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Citations sur Oedipe sur la route (71)

Polynice est là ! Il est énorme, superbe et, bien que sans armes, avec tout l'aspect d'un grand prince et d'un guerrier redoutable. Il est consterné en voyant Œdipe et Antigone en haillons. On voit qu'enfermé dans la citadelle de lui-même, il n'a jamais imaginé jusqu'ici ce qu'ils avaient pu devenir depuis qu'ils les avait laissé chasser de Thèbes. Il se jette impétueusement aux genoux d'Œdipe, les étreint, les embrasse en pleurant. Il le supplie de lui pardonner son crime et de venir aujourd'hui à son aide.
Œdipe l'arrête avec une singulière autorité, ses gestes et toute son attitude disent : Je sais, je sais. Son fils le sent et s'apaise. Il passe avec tendresse ses mains sur le visage de Polynice, sur son cou puissant et sa magnifique chevelure. Il dit : " Tu es roi, mon fils. " Il le fait se relever, se dresse en face de lui, et c'est Polynice qui est le plus grand. Il touche ses épaules, sa taille, ses mains longues, il se réjouit de sa prestance, de sa force et de sa beauté. " Tu es roi, dit-il, tu es plus, tu es le roi, comme ta mère était la reine. C'est ce qu'Étéocle n'a pas pu supporter. C'est donc à toi de comprendre pour deux et de faire la paix avec la force de ton âme. Un vrai roi, comme tu l'es, n'a pas besoin de trône pour régner.

Chapitre 15 : Récit de Narsès à Diotime.
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Œdipe annonce l'abolition de ses sentences et ce qu'il demande, Antigone, tenant Œdipe par la main, s'agenouille avec lui. Elle le regarde, il lui semble plus grand qu'il n'a jamais été, offert sans défense aux coups du destin ou à la fraternité des hommes, avec sur son visage la paix d'une lumière sans yeux.

Chapitre 6 : Le solstice d'été.
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Tout en sculptant, il pense à la Sphinx qui était, comme la vague, infiniment plus puissante que lui. C'est de sa force qu'il s'est servi pour l'emporter, en plongeant dans son obscurité le couteau des réponses. La Sphinx a disparu comme s'effacent les vagues. Il a cru en être la cause, il a accepté le triomphe, la reine, la royauté, sans voir qu'en face de lui une autre vague, bien plus haute, se soulevait déjà. Les hommes de la barque ne seront pas comme lui, ils sauront que cette vague n'est pas la seule, qu'il ne suffit pas de triompher d'elle et qu'il faut affronter la tempête tout entière avec sa succession de vagues pour retrouver le port.
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Clios ne frappe pas Oedipe, son poing retombe et il se contente de trépigner comme un petit garçon qui se croyait très en colère et qui découvre qu'il ne l'est plus.
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En mangeant, Antigone demande à Œdipe :
" Celui qui t'a reconnu a dit que tu as haussé les murs de Thèbes, comme si tu avais mal fait. Jocaste disait que c'était ton plus grand titre de gloire.
- Je le croyais.
- Qui les a payés ? " demande Antigone. Il ne répond pas.
Clios rit : " Comme partout, ce sont les pauvres qui ont payé et bâti les murailles de Thèbes et ce sont les riches qu'elles protègent. "
Antigone est décontenancée :
" Est-ce que c'est vrai ?
- C'est vrai. Je pensais à Thèbes. Pas aux paysans. " Le rire cruel de Clios résonne à nouveau : " Les remparts achevés, les riches t'ont chassé de Thèbes et ta fille doit mendier chez les paysans. "

Chapitre 2 : Clios.
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Ce n'était pas la Sphinx qui tuait mais la peur.
La peur des questions enfantines qui semblaient recouvrir un piège.
Jour qui engendre la nuit. Nuit enceinte de la lumière.
Vie qui commence à quatre pattes, s'élève à deux et trois survient.
Comment croire que c'était la naissance, l'évidence fondamentale
Quant à tant chercher la réponse, ils n'entendaient plus la question ?
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"Pourquoi, dit Œdipe, ne partagez-vous pas avec les plus pauvres de vos voisins le surplus que vous apporte la mer souterraine ?"
Je ne crois plus assez en l'homme, Œdipe, je ne crois peut-être plus assez en moi-même pour prendre un tel risque. Les Achéens sentiraient ma méfiance et se méfieraient eux aussi. Seule une grande reine, une héroïne pourrait susciter parmi nous les actes qui, en purifiant nos cœurs et ceux des Achéens, nous libéreraient de nos peurs réciproques.
Antigone est cette héroïne. Elle a mendié pour toi et a tout perdu et risqué pour te suivre.Elle a lavé patiemment le masque effrayant dont le parricide et l'inceste avaient recouvert ton visage. Les nôtres, les femmes surtout, qui ont en horreur la terrible image de la paternité achéenne, ont pu, grâce à elle, te comprendre et t'aimer.
Antigone explique aux enfants notre langue, nos mythes, nos histoires ancestrales comme personne ne l'a plus fait depuis l'assassinat de la Veuve. Si quelqu'un peut transmettre notre héritage, c'est elle. Je lui ai demandé à quelle source elle avait puisé ce trésor presque perdu, elle m'a répondu : "En écoutant chanter Œdipe."
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Antigone regarde vers la mer, la barque a disparu, le soleil commence à décliner à l'horizon. Il a mis du temps, beaucoup de temps à se perdre. Lui, qui savait toujours le chemin à suivre, s'en va vers le levant, Athènes est de l'autre côté. Peu importe, ils prendront le temps, tout celui qui sera nécessaire pour aller n'importe où, n'importe comment.
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C'est à ce moment que la voix encore presque enfantine de Callipe s'élève : "Frère aveugle, qui entends ce que nous ne voyons pas encore, parle-nous de la maladie." Il se tourne vers elle :
"La maladie, Calliope, travaille à la fois le champ de la vie et celui de la mort. Elle nous fait peur, elle nous égare, mais l'existence n'est-elle pas troublant, exigeante comme le petit enfant ? La maladie est vigilante, elle nous prévient, car elle sait combien le mal est nécessaire et secourable au bien."
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Oedipe prend ses mains dans les siennes et le fait se relever. "Autrefois, dit-il, quand j'avais un pouvoir, je n'ai jamais repoussé un suppliant. Je ne te rejetterai pas aujourd'hui que je n'ai plus rien à donner. Oublie et va en paix. - Aller où ? - Tu es libre. - Libre de voler, de violer, d'assassiner ? Est-ce que tu étais libre quand tu as tué ton père et épousé ta mère ?"
Oedipe soupire et ne répond pas. Clios reprend: "Ce matin quand tu m'as appelé j'ai senti que tu étais ma dernière chance. - Je ne t'ai pas appelé, je ne suis la dernière chance de personne. Je n'appelle personne." Alors Antigone ; "Tu l'as appelé comme tu m'as appelée à Thèbes. Tu l'appelles encore dans ton coeur, tu l'ignores parce que tu ne connais pas ton coeur."
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