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4,2

sur 2013 notes
Il s'agit d'une relecture. J'avais relu il y a quelques mois Les fleurs du mal de Baudelaire dont j'aime les vers poétiques, l'importance donné aux sens et à la nature, et la musicalité.

Etrangement, cette courte lecture du Spleen de Paris m'a paru assez ennuyeuse. On enlève la surprise de la découverte, on sait à quoi s'attendre, on retrouve de façon peut-être trop évidente le poète maudit de l'époque romantique et je pense que je me lasse de ces figures très romantiques, un peu trop perchées.

Je ne laisse pour autant pas cette lecture de côté, car je l'avais jadis apprécié et l'apprécierai sûrement de nouveau dans plusieurs années. Parfois, on n'est juste pas dans l'humeur, et je crois malheureusement que ce fut un rendez-vus manqué cette fois-ci avec Baudelaire. ;)
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Il est 16 heures, c'est vendredi.
Je m'installe à la terrasse d'un bar avec ma bière et mon Baudelaire, en caressant la multitude de ma solitude.
Ca va mal, c'est mon spleen.

Certains poèmes me parlent beaucoup trop, comme une gifle. C'est que j'en ai un peu ras le cul de me prendre des claques dans la gueule. La dernière en date vient de ce type comme tout droit sorti d'un livre de Bukowski. Un alcoolique notoire, malheureux à cause d'une femme et qui boit pour oublier, pour s'oublier jusqu'à disparaître. Ce connard qui m'entraîne à nouveau dans les abysses alors que je venais à peine d'en sortir.

Mais qu'est-ce qui va pas chez moi ?
Ca va mal, c'est mon spleen.

Et je regarde les gens, y a une femme devant moi, la face et les mains marquées par la vie. Elle écrit, elle écrit, elle écrit. Je me demande bien sur quoi, je ne le saurais jamais. Puis y'a ce groupe de jeunes (dit la fille de 28 ans), ils sont quatre, tous sur leur putain de téléphone. Ils échangent virtuellement et s'ignorent réellement, quelle superbe époque nous vivons ! Moi j'suis là, avec ma bière et mon Baudelaire, et une envie de chialer, de me vomir toute entière. Je devrais peut-être squatter un jardin public, paraît que c'est bien pour les gens comme moi, les éclopés de la vie.

Il est 17 heures, c'est vendredi et ma bière est finie.
Je rentre dans le bar soulager ma sainte vessie et voilà que je reconnais un type. Je le croise régulièrement en ville, au supermarché, dans ma rue. Y a des gens comme ça, qu'on est destiné à croiser. Il est seul, comme d'habitude, il fait la gueule, comme d'habitude. Un autre éclopé sûrement.

Et si on se donnait rendez-vous dans un jardin public ?
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Penser à Charles à Baudelaire revient à faire ressurgir deux oeuvres majeures qui lui sont associées : les Fleurs du mal et le Spleen de Paris. Moins connu que son chef d'oeuvre en vers, ce recueil de cinquante poésies en prose nous offre l'opportunité de lire un petit plaisir issu du XIXème siècle.

L'oeuvre est empreinte du mal du siècle vu par Baudelaire. Voici le poète qui accepte sa condition de marginal et nous livre sa manière de voir Paris. L'épilogue reste d'ailleurs le seul moment où il évoque directement la capitale. Les touristes de la ville lumière vont donc être surpris. Pourtant cette balade dans un Paris du XIXème siècle reste un moment de détente et d'ouverture de l'esprit aux craintes d'un autre temps et d'une élite aujourd'hui disparue.

Les compositions ne présentent pas de lien entre elles et devraient plaire au plus grand nombre : chacun y trouvera son bonheur en fonction de ses appétences. Les miennes me portent davantage vers La belle Dorothée, Les yeux des pauvres, Une mort héroïque, La fausse monnaie, Les bons chiens. Une citation vient tout juste d'appuyer des réflexions personnelles et contemplatives du moment : "On n'est jamais excusable d'être méchant, mais il y a quelques mérite à savoir qu'on l'est ; et le plus irréparable des vices est de faire le mal par bêtise.". A vous de trouver celle qui vous parlera directement.

