lire les ouvrages indépendamment les uns des autres. Je ne suis pas une spécialiste de la mythologie grecque et je n'ai pas fait d'études de lettres. Je ne vais donc pas me lancer dans une analyse de l'oeuvre mais je vais tenter de vous dire ce que j'en ai compris et comment j'ai vécu cette lecture.

Antigone est la fille d'Oedipe et de Jocaste. A la mort de leur père, ses deux frères (des jumeaux) Etéocle et Polynice se disputent le trône de Thèbes. Antigone, qui a accompagné Oedipe jusqu'à sa mort, est de retour à Thèbes après 10 ans d'errance sur la route. Elle s'est donné pour objectif de raisonner ses frères afin de les empêcher de se battre l'un contre l'autre.

Antigone, assoiffée de justice, consacre son temps aux autres. Elle recueille et soigne les malades, n'hésitant pas à mendier pour leur acheter de la nourriture et des médicaments. La jeune femme ne veut pas s'immiscer dans les jeux politiques et mise sur sa capacité à convaincre ses frères de ne pas se battre. Sa stratégie échouera et son intervention amènera finalement Thèbes aux mains de son oncle Créon, qui n'a pas la volonté d'apporter à la ville la paix et la justice. Sa lutte est presque perdue d'avance mais Antigone se battra jusqu'au bout, avec un certain entêtement il faut bien le dire.

"C'est aussi tellement toi, Antigone, cette confiance intarissable dans l'action de la vérité, dont on ne sait si elle est magnifique ou seulement idiote. Crois-tu qu'on peut sans délirer, espérer comme tu fais ? Est-ce que tu penses que les jumeaux te comprendront et que même s'ils te comprennent, cela les fera sortir de leur passions ?"

J'ai beaucoup aimé Antigone, si humaine et altruiste. Son plan a échoué mais elle a tout tenté, tout donné, y compris sa vie. J'ai aimé également les personnages secondaires : la soeur d'Antigone, Ismène, si douce et raisonnable, ses amis masculins qui la soutiennent et font office d'anges gardiens...

Nous retrouvons dans cette "Antigone" la passion de Bauchau pour les arts (Antigone est douée pour la sculpture). L'auteur utilise ses connaissances dans les domaines de la psychologie et de la psychanalyse. Il nous démontre que l'amour-haine entre les deux frères provient de leur petite enfance et des relations avec leur mère.

Henri Bauchau nous offre de beaux portraits de femmes qui évoluent dans une société patriarcale où la gent féminine a la place que veut bien lui laisser l'homme. L'Antigone de Bauchau est une rebelle, féministe avant l'heure. l'écrivain met l'accent, à plusieurs reprises, sur les disparités hommes-femmes. Il fait dire par exemple à Ismène :

"Je dis oui à mon enfant, Antigone, c'est un bonheur mais à cause de lui je ne suis plus libre. Créon a le pouvoir de te tuer et moi je vais devoir me taire, comme font les femmes depuis toujours, les femmes qui ont des enfants."

"Antigone" est un roman foisonnant, riche et parfois exigeant. La plume et le talent de Bauchau m'ont permis de rester captivée jusqu'au bout même si, je le reconnais, cette lecture m'a demandé un petit effort.
Lien : http://www.sylire.com/2020/0..
Commenter  J’apprécie          40
Il faut dire au plus grand nombre que Henri Bauchau livre, délivre, une Antigone sans vraiment nous faire un laïus (hum...) sur la mythologie ou L Histoire.

Bien sûr, on a l'ombre de Jocaste, la mère, omniprésente, Oedipe, Ismène, les deux frères qui se font la guerre... Bauchau ne prend pas vraiment de liberté avec cela. On n'est pas à Hollywood, les scénaristes ne vont pas bioniser Antigone ou la faire survivre en changeant le cours des choses.

Mais loin des idées préconçues sur la mythologie et L Histoire, sur l'Antiquité, Henri Bauchau livre un récit direct, poignant, prenant, humain... oui ! surtout humain. Les passions se lâchent. L'amour, la haine se mélangent. L'envie, l'orgueil, la jalousie... c'est un festival de passions, de vices et de vertus.

C'est surtout (suivant ma perception) un roman féministe. Les personnages-clés sont des femmes. Elles sont fortes et faibles mais elles sont déterminées, volontaires, insoumises. Que cela soit Antigone ou Ismène, Jocaste qui plane encore, ou Io, elles sont reines même si épouses ou mères, mendiantes ou parias.

Et elles ne se renient pas. Elles se sacrifient car elles seules peuvent transcender leur être et leur destin. Quel moment fort lorsque Antigone, qui a crié, hurlé, lamenté, scandé le "non" de la révolte, impose un "oui" aux gardes qui doivent l'enfermer dans la grotte qui lui servira de tombeau... Quelle abnégation, quelle force de caractère. On ne peut qu'être sou s le charme.

Tout cela est écrit dans une langue belle et vive, au présent de l'indicatif (Oedipe sur la Route avait été un coup de poing dans le ventre de ce point de vue-là).

Bien sûr, Henri Bauchau reste le petit "coquin" habituel. Il y a plusieurs couches à son roman. Il émaille son récit de symboles, il fournit plusieurs niveaux de lecture. Je suis persuadé que ce genre de livres se relit avec un plaisir encore plus grand, et que le lecteur y (re)découvre bien des choses à chaque fois.
Commenter  J’apprécie          40
Cette version du résumé traduit bien l'essence de ce roman : un personnage d'exception, porté par une plume unique. C'est probablement cela que je retiens, indépendamment de l'histoire et même des personnages, cette plume à l'identité forte, cette plume qui dégage quelque chose de presque magique. Des romans, ce n'est généralement pas ce qu'on retient, qu'importe le style de l'auteur·ice. On retient davantage les personnages qui s'illustrent dans l'intrigue, les péripéties, un passage préféré ou détesté, et la plume qui les a portés, que les a dépeints se dissipe dans notre esprit. La plume d'Henry Bauchau ne laisse pas indifférent·e, elle vibre autant voire davantage qu'Antigone. le personnage serait-il aussi lumineux, féminin ou intrépide sans la magie des mots qui lui donnent vie ? Je crois que non.

Amateur·ice·s de mythes, de personnages féminins uniques, qui marquent les esprits et les époques, portés par une plume inoubliable, foncez !
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (880) Voir plus



Quiz Voir plus

Devenez très fort en citations latines en 10 questions

Que signifie Vox populi, vox Dei ?

Il y a des embouteillages partout.
Pourquoi ne viendrais-tu pas au cinéma ?
J'ai un compte à la Banque Populaire.
Voix du peuple, voix de Dieu.

10 questions
543 lecteurs ont répondu
Thèmes : latin , Citations latines , antiquitéCréer un quiz sur ce livre

{* *}