Les thèmes sont tout aussi nombreux que les écrits du poète. Son écriture et son talent nous embarquent dans une lecture classique sans difficulté réelle. Tous les passages ne retiennent pas forcément l'attention avec la même force, mais la forme allégée du texte permet de rendre supportable les passages qui intéresseront moins. Ouvrir son esprit est un préalable indispensable avant d'entamer cette lecture : d'aucuns risquent de ne pas apprécier l'expérience.
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"Le Spleen de Paris", c'est des poèmes tout simples et pourtant magique.
"Le Spleen de Paris", c'est le rythme de la prose, célébré par un grand poète.
"Le Spleen de Paris", c'est des sujets merveilleusement poétique, transfigurés par une prose magnifique.
"Le Spleen de Paris", c'est un monument de l'originalité et de la beauté poétique.
"Le Spleen de Paris", c'est la simplicité et la beauté enfin réunies.
"Le Spleen de Paris", c'est une oeuvre à la fois simple et difficile d'accès.
"Le Spleen de Paris", c'est une oeuvre d'esthète et une oeuvre profonde.
Et surtout, "Le Spleen de Paris", pour moi, c'est un grand livre !...
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Le Spleen de Paris, c'est comme si l'on venait d'ouvrir une fenêtre sur la capitale du XIXème siècle, avec ses odeurs et ses décors qui nous remplissent l'esprit d'images. Les style est fluide, prenant. On se laisse aller dans ce monde baudelairien, avec ces femmes et ces pauvres qui nous rappellent une ville en pleine métamorphose.
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Ah ce Baudelaire! Il aime gratouiller là où c'est pas joli-joli: la mère qui ne pleure pas son enfant pendu mais veut faire de l'argent sur la corde porte bonheur, le "galant tireur" qui rate ses cibles jusqu'à ce qu'il imagine que l'une d'elle est sa femme, celui qui a tué sa maîtresse parfaite car elle le contraignait à l'être aussi, le gosse riche qui fraternise avec le pauvre autour d'un "joujou" commun : un rat....
Et il a le même regard sans concession sur lui-même : il se représente en train de faire un pacte avec le diable, ou de pleurer au réveil pour avoir repoussé en rêve, par vertu, la gloire et l'argent; il est aussi détestable quand par envie d'une "action d'éclat", il s'amuse à briser les vitres d'un "mauvais vitrier".
Et elle est où la poésie dans tout ça ? Sûrement dans ce regard décalé sur l'âme humaine : là où les autres chantent la beauté, il voit la noirceur. Et avec lui, on fait attention à ce qui au premier abord n'a rien de beau: "un vieux saltimbanque", un chien crotté, un fou... Et on le suit aussi dans ces aspirations désespérés vers l'ailleurs qui habite des yeux de chat ou une chevelure de femme.
En tous cas, je ne me suis pas ennuyé: la lecture est facile, elle m' a fait souvent sourire et je me suis dit que Baudelaire, par ses écrits avait sûrement ouvert la porte à tout un pan ignoré en poésie: les pas beaux et les pas gentils. Et franchement, ça change du ronron romantique à La Lamartine!
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Les Fleurs du Mal nous avaient montré la beauté du Mal ; les Petits Poèmes en prose montrent la beauté et la fécondité du bizarre. Sans le carcan et la régularité de la rime, Baudelaire parvient toujours à surprendre, dans des textes variés, allant de l'apologue à la déclaration lyrique en passant par le conte cruel, mais où l'on reconnaît toujours sa voix et son style.
C'est aussi une vision bien sombre de l'âme humaine. On ne s'étonne pas de la haine de Baudelaire pour son époque, mais le sujet lyrique nous montre ici, plus encore peut-être que dans le recueil en vers, les « Fleurs du Mal », à travers ses sautes d'humeur, ses rages soudaines, son amour mêlé de sadisme. On reste longtemps ébloui par ce soleil noir.
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Baudelaire en poëmes ou en prose reste un monument de la poësie française et d'une certaine époque.
Ces textes ont gagné avec le temps une patine bien savoureuse.
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Je ne pense pas avoir les mots pour illustrer judicieusement et fidèlement toute la beauté que ce recueil de poème en prose contient à travers les pages qui le composent. Il y a dans ces écrits une magie indéfinissable, une dureté légère, une vérité dévoilée et un lyrisme poignant.
A mon avis, le plus juste moyen de poser une critique sur cette oeuvre est de vous citer un passage tiré du chapitre "Les bons chiens", qui résument la pensée qui m'habite lorsque je pense à l'objectif de Charles Baudelaire :

" Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences !
Je chante les chiens calamiteux, soient ceux qui errent, solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : "Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur !" "
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Je ne me lasse pas de lire, de relire Spleen de Paris de Baudelaire.
Paris et ses parisiens, de multiples facettes pour mieux s'inspirer. Paris et ses transformations. le lieu des sensations. Chaque saison a ses sensations comme chaque moment, chaque lieu et Baudelaire sait nous poétiser cette corrélation entre lieu et sens.
La poésie prend toute sa magnificence quand le poète observe, regarde, analyse, retranscrit.
« C'est le privilège de l'art que l'horreur artistement exprimé, devienne beauté que la douleur rythmée et cadencée remplit l'esprit d'une joie calme ».
Si le Spleen de Paris était moderne au XIXème siècle, il reste d'actualité au XXIème siècle, excepté la position de la poésie qui semble un art désuet aujourd'hui. Et Baudelaire aurait eu beaucoup de mal, comme au XIXème siècle, a trouvé sa place pour son « flacon de parfum ».
Une poésie…intemporelle !
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